jeudi 21 août 2014

d'un côté... et de l'autre...

d'un côté il y a les plages bleues, les ciels blonds (non pardon c'est le contraire...)
il y a les photos de vacanciers heureux (du moins ceux qui n'ont pas vomi partout comme dans cet hôtel 5 étoiles...)
il y a les photos de cartes postales qui disent le bonheur de l'été

je n'ai pas de photos à vous montrer, vu que je n'en prends plus des photos, vu que je louche rhoooooooo
je ne suis pas partie en vacances, je n'ai pas tâté de la grande bleue, de la verte profonde

(si je pars quelques jours, ce sera en dehors du bruit et de la nervosité des autoroutes surchargées)

d'un autre côté il y a les hommes en noir armés de couteaux s'apprêtant à couper les gorges
il y a les gens enterrés vivants, les maisons démolies, les explosions terrifiantes, les morts par centaines
non non, pas sur les plages bleues, les mers blondes... rassurez-vous
un peu plus loin (mais pas si loin...) dans ces pays qui n'en finissent pas de se tirer dessus

Ceci n'est pas une photo de vacances ordinaire
comme quoi, même dans les ruines... on peut garder le sourire
ce bonheur de partir dans d'autres histoires
petite fille lumineuse donne moi ton secret

 La photo est de Mohamed Zarandah , photographe amateur qui vit à Gaza



dimanche 17 août 2014

Qui veut des moules?

Hier soir dans un restaurant-brasserie du centre de Bruxelles
on y mange des énoooormes casseroles de moules
de vraies marmites remplies à ras-bord et débordantes de fumées et d'odeurs, éveillant nos papilles.
on voit les gens se pencher et humer... mmmmmmmmmm

autour de la table quelques personnes pour la plupart venues de loin (Tours, Béziers, Paris)
Je les connais?
Non pas vraiment...
Je les ai connues (par leur pseudo) au travers d'un forum (le plus souvent sympa mais pas toujours... vous savez comment est ce genre de forums qui rassemblent des gens arrivés là par hasard)
Mon pseudo sur ce forum était Samille.

Un petit groupe d'entre eux, autour d'une bruxelloise organisatrice dans l'âme, s'était réuni à Bruxelles il y a 10 ans pour une rencontre haute en couleurs et en découvertes.
Cette année, rebelote donc
Je vous l'apprends peut-être, mais Bruxelles, quand on prend la peine de la connaître un peu, de la pénétrer dans ses endroits secrets (hum hum) est une ville qui recèle bien des surprises, bien des trésors., parfois inattendus!
Quant aux bruxellois, multi et pluri culturels (pour ne pas dire qu'ils viennent de partout) ils sont, en règle générale, rieurs et bon enfant, aimant faire la fête.

Hier soir l'H et moi avons rejoint ce petit monde dans cette brasserie.
Pour se revoir, tenter de se reconnaître, (en dix ans, on vieillit , on change, on va dire qu'on bonifie pas vrai?) et... puis bien sûr pour manger ces fameuses moules

C'était cher mais pas trop
c'était copieux mais pas trop
c'était savoureux
et surtout la rencontre fut cordiale!

oh! bien sûr dans une brasserie du centre,  recherchée pour ses poissons, ses moules et autres crustacés, il y a du monde, la salle était remplie
Donc se parler et arriver à se comprendre devenait une entreprise un peu hasardeuse: il fallait hausser la voix (ouf je suis rauque ce matin...)

Donc on s'est séparés, enchantés, en se disant
"à dans dix ans!, mais oui mais oui!)
oups dans dix ans... nos arthroses et autres bobos auront fait bien du chemin...





Durant ces quatre jours, un merveilleux tapis de fleurs sur la célèbre grand-place a fait l’admiration des touristes
Des milliers et des milliers de bégonias ont été placés jeudi soir dernier selon un dessin rigoureux. Tout cela sous la pluie et en quatre heures...


jeudi 14 août 2014

une bouteille à la mer

vous le constatez, j'écris ici de moins en moins
d'ailleurs je n'écris plus nulle part, ni ici, ni des petits trucs sur FB, à peine quelques rares commentaires sur les blogs

dix fois déjà j'ai pensé arrêter l'aventure du blog, il y aura bientôt 10 ans, on va dire que j'ai donné!
mais bon, je ne me résigne pas à terminer cette aventure vécue avec tant d’enthousiasme pendant toutes ces années

Je suis nostalgique, de tous qui sont partis: ils ont accompagné ma route, je me sens seule sans eux

mais la raison principale c'est que le moral n'y est pas. ouvrir ce blog, pour  essayer d'écrire quelque chose qui ME plaira, qui me prouvera que je suis pas (encore) tout à fait conne, j'y arrive pas...
rien ne vient alors que l'instant précédent, je savais sur quoi je voulais écrire... et puis trop fatigant, j'abandonne

Tous les symptômes d'une (petite) dépression
Suis allée chez le médecin il y a dix jours, il me prescrit un antidépresseur
On l'aurait parié!

