Gagnée par la torpeur de l'été... affectée pas les pauses diverses et variées qu'annoncent certains de mes amis blogueurs parmi les plus anciens.. claudiquant sous les affres d'un lumbago sévère, d'où moral pas très haut...j'ai quitté les couloirs de la blogosphère depuis une bonne semaine, ce qui, vous en conviendrez, ne m'était pas arrivé depuis longtemps...
Jusqu'à ce que allant chez Clara... je découvre ce sympathique jeu d'écriture de l'été, mis sur pied par Asphodèle. Cela m'a rappelé des moments bénis ... ceux où moi même, durant 3 belles années, j'ai animé en ligne un atelier (Paroles Plurielles) qui a attiré en son temps pas mal de participants.
Je me suis donc amusée à essayer d'écrire suivant la consigne que voici donnée pas Asphodèle:
Pour cette première édition, il s’agit de mots en A :
allergie – astre – affriolant – arbre – anagramme – accident – artifice – abricot – abandon
Voici donc mon texte:
Elle se dandine et sa jupe virevolte. Et chaque fois que tournent ses hanches, sa jupe s’envole et l’on peut voir sa petite culotte de fine dentelle blanche, se dévoiler dans la sensualité et l’abandon de ses gestes.
Elle le fait exprès. Elle est un peu folle, je veille sur elle, mais elle ne s’en rend pas compte. Enfin, je crois. Sa culotte blanche affriolante, capte les regards des passants stupéfaits qui se demandent un moment ce qu’il faut faire. S’il faut signaler à la police cette fille échevelée qui danse sans musique. Les braves gens sont allergiques aux gestes fous. Sous la jupe qui danse sans fin, la culotte blanche épouse parfaitement les fesses rebondies, répondant en miroir à la rondeur de l’astre de la nuit qui se pend tous les soirs dans le ciel d’encre, sans jamais se décider à mourir une bonne fois. La fille éblouit les regards, appelle la convoitise des hommes. Éveille l’allergie des bien-pensants outrés par cette danse ravageuse qui appelle à la débauche. Les bien-pensants pensent toujours comme ça, c’est normal, ils sont aveugles et sourds à la beauté des gestes inutiles, des danses en dehors des fêtes, en dehors du temps, des danses rien que pour la lune. Les bien-pensants ne regardent pas la danse, ils font des anagrammes ou des mots croisés, blottis dans la chaleur de leur canapé. Sans s’avouer qu’ils brûlent du désir de toucher, de pincer le tendre abricot qui se dessine sous la petite culotte en dentelle blanche. Les bien-pensants ont toujours des pensées de ce genre.
Que fait-elle là ? Elle ne sait pas. D’ailleurs d’où vient-elle ? Elle ne sait pas. Juste cet arbre à ses côtés dans la grande avenue qui lui murmure dans la nuit des mots de tendresse, tout autant que de solitude cruelle..
Et moi, je suis là à l’attendre, comme le fêlé que je n’ai jamais cessé d’être. Elle ne m’accorde aucun regard, ne se tourne jamais vers moi, malgré mes petits soupirs discrets, maigres artifices pour la sortir un moment de sa transe. Je veille sur elle qui a laissé sa mémoire dans l’accident stupide qui nous a vus tous les deux seuls rescapés d’un enfer de tôles.
L’enfant..
Mais elle ne sait plus rien, elle danse tous les soirs à la même heure sa danse initiatique et demande à l’arbre de vie de lui parler de son enfant...
Et moi, tous les soirs, au bout d’une heure, j’ai peur pour elle et je hurle à la mort, j’aboie de toutes mes forces de chien fidèle, je l’oblige à sortir de son rêve éveillé. Alors elle agrippe mon collier, me caresse la tête distraitement, et nous rentrons penauds tous les deux, dans son petit appartement au coin de la rue.
Et bien, quel texte ! surprenant, touchant et pour fini inattendu. J'ai beaucoup aimé tes mots et ton histoire.
RépondreSupprimerJe me suis moi aussi laissée emportée par ce tourbillon surprenant!
RépondreSupprimerJe me disais bien que ce "long" silence de ta part cachait des soucis.
Prends soin de toi, repose-toi et tu reviens-nous en pleine forme, quand ce sera le moment!
C'est d'une tristesse poétique juste et poignante!
RépondreSupprimerJ'ai retrouvé la même émotion forte qu'en lisant "les dessous de table"! C'est pour dire ;)
J'espère que tu vas bien. :)
Héhé ! Mais c'est que nous avons une professionnelle ! Je me sens brusquement toute petite avec mon tout petit atelier de vacances ! Très heureuse d'avoir fait ta connaissance et bien sûr...texte parfait avec un tempo lancinant et douloureux, moi j'aime !! Si l'envie ne te lâche pas en route, tu connais le chemin...Je reviendrai lire tes textes plus tard (7 ans de blog !! avec me 4 petits mois...bouh...)
