dimanche 27 mars 2011

Une histoire familiale (2)

La suite de cette histoire que j'ai commncée 


Avant moi, il y eut des hommes
Voyons un peu:

Un père bon comme le pain, mais aussi hélas, le grand absent de mon enfance, retranché derrière son journal largement déployé, le grand silencieux de ma vie, un père dont j'ai été si peu proche. Sauf dans les dernières années de sa vie quand je l'ai interrogé sur le passé: lui si taiseux du temps de mon enfance, s'est mis à me raconter un peu les choses, un peu de ses choses...et forcément un peu de mes choses...
Un grand-père maternel dont  je redoutais les grandes irritations, que je voyais rarement et qui alors, ne m'accordait aucune attention. C'était mon parrain, mais je ne me souviens d'aucun cadeau, d'aucune parole gentille.. (je l'évoque rapidement dans mon livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers"*
Un grand-père paternel que je voyais fort peu aussi, intelligent, cultivé, bon comme le pain lui aussi, décédé quand j'étais fort jeune, et dont j'ai peu de souvenirs. Il n'a pas occupé qu'une place lointaine dans ma vie d'enfant.

Avant moi donc ces trois hommes, absents en grande partie

Puis il y a moi, fille entourée de deux frères. Absents? Pas absents? Chhuuutttt...
Je fais comment pour apprendre ma féminité, pour naître à qui je suis?

Après moi il y a:
Un mari toujours le même depuis longtemps, avec ses qualités énormes et ses défauts tout aussi  énormes. Comme bien des hommes finalement. Il m'a appris pas mal de choses intéressantes, à conduire par exemple ;-))
Quatre filles et un fils...  il m'a fallu  inventer comment être une mère aimante pour ce fils adorable mais turbulent (très!). J'y ai réussi tant bien que mal, plutôt bien que mal, finalement. Je suis une mère aimante et me découvre une mère aimée.
Trois petites filles (plus une quatrième qui naitra bientôt), deux petits fils...
(sans compter les gendres mais on va pas parler d'eux ici)
Cela fait, si je compte bien... quatre hommes qui m'entourent
J'ai essayé sans aucun doute tenter de combler le vide du masculin d'avant

Avec quelques filles et petites filles autour de moi . il me semble que tout ça s'est équilibré joyeusement.
Cela n'a pas été simple, il m'a fallu découvrir comment c'était, toute seule, en tâtonnant, en faisant des erreurs.

* L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" Ed.Traces de Vie, 2008

NB. Mon fils m'a demandé comme cadeau pour son prochain anniversaire de lui écrire l'histoire de sa naissance. La sienne, rien qu'à lui... Je lui ai promis de le faire... et sans doute que s'il est d'accord, je la publierai ici...
On a tous besoin de se savoir important pour sa mère, pour son père... c'est ce qui m'a manqué je crois. J'essaie (avec des lacunes bien sûr) de faire et d'être ce qu'il faut pour que chacun de mes cinq enfants se sente unique pour moi. Et je crois vraiment que c'est la même chose pour leur père, mon mari

28 commentaires:

  1. Après les femmes, après les hommes, passons maintenant aux animaux de compagnie !…
    (…non, c'est pas ça, Coum, c'était juste pour détendre un peu… juste ça… je voulais pas…)

    RépondreSupprimer
  2. Alors je réfléchis aux hommes qui ont accompagné ma vie. C'est souvent comme ça, à la lecture de tes billets, je réfléchis. :)
    J'aime beaucoup l'idée d'écrire l'histoire de la naissance de ses enfants. Je me demande si je ne vais pas écrire celle de mon fils qui va avoir 20 ans bientôt.
    Merci, Coumarine.

    RépondreSupprimer
  3. @Vertumne....grrrrrrrrr
    (tu as de la chance que je t'aime tu sais, sinon, je serais trèèèèèèèèèèès fâchée... mais promis je parlerai de mes chats et chien, et de mes oiseaux la prochaine fois, tu me donnes des idées de billets ;-)) merci Môsieur

    @Berthoise... tu sais je réfléchis comme ça à plein de choses, comme ça, d'où ces billets..
    J'ai écris l'histoire de la naissance de ma première fille... il l'avait lue et avait souhaité avoir SON histoire aussi...

    RépondreSupprimer
  4. C'est un beau cadeau d'anniversaire que t'a demandé ton fils, quelque chose d'unique qui restera jusqu'à la fin de sa vie, qu'il pourra transmettre à ses enfants avec ton livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers". Si je suis bien, tes petits-enfants pourront connaître leur histoire jusqu'à leur arrière-arrière-grand-mère dont tu parles dans ton livre. Peu de gens ont cette chance de savoir tant de choses de leurs ancêtres. De mon côté, du côté des hommes, c'est probablement mon grand-père maternel (81 ans aujourd'hui) qui a eu la plus grande influence sur moi ; on se ressemble beaucoup et je ne ressens pas vraiment les 50 ans qui nous séparent lorsque je parle avec lui.

