mardi 22 mars 2016

Voilà! On s'y attendait en quelque sorte!

J'habite à 5 km environ de l'aéroport où les faits se sont produits, j'ai entendu tout au long de la matinée la cacophonie infernale et anxiogène des ambulances. J'habite aussi sur l'axe aéroport-hôpital Saint Luc où pas mal des blessés ont été hospitalisés.
Le drame pas loin, tout près...
Je l'ai appris par un de mes enfants qui s'inquiétait pour nous, et donc j'ai branché ma télé. Je voulais savoir...
et j'ai vu en effet... puis j'ai éteint cette foutue télé qui provoquait en moi des sentiments de colère, de rage, d'impuissance, de chagrin, et de peur pour l'avenir
Une de mes filles me disait avoir peur, si peur pour l'avenir de ses enfants! C'est sûr qu'ils vivront dans un monde différent de celui où leurs parents ont grandi, un monde d'inquiétude, où les soldats armés de mitraillettes guetteront à tous les coins de leur ville. S'habitue-t-on à cela? et comment l'expliquer aux jeunes enfants ?

Aujourd'hui des élans solidaires: des offres de transport pour permettre aux gens de rentrer chez eux (les transports en communs sont fermés) et même de logement à Bxl et environs. Les bienfaits de FB qui permet à la solidarité de s'organiser. J'aime voir que les gens restent des humains prêts à aider leurs semblables, cela réchauffe le coeur

L'alerte est remontée à son max... bonjour cette atmosphère ultra sécurisée qui, si elle peut rassurer quelque peu, nous plonge dans un sentiment d'être dans un état policier. Demain quand j'irai à l’hôpital saint Luc pour ma séance de kiné, je devrai me laisser fouiller, comme au lendemain du 13 novembre. Ce n'est pas ce que je préfère, vous me croirez je suppose!

Beaucoup d'inconnues encore, mais l'EI a revendiqué son forfait

Ce dessin pour lequel j'ai craqué est de JULIE HOYAS

Un mot encore: je voudrais remercier ceux qui se sont inquiétés pour moi et les miens, ici ou sur FB. Cela fait chaud au coeur
Je me dis que la seule chose qui nous sauvera, c'est l'amour: heureusement que cela existe
Aimez-vous fort et dites le vous!

lundi 21 mars 2016

Vous désirez monsieur?

Le petit devoir de Lakevio



Si elle savait...
Si elle savait que je la regarde, que je la dévore, que je la mange...
Tous les jours à la même heure elle gravit ces quelques marches qui la conduisent à la place Dummont, d'où elle prendra le métro qui, je le sais, la conduira chez elle.

Et tous les jours je la guette avec résignation sans plus oser me manifester. Je l'ai fait une fois, une seule fois, une toute petite fois, avec des étoiles dans le coeur... et elle m'a toisée de haut en me demandant d'un air supérieur: - vous désirez monsieur?

Rien... je ne désirais rien, enfin rien de spécial, juste faire connaissance, lui proposer d'aller boire un café ensemble, en amis, rien qu'en amis... mais en réalité je désirais tout: marcher à ses côtés, lui frôler le bras, comme ça, l'air de rien, et que ça ferait des étincelles en moi, en elle. M'arrêter, et la regarder de cette façon qui fait des ravages dans le ventre. Lui caresser les cheveux fous, approcher mon visage du sien, oh la la quelle affaire! Respirer son parfum... Rien que d'y penser,  cela déclenche un ouragan en moi, de ce genre d'ouragan qui fait monter les vagues et laisse sans force!

On me dit bel homme, mais être beau ne donne pas cette assurance qui séduit les femmes. Hélas! Car je dois bien le reconnaître, elle m'a tout bonnement éconduit, comme si je lui avais fait l'offense de sa vie.

Donc c'est foutu, et je me contente de la regarder, le coeur triste et solitaire

Bon et la suite, il se passe quoi maintenant, c'est d'un banal ce que je viens d'écrire; j'ai pas d'idées aujourd'hui on dirait. Bon! Voyons, il doit se passer quelque chose, genre je sais pas moi, tiens... un appel de phare par exemple qui la fait redescendre en vitesse les deux marches et se tourner vers la rue. C'est la voiture d'un ami croit-elle... mais non! et la voiture est déjà loin...

Et alors... là j'hésite... non! j'ai une idée... elle perd l'équilibre et s’étale de tout son long, son parapluie vole à quelques mètres, sa guitare aussi, avec un bruit d'enfer, elle appelle au secours, elle s'est cassé la cheville. Ou le poignet... Lui sort vite de la maison, court vers elle, voyant là l'occasion de sa vie, puis se ravise, il hésite... et soudain lui demande d'un air légèrement supérieur: - vous désirez mademoiselle?

