mercredi 13 mars 2019

Le cadeau de la sérénité!

Ton regard s'attarde sur tes bras et tu contemples la catastrophe: tes bras à la peau autrefois si douce, si fine, se sont mis à frissonner comme la plage au matin après que les vagues gourmandes se sont repliées au loin.
Et ne me dis pas que ces frissons rendent la plage vivante. Que sans eux, elle serait plate et morne. Que ces frissons retiennent les plus beaux coquillages que les enfants viendront cueillir comme de précieux trophées.
Et ne me dis pas que ces frissons ressemblent à s'y méprendre à ceux qui allument l'eau vive de l'étang qui se met à vivre sous la caresse de la lumière. Que ces frissons accompagnent la nage insouciante et joueuse des canards et des mouettes.

Pardon ? Tu me le dis quand même ? Maigre consolation, car des frissons restent des frissons et je peux te dire qu'ils risquent de s’amplifier dans les années qui viennent, de virer en remous de tempête dévastant tout sur leur passage
Et dis-moi, je t'ai vue ce matin et hier et avant-hier prendre tes seins en berceau et les relever quelque peu pour les arrondir de jeunesse.
Et quand tu t'observes nue dans le grand miroir de la chambre, tu fermes les yeux en découvrant navrée les plis de ton ventre de femme : il s'est gonflé à en craquer à quatre reprises pour accueillir et bercer dans son eau matricielle quatre petits corps qui ont là squatté sans vergogne : trente-six mois d'occupation, c'est beaucoup quand même!

Tu me chuchotes que je suis jolie encore, que je fais jeune encore. Je déteste ce mot: ENCORE!
Encore... Oui, Merci! je prends la mesure de ma chance

Et puis... mes yeux qui pétillent... enfin qui pétillaient, puisqu'il y en  un des deux qui a crié forfait!

Tu vois? dans mon corps de femme mûre, il y a toujours une petite fille qui n'a pas eu le temps, ni la permission de jouer, de rire et de se construire de beaux souvenirs d'enfant heureuse. Si peu de souvenirs, tu te rends compte?



Mais peut-être se sont-ils inscrits dans tous les frissons de ta peau douce et qu'il suffirait de les effleurer, de les caresser pour qu'ils te parlent et te fassent le cadeau de la sérénité?

26 commentaires:

  1. Bonjour Coumarine.
    Je venais justement, inquiète de ne pas trouver de billet depuis des jours.
    Ce billet est beau. Un peu triste.
    Notre corps est nous. Garde tout peut-être.
    Chaque cicatrice pour un morceau de vie.
    Notre corps frissonne. Si bien dit.
    Et tant qu’il frissonne, il est notre allié.
    Et je t’embrasse.
    Frissonne, Coumarine !

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    1. merci Val pour tes mots gentils
      J'ai été très occupée tous ces temps -ci. Raison pour laquelle je n'ai pas trop eu de temps de venir écrire ici
      Là ça va mieux, et je profite d'un moment de calme
      Oui ce billet est un peu triste...
      mais c'est comme ça! et au bout, il y a la sérénité!

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  2. la sérénité, je crois bien que c'est la seule option :-)
    joliment dit, Coumarine... bises!

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    1. bonsoir Adrienne
      Je suis très contente de te voir... ne pas ou peu écrire, m éloigne forcément de mes "fidèles"
      Bises aussi

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  3. La sérénité ça doit être probablement quand on a cessé de porter des jugements sur soi-même, et que les jugements des autres nous sont indifférents. Surtout ceux qui portent sur nos aspects et nos apparences.
    Qui peut connaître l'essentiel ? Même soi, on n'y arrive pas vraiment… Alors, autrui… que dalle et balle-peau !

    Et sinon content de te retrouver dans ce style qui est bien le tien.

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    1. ce sont moins des jugements sur moi-même qu'un constat douloureux de voir combien mon corps a souffert de la prise de cortisone massive/ Ma fille dans sa candeur m'en avait avertie et bien c'est pire que ses prédictions!

      Quant à mon-style-qui-est-le-mien, merci pour l’appréciation: moi aussi je suis contente de me retrouver ;-)

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  4. Le temps, l'âge, Coumarine, nous en sommes toutes là, mais dans tous ces signes, il y a la vie aussi, il ne faut pas l'oublier. Ce sont les signes de la vie, ils nous rappellent ce que nous avons vécu, les joies comme les peines. Un corps c'est comme un livre ! :-)
    Je t'embrasse, Coumarine.

