"Comment m'ouvrir, that's the question! M'ouvrir le coeur, m'ouvrir la tête, m'ouvrir le regard... peut-être d'abord m'ouvrir le corps, clé de tout le reste [...]. C'est terriblement laborieux. Je suis ouvert comme une équerre: tous mes angles sont étroits, aigus, alors qu'une relation harmonieuse au monde les voudrait larges, ronds, généreusement élastiques. J'ai les muscles, les tendons, les nerfs tendus comme des câbles. Sans compter toutes sortes de misères corporelles qui rendent ardue la simple présence."
Patrice Van Eersel, La source blanche, Le livre de poche
Je me retrouve dans ces mots. Alors que consciemment je voudrais que mon corps soit détendu, ouvert au monde, ouvert à la présence, à la conscience, à tout bout de champ, je réalise les tensions (les angles!) qui se sont installées en moi, et que consciemment il me faut dénouer...
Tant de noeuds sont en moi qui brisent l'élan vital et qui bloquent la circulation de l'énergie, celle de l'amour vivifiant (qui donne et qui reçoit), de la présence profonde à moi-même, de la créativité qui s'accroche à tous ces noeuds, à tous ces angles en s'y emmêlant!
Là tiens au moment où j'écris, je prends conscience des contractions que j'entretiens inconsciemment dans mon ventre (par ex)... Je décontracte, je continue ce que je suis en train de faire, mais deux minutes plus tard, je réalise que je suis à nouveau dans cette tension contracturée... (ce n'est pas une tension courageuse vers l'avant, mais une tension qui devient douloureuse à force de stagner)
Est-ce que être capable de relaxer son corps en profondeur, mène à plus de présence à soi?
Celle qui permet entre autres, de rester conscient de ce qui va, de ce qui ne va pas, de ses faiblesses dans sa manière d'aimer (par ex), de ses reculs devant l'effort, de ses aspirations profondes?
Pour ma part, oui je le crois.
Laisser librement en soi , couler le souffle, le courant d'eau vive, respirer l'instant présent dans toute sa densité...
Rester dans la conscience de sa capacité de vie
Un merci chaleureux à Gwenaëlle, à Fabeli, à Daniel Simon, pour leurs notes de lecture au sujet de "Les dessous de tables"
oh que j'aime ton titre! laisser couler en soi le souffle. Le souffle vivifiant d'une brise marine, abandonner son corps aux embruns, fermer les yeux pour mieux ouvrir son âme, cambrer les reins vers le soleil, se laisser glisser sur le sable chaud, le laisser filer entre ses doigts, respirer chaque parcelle de vie d'un petit matin à la campagne ,l'été, quand le bruissement des insectes n'a pas encore assourdi les blés, quand la fraîcheur d'une fontaine laisse couler en soi le clapotis de la tranquillité paisible...Et alors, là, je peux te garantir que plus aucune tension ne te tord le ventre.Les énergies circulent avec fluidité...ON VIT!
RépondreSupprimer@Célestine... oui tu es à fond dans la sensorialité..j'allais dire la sensualité...tous les sens en éveil...
RépondreSupprimerJ'aime ça! Beaucoup!
Ah ne me parle pas des noeuds ! Qui se dénouent parfois, reviennent toujours, pourtant on croyait que ... (du même auteur, j'avais été très intéressée par la source noire).
RépondreSupprimerVraiment détendue, relâchée, je me demande si un jour j'ai ressenti ce bien être.
RépondreSupprimerComme c'est bon de lire ce billet! Laisser couler le souffle en soi...Justement j'ai décidé de me poser dans l'instant présent, de ré-entrer dans ma vie;je cours trop, je passe d'une activité à l'autre comme pour me saoûler et je m'essouffle bien sûr.Je pars deux semaines et reviens prendre possession de chaque instant.
RépondreSupprimerTu sais, Coum, comment je réussi à contacter cette ouverture du coeur, du corps, de l'âme.. de plus en plus.. et de plus en plus fort à chaque fois.. et que celà dure des jours après.
RépondreSupprimerTu sais.
C'est mon chemin.. mais ce n'est pas le tien.. tu vas trouver le tien.
Pour être bien "en soi", il faut un état de conscience de soi permanente, bien difficile à atteindre quand les sollicitations, les obligations, les devoirs, les diktats se multiplient autour de nous...