RépondreSupprimerSensualité et gravité. Un texte poétique et touchant. Bravo.
RépondreSupprimerJe te souhaite un prompt rétablissement. Ma pensée chaleureuse, Coumarine
Whaoo... c'est fort comme texte. Bravo Coumarine.
RépondreSupprimerEt courage pour ton lumbago.
Les bloggeurs s'en vont en été, comme si tous avaient des congés payés. Absurdité de ces rythmes estivaux. Nous sommes nombreux à rester dans la vie ordinaire, pour de nombreuses raisons, dont la principale est le manque de ressources financières. Il fait bon retrouver des blogues vivants! Merci. Et bon courage, traitez gentiment votre lumbago, donnez-lui de douces paroles comme vous savez les écrire... Bon juillet!
RépondreSupprimer@Aifelle... tu le sais, j'aime donner une fin inattendue à mes petits textes... d'ailleurs je me surprends moi-même ;-))
RépondreSupprimer@Fabeli...une semaine sans publier... c'est un long silence, tu trouves?
merci pour ton appréciation... ;-))
@Julia... ton commentaire me touche, car j'ai encore en mémoire le billet enthousiaste que tu as écrit à propos de mes Dessous de table... merci!
@Asphodèle... j'ai bcp aimé atterrir chez vous et découvrir votre jeu d'écriture, qui m'a permis de me remettre en selle d'écriture...
RépondreSupprimerJ'ai aimé écrire selon la consigne que vous proposez, et je recommencerai sans doute la semaine prochaine, en veillant à ne pas publier trop tard (le samedi si j'ai bien compris?)
merci à vous
@Chantal... ce qui est gênant avec blogger, c'est qu'on n'a pas accès aux adresses mail des commentateurs... je ne sais dont si je te connais ou pas...
Mais merci beaucoup pour ton gentil commentaire ;-))
@Annick... merci et sois sans crainte, je soigne ce lumbago récalcitrant à coup d'anti inflammatoires!!!
@Natacha... il s'agit non d'une absence provisoire pour cause de vacances d'été, mais de blogueurs qui avertissent qu'ils terminent leur blog... et ça me rend triste...
Je continuerai à écrire pour tous ceux qui ne partent pas (comme moi)
Sinon je traite gentiment mon mal de dos... en essayant de comprendre son langage ;-))
Merci à vous!
Bel exercice, prends soin de toi :))
RépondreSupprimerune très belle surprise que ce texte
RépondreSupprimeret la découverte de tous vos écrits
meilleure santé
@ bientôt de vous lire
@Cloudy... exercice intéressant... et amusant à faire!
RépondreSupprimer@32octobre... bienvenue ici
j'ai lu aussi votre texte, comme les autres, ils sont tous intéressants...
merci à vous!
Très joli exercice de style!
RépondreSupprimerJe reconnais ton style fait de contrastes. Discrète et impudique , sage et coquine à la fois, c'est ce que j'apprécie en toi.Un côté frondeur aussi, qui se moque des convenances des "bien-pensants". On dirait une chanson de Brassens. A très bientôt ;)
Quel beau texte Coum! J'en suis toute retournée.
RépondreSupprimer@Célestine... rien n'est jamais tout blanc, ou tout noir: j'aime jouer sur les contrastes...
RépondreSupprimer@mab... merci ;-))
Très beau, surprenant, quel talent. C'est très bien, ce petit exercice d'Asphodèle, on se frotte à des écrits et des blogs très différents.
RépondreSupprimerA bientôt pour la lettre B.
Mais que c'est beau !
RépondreSupprimerJ'aime ton écriture, j'aime son rythme, j'aime suivre le fil de ta pensée virevoltante.
Oh que j'ai aimé te lire, ce matin...
Tu me donnerais presque le courage (l'envie, elle est bien là) de m'y jeter aussi, à corps et mots perdus...
RépondreSupprimerBonjour ! Comme Célestine, j'ai pensé à Brassens en lisant ce texte... Poétique, un charme désuet, triste aussi ?
RépondreSupprimerMerci pour cette jolie pause ! Et bon courage pour le mal de dos :)
@Jeneen et Amélie... merci
RépondreSupprimerJ'ai découvert vos testes aussi et j'ai aimé
Sympa ce jeu d'écriture...tout ce qu'il faut pour les vacances
(plus qu'à Brassens, j'ai pensé à Brel en écrivant ces mots!)
