Je viens d'achever un voyage riche en découvertes culturelles, riche aussi en plongée dans une nature verte et vallonnée, qui déjà trahissait, comme ici, les premières couleurs de l'automne
Nous avons logé chez l'habitant, une famille roumaine accueillante qui a mis les petits plats dans les grands pour nous faire découvrir la cuisine de leur pays
Nous n'avions donc pas le même confort qu'un hôtel 3 *, mais nous avons reçu en abondance la chaleur souriante d'une mère et de sa fille
Tout cela dans un petit village du nord de la Roumanie, niché au creux des collines, où les pommiers abondent
Alors bien sûr, il y avait les monastères orthodoxes, les petites moniales tout de noir vêtues, étranges silhouettes qui semblent planer dans l'antre des monastères, murmurant inlassablement des prières, se signant trois ou quatre fois de suite, pour recommencer quelques minutes plus tard..
Étrange pays qui dans sa campagne, reste tributaire de temps anciens, dont nous avons perdu la trace: par exemple les lourds chevaux tirant des charrettes qui croulent sous le poids des foins, pas d'autoroute digne de ce nom, la circulation est donc lente. Nous avons mis plus de huit heures pour faire 500 km!
C'est un peuple qui a souffert: régime communiste puis régime de la terreur de Ceaucescu, dictateur ivre de pouvoir, prêt à sacrifier son peuple à sa mégalomanie. Depuis sa condamnation à mort et son exécution le jour de Noël 1989, les gens tentent, parfois difficilement de se relever. Une maraîchère avec laquelle j'ai échangé quelques mots sur un marché, avait les larmes aux yeux quand je lui demandais si elle s'en sortait...
J'ai vécu des moments difficiles... on randonnait de monastère en monastère, sur des chemins montants et caillouteux. J'ai souffert pour tenir le rythme. Un des derniers jours, je suis violemment tombée en descente... heureusement sans dommages, sinon une forte émotion
D'autres randonnées, plus exigeantes encore, je n'ai pu les faire, et suis restée avec le chauffeur dans le mini bus qui m'a conduite directement au monastère à visiter ce jour-à. moment de solitude, quand j'ai vu le groupe s'éloigner joyeux vers les chemins de liberté... Dans un langage de signes, mêlé de roumain et d'italien, le chauffeur m'a parlé de sa famille, de son boulot qui le mène aux quatre coins de l'Europe...
Beaucoup d’échanges vrais avec certains du groupe... le voyage nous menait sur des chemins humains, spirituels aussi, occasion de réfléchir à sa propre relation avec ce Christ si superbement peint à tous les coins des monastères: certains visages de Jésus, des icônes de Marie m'ont touchée énormément: je suis restée scotchée devant plus d'une!
Je suis heureuse d'avoir osé reculer mon seuil de confort, d'avoir osé parier sur mon énergie: elle se trouvait là quand je l'ai mise en oeuvre. Mon mari et certains du groupe m'ont encouragée à dépasser ces fameuses limites: ça a l'air si simple, il suffit de mettre un pied devant l'autre et de marcher à son rythme..
Merci à eux...