Seulement je ne me suis pas encore résolue à aller chercher le médicament.
Malaise à l'idée d'ajouter ENCORE un truc chimique à tous les médicaments que je prends fidèlement depuis trois ans. Je plains mon corps de devoir affronter tout ça. Je vois le côté négatif des choses. Une personne positive dirait que c'est GRACE AUX médicaments que je ne suis pas devenue aveugle
Mais je sais moi dans quel état ils me mettent aussi; le prix à payer est énorme. (malaises divers)

Et puis je suis atteinte dans ma fierté: j'aurais aimé pouvoir surmonter cet épisode difficile de ma vie sans sombrer dans la déprime. J'aurais aimé me battre et gagner la bataille. J'aurais aimé me lever chaque matin avec un peu plus d'espoir que la veille... Certains jours cela va mieux en effet, je respire, je me dis que le pire est derrière moi. Mais cela ne dure pas, et un peu la mort dans l'âme je vais me résoudre à prendre ce foutu antidépresseur. Rien que d'écrire le mot, j'ai les larmes

Bon, on verra. Je garde le bloc ouvert. On verra

Je publie ce billet écrit en hâte, avant de l'effacer. C'est comme une bouteille à la mer. Moi (et ma force intérieure comme disent les gens!) j'abdique!


mercredi 6 août 2014

Celle qui se sentait transparente...

J'ai très peu de souvenirs de mon enfance
A peine si je "revois" les lieux où j'ai vécu
Juste des souvenirs de ressentis, des ressentis plutôt lourds
avec l'attente d'être enfin adulte afin de pouvoir quitter mon entourage familial qui ne me donnait que peu de chances de m'épanouir

J'ai commencé à vivre, à respirer, à me sentir libre quand j'ai quitté la maison

Dès lors j'ai voulu effacer complètement de ma mémoire le temps de ma petite enfance que je distinguais à peine, disparue dans un brouillard gris.
Avec parfois un sentiment d'envie quand autour de moi, j'entendais raconter avec des sourires émus ou des éclats de rire, des anecdotes d'enfance

Plus tard, bien plus tard, j'ai voulu cesser de tout colmater et j'ai, par la voie de l'écriture, tenté de me reconnecter, de retourner dans ce terrain brumeux de mon enfance. Mes mots ont tenté d'explorer les rares souvenirs qui me restaient.  Il me semblait que sans enfance, je ne pouvais pas être une adulte, une femme complète.
Je m'y suis attelée avec persévérance.
Jour après jour, pendant un an, j'ai exploré les maigres souvenirs de ces premières années de ma vie
J'ai parfois serré les dents, eu des colères et des chagrins silencieux... ri sous cape aussi des bons tours que je me souvenais avoir fait à mon entourage

Le livre se nomme "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" titre trouvé par mon fils et qui me semblait bien résumer l'état dans lequel cette petite fille s'est trouvée. Ni à l'endroit ni à l'envers, une enfant qu'il me fallait  rendre à sa liberté d'être!

Petite maison d'édition belge, diffusion minimale
J'en suis en partie responsable, je n'ai pas rempli ma part, apeurée soudain par la vulnérabilité dans laquelle mes mots m'avaient placée.
Et en effet j'ai été critiquée par mes frères qui ne reconnaissaient pas "leur" enfance!
Forcément puisque c'était la mienne... et racontée sous forme littéraire en plus!

Les gens en général, ainsi que les blogueurs ont aimé mon livre
Ils ne cherchaient pas tant à connaître MA vérité d'enfant que de reconnaître dans mes mots un bout de LA LEUR. Et ils ont été touchés. Et ils me l'ont dit, écrit. Et ils m'ont remerciée.

Ce matin encore un mail dont je ne résiste pas à vous donner un extrait:

Bonjour Nicole,

j'avais emmené dans ma valise " L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers" , livre que j'avais acheté lors d'un atelier. Cette lecture m'a bouleversé . Elle a fait remonter en moi des souvenirs enfuis depuis bien longtemps. A la dernière ligne, j'avais une grosse boule dans la gorge et j'ai pleuré... Je voulais, chère Nicole, te remercier pour ce moment d'émotion. On n'est pas qui on est par hasard et sous l'arbre, il y a toutes les racines...

Il parait, oui, que ce livre est émouvant. Mais je n'ai pas cherché à émouvoir. Je n'ai pas pensé d'abord aux lecteurs. J'e me suis simplement efforcée de retracer le chemin de cette enfant qui se sentait transparente