lundi 29 août 2011

un petit miracle sous mes yeux...

Je me souviens...
c'est le dernier jour de mon hospitalisation... il est 19 heures, ma petite valise est faite, j'attends qu'on vienne me chercher.
Je me cramponne de toutes mes forces à l'ample vue sur les arbres que je vois de la fenêtre de ma chambre de  clinique. Je suis impatiente, évidemment. Je compte les minutes...
Je suis seule dans la chambre depuis 16h de cette journée; un peu de silence, une relative solitude, j'aime
Soudain un lit s'amène, et dessus  un petit corps tassé, relié à des perfusions...
Pas envie, non pas envie de devoir affronter encore, même pour une heure, une souffrance qui s'ajoute à la mienne... je détourne mes yeux (enfin! façon de parler!!) de cette vieille petite forme sans réaction. Je supplie intérieurement qu'on vienne me chercher sans plus attendre...je n'ai plus de courage!

Arrivent deux infirmières qui s'affairent autour de la forme amorphe sur le lit
Malgré moi, je me me mets à écouter ce qui se passe
Une infirmière "de par chez nous" et une infirmière africaine se penchent avec des mots doux et tendres sur la personne âgée tombée dans sa maison de retraite et arrivée ici en urgence
Calmement on lui,parle, on l'interroge, tout en examinant les dégâts sur son corps...
On lui pose de ses questions auxquelles toute femme peut normalement répondre:"des enfants..., vous avez des enfants?"
Silence, ça se tait dans le lit
Mais elles continuent à lui parler, à éveiller si possible son attention, pas à parler au dessus d'elle, comme si elle n'était qu'un paquet auquel il fallait donner des soins
Les urgences avaient averti: "elle ne dit rien... elle n'a pas sa tête"

Patiemment les deux sont restées auprès d'elle, et tout en la lavant, tout en la TOUCHANT, elle ont continué à lui poser de simples questions...  avec une sorte de tendresse pour la personne...
Et soudain, le miracle, la forme s'anime et dit doucement, que oui elle a une fille, et une petite fille, et oui, elle connait le nom de la clinique dans laquelle elle vient d'échouer...et oui elle est tombée et s'est fait très mal...
La vie s'est mise à s'animer en elle, alors qu'au départ tout semblait "mort", inerte...

J'ai regardé les deux infirmières avec une énorme admiration: elles ont réussi un miracle rien que par un toucher et des paroles rassurantes, à côté des soins indispensables qu'elles ont donnés

Je sais que tout n'est pas rose et violette dans les milieux hospitaliers: on manque cruellement de personnel infirmier, qui doivent souvent parer au plus pressé, privilégiant l'acte médical à l'approche simplement humaine.J'ai eu affaire moi-même à des grincheux que je semblais déranger, en osant appeler
Je sais cela... et pourtant je sais aussi que des petits miracles existent aussi
Acte gratuit, qui n'aura été vu et évalué par personne...juste moi, une humble patiente qui garde ce moment au chaud dans mon coeur

jeudi 25 août 2011

Il y a du soleil ce matin...

Beaucoup de commentaires, certains m'ont émue profondément.... certains m'ont fait réfléchir aussi, m'ont apporté bcp...
Beaucoup de mails privés aussi... je réponds à mesure des urgences et de mes capacités physiques (encore bien faibles pour l'instant, mais chaque jour un peu mieux!)...
Merci à vous, je redis la chance inouïe d'avoir autour de moi un réseau, qui pour être virtuel, n'en est pas moins réel. C'est bon, c'est chaud...

