mercredi 28 octobre 2020

De l'utilité de la colère

 La colère je la garde le plus souvent à l'intérieur de moi! Depuis que je suis enfant, j'ai appris à colmater mes colères, à les cacher soigneusement, à les lisser et même à ne pas les laisser venir à ma conscience. Eduquée dans ce sens, j'ai appris à garder le silence sur mes remous intérieurs pourtant parfois très intenses!

Or je constate que depuis mon épisode clinique, je me laisse aller à exprimer plus librement ce que je vis, surtout quand je ne suis pas d'accord: chez la coiffeuse par exemple, j'ai OSE l'arrêter fermement quand elle minimisait l'effort des infirmières

J'ose aussi me confronter davantage à mon mari  quand nous n'avons pas le même avis: j'ose même dire que ses colères à lui me font moins peur, j'exprime mon avis avec fermeté et je sais que nous finissons toujours par nous réconcilier!

Un idéal chrétien mal compris m'a façonnée dans une douceur sur fond d'amertume dépressive

parce que c'est ça!!! j'ai toujours eu un fond d'amertume dépressive, même si (je le redis) je me suis efforcée de la cacher

je devais être la femme parfaite, rien que cela!



dimanche 18 octobre 2020

il y a le vécu

 Imaginez un couloir d'hôpital…

On a tous arpenté un jour un couloir d'hôpital, on sait ce que c'est…

Le silence qui s'apparente à de l'angoisse, les portes sont fermées sur les détresses, 

Dans un couloir d'hôpital ça transpire les détresses

Les couloirs sont longs, interminables, aussi longs que les chagrins tapis à l'intérieur

Dans les couloirs on  les devine seulement, tant qu'on est pas entré, ça se tient plutôt calme, 

On retient son souffle, on laisse faire, on se rassure, on attend le coeur serré

mais il faut bien entrer… et là les drames petits et grands se dévoilent

Après le couloir, il y a la chambre d'hôpital

Faut se familiariser avec l'atmosphère de la chambre d'hôpital

Il faut  oser entrer et regarder, se laisser imprégner par les odeurs 

Les odeurs d'une chambre d'hôpital sont tenaces, elles s'accrochent, elles collent

Il faut pousser ou tirer un grand coup pour s'en défaire, ce n'est pas facile

Car derrière les odeurs, il y a le vécu, autrement tenace



jeudi 15 octobre 2020

Nous étions du même bord

 Charlotte, une amie que je connais en vrai, me suggère de reprendre l'écriture des cent mots

J'ai aussitôt ressenti au fond de moi, que l'idée était bonne, bonne pour moi en tout cas

Alors je m'y mets aussitôt

Mais cent mots pour raconter quoi?

Peu importe, c'est un exercice de l^cher prise

Laisser ma plume errer sur le papier, sans la contrôler; laisser ma main sur le clavier, aller au hasard, la laisser libre d'intentions,  libre de MES intentions...LIBRE


En clinique j'ai partagé ma chambre avec un certain nombre de personnes: je me souviens d'une en particulier qui m'en a fait voir de toutes les couleurs. Ce n'est pas si facile de partager jusque dans l'intimité un quotidien avec quelqu'un qu'on ne connait ni d'Eve ni d'Adam, et cela dans une chambre étroite, un cabinet de toilette qui n'en était pas vraiment un

En fin de séjour, j'ai par contre partagé la chambre avec quelqu'un qui me ressemble, qui partage les mêmes problèmes que moi, quant à la vue particulièrement!

Je me suis sentie en confiance avec elle, ce fut un cadeau pour elle, pour moi, pour nous deux/ Nous gardons contact depuis, et nous nous encourageons dans notre quotidien qui reste difficile



mardi 13 octobre 2020

chambre 376

 Me voilà rentrée de mon séjour en clinique, qui me laisse chancelante sur mes jambes, chancelante aussi dans ma tête

peur de ne pas retrouver ma forme physique, peur de ne pas recontacter mon désir de vivre

et... peur de ne pas retrouver mes mots, les mots que j'aime tant

J'ai mal partout, franchement j'en ai un peu marre...


j'ai lu cette phrase quelque part: elle m'a secouée:

Les pertes et les départs ensemencent les terres nouvelles

Je suis en plein dedans: les pertes, ah oui! les pertes, perte du corps que j'avais plus ou moins "normal"

les départs... les départs des gens que j'aimais et qui par la force des choses, ont pris peu à peu distance avec moi

Mais si j'en crois cette phrase: ce sont ces pertes et départs qui ensemencent les terres nouvelles!

C'est une bonne nouvelle ça! Faut juste que j'y crois

Les terres nouvelles; qu'elles sont-elles  pour moi aujourd'hui?

Faut que j'y réfléchisse, pour qu'elles puissent s'ensemencer


Comme la vie est difficile!  Belle sans doute, mais difficile, un jour j'apprendrai à voler