mardi 31 janvier 2012

hop! abracadabra!

Bonsoir C. (c'est mon amie du pacte...)

Pour moi aussi il y a eu des jours vides d'écriture, mais ce matin je m'y suis remise et je suis contente de ce que j'ai fait!
Cette semaine est une semaine assez "libre" que je vais essentiellement consacrer à l'écriture de notre projet
J'ai tjrs de la difficulté à m'y mettre.. avec l'envie que ce soit fait d'un seul coup: hop! abracadabra!!
Par contre quand j'ai le courage d'ouvrir mon fichier, alors je ne pense plus à rien et j'écris!
Et ça coule...et je me sens bien... c'est assez magique, même si le sujet est grave!

Je compte t'envoyer dans deux ou trois jours la suite (j'écris plutôt dans la chronologie des événements)
Je pense à toi chaque fois que je me mets devant l'écran.... espérant que tu avances, toi aussi!

(Mais aujourd'hui, même si j'ai écrit, je me sentais assez déprimée... impression que mon oeil droit est très voilé... toujours cette peur lancinante! 

J'espère que tu vas bien, moral et physique...
je l'espère de tout coeur
Et je t'embrasse, fort
Coumarine

vendredi 27 janvier 2012

Aujourd'hui, j'ai aimé...

-  les nouvelles rassurantes que j'ai reçues lors du contrôle à la clinique
- me faire mesurer mon taux de glycémie par ma fille infirmière dans cette clinique et m'entendre dire, avec toute sa tendresse: tout va bien maman... ton taux est dans la normale!
- échanger dans l'amitié (et le rire) avec un ami de longue date
- savourer un pamplemousse, particulièrement juteux... j'adore les pamplemousses juteux
- lire quelques pages de "Accueils" le journal IV de Charles Juliet: je me retrouve parfois tellement dans ce qu'il raconte de lui... quel homme sensible...
- échanger quelques mots au tél avec une autre de mes filles, qui s'est particulièrement inquiétée de moi durant tous ces mois 
- renouer avec le bonheur de marcher un peu dans le parc près de chez moi... respirer le soleil, écouter les barbotements des canards... mes pieds, mon corps qui se libèrent... je crois bien que je renais...
- fixer un RV avec une amie plus vue depuis mon accident de santé: on a plein de choses à se raconter, depuis le temps (six mois)
- prévoir un temps de tendresse avec les deux ainées de mes petites filles, on se gâtera, il y avait longtemps

Et puis quoi encore?
ah oui! les perce-neige poussent leur petite tête blanche dans le jardin...



dimanche 22 janvier 2012

Un pacte d'écriture

J'ai encouragé une amie (devenue amie depuis peu... un an environ!)  à écrire  un témoignage sur sa traversée de la maladie depuis un an.
Ce qu'elle m'a déjà partagé de son témoignage, est fort et les mots qu'elle a pour en parler, sont tellement simples et beaux qu'ils en deviennent interpelants!

J'ai moi aussi envie (besoin?) de témoigner sur ce que je vis depuis presque six mois.
J'ai des choses à dire, je le sais, je l'ai découvert au fur et à mesure, et particulièrement depuis que je peux prendre un peu distance avec la maladie, depuis que je puis avoir sur elle un regard plus distant et du coup plus clair.

Et puis j'aime écrire, c'est ma façon de m'exprimer.

Alors mon amie et moi nous avons fait un pacte: comme nous sommes sur la pente "remontante" à tous points de vue, (ce qui n'exclut pas les retombées...) nous allons tout doucement mieux et avons bien plus d'énergie qu'il y a deux ou trois mois! 
Mais nous avons toutes deux besoin de courage et de stimulation pour nous y mettre, pour commencer puis continuer à écrire notre aventure, surtout ce qu'elle a suscité en nous comme cheminement intérieur

Même si son expérience rejoint par moments fort la mienne, nous avons tout de même une expérience qui diffère par certains côtés, et qui nous interpelle: nous avons beaucoup à apprendre l'une de l'autre. Ça tombe bien, nous aimons progresser dans un chemin d'intériorité
Alors nous avons décidé de nous "accompagner" l'une l'autre dans cette entreprise d'écriture (chacune la sienne, nous ne ferons pas "oeuvre commune")
Nous nous enverrons de temps en temps notre dernier texte écrit, nous nous demanderons des "comptes", qui ne seront rien d'autre que l'encouragement à persévérer.
Parce que, comme dans toute écriture (c'est en tous cas mon expérience), il y a des moments difficiles, des moments de désert quand il faut que les souvenirs retraversent des chemins rocailleux, broussailleux et de grande solitude...

Nous avons toutes les deux commencé... trois jours d'écriture pour moi
Elle aussi a écrit, nous allons bientôt découvrir nos premiers mots
Je m'en réjouis

Je lui ai demandé la permission de parler ici de ce pacte d'écriture...
voici un extrait de ce qu'elle m'écrit en réponse:
Pas de problème ! Tu peux publier le texte où tu parles de notre "pacte d'écriture". J'ai hâte de le lire:)) En tout cas, l'effet est  réellement stimulant:)) Je me suis couchée la nuit passée à 2H du matin ... Écriture , écriture quand tu nous tiens :)))

samedi 21 janvier 2012

Timidité, quand tu nous tiens...

