mercredi 13 octobre 2010

Je procrastine...un peu...beaucoup...

Comme toujours quand j'ai mené à bien un projet d'écriture (actuellement mon recueil de nouvelles "Les dessous de tables"), je me sens comme dans une zone frontalière de moi-même...
Je suis encore un peu dans l'écriture qui m'a pris deux ans environ, qui s'est tellement collée à moi que j'ai une réelle peine à la laisser aller. Non que je me préoccupe tellement du sort de ce livre... je laisse (un peu trop) faire les choses, c'est un quasi désintérêt...
Non c'est pas vraiment ça dont il s'agit. La vérité c'est que je n'aime pas me vendre, j'aurais l'impression de mendier, de me prostituer, ou alors de me vanter. (Je me souviens encore des injonctions de mon enfance: ne te vante pas!) 
Alors que je pourrais voir les choses complètement différemment: j'ai quelque chose de bon, de bien (même si certains textes sont "difficiles") à proposer aux gens, pourquoi cette impression de devoir "mendier" pour qu'ils acceptent de le recevoir?


Le livre fait pourtant son petit bonhomme de chemin. Surtout sur le Net. Dans le réel, je ne sais pas. Je fais confiance à mon éditeur et son diffuseur, tout en sachant que c'est un petit éditeur belge et que ... les Belges ne dépassent pas vraiment les frontières.
Sauf grâce au Net. Grâce aux lecteurs de mon blog qui me suivent, aiment mes billets, et donc prennent contact avec moi ou commandent le livre via le site de Memory press..


Mais maintenant, il est temps que je passe à autre chose, à l'écriture du roman que je couve au secret de mes rêves, écrit d'ailleurs au chaud de la couette au jour le jour. Mais rien sur le papier encore...
Je ne parviens pas à m'y mettre. Je procrastine... C'est amusant d'ailleurs. J'ai toujours plein de conseils à donner aux "écrivants" de mes groupes ou à ceux que je coache, qui souhaitent se mettre "sérieusement" à écrire et...  je ne les applique pas à moi-même... ça m'énerve!
Je passe beaucoup de temps à gérer l'après- recueil, les mails et tout ça, bon d'accord c'est vrai...mais ça ne suffit pas à expliquer!
Il se passe que je recule de commencer parce que.... j'ai peur..
Peur de m'y mettre pour du vrai et pas simplement dans mes bonnes intentions. Peur oui. Et si "ça" ne venait pas? Et si la suite ne s'enclenchait pas? Et si je tombais en panne au bout d'un mois? Et si.... et si...
Donc pour ne pas affronter ces peurs de face, je cale, je me réfugie derrière de fallacieux prétextes ou excuses dont je ne suis même pas dupe... 
Demain est toujours le meilleur jour pour commencer... ;-))

Mon fameux chapitre sur l'autocensure dont j'ai parlé ici, j'ai à le remanier quasi du tout au tout. Il paraît que j'ai traité le sujet de manière trop théorique, or "ils" auraient voulu que je fasse comme dans "Tout d'un blog", que l'essai s'appuie sur un témoignage personnel...
Mais là aussi je freine des quatre roues... comment libérer une écriture personnelle dans un livre qui sera publié, alors que mon sujet doit traiter de l'autocensure dans "L'écriture de l'intime". Vous voyez le dilemme?

Merci à Pascale pour son billet qu'elle consacre à "Les dessous de tables"
Merci à Delphine pour la première partie de son billet qu'elle y consacre aussi
Vous savez les filles... ça me fait plaisir, je vous le dis comme c'est!!!



24 commentaires:

  1. J'ai des idées et j'ai cette peur de ne pas arriver à les écrire. Peur de ne pas réussir ...alors je remets sans arrêt au lendemain

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  2. C'est bien aussi de ne pas se précipiter sur un nouveau projet, de prendre son temps. Non ?

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  3. Ouais, ça risque d'être difficile de savoir si tu pourras écrire la suite si tu n'écris pas le début ;o))

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  4. Oh zut, j'ai perdu tout mon com à la suite d'une fausse manœuvre! Je disais donc que je comprenais tes angoisses, il me semble que je serais bien incapable d'aller au-delà du simple billet d'humeur, ou à l'extrême rigueur de la nouvelle, puisque ton recueil m'a réconciliée avec! Je me demande toujours si les romanciers ont toute l'intrigue, les personnages et les mots dans la tête avant de commencer à écrire ou s'ils improvisent... ça doit dépendre des personnalités. En tout cas, j'ai eu autant de plaisir à lire ton livre qu'à le faire connaître par mon petit billet...

