Avant moi, il y eut des femmes
Voyons un peu:
Une mère dont je n'ai pas été proche (disons-le comme ça... ça simplifie les choses ;-)) même si j'ai respecté mon devoir de bonne fille, particulièrement lors des dix dernières années de sa vie... Ah ça! pour une bonne fille, j'ai été une bonne fille, ramenant chez moi pour le laver son linge plus que souillé, trop honteuse pour le confier à la blanchisserie (mais pourquoi cette gêne? j'en ris maintenant...)
Une grand-mère maternelle morte bien avant ma naissance, belle dame hiératique, figée à tout jamais sur une photo sépia, belle dame qui a nourri mon imaginaire dès le moment où pour la première fois je suis "tombée" sur sa photo et que j'ai appris son étrange et douloureuse histoire... (je raconte tout cela dans mon livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers"*, histoire qui aborde sous forme romancée bien des aspects de psycho-généalogie...
Une grand-mère paternelle fort sévère qui ne m'a jamais porté une grande attention, pour ne pas dire pas d'attention du tout. J'ai beau me creuser les méninges, je n'ai avec elle aucun souvenir tendre (du genre elle me raconte une histoire et moi, je suis là, bien serrée contre elle, dans sa chaleur affectueuse)
Avant moi donc ces trois femmes, absentes, sévères ou dépressives
Puis il y a moi, fille entourée de garçons. Je fais comment pour apprendre ma féminité, pour naître à qui je suis?
Après moi il y a:
mes quatre filles... un fils... tiens c'est curieux, voilà que je comble un manque: plein de filles à aimer, avec lesquelles inventer comment être une mère aimante. J'y réussis tant bien que mal, plutôt bien que mal, finalement. Je suis une mère aimante et me découvre une mère aimée.
trois petites filles (plus une quatrième qui naitra bientôt), deux petits fils...
Cela fait, si je compte bien... huit filles et petites filles qui m'entourent
J'ai dû sans aucun doute combler inconsciemment un vide, le vide du féminin d'avant
Avec quelques hommes autour de moi (mari, fils, beaux-fils, petits fils) ... il me semble que tout ça s'est équilibré joyeusement.
Depuis mon mariage, je me suis petit à petit donné la permission d'être femme, mère, puis grand-mère (une qui raconte des histoires à ses petits enfants, serrés dans sa chaleur affectueuse.... encore mamie, encore...!)
Cela n'a pas été simple, il m'a fallu découvrir comment c'était, toute seule, en tâtonnant, en faisant des erreurs.
* L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" Ed.Traces de Vie, 2008
* L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" Ed.Traces de Vie, 2008
J'aime ça... :) ce texte et L'idée de combler soi-même ses vides "ancestraux"... Chapeau pour cette belle famille et j'ai hâte de pouvoir moi aussi poser une forme de constat sur cette belle et périlleuse création de sa famille... :) je t'embrasse
RépondreSupprimerA croire qu'on (se) construit souvent "par réaction", pour ne pas reproduire...
RépondreSupprimerEnfin ce fut mon cas aussi.
Hâte de lire ce livre en tout cas. :)
J'ai tellement aimé ton livre que je le prête à toutes celles qui passent à la maison.
RépondreSupprimerJ'aime bien la façon dont tu dis "je me suis donné la permission de ..." finalement c'est çà, il faut se donner la permission soi-même, des fois on le comprend trop tard !
RépondreSupprimerBravo! c'est tellement beau d'être une femme!
RépondreSupprimeret l'équilibre se fait lorsqu'on sait, réfléchit, travaille sur soi..tu connais les Constellations Familiales et systémiques?
Dans ta constellation, Coumarine, tu brilles d'un éclat tout particulier, en ce jour où tu donnes une juste place à toutes les femmes de ta vie. Voilà un billet qui prolonge de manière très heureuse la "journée internationale de la femme"...
RépondreSupprimerEt les hommes ?
RépondreSupprimerTu ne parles quasiment jamais des hommes dans ta vie…
On dirait que, comme dans la Grèce antique, tu as vécu en gynécée…
;-)
En réponse à Alain X, les hommes ne t'ont peut être pas causé de "problèmes"
RépondreSupprimerCa me fait sourire...
Le prblème d'une femme c'est souvent une femme, quoiqu'elle en pense ou essaie d'en penser. J'en suis en tent que femelle complètement convaincue.
