vendredi 23 novembre 2018

Pauvre petite fille belge!

Ce que je vais vous raconter remonte à loin, cela remonte à la première guerre mondiale.
Maman habitait dans une ville très concernée par les bombardements: Ypres fut ainsi une ville martyre, complètement démolie (puis reconstruite une fois la guerre terminée!)
La Reine Elisabeth de Belgique avait le souci des enfants de son pays, qui risquaient d'être traumatisés ou plus encore par la situation dramatique de la ville
C'est ainsi qu'avec deux de ses amies, elle contacta des familles suisses qui se dirent prêtes à accueillir "ces pauvres petits enfants belges", comme on les nommait, paraît-il!
1500 (au moins) "pauvres petits enfants belges" furent séparés de leurs parents et partirent en accueil dans les familles suisses. Bien sûr à cette époque Dolto n'était pas encore passée pour dire aux gens qui fallait parler, expliquer les choses...
Simplement pour éviter les trop grands débordements, les cris et les larmes, les enfants furent "consolés" avec des bonbons, devenus rares en cette période.

Maman avait quatre ans au début de la guerre, elle est donc partie avec ses bonbons pour l'inconnu suisse.
Et quatre ans plus tard, rebelote elle fut arrachée à sa famille suisse pour retrouver ses parents!

Ma mère ne m'a jamais parlé de cet épisode de sa vie. Il est vrai que je ne l'ai pas interrogée non plus. Je savais sans savoir, et surtout sans accorder de l'importance à cet épisode. Par contre elle en a parlé à ma belle sœur, un jour que celle-ci plus curieuse que moi l'interrogeait, disant qu'elle avait été très heureuse dans sa famille suisse, qu'elle les aimait beaucoup! Et que ces quatre années de son enfance ont été les plus heureuses de sa vie!

(à suivre)





29 commentaires:

  1. Bonjour Coum,
    oh c'est fou l'écho que ton début de récit a en moi!
    En effet, quoique pour des raisons différentes, ma mère a été enlevée à sa mère, et confiée à sa famille suisse (à l'âge de 22 mois précisément)jusqu'à ses 6 ans. Ma mère aussi disait exactement comme la tienne: que ça avait été les 4 années les plus heureuses de sa jeunesse(un "hasard" encore : le même nombre d'années passées en Suisse...)
    On l'a ramenée en France au moment du début de la guerre et là, on l'a collée (c'est le mot qu'elle utilisait) chez son autre grand-mère, chez qui elle a été très malheureuse....
    J'attends la suite de ton récit avec impatience!

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    1. merci Ambre pour ton intérêt!
      J'écrirai la suite bientôt!

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  2. Je me permets de te laisser ce lien

    http://enviededouceur.canalblog.com/archives/2017/08/31/35633401.html

    Belle journée à toi Coum

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    1. je suis allée te lire, Ambre...
      et c'est fou comme je me retrouve dans ton récit!
      Belle fin de journée à toi!

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  3. Bonjour Coumarine,
    J'ai lu. Je reviendrai relire et lire la suite....
    An

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  4. Une longue suite j'espère, j'aime lire au sujet d'événements réels plutôt qu'imaginaires ! kéa

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    1. ici, il s'agit d'une histoire très réelle, dont j'ai réalisé tout l'impact lors des commémorations du 11 nov

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  5. Je ne connaissais pas cet épisode de l'histoire de la Belgique. Drôle d'idée en tout cas.

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    1. On n'en a pas bcp parlé en effet. Il faut savoir que la reine Elisabeth de Belgique a eu un rôle crucial de bienfaitrice

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  6. En France au début des années soixante, de petits réunionnais ont été arrachés à leur île pour être "donnés" à des familles dans la Creuse, département du centre de la France qui se dépeuplait.
    Une histoire qui va te permettre de tricoter autrement ta propre histoire.

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    1. Dans le cas de ma mère elle n'a pas été "arrachée" à ses parents, mais confiée à une famille, comme d'autres enfants d'ailleurs pour qu'ils échappent à l'horreur de la guerre

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  7. Difficile de commenter avant la suite... Sinon pour dire que mon homme n'a jamais été aussi heureux que dans sa famille d'accueil, de ses 8 mois à ses 8 ans, même si ce n'était pas en temps de guerre. Et que ses parents réfutent toujours ce constat.

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    1. Je comprends... ce fut un peu le cas des parents de ma mère!!!

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    2. Mis à part le fait que c'est la guerre qui a contraint tes grands-parents à éloigner leur fille. Eux-mêmes ont dû le vivre douloureusement, et c'est sans doute ce qui les a amenés à nier qu'il puisse résulter de la joie de cette période.

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    3. je pense vraiment qu'il y a de ça! D'ailleurs ma grand-mère n'a plus vécu très longtemps par après!
      (as-tu lu mon livre "L'enfant à l'endroit, l'enfant à l'envers?)

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  8. Un témoignage que je vais suivre. Il fait écho à une partie d'histoire de mon mari lorsqu'il a accueilli et encadré de jeunes orphelins venus de Constantine en Haute-Savoie dans les années 1959-1962.

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    1. j'ai déjà souvent remarqué que c'est quand on n'est touché par le vécu d'autrui, c'est avant tout parce que ce vécu on l'a expérimenté soi-même ou un de ses proches...
      merci brigou

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  9. Etre heureux ailleurs qu'entre papa et maman n'est pas très bien pris par papa et maman... ;-)
    Cela dit, ça dépend où tu arrives, l'apprentissage de l'autonomie ne va pas toujours sans accroc quand tu es vraiment petit...

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    1. ah! oui ça! la sacro-sainte jalousie se cache même dans les relations parents-enfants!

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  10. C'est bien pour ces enfants s'ils ont été heureux dans les familles qui les ont reçus, mais j'imagine aussi que les parents ont été peinés d'être obligés de les confier à d'autres personnes, cela a dû être dur pour eux.
    Ton récit est très intéressant, Coumarine, je viendrai lire la suite.
    Bon week-end à toi, bisous.

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    1. heureusement que ces enfants ma mère en tout cas!) ont été heureux dans leur famille d'accueil!
      Cela me fait plaisir que tu lises ce récit avec intérêt, merci Françoise!

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  11. c'est évidemment une excellente idée d'éloigner les enfants du front et des bombes et de toutes ces autres horreurs et privations diverses, mais comme tu dis, on n'avait aucune idée à l'époque de ce que ça pouvait causer psychologiquement, dans un sens comme dans l'autre...
    J'attends la suite avec impatience!

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    1. chère Adrienne tu as parfaitement résumé la situation! on n'a pas au idée à l'époque des traumas que cette double séparation a pu causer, et qui perdure sur les générations suivantes!

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  12. Pendant la deuxième guerre mondiale, mon père fut envoyé "à la campagne" chez une tante.
    Pendant la deuxième guerre mondiale, ma Maman brutalement orpheline de sa mère, fut abandonnée par son père et fut placée "chez les bonnes soeurs" avec sa jeune soeur et son jeune frère.

    Enfance difficile !

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  13. Ton billet me parle aussi, il me ramène à ma propre histoire, enfin celle de ma mère.
    Elle était enfant pendant la seconde guerre mondiale. et je crois bien qu'aucun enfant n'est vraiment sorti indemne de cette période troublée.
    ♥︎

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    1. on a protégé leurs corps, mais leurs âmes ont été blessées...

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  14. Je commence au début. Je reviendrai lire la suite, comme un feuilleton.

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    1. Merci Ariaga, c'est important pour moi d'être lue dans cet épisode, éventuellement commentée!
      Cela me fait du bien!

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