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Tania (de Textes et prétextes) a fait un compte rendu de mes Dessous de tables, dans lequel je me retrouve absolument: elle a lu mes nouvelles avec  finesse et compréhension
Je suis particulièrement heureuse qu'elle ne fait pas l'amalgame entre la Coumarine que vous rencontrez dans ce blog, positive et je l'espère chaleureuse, et l'auteur qui fait son travail d'auteur, càd que les histoires que je raconte, parfois sombres, procèdent de mon travail d'auteur: et j'aime ça: explorer des mondes qui ne me sont pas à priori familiers, que ce soit dans l'Histoire, dans d'autres cultures, ou dans le simple quotidien qui cache, "en dessous des tables" tant de mystères drôles ou douloureux... Merci Tania

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Le7 septembre dans les locaux de la Sabam à Bruxelles (société des auteurs belges) à 9h 30, je serai longuement interviewée par un auteur belge dont j'apprécie énormément la délicatesse et la chaleur humaine qu'il témoigne aux auteurs qu'il interroge... Vous y êtes les bienvenus (un excellent petit déj est offert aux présents (il faut avertir simplement), puis je dédicacerai mes livres..
C'est dans 15 jours, il me reste à récupérer ma forme physique, pour faire face au défi de répondre à une heure et demi de questions réponses. J'y arriverai, je suis confiante, à chaque jour suffit sa peine.

Je vous souhaite une belle journée... sachez que le sentiment qui m'anime en premier est la gratitude, j'aime la vie...encore plus, et ne veux plus m'attarder aux détails qui stressent... m'informer, oui, être responsable, oui, me laisser démolir par la noirceur du monde, non!
Cet accident de santé (qui n'est pas le premier) me situe à un carrefour important de ma vie, que je désire gérer avec confiance et détermination... Pas mal de choses sont en train de bouger en moi... bouger, c'est la vie, non?

samedi 20 août 2011

Je suis là...

On dit que mes yeux sont pétillants...
Le gauche s'est éteint en trois jours de temps dans une inflammation foudroyante. Un véritable tsunami qui m'a touchée de plein fouet tant au niveau physique que moral.
L'inflammation méchante continuait inexorablement son chemin  vers l'oeil droit. Je suis arrivée en urgence aux Cliniques universitaires Saint Luc, trop tard pour sauver l'oeil gauche, mais avec l'espoir d'éloigner l'incendie dévastateur qui risquait de se propager à l'oeil droit

ça marche, mais à quel prix!
Des doses massives de cortisone ont provoqué des effets secondaires très pénibles

Mais je refuse le temps des pourquoi, du genre: pourquoi ça m'est arrivé à moi. Pourquoi ne suis-je pas venue dès les premiers symptômes de diplopie...etc
Le temps est au comment!
Comment désormais vivre avec un seul oeil? C'est possible évidemment, je ne suis pas la seule. Le cerveau est une merveille et parvient à s'adapter. Il me faudra un peu de temps bien sûr. Je m'accroche à l'avenir, càd à demain tout simplement, un jour à la fois.
Je pleure beaucoup, j'évacue ainsi la violence du choc si soudain et absolument irréversible. Je contacte au max ma force intérieure pour vivre au mieux et dans l'espoir ce qu'il m'est donné de vivre et auquel je ne m'attendais pas...

J'écris énormément, j'écris le factuel mais aussi et surtout mes ressentis. Cela m'aide à prendre conscience du chemin qui m'attend

J'ai une famille (enfants et mari) tout simplement formidables. J'expérimente que je suis aimée, quel bonheur! On parle beaucoup, on se dit les choses. Ils sont touchés dans leur amour pour leur Coumaman. Mais ils sont là! On se serre dans les bras. On pleure un peu, puis on regarde par la fenêtre  la beauté du ciel mouvant et les arbres qui appellent à la vie. On vit des moments forts de  prise de conscience, de ce qui est important et pas.

Vos messages m'entourent d'un cocon de douceur et de tendresse. Merci de ne pas être allés dans la "plainte". C'est très important pour moi.
J'ai cette chance de vous avoir, cette chaine de solidarité j'y crois!

Cet évènement me chamboule, bouscule mes repères. Mais il est déjà l'occasion de nouvelles prises de conscience et d'un cheminement personnel. Je ne fais que recevoir... pour le reste je vais de l'avant, résolument!
J'espère avoir l'occasion de vous en parler plus en détail.
Je suis une privilégiée de la VIE, j'en ai conscience, à moi de l'honorer: je suis prête..