    Bon dimanche Coumarine.

    RépondreSupprimer
  5. C'est un cadeau magnifiqe qu'il te demande, ton fils! Car tu vas découvrir autant que lui, dans l'histoire de sa naissance!!!!

    Edmée

    RépondreSupprimer
  6. Finalement, AlainX va être content que tu parles des hommes de ta vie, lui qui la comparait à un "gynécée". Et ton billet parle des choses avec la même délicatesse.
    Tu es une femme comblée, si on lit entre les lignes...
    Je t'embrasse
    Célestine

    RépondreSupprimer
  7. Chanceuse Coum'

    Tous les hommes de ma vie (Grands-Pères - Père -Mari - Fils ...) me donnent l'impression de me fuir, de m'abandonner.
    Qu'ais-je donc en moi qui dérange, qui fait peur ?
    Ou quelle faille en moi qui ne me permette pas de "garder" ?

    RépondreSupprimer
  8. @Petit Belge... c'est un beau commentaire que tu me fais là: oui j'ai déjà vu que tu avais un attachement tout particulier pour tes grands parents. Et surtout ton grand-père... J'ai aimé lire cela... merci!

    @Edmée... je vais redécouvrir en effet une histoire que je suis sensée connaître parcoeur, puisque j'y étais;-))
    J'ai fait cette histoire pour ma fille ainée, elle en a été très touchée...elle se trouve sur mon ancien blog, mais je sais pas où...;-((

    @Célestine... Alain aime me taquiner...et je marcheeeeeeeeeeee

    @Suzame... ;-((
    C'est une question grave que tu te poses là... faut écrire et creuser le sujet...

    RépondreSupprimer
  9. Un beau cadeau d'anniversaire, pour ton fils ! Tu me donnes des idées...
    Très belle semaine ensoleillée !

    RépondreSupprimer
  10. Chaque enfant se considère comme unique, d'ailleurs ils disent toujours "mon père, ma mère" jamais notre père, notre mère.

    RépondreSupprimer
  11. c'est fascinant de vouloir raconter , entendre , et transcrire
    J'aime ta démarche , elle aide à mieux se situer et surtout à prendre le recul , pour essayer de comprendre la place qu'on a là dedans

    Le lendemain de chaque naissance , j'ai écrit pour mes enfants , leur naissance , j'ai eu peur d'oublier
    je me souviens que ma fille ainée avait été très émue en lisant ..

    RépondreSupprimer
  12. C'est vrai ce que dit Brico girl, je n'avais jamais remarqué...
    Le cadeau que te demande ton fils va rester précieux pour lui à jamais, la trace de votre histoire entrelacée, c'est très beau. Oui, je crois que tu peux sans aucun doute te savoir une mère aimée.

    RépondreSupprimer
  13. @Naline... c'est parfois en lisant les autres qu'on a des idées pour soi-même et c'est très bien ainsi!

    @mab... exact ta remarque, c'est curieux qd même!

    @Jeanne... oui tu le sais, je suis souvent en train de réfléchir et j'en retranscris ici (quand je m'en donne la permission) le fruit.
    Oui ça m'étonne pas que ta fille ainée ait été très émue de ce récit qui n'appartient qu'à elle...SON histoire

    @Hermione... j'ai de la chance, oui, quand je considère mon passé ;-))
    Je suis en effet une mère aimée

    RépondreSupprimer
  14. "Un père....retranché"... Le mien était comme ça aussi, dès qu'il était en présence de Madame ma Mère, terriblement absent et comme retiré en lui-même. Mais tellement présent aussi, comme par magie, dès qu'elle n'était plus là ! Je lui en ai voulu parfois de ne pas intervenir, de ne jamais s'interposer... Mais au fil du temps, j'ai compris que son soutien nous était d'autant plus acquis qu'il était silencieux !

    RépondreSupprimer
  15. Oui, effectivement, l'histoire de leur naissance, c'est une bonne idée. je dvrai peut être le fair,e moi aussi. Moi, comme "originalité" pur mes filles, je leur avais fait leur portrait psychologique, sous forme de calligrammes. en travaillant avec cinq ou six mots, clé, et hop, le tour est joué. Elles avaient adoré.

    RépondreSupprimer
  16. Dans ma famille, il y avait Mme Maman,l'endeuillée et Monsieur V, le mentor de ses élèves. Le dehors était dangeureux et donc j'ai vécu dans un quasi ilsolement. Et puis, lors d'un événement récent, j'ai retrouvé le souvenir de mes grands-mères, l'une d'elle etait tolérée, presque acceptée, l'autre était évitée. J'ai pu dire à mon père que j'avais rejoint sa mère, celle que ma mère détestait tellement, il m'a semblé voir une larme au bord de ses yeux.

    Pour faire face à cet isolement, il y avait les quelques livres autorisés, avec le recul, je m'aperçois que ce sont mmes seuls repères, mais que je n'ai pas su les décrypter. Le plus souvent, je ressens cette étrangeté qui isole ; parfois, j'en souffre, parfois, elle m'arrange bien.

