Chez Asphodèle, le jeu n°2 d'écriture de cette semaine... pas simples les mots, et surtout nombreux !
Les mots à intégrer sont les suivants:
bouquin – bien – bout – beauté – bastingage – bambochade – bravache – barbare – banc – bambou – balivernes – byzantin – borderline – bébé – blanc(s) ou blanches (s) – bain.
Voici mon texte:
Elle ouvre le bouquin.
L'histoire démarre péniblement : il s'agit d'un bébé tout habillé de blanc, déposé sur un banc de jardin, mignon tout plein et gna gna gna, mais c’est nul ce truc, ce soir elle veut lire du hard, du coquin, du bravache, et même du barbare s’il le faut, alors elle tourne les pages rapidement, lit en diagonale..
Elle soupire, plus loin, c’est tout aussi nul, l’histoire est ridicule, ce soir elle voulait des histoires de seins aux bouts dressés dans leur beauté insolente, et pas que des seins d'ailleurs: elle voulait… oui, elle ose se l'avouer... elle voulait du sexe…
Soudain son regard est attiré par une ligne écrite en caractères plus grands, on dirait qu’elle est écrite juste pour elle, pour attirer son regard à elle toute seule. Elle relit lentement la phrase, en savourant chacun des mots: près du pont de la rivière Zaïe, tout contre le bastingage de ce bateau de cons, de la coursive la plus haute, un homme pisse dans l’eau, le plus naturellement du monde, en présentant son sexe à la vue de tous, comme un fier bambou…Il pisse un long jet qui finit par s’évaporer quand il touche l’eau.
Oh! Ça lui fait une fameuse impression, elle rêve un peu en lisant le passage...
Oh! Ça lui fait une fameuse impression, elle rêve un peu en lisant le passage...
Mais soudain elle sursaute.
Quoi... comme un bambou ? Oh lala, mais ça devient intéressant tout ça…vite vite il faut tourner la page… ça commence à devenir byzantin ce truc !
Elle a le ventre déjà en alerte, et pour bien profiter de sa lecture, se fait couler un bain aux senteurs de miel et de lavande, qu’elle réserve pour ses moments spécial bambochades chuuuuuuuut son mari n’en sait rien, son mari la croit sage... balivernes, s’il savait…!
Essoufflée par le plaisir qui envahit son corps, elle continue sa lecture fébrilement : elle s’attend au pire, non! au meilleur, de celui qui la fait frissonner des pieds à la tête…
Elle lit, et sa main s’est glissée là où c’est si bon d’être femme… le monde s’est arrêté, elle jouit de tout son corps. Terrible!
Borderline a affirmé le médecin de son ton docte et calme, quand deux heures plus tard, on l’a découverte inanimée dans sa baignoire rouge de sang… On ne sait ni quand ça commence, ni quand ça finit, c’est très embêtant, a-t-il ajouté en hochant la tête…
trop de vécu Borderline , ma belle Coumarine, pour commenter mais c'est untexte très beau que tu as écrit
RépondreSupprimeramitiés
@Nanou... j'ai écrit ces mots dans la dérision... mais je sais que je peux toucher des gens qui ont vécu ces états borderline, dont il est si difficile de sortir, de guérir
RépondreSupprimerJe t'embrasse
(là maintenant, je file au marché ;-))
La lecture et son plaisir qui peut être jouissif, très bien vu !!!
RépondreSupprimertrès beau texte... malheureusement elle ne pouvait qu'y perdre la vie... j'admire cette facilité à si bien manier les mots... vos ateliers d'écriture doivent être un vrai plaisir... dommage!!!
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé le début coquin. La fin est tombée comme une enclume sur mon sourire en coin...
RépondreSupprimerHé hé ! Avec le titre on devait s'attendre à cette fin ; ah les "petites morts" annoncées ou...pas ! J'aime beaucoup ton texte...ça valait le coup d'attendre !! Ton style...est pas mal non plus ! :)
RépondreSupprimerUn spécimen rare au bastingage : normalement, l'érection empêche la miction.
RépondreSupprimerOu avait-il le bambou mou ? ;o)
@Walrus... je sais je sais, mais par quelques coups de main bienvenus, le bambou (mi mou)a très vite retrouvé sa splendeur...
RépondreSupprimer@Asphodèle... bien sûr la petite mort et le titre annonçait en quelque sorte la grande mort...
merci à toi!
@Gwenaelle... cet été j'ai décidé d'écrire coquin... advienne que pourra ;-))
@32Octobre... mes ateliers d'écriture? c'est simple, les gens adorent (oups suis pas prétentieuse moa!)