J'adore ton texte.
Ma fille, qui est la seule représentante de la gente féminine après moi, avec 10 mâles (frères, demi frères et cousins) devrait lire ton texte dans quelques années. Il ne lui reste qu'une mère et une grand mère en guise de "féminité"... Une âgée et loin, l'autre quadragénaire et imparfaite...
Ca me bouscule un peu tout ça...
Ton texte est très beau. Si on ajoute ton épanouissement dans l'écriture, on peut dire qu'après un départ difficile, tu t'es construite une vie épanouie et heureuse. Petite confidence : c'est parce que mes grands-parents m'ont consacré beaucoup de temps quand j'étais petit, que je suis maintenant à leurs côtés quand ils ont besoin d'aide. Ils reçoivent les fruits de ce qu'ils ont semé il y a 25-30 ans.
RépondreSupprimerA bientôt Coumarine.
Tiens? Tu me donnes l'idée de remonter mon histoire personnelle pour voir quelles sont les femmes et qui sont les hommes!
RépondreSupprimerDans ma famille et celle de mon mari, les hommes( les mâles: ceux qui transmettent le nom) sont rois et fiers de l'être(!) et de les avoir( les bijoux de famille!) Mais c'est nous les femmes qui faisons la loi!!!ou presque...
RépondreSupprimerA chaque sexe, ses illusions!!!
Alainx l'a dit avant moi… aucune raison de reposer la question, donc…
RépondreSupprimerPas facile de trouver la mère aimante en soi quand on n'a pas de modèle. Bravo d'avoir su y parvenir.
RépondreSupprimerQuelle merveilleuse toile de notre cher Picasso. On y retrouve toute la tendresse et l'affection qui émanent de toi lorsque tu parles ou écris à propos de tes enfants. Même balbutiants, les gestes dictés par l'amour sont toujours justes.
RépondreSupprimerC'est un peu surprenant de lire la trame de l'enfant à l'endroit de manière si ramassée et abrupte. C'est un style plus réaliste qui va directement à l'essentiel et c'est bien aussi.
Tu nous parle de ce fameux héritage
RépondreSupprimerÉvidemment , ce texte me parle beaucoup puisque j'achève ton livre " l'enfant à l'endroit ..."
les mères , filles , grands mères vivaient dans les maisons , les hommes plus à l'extérieur
communiquaient moins
et ce fameux dosage affectif ... ne pas trop montrer , donner , sans parler des traumatismes , on en parlera jamais assez ..
Je me retrouve un peu dans ton histoire ..
"Je suis une mère aimante et me découvre une mère aimée."C'est bon de lire ça , vraiment ...
Coumarine, j'ai oublié de t'écrire tout à l'heure qu'Appoline Elter (le lien est sur mon blog) vient de consacrer un bel article à ton ami Armel Job.
RépondreSupprimer@tous
RépondreSupprimerJ'aurais aimé vous répondre à chacun en particulier, comme je le fais en général
Cela ne m'est pas possible en ce moment...
Je vous remercie tous de venir poser vos mots et avis ici...tout m'intéressent, certains me touchent...
Je serai absente ces trois jours, j'anime un atelier dans les Ardennes belges
A très bientôt donc...
je parlerai des hommes de la famille dans un prochain billet
RépondreSupprimerpas de discrimination, je n'ai pas été élevée dans un gynécée ;-))
Merci aussi à ceux d'entre vous qui me mettent quelques mots d'un témoignage personnel, cela me touche toujours...
J'aime bien ton billet aujourd'hui.... il se dégage de la fin une certaine sérénité qui me réjouit pour toi.
RépondreSupprimerOn est de la même génération et on retrouve le conflit avec nos mères...
RépondreSupprimerAvec notre éducation, c'est dur de s'accorder des permissions...
Mais ce qui est formidable, c'est que l'on est capable de donner plus, en ayant la volonté farouche de ne pas reproduire ce que l'on a vécu avec ses ascendants.
Bises de Lyon
Plume
Ce livre là, c'est mon préféré... :-)
RépondreSupprimerNon, décidément pas de hasard dans les rencontres même "bloguesques"... Merci de ton passage chez moi Coumarine, j'ai envie de prendre plus de temps pour flâner ici ! @ bientôt...
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