RépondreSupprimerDéjà prendre conscience de ces fameuses tensions , ça aide un peu à les relâcher
RépondreSupprimerIl y a sans doute des exercices qui aident , et encore , elles reviennent vite ces douleurs là
C'est en chantant que je parviens le mieux à extraire en partie ce qui me m'endoloris
Et toi , tu marches , tu t'aères , et tu écris ..
c'est déjà beau de pouvoir le faire non ?
Même si j'en conviens , ce n'est pas suffisant
Bonne journée à toi
J’aime te lire, Coumarine. Sache que même si je ne réagis pas toujours, tes mots me sont précieux !
RépondreSupprimer« Etre capable de relaxer son corps en profondeur pour plus de présence à soi »
Depuis que la course effrénée de la vie professionnelle s’est arrêtée, je suis plus attentive à respecter ce corps que j’ai si mal traité pendant tant d’années.
Je m’offre à présent, presque chaque jour, le luxe d’un moment, rien qu’à moi. Après le repas de midi, je m’installe dans ce petit coin douillet de la maison, là où le soleil réchauffe (s'il est de la partie!) la rangée d’arbres qui bordent le canal. Je m’enfonce dans les coussins, les pieds surélevés. Un bon livre ou de la musique, une tasse de café et quelques morceaux de chocolat…je suis bien, que personne ne vienne interrompre ce moment sacré : je recharge ma batterie !
Le Creuset
exactement ce que je ressens ! mais sans doute la première étape est de prendre conscience de ses tensions... (il y a des gens qui ne s'en rendent pas compte). j'ai commencé à respirer plus consciement mais il faudrait que je prenne un temps dans la journée pour faire des exercices très précis... j'ai un livre sur le Yoga, je le lis régulièrement, mais je ne passe pas à la pratique. et ça m'ennerve :-)))
RépondreSupprimerBonjour Coumarine !
RépondreSupprimerTu sais, que je ne commente pas souvent tes billets, ayant du mal à ranger mes idées, et encore plus de mal à taper sur une touche à la fois (j'ai des doigts d'éléphant !).
Mais celui-ci m'interpelle, parce qu'il confirme ce que j'avais constaté sur les photos prises lors de ta prestation publique avec une amie religieuse. Je m'étais fait cette réflexion que ton image ne ressemblait pas à ce que je ressentais de toi : "Comme elle est tendue, elle dont la pensée est si douce, si bienveillante, si humaine"...
Et j'avais failli exprimer mon étonnement. Mais à quoi bon ? On ne se connaît pas vraiment, et je prenais le risque de te heurter sans pour autant t'être utile... et au nom de quoi ? Je n'ai aucune compétence...
Il y a beau temps que nous savons que tu as du mal à te laisser aller : tu nous l'avais déjà dit dans "L'homme qui danse" (oui je sais, c'est un peu ancien et les plus jeunes n'ont peut-être jamais connu ce temps-là . . . :oDDD ).
Sans doute ton histoire (dont je crois me souvenir qu'elle n'a pas toujours été tendre avec toi), la nécessité de gouverner une nombreuse famille, tout ce qui fait le quotidien d'une femme du vingtième siècle... pourraient permettre d'expliquer ces tensions. Qui trop souvent perdurent bien au-delà des évènements qui les ont installées.
En tous cas, tu touches là un sujet qui me passionne, moi qui tente de débusquer systématiquement toutes mes tensions depuis des années, les repousse méthodiquement pour les voir mieux réapparaître ailleurs, ou inventer de nouvelles somatisations . . . :o)))
Mais tu as déjà fait un sacré bout de chemin, puisque ton esprit possède déjà cette orientation.
La plupart des méthodes de relaxation portent sur ce point : on sait que, physiologiquement, la détente maximale est atteinte à la fin de l'expiration, dans le temps de suspension (apnée) qui précède l'inspiration.
C'est assez facile à constater si l'on veut bien s'offrir le temps d'entrer en contact avec son souffle (le sentir qui rafraîchit les narines, par exemple, ou gonfler et dégonfler le ventre comme s'il contenait un petit ballon rond) et l'observer avec bienveillance. Quand le contact est bien établi, on observe, calmement.
On peut alors, tout doucement, laisser l'expiration s'allonger progressivement.
Attention, j'ai pas écrit "allonger l'expiration", j'ai écrit " laisser l'expiration s'allonger".