@Clara...jouissif oui c'est ça! à quoi peut conduire donc la lecture....!!
Hihihi! heureusement que Walrus passait pas là!
RépondreSupprimerCoumarine, n'as-tu donc pas fait les vérifications nécessaires à la véracité de ton histoire ;-)))
Ainsi donc, tu files au marché... aurons-nous droit prochainement à une histoire de concombre?
@fabeli.... mais tu le sais que je suis une grande naïve ;-))
RépondreSupprimeret si tu lis bien, il a profité d'un coup de main (ou deux ou trois) après la miction...
;-))))
J'aime le sursaut à la lecture du mot bambou ! ^^
RépondreSupprimerLe début est charmant, la fin triste, borderline convient tout à fait à ce texte on dirait :)
RépondreSupprimerAh malin ce petit texte émoustillant. Bravo ! J'aime quand une femme se jette dans l'ivresse...^_^
RépondreSupprimerbienvenue Olivia, Aymeline et Jean-Charles...
RépondreSupprimerCela m'a plu de participer à ce jeu de l'été...;-))
Eh bien tu t'es lâchée ma Coum on dirait et le résultat va au-delà de ce que j'aurais imaginé. Une image déclencheuse de fantasme, et l'imagination s'emballe.Un texte de femme, fort et haut en couleur, et une chute écarlate qui m'a laissée pantoise.
RépondreSupprimerUn texte déroutant à la fin, mais vraiment bien mené !
RépondreSupprimer@Célestine... oups oui j'ai osé, même pas peur ;-))
RépondreSupprimerj'aime "la chute écarlate"... c'est super bien dit!!!
je t'embrasse
@Amélie... merci...
Héhé... Il fait chaud en Belgique! ;))
RépondreSupprimerTrès joli exercice M'dame ;)
Excellent mais venant de ta plume ce n'est pas surprenant.
RépondreSupprimer@Julia... ben non,justement la température frise la cata...il faut bien se réchauffer par les mots... ;-))
RépondreSupprimer@mab...oh là! mais c'est une beau compliment ça!!
et bien !!! décidément, tu aimes égarer ton lecteur, l'entraîner dans une histoire légère et coquine pour le sidérer par une fin tragique...(quelque malédiction pèserait-elle sur le plaisir féminin... :)) bon je plaisante bien sûr - quoique... en tout cas joli moment de lecture ! merci. bon dimanche (frileux : ici aussi)
RépondreSupprimer@k.sonade...j'aime en effet bcp ça: commencer d'un ton léger ou poétique, pour virer vers une chute inattendue qui souvent est d'ordre tragique...
RépondreSupprimermais tu vois... c'est un peu la vie pour moi, ni simple ni tranquille;-((
Hé bé Coum' !
RépondreSupprimerTu n'y es pas allée dans la douceur.
Mais c'est quand même délicieux à lire.
Bises.
@Suzame... ben non...me suis dit qu'on allait pas reconnaître la gentille et sage Coum' ;-))
RépondreSupprimerouh lala , Coumarine est de plus en plus inspirée !
RépondreSupprimerJ'aurais pas pas aimé faire la macabre découverte ...
Toujours efficace ton écriture , en une phrase , le décor est planté , et voilà une nouvelle qui se lit , vite et bien
bravo pour cette exercice
j'attends le " c "
coucou Jeanne...
RépondreSupprimersais pas si je "jouerai" encore
mais pourquoi pas finalement?
Je m'amuse bcp à imaginer ces histoires aux fins assez terribles ;-))
Gloups! Tu en écris des choses étonnantes avec des bambous, byzantin, bébé et autres "b"!!!
RépondreSupprimerah oui! terre indienne, je n'en reviens pas moi-même!!
RépondreSupprimervite je vais écrire un autre billet pour faire descendre celui-ci!!-))
Il ya des petits matins blancs, hébétés et marqués par des nuits creuses ; on n’a pas su tirer d’un bouquin en cours tout le bien qui suintait des mots et on regrette de ne pas avoir exploré le bout de page. Il nous reste un gout amer de cette beauté à peine entrevue.
RépondreSupprimerDans la furie d’un rêve cosmique, au milieu d’un orage magnétique, on a cherché vainement à s’accrocher au bastingage de peur de passer par-dessus bord et de louper une fin heureuse.
Il faut dire que la veille avait été si animée et que cette bambochade n’était pas une demi pochade, les convives avinés avaient devinés que même sans humour bravache la soirée ne se terminerait pas à coup de cravache.