Je ne sais pas vous... mais certains blogueurs (que j'apprécie énormément) m'intimident
Par leur grande culture, leurs billets longuement développés et détaillés, avec de nombreux liens qui renvoient plus loin encore...,et cela dans tous les domaines(livres, cinéma, artistes, histoire...)
Je lis leurs billets avec grande curiosité, avide d'apprendre ce que je ne connais pas...
Surtout quand il s'agit de livres étrangers (domaine dans lequel je suis peu familiarisée, ou la musique, que j'apprends à connaître davantage
Parfois les billets, pour intéressants qu'ils sont, sont tellement fouillés que je lis en diagonale (pardon) n'ayant pas le temps, ni l'envie de tout lire...

Au moment de commenter, parfois je m'en retourne sur la pointe des pieds. Quand je ne connais pas grand chose au sujet, je me vois incapable de laisser un commentaire valable... à la hauteur... peur de dire une bêtise!

Timidité, amour propre mal compris, peur du jugement.... toussa toussa
Parce que écrire un commentaire "passe partout", non je ne peux m'y résoudre...

mercredi 18 janvier 2012

Est-ce moi ou une autre?

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Je ne sais plus très bien qui je suis...
Certes depuis le début de l'année, je sors peu à peu du trou profond et angoissant dans lequel me maintenaient les médicaments. Je vais mieux? oui je vais mieux...

Mais je ne sais plus très bien qui je suis
Mon corps a "souffert" et je ne le reconnais plus...
Je parviens à peine à me voir dans le miroir, (vision monoculaire et floue) je ne sais donc pas refaire connaissance avec mon "nouveau" corps (c'est sans doute provisoire, je suppose que petit à petit les choses vont se réguler au rythme de la baisse de ces fameux médicaments que je collectionne)

Épuisée et malade, je me suis calfeutrée dans mon petit bureau-chambre pendant plus de quatre mois: j'ai donc été confrontée à mon "intériorité" en même temps que détachée de ce corps qui m'échappait. Je me suis contentée de lui donner les soins nécessaires et un minimum de coquetterie à chaque visite de contrôle, et passage en clinique. Silence et réflexion, lecture aussi dans la mesure de mes moyens ont été mes compagnons quotidiens.

Mais s'éloigner de son corps n'est pas sans conséquence: qui suis-je? celle qui chemine à l'intérieur d'elle-même? ou celle de son corps qui ne se reconnait plus?
Parfois je me trompe, celle que je crois être n'est pas (plus) celle que je suis. il me semble avoir  tellement changé... je tâtonne, je me heurte à des inconnues, je cherche si la personne que je me sens être est celle que j'étais il n'y a pas si longtemps ... je ne sais pas, j'erre un peu, beaucoup... je crois que j'ai mué, ma vieille peau se trouve abandonnée et inutile quelque part derrière moi, je me retourne, je la vois, mais elle s'éloigne, je ne sais pas si je la regrette, elle m'était familière, et devant, je ne vois pas distinctement ce qui sera ma vérité...

Bizarre comme impression, savoir que c'est moi et ne plus me reconnaitre vraiment...
Je crois que sur ce blog aussi j'ai changé... j'ai laissé pour le moment, non pas ma joie de vivre, mais une certaine légèreté de ton
Je la retrouverai sans doute dans un mois ou deux, car elle fait partie de moi aussi 
Peinture Léon Spilliaert

jeudi 12 janvier 2012

Il y a l'oeuvre, et il y a l'auteur...

Est-on déçu quand l'oeuvre d'un artiste ne correspond pas à sa personnalité?

Il m'est arrivé d'être déçue en rencontrant un écrivain dont l'oeuvre était tellement nuancée, tellement riche en humanité, à laquelle je communiais pleinement et de voir devant moi un genre de mufle, sans nuance, uniquement préoccupé de lui-même, de SON succès,sans aucun signe de véritable intérêt pour ceux qu'il rencontrait

Bien sûr me dira-t-on : il y a l'oeuvre et il y a l'auteur... rien à voir l'un avec l'autre
Peut-être est-ce vrai, mais peut-être pas...
C'est en tous cas plus vrai en ce qui concerne les oeuvres de fiction, là il me semble normal que des auteurs sensibles puissent écrire un roman noir, ou cynique !

C'est sans doute un peu différent dans le monde des blogueurs. Les blogueurs que je lis, je me fais une idée de qui ils (elles) sont, leurs écrits éveillent des connivences, je vibre à leurs idées, je m'attache à leurs mots.
Deux fois pourtant, j'ai appris avec stupéfaction que les mots si sensibles d'un blogueur, étaient pure invention (une succession de malheurs... ça commençait à bien faire!)

