J'ai repoussé à plus tard les exigences de mon âme...
Dans les premiers temps de mon petit tsunami, j'étais mue par l'urgence.
L'urgence de co-naître, celle de re-naître
Je ne savais pas encore à quoi, j'ignorais comment, mais je savais que si je voulais simplement continuer à vivre, je n'y échapperais pas: il me fallait impérativement re-naître, en tant que personne "approfondie"...
Alors les questions importantes et même les autres me tournaient autour comme un papillon bleu, elles réclamaient mon attention, me harcelaient, ne me quittaient pas un instant. Était-ce mon âme qui me harcelait? Je ne sais, il me semblait que la profondeur de l'âme en général et de la mienne en particulier, ne s'accommodait pas de nervosité, de tremblements, d’irritation, de peurs diverses, mais au contraire de silence apaisé, de calme fécond. Ceux que réclame le fait de s’asseoir et de regarder à l'intime de soi, sans peur aucune, afin de guetter les signes de vie, de faire craquer les vêtements devenus trop étroits, qui provoquent les tempêtes de la respiration...
Regarder le papillon bleu avec une infinie délicatesse, une prudence amoureuse pour qu'il ne s'envole pas prématurément, sans avoir livré son secret.
Regarder le papillon bleu avec une infinie délicatesse, une prudence amoureuse pour qu'il ne s'envole pas prématurément, sans avoir livré son secret.
Puis au fil des semaines, puis des mois, je me suis orientée vers une autre urgence: celle de sur-vivre, d'arriver à vivre sur et au delà des multiples freins de santé... combat de chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde parfois!
Mon âme s'est planquée dans un coin de ma tête, et ses exigences, de n'être plus la priorité, se sont voilées de nuages en même temps que mon oeil rescapé.
Le papillon bleu a disparu de ce que je croyais mon plus important...
Le papillon bleu a disparu de ce que je croyais mon plus important...
L'énergie de mon corps revenant petit à petit, mon âme et ses exigences, dont je suis sûre qu'elles sont existentielles, se sont perdues dans le désert, cachées dans les sillons des dunes, quelque part entre les oasis, et les puits les plus sombres.
Alors... pas d'autre choix que de reprendre mon cahier des co-naissances, saisir fermement un stylo et le mouvoir sur les feuilles encore blanches mais tellement désireuses de se reconnecter avec mon âme affamée de re-naître
Alors... pas d'autre choix que de reprendre mon cahier des co-naissances, saisir fermement un stylo et le mouvoir sur les feuilles encore blanches mais tellement désireuses de se reconnecter avec mon âme affamée de re-naître
Bonjour Coumarine,
RépondreSupprimerce matin, tôt, j'ai pensé à toi en écoutant ceci :
http://www.rcf.fr/radio/RCF59/emission/derniere/202992
cela n'est pas lié à ce billet mais plutôt à l'un des précédents.
Un mot m'a frappé dans les premières lignes, un "petit" tsunami, je le perçois comme un vrai tsunami dans toute son ampleur et qu'il ne faut pas le minimiser. Et puis, il y a de multiples façons de prendre soin du papillon bleu, l'écriture y contribue certainement ; il y a un temps pour chaque chose.
Merci Nicole pour le lien
SupprimerJ'ai écouté... je suis perplexe non par le témoignage, mais par le ton sur lequel il est rapporté...
Pour le reste, oui c'est un petit tsunami, si je compare avec les tsunami que doivent vivre certains. J'en ai vu de fameux lors de mes derniers séjours en clinique ;-((
Je ne minimise pas mon tsunami pour autant; je le VIS! Je me coule dans le peuple de la traversée
Désolé de ne pas être passé te voir ces derniers temps, mais avec ce début de printemps ensoleillé, j'ai passé moins de temps sur l'ordinateur. Un petit coucou aujourd'hui pour te dire que j'ai parlé aujourd'hui sur mon blog des écrivains de ton ami Armel Job.
RépondreSupprimerMerci petit Belge... j'irai découvrir ce que tu dis de Armel:je suppose que tu parles de son dernier livre, qui fait parler de lui!