Il est de noms barbares pour qui est étranger à ce sentiment surprenant de ne plus s’appartenir totalement ; pas rivé à son banc pourrait il s’agripper au premier bambou venu pour jouer un tour pendable plus que panda, pas très doué en Kung Fu et en art martial en général ?
A défaut de baliveau on se contenterait de balivernes, pas de quoi sortir de sa caverne et surtout pas d’arborer un air byzantin quand tant d’autres se sont contentés de jouer au florentin.
Je sais bien qu’un tel récit échevelé pourrait me faire passer pour border line, mais dans les border c’est le collie qui me semblait le plus apte à courir des histoires de fous à la brune ou la brume et par temps de pleine lune.
Alors fallait il donc jeter le bébé avec l’eau du bain, l’histoire avec le contexte fumeux d’une soirée pas foirée ni cramée mais sans anicroches, sans croches mêmes, que des blanches à payer sans traites ni retraites ?
ah! Thierry...je ne peux que constater combien, avec les mêmes mots imposés, les textes peuvent être différents
RépondreSupprimerC'est ce qui se passe dans les ateliers que j'anime, et qui en fait toute la richesse...
Oui de fait coumarine, mais c'est aussi l'exercice imposé qui fait poser rapidement des mots, improvisation libre et phrase ivre !
RépondreSupprimerC'est venu d'un seul jet en 5 minutes, pas moyen de faire mieux !
merci des ces devoirs de vacance qui me rendent nostalgique et sont fort ludiques, à bientôt coum!
@Thierry...envie de te proposer quelque chose...
RépondreSupprimerEt si au lieu d'une "improvisation libre et phrases libres", tu tentais d'imaginer une histoire, une scénario?
Ce pourrait être intéressant ne crois-tu pas?
(en évitant de faire trop de jeux de mots, selon la bonne vieille formule: trop de jeux mots tue le jeu de mots... qu'en penses-tu?)
Puisque tu souhaites des devoirs de vacances, je t'en donne hein ;-))
Oui mais pourrais tu coum me donner un indice, un mot, une phrase de lancement, c'est souvent ce qui me manque et que les autres me donnent après je brode selon les points de vue du jour et puis j'essaie de ne pas m'enferrer dans mon amour maladif des jeux de mots mais c'est souvent plus fort que moi.
RépondreSupprimerMerci en tout cas de la suggestion, je n'ai pas écrit de nouvelles depuis longtemps et je sais qu'il faut penser au lecteur et moins à soit et que le plaisir des mots n'est bons que partagé .
J'ai dit phrase ivre sans doute à cause du bateau et des amarres qui se tendent, mais j'aime aussi le lavoir des devoirs où l'on frotte et nettoie, dans une involution saine mais limitée.
RépondreSupprimer@Thierry
RépondreSupprimerva dans le blog où j'animais des ateliers en ligne
http://coumarine2.canalblog.com
dans la colonne de droite, il y a un post intitulé:
"toutes les consignes"
Va voir...il y a chaque fois une photo et une phrase d'incipit...il y a de quoi écrire pendant des jours, de petites nouvelles (donc une histoire!!)
et essaie d'éviter les jeux de mots...
(mais désolée ce sera un exercice personnel, je ne PEUX pas t'accorder du temps pour lire tes exercices...)
Retiens ceci: c'est en écrivant qu'on écrit, de mieux en mieux
Il faut de la persévérance
Ecrire de la fiction ce n'est pas la même chose qu'échanger des idées comme tu le fais chez Sophie je crois...
Allez, bon courage, je trouve bien que tu te frottes à ce genre d'écriture
bonne idée que rappeler ce lien vers vos ateliers
RépondreSupprimervous ne venez jamais en Provence
nous faire l'honneur d'animer des ateliers
pendant vos vacances ou les nôtres
cela me plairait beaucoup de vous rencontrer et de vous accueillir
il y a place, hébergement possible et le soleil
avide tellement des mots
et vous les suscitez si bien
@32octobre: je suis Belge, la Provence est belle mais très loin pour moi...
RépondreSupprimerOui je lis que vous êtes avide des mots, vous les maniez très bien aussi!
Whaou, arrivée ici par hasard, je suis contente de m’être arrêtée! Bravo, je file lire d'autres lignes...
RépondreSupprimer@Métaphore... alors là! que voilà un petit mot qui fait plaisir!!!
RépondreSupprimerBienvenue!