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    1. coucou Françoise
      C'est vrai il y a la vie dans ces signes, mais pour moi, cela n'aurait pas dû exister de cette manière
      J'ai donc encore toujours besoin de faire une démarche d'acceptation!

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  5. La sérénité est un cadeau en effet. Et tu en fais la belle démonstration. J'aime ton écriture dans ce billet.
    Elle est toi, et vraie.
    Bisous
    •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  6. Comme c'est joli ce que tu écris, Coum'... un cri déchirant mais en même temps si doux... Je suis tellement contente que tu laisses s'exprimer cette part de toi enfermée sous les rides, bâillonnée par les frissons de la tristesse. Je suis tellement contente que tu lui laisses enfin la parole.
    Tes seins ne sont plus ronds ? Mais ils sont là, ma douce, quand tant d’autres femmes, parfois si jeunes, n’en ont plus qu’un ou plus du tout. Tu découvres navrée les plis de ton ventre ? Ton ventre qui a porté quatre petitous ? Ton ventre qui est un ventre de vie, Coum’, un ventre d’amour! Tu le préfèrerais lisse comme une page vierge ? Vraiment ?
    Laisse parler la petite fille qui a tant de chose à raconter à la femme mûre, je suis sûre que celle-là saura la consoler… Elles ont plein de choses à se dire.
    Et moi ? J’ai une histoire à te raconter! ;-)

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    1. raconte-moi donc cette histoire, Ambre...

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    2. Bonjour Coum
      désolée d'avoir tant tardé!
      Voici la petite histoire en question
      j'espère que cela t'amusera :-)

      http://hineinhorchen.canalblog.com/archives/2019/03/21/37194738.html

      Toute belle journée à toi :-)

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  7. C'est beau, ton corps est celui d'une femme qui a vécu et qui vit!!!

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  8. Oui, je comprends, mais l'important est aussi de le respecter, ce corps, de le traiter avec bienveillance, et c'est ce que tu fais dans cette note en le consolant si joliment de ses frissons...

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  9. Même si on vieillit la vie est toujours là. En fait la vie se transforme constamment( et nos corps aussi hélas!) et il y a toujours du bon à prendre. Et puis la sagesse est d'accepter de vieillir mais je dois reconnaître que ce n'st pas toujours facile !

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    1. oui Daniel, la vie est là et bien là!
      même quand le corps vieillit, même quand on est tombé malade...
      C'est rien! la vie est là!

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  10. C'est un texte un peu tristounet !Vieillir n'a rien de rigolo surtout si la souffrance s'y rajoute à cause de la maladie. Mais en ce qui concerne les rides, les seins qui tombent ou les plis et replis de grosseur on peut toujours passer à la chirurgie esthétique qui coûte un os et vous donne ensuite une apparence bizaroide qui ne vous ressemble plus du tout et donne l'impression de porter un masque. Je connais quelqu'un qui est passé ainsi au bistouri le résultat est catastrophique.
    Tout çà pour dire que de son age il faut s'en foutre( on ne l'a quand même pas fait exprès d'avoir un tel âge avancé ! ) D'ailleurs ceux qui nous aiment vraiment ne voient pas de ce dont nous nous plaignons devant le miroir.
    Donc tout va bien !

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    1. chère Charlotte, nous restons jeunes, toi et moi!
      Nous n'avons pas besoin d'un coup de bistouri qui va nous abimer davantage
      Mais je parlais surtout de la cortisone prise en doses énormes qui a plissé ainsi mes bras
      Et comme tu dit, tout va bien, ceux qui nous aiment ne voient pas ce dont (parfois) nous nous plaignons

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  11. Ah oui... Quand les morceaux du corps tombent en panne les uns après les autres.
    Courage.
    Bonne journée de lundi.

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    1. merci Bonheur du jour: tu m'as bien comprise: c'est tout le corps qui tombe en panne!

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  12. essai pour vérifier si mon avatar est bien affiché!

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  13. Il y a toujours une petite fille qui regarde défiler la vie, consciente des changements du temps mais affamée de projets et de rêves.

    J'ai trouvé très belle ta manière de décrire ce temps qui file.

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