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  5. oh ! oui il faut y croire ! c'est formidable... vous avez déjà franchi l'obstacle ! il y a eu des prémices, une préparation, des entraînements ... allé hop ! encore une fois dans le bain... le grand bain !

    je procrastine un max et je ne veux pas me "vendre" ou me vanter ... oui c'est ça, je ressens ça comme ça aussi : c'est comme le refus obstiné de montrer le meilleure de moi. un voile pudique ? de l'orgueil ? héhéhé je ne sais pas ...

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  6. @Clara...je vois que tu me comprends... remettre au lendemain...
    Bon si on se donnait du courage???

    @Berthoise, ça fait deux mois de vacances maintenant... je crois vraiment que ça suffit.

    @Walrus...dis-donc toi le Belge? tu as lu mon livre??

    @Pascale... on a une idée du thème, mais après le roman se met en place de lui-même et nous mène sur des chemins inconnus! Ils prennent leur indépendance... C'est déjà comme ça en écrivant une nouvelle!
    Et je te remercie encore pour ton billet, il parle aussi d'amitié... cela m'a fait plaisir!

    @k. ah te voilà de retour? on dirait que tu m'encourages alors que tu comprends de l'intérieur ma difficulté de procrastination, pour la vivre toi-même!
    Bon! On va créer un club et on va s'encourager...

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  7. Je crois que commencer un roman, c'est comme commencer un régime. On sait qu'on va le faire, on se délecte même un peu du résultat, mais quelque chose nous freine.

    Et puis un jour, on ne sait plus attendre. On ne veut plus procastiner, c'est le jour, c'est l'instant!

    Je me réjouis déjà de te lire :)

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  8. En ce qui concerne l'écriture de ton roman (attendu), il te faut peut-être faire le deuil des « tables » et te sortir de ton travail sur l'autocensure (ce qui ne devrait pas te poser trop de problèmes, c'est un sujet qui te concerne directement depuis que ton blog est passé du statut d'anonyme à celui de public. Tu as un vécu à raconter sur ce sujet.

    Je viens de terminer « Le dessous de table » et j'ai beaucoup aimé, c'est vivant, varié et tu sais que j'adore ton style net et précis qui laisse toute sa place à l'émotion. Et de l'émotion il y en a dans toutes ces petites tranches de vie que tu nous racontes.

    Et de trois, trois bouquins qui vont vivre leur vie indépendante, passer de main en main ou rester sagement rangés parmi les « bouquins qu'on garde »

    Le quatrième tu vas l'écrire il est déjà en toi.

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  9. Tu le gardes encore un peu au chaud et il sortira de lui_même quand il sera prêt.

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  10. Les réflexions exposées dans ce billet, font écho à bien des auteurs, aussi en filigrane dans le livre "Ecrire de la page blanche ..." commenté sur mon blog; c'est étrange ce sentiment de livre nos textes en "pâture", j'ai beaucoup de mal également à exposer mes mots, j'ai même retiré mon recueil certes autoédité de la vente; ce côté marchandise m'a frustrée énormément, je dois avouer que se mettre en avant n'est pas permis à toutes les personnalités, la mienne serait aussi assez réservée du même coup devoir se vendre soi même c'était mission impossible;

    ce passage d'un projet accompli à celui en gésine, est certainement nécessaire comme le dit un "Bernard" il faut savoir le deuil du précédent afin de se donner pleinement à la nouvelle "maternité" du petit nouveau.

    Ce billet me semble l'entendre chez beaucoup "d'écrivants" croisés sur le net, un besoin de partager plus notre passion d'écriture que notre travail tout compte fait.

    Je n'ai pas encore ce recueil, mais il est noté sur mon carnet des livres à lire.

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  11. J'aime tes mots : le son qu'ils produisent entre eux, leur mélodie légère habite les instants détachés et flottants de la vie... A bientôt Coumarine !

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  12. Tu procrastines ? ?
    ou est-ce le temps nécessaire au retour de couches ? (Si je puis dire ainsi...)

    cela me plairait bien que tu écrives un roman...
    Est-ce que cela ne vient pas un peu comme "naturellement" dans la suite du processus d'écrire ?

    si c'est "naturellement"... alors cela va forcément te venir...

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  13. Lectrice ordinairement silencieuse je vous livre néanmoins ce qui a traversé mes neurones :-)

    En vrac :
    - En vous lisant j'ai pensé à Alain (Emile Chartier) : La peur est ce qui gronde dans le courage; la peur est ce qui pousse le courage au delà du but.

    - Et si ça ne venait pas...si vous tombiez en panne dites-vous... Et alors ? ai-je envie de répondre. Quelle importance ? Quel train avez-vous à prendre ? A quel rendez-vous pensez-vous vous dérober ? Si vous avez quelque chose à offrir cela viendra tout seul, maintenant ou plus tard, en une fois ou en plusieurs ou encore après d'autres ouvrages.