Toute seule. Ou avec trois fois rien d'aide.
Mais surtout, il ne faut pas "faire".
On peut compter les respirations. Ca évitera de voir les factures venir parasiter notre belle détente.
Tu as essayé ? Comment ça va ?
Quand on est un peu familiarisé avec ce jeu, on peut s'amuser à envoyer l'expiration dans les jambes, jusqu'aux orteils, dans les bras, jusqu'au bout des doigts, dans le dos, la nuque... on peut aller expirer partout où ça fait mal... Mmmmmmmmmmm ! ! ! !
Le soir, après le coucher . . .
Mais tu connais déjà plus ou moins cet état. Souviens toi d'"Une histoire de pieds" (29 août) . . . Je t'y mets un p'tit mot . . .
Ceci étant, je n'ai aucune compétence, aucune légitimité, et c'est avec beaucoup d'humilité que je vous propose ce que j'ai appris.
Candide
je suis tombé sous le charme de ton blog,je reviendrai te rendre visite souvent j'aimerai que tu jette un coup d'œil sur le mien.bon weekend.
RépondreSupprimerLa présence à soi, c'est une présence au réel intérieur tel qu'il existe indépendamment de mon vouloir direct.
RépondreSupprimerj'entre alors au contact d'une multiplicité de ressentis diversifiés.
Je dispose du choix de m'arrêter à l'un plutôt qu'à l'autre.
D'explorer une sensation plutôt qu'une autre.
Mais mon réel intérieur à sa propre autonomie, indépendamment de mes vouloirs.
C'est probablement ce qui est le plus difficile à accepter.
On aimerait tellement avoir pouvoir total sur soi !
Comme tu le dis, on voudrait se débarrasser d'une tension, mais comme elle est psychologique et enracinée profondément dans la sensibilité, elle revient dans les deux minutes suivantes...
Comme j'aime à le répéter, seul un travail approfondi sur le ressenti, mené dans la durée, permettra d'entrer, peut-être, un jour, dans la paix profonde à laquelle chacun de nous aspire..
Pour avoir vu quelques-uns de ceux que j'ai aidés y parvenir... Cela me permet de dire que c'est possible !
Ton beau texte m'a beaucoup touché et les commentaires aussi...j'ai découvert depuis deux mois le yoga et cela m'a fait un bien énorme...Bien sur cela ne guerit pas tout mais cela m'a permis de découvrir mon corps, la non compétition, le non regard de l'autre...et surtout le bienêtre la méditation...C'est pour moi une belle expérience que je conseille (faut il encore tomber sur un bon prof!!!)
RépondreSupprimerMerci encore pour tes paroles...je déguste lentement "les dessous de tables", et avec un énorme plaisir....merci encore je t'embrasse
@oui Aifelle... j'ai lu aussi La source Noire, il y a des années.J'en ai été très frappée. La source blanche est aussi un livre qui compte pour moi...
RépondreSupprimerEt donc les noeuds, ça te connaît?;-))
@mab... et moi je me demande si c'est possible d'être complètement détendue...
@marie-madeleine... je te souhaite, pendant ces deux semaines, de reprendre contact avec le plus profond de toi...
@Suzame... non, ce chemin n'est pas le mien... pourtant bouger j'adore... j'en ai besoin..;-)
@Gwenaëlle... voilà c'est exactement ça! il faut un état de conscience éveillé en permanence... et c'est difficile...!
@Jeanne... chanter de tout son coeur... avec toute son âme, tout son corps...oui je suis sûre que ce doit être très important pour être en connexion avec le profond de soi-même..
RépondreSupprimer@Le creuset... j'aime savoir que tu viens ici, me lire...même si tu ne donnes trace de ta présence...
Et ce que tu racontes de ton moment rien qu'à toi...ah! ça me plait beaucoup
@k.role... c'est ce que je fais aussi: respirer consciemment pendant un petit temps, plusieurs fois dans la journée. Alors le plus souvent le taux de tension descend fameusement!
@Candide... j'ai bcp apprécié ton commentaire. Je suis sidérée de voir comme tu me connais!!
Oui je crois vrai que je devais être tendue sur ces photos, comme on m'a dit être apparue tendu lors d'une émission de télé. Et puis je suis sidérée de ce que tu te souviens de cette note que j'ai écrite il y a longtemps: L'homme qui danse...alors là...!