Dans l'Ecclésiaste il y a une parole que je cite plus ou moins de mémoire
"  Devant toi, il y a la vie et la  mort... choisis la vie..
Minute après minute, c'est ce que j'essaie de faire
Malgré ses épreuves et souffrances, qui nous touche tous, la VIE est merveilleuse et je la remercie...

(Merci pour vos messages personnels (mails) que je viens de découvrir.)


lundi 15 août 2011

Nouvelles de Coumaman

A tous, (c'est une des filles de Coumarine qui écrit)
Hospitalisée, notre Maman apprend en ce moment à voir la vie sous un autre angle, différemment. Un apprentissage chamboulant même s'il est occasion de croissance personnelle.
Elle compte sur toutes vos bonnes ondes et pensées positives !
Merci à tous.
Ses enfants et son mari

mardi 2 août 2011

Très cher ordinateur (suite)

Là maintenant, j'ai une série de reproches à te faire... Ecoute-moi jusqu'au bout, sans réagir s'il te plait!
Figure-toi que je souffre d'une grande fatigue oculaire...qu'es-ce que tu dis de ça?
Les yeux me font mal; par moment ils voient carrément double, j'ai dû aller en urgence chez le médecin pour voir si je commençais pas un AVC, (oui je sais dans ces moments-là on se fait les pires scénarios)

Et pourquoi donc mes yeux sont-ils à ce point fatigués?
C'est évidemment TA FAUTE. Oui bien sûr, c'est plus facile de rejeter la faute sur toi, que sur moi qui ne prends pas  mes responsabilités, qui malgré la fatigue de mes pauvres petits yeux, continuent quand même à écrire en ignorant le message pourtant clair!
Il n'y a pas que les yeux. Dans un passé récent, il y a eu d'autres signaux d'alarme qui ont tenté de me faire raison entendre: tendinite de l'épaule, problème de nuque, de dos... et d'autres petites choses, tu le sais
Tu vois, tu me rends de tels services que quand je suis à la maison (heureusement ce n'est pas tous les jours!!!) je n'arrive pas à m'éloigner de toi. Certes tu es mon outil de travail mais quand le travail de la journée est terminé, tu deviens mon outil de proximité avec les amis du Net: les lire, les commenter , parfois jusqu'à très tard
Le médecin m'a rappelé que l'ordi c'est comme les longs trajets en voiture: deux heures de travail, deux heures d'autre chose... et surtout, une heure par jour de ciel bleu, d'arbres verts qui permettent de regarder loin, de regarder nature, de déconnecter de l'écran.

Pourquoi donc me suis-je laissée prendre à ce point-là par tes appels si tentants? Au point de mettre mes yeux, ma nuque en péril?
Déjà dans Tout d'un blog, écrit et paru  il y a TROIS ans déjà! je me mettais en garde contre cette  addiction qui m'emmène très souvent dès le matin, vers ton bel écran porteur de merveilles, de lectures, d'écriture et d'amitié. Au point que s'il y a un problème de connection, ça m'énerve, mais qu'est-ce que ça m'énerrrrrrve!!

Donc voilà, écoute bien ce que j'ai à te dire: je vais redevenir  ton maître (j'ose pas dire ta maitresse ;-)
Je déciderai MOI-même, je me le promets fermement, du temps que je te consacrerai désormais 
Bon c'est vrai, pour ça il me faudra renoncer. Qui a dit que c'était drôle?
Renoncer à ne pas aller tous les jours lire mes blogs amis, renoncer à répondre à TOUS les commentaires comme j'ai toujours voulu le faire...
M'arrêter dès que je sens cette fameuse fatigue oculaire que je ressens de plus en plus souvent, et que je fais semblant de ne pas entendre

Cher ordinateur, je souhaite que tu restes mon ami, pas un ennemi qui me fera du mal...
Je me souhaite une salutaire cure de désintoxication...
A bientôt...