    - Pourquoi craindre la peur ?

    - L'inconnu génère la peur mais la page blanche ne vous est pas étrangère, pas plus que l'écriture...

    Dans un autre domaine d'expression je vous rejoins : j'aime beaucoup peindre mais ne sais pas du tout dessiner spontanément et un minuscule peu en copie; tout tableau est donc est un effort qui me prend la tête (proportion, dessin, perspective, figuration, perfection de la reproduction etc) et la gomme avant les pinceaux. Au final je me retrouve avec une corvée de 8-10 pour un pur plaisir des 2 qui restent. (Mais, question que je me pose en écrivant cela, aurais-je autant de plaisir sans les 8 avant ?) Bref, tout ca pour vous dire qu'une fois mon oeuvre accouchée, celle qui m'a demandé tant met très longtemps à se faire oublier et à céder la place au tableau suivant.

    Voilà, sans tri ni construction, le fil de ma pensée du moment :-)

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  14. Il mûrit tout simplement et quand il sera prêt, tel le poussin frappant de son bec pour faire céder la coquille, il cognera à la porte de ton coeur pour te dire que ça est, le moment est venu, tout est là qui n'attend plus que ta plume crissant sur le papier...

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  15. Moi aussi j'ai lu "les dessous de table", moi aussi j'ai aimé, moi aussi je vais mettre un billet... je finis juste un truc et j'arrive!!!!!

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  16. Je ne me fais pas de souci pour toi, Coumarine. Je sais que tu vas l'écrire ce roman :-)
    Belle fin de soirée à toi.
    Je t'embrasse.

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  17. @Edmée...oui je me retrouve dans ta comparaison avec un régime qu'on décide de commencer... ;-))

    @Bernard, oui je crois que je me sentirai plus "libre" quand le chapitre sur l'autocensure sera écrit et approuvé! Là maintenant je me donne pas la permission de commencer autre chose ;-))
    Merci pour ton appréciation ;-))

    @mab...oui, je le garde au chaud sous la couette...;-))

    @Pascale... je crois que dès lors qu'on écrit, pas mal partagent cette difficulté à parle de soi, de son oeuvre. Il y en a pourtant qui ne s'en privent pas...leur blog entier est destiné à parler de leur bouquin... me demande s'ils sont lus (sourire) ça doit être lassant à la fin...;-))

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  18. @Jacques... tout le monde sait (moi en tout cas...) que tu n'es pas objectif... ;-))
    oui, à bientôt Jacques...!

    @Alain... je sais pas si "ça" vient naturellement. Les nouvelles j'aime ça et je m'y connais! Un roman, c'est nouveau comme approche pour moi: et c'est cela sans doute qui me fait un peu peur...

    @Véronique, bienvenue et merci pour ce commentaire qui m'interpelle...
    Je retiens surtout ça:
    "A quel rendez-vous pensez-vous vous dérober?"
    oups ça me parle ça... faut que je réfléchisse...

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  19. @Delphine... la plume crissant sur le papier, ou les doigts tapant sur le clavier...
    parfois l'un, parfois l'autre...
    merci de me donner du courage ;-)

    @fabeli... toi qui aimes les nouvelles, toi qui en écris avec beaucoup de talent... je m'étais demandé vraiment comment tu réagirais... ton avis m'importe
    Si tu dis que tu as aimé...OUF

    @Françoise... t'es vraiment super gentille, toi!

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  20. Le sujet de ton livre m'intéresse beaucoup et quand j'en aurai terminé avec mon déménagement je commanderai. Je n veux pas qu'il aille se perdre dans les ( XXX ).... cartons de bouquins dont, malgré toutes mes bonnes résolutions, je n'arrive pas à me séparer. Pour la procrastination je connais ...

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  21. COUMARINE

    Ptit coucou ce soir.

    Je viens te lire régulièrement...
    mais je ne laisse que peu de coms.
    Bon week-end à toi

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  22. @Ariaga... Aifelle a fait aujourd'hui une note de lecture sur ce livre... j'ai de la chance, tout le monde jusqu'à présent l'aime beaucoup... j'espère toi aussi quand tu pourras te le procurer;-)

    Bonsoir Marie...mais ce soir tu me fais un gentil com...il me fait plaisir...

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  23. Eh bien voilà un article que j'aurais pu écrire aussi ! C'est incroyable comment on peut tourner autour du pot avant de se mettre à écrire ! C'est déjà une terrible épreuve de commencer un roman et il faut attendre plusieurs mois... Et puis, une fois qu'on a commencé, il faut s'y remettre, et s'y remettre encore, et chaque fois, c'est... L'occasion de procrastiner !

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  24. oui Jean-Pierre, quand on écrit, on connait très bien ce problème bien spécifique...
    C'est fou!

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