Bien sûr le blogueur a le droit d'écrire sur son blog une "oeuvre de fiction" mais quand il écrit  à son sujet avec force détails, des événements plus dramatiques les uns que les autres, au début on y croit et on compatit, puis petit à petit on commence à se poser des questions.
Je suppose qu'il ou elle espère recueillir la compassion de ses lecteurs... besoin infini d'être aimé(e), besoin d'être reconnu (de se rendre intéressant comme disent les enfants!) auquel il(elle) n'arrive pas dans sa vie à répondre de manière équilibrée. Le virtuel est alors une bouée facilitée par l'anonymat...
Traqué, puis pris sur le fait, il n'a d'autre solution que de disparaître vite fait

dimanche 8 janvier 2012

Dites-moi...

Dites-moi
où s'en va le bleu du ciel quand les nuages squattent effrontément son terrain?
où s'évaporentles rumeurs de la circulation quand la nuit s'installe silencieuse ?
où s'envolent les paroles prononcées distraitement mais qui ont au passage égratigné la peau du coeur de celui qui les a reçues? Ou celles qui se cachent sur une page blanche?

où se perdent les petits bonheurs que vous avez égrainés avec tant de tendresse dans le billet précédent. 
et les rêves dont on ne se souvient jamais et qui reviennent pourtant, lancinants?
et le temps qui s'enfuit plus vite que son ombre? 

J'ai regardé dans la poubelle, je n'y ai vu que des épluchures banales. 
J'ai regardé dans le frigidaire, il n'y avait là que des choses bien ordinaires, du lait, du beurre, du fromage, mais pas de mots, pas de rêves, non plus que  le temps impudent qui s'enfuit sans demander son reste.
J'ai regardé dans mon tiroir à mini trésors secrets... rien, ni bleu du ciel (dommage), ni rumeurs de la circulation (tant mieux) ni paroles blessantes (idem), ni petits bonheurs (ah! si! je n'ai qu'à consulter mes commentaires... ouf!)

Je me suis rappelé que la vie est mouvante, qu'on ne peut conserver les moments privilégiés, comme s'ils étaient à posséder en serrant les poings, mais aussi que les instants de détresse finissent toujours par s'évanouir

La vie tourne et c'est tant mieux...

Photo Coumarine

vendredi 6 janvier 2012

Collandre

Une carte reçue de Françoise Collandre, peintre que, vous le savez, j'aime énormément.
Elle est  l'auteur de mon avatar, et cette peinture  se trouve en page de couverture de  mon livre Petites Paroles de Coumarine
Elle m'a donné la permission de  mettre cette carte sur mon blog... (dommage, elle apparaît un peu trouble...)
Petit cadeau d'amitié.
Profitez-en vous visiter son site...admirer son travail

jeudi 5 janvier 2012

résister au vent violent

Gérer le quotidien, jour après jour
Tenter courageusement de survivre aux traitements 
Franchir chaque matin les barrières du découragement
Croire que l'année nouvelle sera l'année de reconstruction

y croire encore et toujours... chaque minute, chaque seconde
Y CROIRE...
Y CROIRE

En même temps rester présente et écoute chaleureuse aux enfants et surtout aux deux qui traversent des passes difficiles: écouter avec attention et calme (rien d'autre, je n'ai pas la clé) et en même temps ne pas se laisser entrainer dans le puits sombre de leurs chagrins, de leurs inquiétudes, de leurs angoisses pour le présent (qui inclut l'avenir évidemment)
Ecouter aide
Sombrer en aucune façon...mais pas si facile pour une mère...

De plus, hier et avant hier,  accompagner l'Hom par deux fois aux urgences de l'hôpital que je commence à connaître comme ma poche, à cause d'un problème inquiétant.............. à l'oeil gauche!!!
Incroyable! L'oeil gauche... (il aurait pu avoir un problème à l'orteil gauche, mais non... l'oeil GAUCHE!
Angoisse pour lui et pour moi...
Heureusement il est reçu immédiatement, grâce à sa petite femme qui est un "cas" suivi de près par l'équipe des ophtalmo de la clinique
Aujourd'hui ça va mieux pour lui... ouf!

Mais je suis tellement prise par la gestion des choses au quotidien que j'ai perdu la clef de l'écriture: je ne sors pas depuis trois mois sinon pour me rendre à la clinique, et le geste d'écrire (sur papier et sur le PC) me demande une attention de l'oeil qui le fatigue beaucoup

Perdue la capacité de tourner les phrases dans la métaphore, dans la poésie, d'exprimer les choses avec une certaine originalité, dans un certain humour
Comme si j'étais devenue "sèche" tout comme ma peau bouffée par la cortisone ;-(

Perdre ma féminité, vieillir d'un seul coup de dix ans (j'exagère, vous croyez? Non c'est comme ça que je me vois) et perdre ma créativité en même temps... dur dur

Ces jours-ci ça me rend très triste, même si j'espère que ce ne sera que provisoire

(Et pendant ce temps je vois l'arbre devant ma fenêtre se battre contre le vent violent... les branches craquent et se plient dangereusement...
Je leur souhaite de RESISTER