    Bonne semaine Coumarine

    RépondreSupprimer
  17. J'ai oublié, lors de la naissance de chacune de mes filles, j'ai écrit un carnet. Ils ont échappé au tri de la séparation et ils sont ... dans la vanity reçue lors de la naissance de l'ainée. Pour le moment je n'ai pas proposé de partage, la situation de l'une comme de l'autre ne me semble pas propice à ce partage.

    mais j'aurais aimé recevoir un tel cadeau d'une "vraie" mère.

    RépondreSupprimer
  18. J' ai raconté leur naissance à mes 3 garçons (enfin, l' avant et l' après. Ma paresse est telle que pendant le "pendant", je dormais...) mais je ne l' ai pas écrite. Tu me donnes l' idée de le faire.
    Cela m' a toujours agacée de n' avoir à mes questions:
    - à quelle heure suis-je née ?
    - combien je pesais ? etc...
    que la sempiternelle réponse:
    "Pffft, oh là là, j' me rappelle pas!".
    Moi qui croyais être inoubliable ....

    RépondreSupprimer
  19. Un père, deux grand pères, deux frères, un mari et un fils.
    Le compte est bon pour moi aussi. Mais les chiffres peuvent recouvrir des réalités différentes.
    Je sais à quel point il est bon de se sentir une mère aimée. Et c'est un joli cadeau que ton fils t'a demandé là. :)

    RépondreSupprimer
  20. un grand père, Un père, , un frère, un (ex)mari, un fils... c'est marrant quand je compte ça fait un partout ! tiens tiens faudra que j'en parle des hommes de ma vie... voilà un billet intéressant qui fait réfléchir. ton père aussi absent que le mien en tout cas, avec pareil une petite lueur de communication à la fin de sa vie... (comme quoi..!) mais j'aimerais bien des précision... sur ces gros défauts des hommes :) le mien de mari m'a appris à cuisiner héhéhé ... et je détestais qu'il se mèle de ma façon de conduire grrrr...plein de bisous. bonne semaine ma chère Coum.

    RépondreSupprimer
  21. @liaht... il semble que nos pères se ressemblent... je lui en ai aussi voulu de ne pas être intervenu plus souvent...il voulait la paix avant tout;-(

    @Françoise...des calligrammes, en voilà une idée originale...

    @Nicole... crois-tu qu'un jour tu leur feras lire... elles seront sans doute très émues, non?

    @Pierrot bâton... raconter oralement, oui moi aussi je le faisais à chaque anniversaire
    Mais mon fils souhaite un écrit... quelque chose qui restera...

    @Merci Pastelle, je réalise la chance que j'ai, j'ai de bons enfants!

    @Miss K...tu me demandes des précisions sur les gros défauts des hommes (enfin;..du mien?)
    oups mais tu ne sais pas que je suis surveillée ici, que chacun de mes mots est épluché??? ben oui...;-(
    Bonne semaine à toi aussi Chère Carole

    RépondreSupprimer
  22. Heureux anniversaire, Coumarine !

    RépondreSupprimer
  23. "On a tous besoin de se savoir important pour sa mère, pour son père... c'est ce qui m'a manqué je crois. " C'est la phrase que je retient. Je crois qu'elle conditionne énormément de choses de notre vie d'adulte (et d'enfant)

    Ce "manque" parfois on cherche à le combler sans même s'en rendre compte, de mille et une façons, pas toujours adéquate pour les autres et pour nos proches... Parfois c'est de façon heureuse et satisfaisante, parfois moins...

    Très émue par ces deux "chapitres de généalogie"...

    je t'embrasse :)

    RépondreSupprimer
  24. merci Walrus....;-))

    @Julia...oui c'est étrange comme nous nous y prenons parfois pour combler nos manques...
    J'embrasse aussi

    RépondreSupprimer
  25. Je reprends ce que dit PB, mais quel beau cadeau que d'offrir à ton fils l'histoire de sa naissance!
    Heureusement que les hommes existent avec leurs qualités et leurs défauts. Je viens d'une fratrie de 5 filles et un garçon, je travaille pour le moment dans une structure où on compte 80% de femmes, mais Dieu, ce que ça pinaille! J'aspire à engager des hommes, avis aux amateurs!

    RépondreSupprimer
  26. @Delphine... je te dirai que j'aime beaucoup avoir dans mes ateliers quelques hommes...car en effet leur présence apporte bcp...

    RépondreSupprimer
  27. Ecrire l'histoire de la naissance de ses enfants... voilà qui me fait réfléchir. C'est vrai que ce n'est pas un moment que l'on étale devant eux, enfin si, les détails techniques, les petites anecdotes mais pas l'intérieur, nos émotions, nos peurs.

    RépondreSupprimer
  28. @fabeli... voilà ils'agit de leur raconter nos ressentis, c'est ça qui les intéresse d'ailleurs

    RépondreSupprimer

un petit mot à dire?