SupprimerUn beau message :))
RépondreSupprimermerci Cloudy ;-))
Supprimerbeau mais peut-être difficile de comprendre ce que j'ai voulu dire
En fait pour moi, c'est très clair;-)))
Re-naître... ton beau billet prouve que tu es en pleine renaissance... C'est super!
RépondreSupprimerJe te fais un bisou en passant...
difficile renaissance, oui
SupprimerEn cette fin de semaine, je descends dans la grande solidarité des peuples en marche
Je t'embrasse fort
Quelle belle histoire que celle de ce papillon bleu. Contente de lire que le printemps est contagieux !
RépondreSupprimerBises.
Cette métaphore raconte, n'explique rien de manière intellectuelle
SupprimerEn ces jours, oui le printemps est beau...
Il y a dans vos textes un frémissement qu'on ressent bien à la lecture. C'est extraordinaire de vous suivre au fil des jours. Merci. Natacha S.
RépondreSupprimerNatacha... j'aime quand vous venez me mettre un petit mot. Votre avis m'est précieux, le saviez vous?
SupprimerJe me posais des questions concernant ce billet, me disant que j'allais le traduire dans des termes plus clairs, moins poétiques
Mais je l'aime comme ça
Merci à vous!!
Quel beau texte!
RépondreSupprimerVous vivez un tsunami oui, un gros tsunami.
Ce que vous décrivez co-naître, ensuite re-naître pour en arriver à sur-vivre et le processus recommence co-naître - re-naître est le rythme qui est là dans les petits, grands tsunamis et sans tsunami apparent ces étapes se succèdent. C'est l'histoire d'une vie en quête du vrai, de l'authentique, de l'essentiel. Maty
Merci Maty
SupprimerVotre résumé de mon billet est plus clair que mes mots
J'aime la dernière phrase, si juste:
"C'est l'histoire d'une vie en quête du vrai, de l'authentique, de l'essentiel."
J'ai toujours admiré cette façon de jouer avec le sens caché ds mots...C'est fascinant. Co-naissance...Re-naissance...
RépondreSupprimerPour ce qui est du "petit" tsunami, je pense que l'adjectif te colle à la peau, et que ce n'est pas la première fois qu'un lecteur te fait une remarque du genre: pourquoi
"petites paroles", pourquoi "petit" tsunami. Mais j'ai envie de leur dire: Coumarine exprime par là une forme d'humilité qui est la marque des grandes âmes: connaître ses limites et savoir que l'on n'est qu'un infime grain de sable...fragile comme un papillon bleu. Ma grande et belle Coumarine, je t'embrasse.
c'est vrai Célestine, ce n'est paslapremière fois qu'on me fait la remarque concernant l'emploi du mot "petit"
SupprimerJe ne sais pas pourquoi au juste, peut-être ai-je un peu peur qu'on ne me prenne pour une prétentieuse ou une vantarde
Je t'embrasse aussi
Chère Coum, merci pour ton passage chez moi, j'avais besoin de prendre un peu le large et de respirer l'air de chez moi...
RépondreSupprimerAujourd'hui j'ai reconnu ton livre "l'enfant à l'endroit..." sur le présentoir des nouveautés de la bibliothèque (Saint Henri) et ça m'a hérissé le poil de plaisir. Je t'embrasse
Delphine...et ben ça me fait plaisir
SupprimerCe livre n'est pas une "nouveauté"!
Mais contente que cette biblio l'ait acquis
J'ai été contente de te revoir reprendre ton blog ;-))
Ton texte reflète à merveille par où je suis passée comme d'autres. Après la période de deuil d'une vie autre, la"renaissance" est au bout du tunnel. Il faut y puiser de une chance et tu l'as compris.Bises +++++
RépondreSupprimerBonjour Clara
SupprimerUne expérience humaine rejoint souvent d'autres expériences humaines...
Et c'est bon cela!
Bises
ça me semble très positif, très bon signe, si après les souffrances du corps on se remet à avoir un peu d'espace pour autre chose!