@Line... écrire à partir de tes photos splendides... écrire TOI quelques mots, en plus ou au lieu des citations (toujours bien choisies, par ailleurs...) pourquoi tu n'essaierais pas?
Tiens, un histoire de culotte blanche. :D
RépondreSupprimerj'aime bien.
La fin m'a vraiment surprise. Bien vu le regard des gens "normaux" sur ceux qui ont l'air de ne pas l'être...
RépondreSupprimerQuel beau texte ! Des mots qui dansent... malgré le côté tragique. J'ai eu envie de lui emboiter le pas, à cette fille à la culotte blanche. Parce que parfois, cela fait du bien de faire fi des conventions.
RépondreSupprimerTouchée par cet arbre qui semble aussi prendre soin d'elle.
Merci de m'avoir fait rêver un instant. Bonne soirée, Coumarine. Et surtout, prends bien soin de toi !
il y a des personnes qui avec quelques fleurs composent un superbe bouquet et toi , avec quelques mots tu nous livres un superbe billet
RépondreSupprimerJe retrouve aussi ce style lu dans "les dessous de table "
la chute est fabuleuse
" les danses pas pour les fêtes " , j'aime beaucoup cette idée là
bon rétablissement à toi et merci pour cet exercice tellement réussi
@Berthoise... oui je me souviens que tu aimes bien les petites culottes blanches... ;-))
RépondreSupprimer@Gwenaelle...il y a tant de personnes qui semblent hors des normes aux yeux des bien-pensants...c'est un sujet que j'aime bcp évoquer...
@naline, faire fi des conventions, du qu'en dira-ton... je suis forte pour ça dans mes textes, mais pas assez dans ma vie...
merci à toi, ce que tu me dis me touche fort...
@Jeanne... toi tu me fais TOUJOURS des compliments... c'est ça je crois "aimer" inconditionnellement
Ca me fait plaisir tu sais...
et oui, danser, rien que pour le plaisir, rien que pour ça...
Ben moi aussi ze te fais des compliments touzours.Ben moi zaussi ze t'aime inconditionnellement :...(
RépondreSupprimermais je sais ça ma Célestine
RépondreSupprimerdis donc t'es pas encore au lit toi?
Tu f'rais bien... la journée sera longue demain ;-))
Du pur et du beau Versailles ! De celui qu'on n'oublie pas et qui nous reste en tête pour la journée... ou plus. ;)
RépondreSupprimersurprenant !! un texte virtuose :)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup! Merci pour cette envolée au pays de la sensualité, une solitude un peu crue qui grince derrière ces mots, un instant de vie incroyable et cinématographique!
RépondreSupprimer@hello Jean-Philippe... content que ça te plaise...
RépondreSupprimerOn dirait que tu es aussi parti dans "l'érotique" là toi dans ta nouvelle histoire!!
@k.sonade... j'aime bien que tu aimes bien...;-))
@Terre indienne... merci aussi. ça me plait que tu relèves l'aspect visuel de mon texte...
Influence coumarinienne des dessous de tables... ;)
RépondreSupprimer@Jean-Philippe... rhoooooooooooo!!!
RépondreSupprimerLes dessous de tables sont sages...non????
Bonjour,
RépondreSupprimerDélicieux texte. Bouche bée ! Un instant de rêve cueilli au sortir du sommeil et au début du jour. J'ai du mal à croire que ce ne puisse être qu'un exercice.
@Jacques... votre passage ici me fait grand plaisir. Et oui! c'est une "exercice" càd un texte écrit sur base d'une consigne donnée. En me mettant à écrire, je ne sais pas du tout où je vais, c'est ça qui est passionnant dans ce genre d'écriture
RépondreSupprimerbonjour... un régal aussi de lire les commentaires
RépondreSupprimermais ce matin pas trouvé le texte avec les mots en B annoncé chez Asphodèle je me suis régalée avec le texte sur les mains et cette photo magnifique
Un petit mot pour que l'élégante libellule du soir retrouve la mémoire d'aimer et d'être aimée. Tendresses !
RépondreSupprimer@32Octobre... ça vient ça vient.. mais mon texte est un peu osé, alors j'hésite ;-)))
RépondreSupprimer@Jacques (celui qui n'a pas de blog...) c'est vrai j'ai un peu perdu cette mémoire... et alors tout devient plus difficile
Tendresses aussi
Une fin très touchante :)
RépondreSupprimerTes deux histoires, celle-ci et la précédente sont stupéfiantes, on ne sait jamais où l'on va avec toi, c'est ça qui est bien d'ailleurs...Merci !
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