Quant à la respiration consciente, oui je la pratique, dès que j'ai un moment même très court, et la détente arrive très vite
Merci à toi
@Mr Point.. bienvenue ici... j'irai te faire une petite visite aussi...
RépondreSupprimer@Alainx...ok un travail approfondi... je ne l'ai pas fait sinon par moi-même, et je considère qu'il est trop tard, je suis une grand mère!
Tu dis ça souvent: "seul un travail approfondi etc"
J''ai fait un vrai travail par mes lectures, formations diverses...je crois avoir fait un vrai chemin ;-)
@manou...le yoga je n'en ai jamais fait...donc je ne sais pas... mais je crois comprendre ce qu'il apporte!
Merci de savourer mes Dessous de tables...;-))
longtemps j'ai ignoré que j'étais dans une tension permanente, c'était pour moi un état tellement naturel..Je commence seulement à ressentir la différence entre un état de détente et un état de tension, je ne désespère pas d'arriver à connaître une paix intérieure durable..tout devient plus facile dans ces moments là
RépondreSupprimer@gazou... longtemps je l'ai ignoré aussi: c'est en lisant énormément, en m'informant sans cesse que j'ai réalisé...
RépondreSupprimerBonne fin de soirée
Contraction ou ...contradiction, ma diction est incertaine !
RépondreSupprimerMerci Coumarine de ce texte sur une géométrie en angles pas assez adroits et trop Gaussienne.
Ce souffle vital qui traverse le corps je le pratique en sophrologie en imaginant une respiration qui vectorise des flux d'air à travers le corps et c'est vrai qu'il s'ensuit une meilleure circulation de l'énergie une détente par isotonicité et une décontraction plus marquée, quand le plexus et plus le diaphragme retrouvent souplesse, le bien être n'est pas loin.
Difficile d'ajouter quelque chose après tous ces commentaires. C'est vrai qu'on n'est pas souvent totalement détendu, l'esprit libre. Cela rejoint d'ailleurs les derniers articles de Célestine et Delphine (on devrait faire un recueil avec vos textes par thème), ce qui confirme que vous avez le même univers et la même sensibilité (enfin, c'est comme cela que je le ressens en tant que lecteur). Je te souhaite un bon week-end détendu et zen... malgré la pluie. A bientôt!
RépondreSupprimerPour éliminer les tensions, je connais un bon truc: le rire, l'amour ,ou plus justement le sexe.
RépondreSupprimer@thierry... la sophrologie, oui j'en ai entendu parler, mais ne l'ai jamais pratiquée...
RépondreSupprimer@Petit Belge... les trois blogueuses en "ine"
c'est amusant...
Bon WE à toi aussi (il a plus beaucoup auj!)
@Charlotte... le sexe??? oulàlà... j'y vais de ce pas...;-))
"difficile après tant d'excellents commentaires, " je confirme complètement.
RépondreSupprimerquoi te dire ?
je suis d'une part en complète admiration devant ton style si pointu et si efficace, pour imager ce que tu ressens, vraiment.
pour ce qui est de mon expérience, sans vouloir faire plaeurer dans les chaumières, je dirai que mon histoire et mon moi profond, à moi, n'était faite que de nœuds indéfaisables, ou d'angles, si tu préfères. La dépression qui a suivi, inévitable, m'a obligée à prendre le taureau par les cornes, en "me faisant aider", comme on dit pudiquement.
Si seulement les gens qui sont dans la souffrance pouvaient avoir la moindre idée du bienfait qu'on en tire...
amis les questions que tu te poses, tu as déjà les réponses puisque tu écris, et avec quel talent? alors, écris... mais être lue, ne serait ce que par une personne, en qui tu as confiance, est cinquante fois plus efficace que d'écrire pour toi... le sais tu , (crois en mon expérience).
Pour ce qui est du chant, c'est parfaitement vrai, je confirme, comme la pratique du sport.
merci Françoise...
RépondreSupprimeroui se faire aider, avoir ce courage...
et chanter, c'est ouvrir son coeur et son corps
J'ai mis aujourd'hui un petit exercice qui pourra t'aider. Bises.
RépondreSupprimer@ Charlotte --> Heureusement que dans le sexe .. heu... certaines tensions ... ne sont pas éliminées....
RépondreSupprimer(oui,oui, Coumarine, je sors )------------------->