RépondreSupprimerje te souhaite un joli printemps, et fructueux :-)
J'aspire à l'été, je dois dire,
Supprimerl'espace pour autre chose n'est pas encore bien grand
"Petit" tsunami en regard de l'immensité de l'univers, où nous ne sommes qu'éphémères poussières d'étoile, oui.
RépondreSupprimerMais nous sommes aussi le centre de notre propre univers, et là, vivre ce que tu vis est un énorme bouleversement.
On ne peut ni quantifier, ni comparer en la matière.
La fracture d'une minuscule phalange serait un peu incommodante pour moi, sans plus, mais pour un pianiste de talent elle pourrait réduire à néant ce qui jusque-là était sa raison de vivre. Il lui faudrait alors trouver comment re-naître. Au prix de quels renoncements, de quelles errances, de quelles souffrances...
Ne minimise pas ce qui t'arrive, Coumarine. Accorde-lui simplement sa juste place, et pars en quête du papillon bleu. Apprivoise-le à nouveau. C'est lui qui détient les clés de portes ne demandant qu'à s'ouvrir.
Prise par l'urgence, tu t'es centrée sur la priorité de la survie, comment faire autrement?, et tes yeux malades ont "perdu de vue" le délicat papillon bleu, mais à te lire au jour le jour depuis le début de ta maladie, je sais, moi, qu'il n'a jamais été bien loin. J'en ressentais la présence, au détour de chaque mot. De chaque silence aussi.
PS : Merci pour écrire comme cela ! Ne change rien, surtout. La vérité de ces choses-là s'exprime si justement par la métaphore et la poésie... (Plus personnellement, j'ai reçu comme un choc à lire le titre de ton billet, et son contenu ensuite, car depuis longtemps je visualise en "papillon bleu" le gardien de ma vie intérieure, la mémoire de tout ce qui fait que je suis moi...)
chère MyZ
SupprimerJ'aime bcp ton commentaire
Tu as bien saisi le sens de mon billet, je me sens rejointe!
Merci de ta fidélité
J'aime aussi ce que tu dis à propos du papillon bleu, c'est sans doute pour ça que on se sent parfois si "proches"
Je ne savais pas que tu étais de retour sur la blogosphère , je croyais ce blog endormi pardon de n'être pas venue plus tôt ! ravie de te retrouver :-)
RépondreSupprimerMimi...;-))
Supprimerje ne reste jamais longtemps endormie ;-))
Bonne fête de Pâques fête du renaître Coumarine.
RépondreSupprimerJ'ai bcp apprécié ce superbe texte.
merci Charlotte
SupprimerOn se verra sans doute durant cette semaine;-))
Je reconnais bien la soif dont tu parles Coumarine... elle m'habite depuis toujours et je l'ai bien négligée, de longues périodes. La maladie a quand même l'avantage de la ramener à l'avant plan et qu'y a t'il de plus à faire de ma vie que de suivre le fil de cette soif qui connaît le chemin et qui refuse de me laisser insatisfaite.
RépondreSupprimerkea
kea...oui la maladie ou tout autre choc nous ramène soudain à l'essentiel
SupprimerJe me suis juré de ne plus jamais oublier cet essentiel
J'aime bien l'image du papillon bleu... Surtout quand il se pose et que l'on prend le temps d'y penser... Fragilité, agitation, tout cela n'est pas fait pour nous aider à approfondir... Mais le papillon revient toujours... (et moi aussi, merci de me permettre de te suivre sur ce blog que j'apprécie tant !)
RépondreSupprimerBonsoir Myosotis
Supprimerla porte de ce blog t'est ouverte librement (surtout si tu l'apprécie ;-)))
ainsi qu'à tous ceux qui aiment venir y "papillonner"
Bonne soirée
les fleurs vont avec les papillons, éclosion et re naissance
RépondreSupprimermais aussi métamorphose qui fait passer des bourgeons et des boutons comme de la chrysalide et puis la crise aide à voir tout le positif , le combat pour laisser de côté le négatif lui est une longue marche
merci Thierry pour ce commentaire de vrais printemps!
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