Oh! ça c'est vache ça... ce serait lui rendre la monnaie de sa pièce à cette nana

Bon je dors un coup là dessus et je verrai demain comment je termine cette petite histoire...



dimanche 6 mars 2016

Regarde, il est là...

sur une proposition de Lakevio (peinture de Jackie Knott)

Le voilà! Regarde, il est là, assis sur le banc !
Attention, ne te montre pas, il peut être violent, j'en sais quelque chose
J'ai rompu avec lui hier, oui hier soir.
J'y pensais depuis déjà quelques mois, mais j'y arrivais pas, je l'avais dans la peau, j'étais folle de lui. Lui se moquait de moi, faisait semblant de m'aimer quand ça l'arrangeait, bien sûr, quand il avait envie de moi.
Ces derniers temps c'était beaucoup moins, je me demandais ce qu'il se passait. Alors je l'excitais, jusqu'à ce qu'il me saute dessus, brutalement il faut dire, avec des mots crus.
Moi, je n'aimais pas ça. Il n'y avait plus tellement  de tendresse qui circulait entre nous, que des élans sauvages quand je l'avais excité.
Alors j'ai pris mon courage à deux mains, et je lui ai dit de partir, que je voulais plus le voir, que c'était fini entre nous

Il acceptait pas, a commencé par me supplier, et même pleurer, c'était presque drôle
Je lui disais de partir, que je ne voulais plus le voir, plus jamais!
alors il s'est mis en colère, m'a traité de nulle et même de connasse, m'a dit les pires injures.
Puis comme je ne changeais pas d'avis, il s'est approché près, très près de moi
J'ai eu peur; je savais ce qu'il était capable de faire
Il m'a frappée, deux gifles à toute volée. Je suis tombée à terre, à ses pieds
J'ai hurlé, et là, miracle tu es venu, juste à temps!
je crois qu'il aurait été capable de me tuer

Non, non, je savais pas, quand je l'ai rencontré, qu'il était prêtre. Je te le jure, si j'avais su, je me serais tenue à distance je te le jure. Et puis j'ai appris  que j'étais pas la seule, qu'il aimait ça, les femmes, mais j'arrivais pas à le croire..
Il était si tendre au début, si merveilleux...

Mais de le voir comme ça, misérable sur ce banc me fend le coeur.
Tu en penses quoi? Tu crois qu'il pourrait changer? Redevenir ce qu'il était au début?
Quoi? que dis-tu? On ne réécrit pas l'Histoire?...
Mais je suis sûre qu'il ne me frappera plus... oui je suis sûre.
D'ailleurs il est en train de me l'écrire... il m'aime tant! On recommencera, autrement...tu verras...

ouais bon... pffffff tu ne me crois pas je vois...





jeudi 3 mars 2016

Un grand creux gris

Y pas à dire, je suis dans un creux
Le creux de la vague qui souvent oblige à boire la tasse
ou alors le creux de la vallée, qui prive d'horizons lointains, verts et ensoleillés

Oui, je suis dans un creux, un grand creux gris (à prononcer vite et plusieurs fois!)
Et quand je suis dans cet état, je perds les envies d'être moi, les envies qui me font aimer la vie

Alors les mots me quittent, plus envie d'écrire ni sur mon blog ici, ou celui des cent mots

Dans ma famille en ce moment, il y a des tristesses, dont je ne peux parler ici, mon non-anonymat m'ayant déjà causé des problèmes quand je me suis confiée trop librement. Et cela m'ennuie, vous pouvez pas savoir comme ça m'ennuie, de ne pas pouvoir parler librement sur mon blogàmoi des soucis qui me plongent dans le creux!

Je ne peux pas éternellement parler de sujets généraux qui font réfléchir, non?
Et c'est pas trop mon truc de faire rire, d'écrire dans l'humour... désolée!

On vient sur un blog pour se distraire, pas pour plonger dans les creux des autres

Vous savez ce que mon médecin référent m'a dit hier lors du contrôle de ma chère maladie de Horton? (oui, vous savez bien, cette maladie de vieux, c'est marqué sur le Net)
Il m'a dit que c'était assez normal d'avoir le moral en creux, vu les médicaments que je prends, en nombre, depuis bientôt 5 ans!

Je pourrais prendre un anti dépresseur... qu'est ce que vous en pensez madame? (oui! ce médecin sait qu'il a intérêt à me demander mon avis, pour quelque chose qui n'est qu'une option)

Et mon médecin sait aussi que je lui dirai NON! Non merci je prends assez de saloperies comme ça, qui me causent des dégâts secondaires, dont j'ai assez.

Et sachez que tous les bons trucs pour sortir de cet état de creux, je les ai essayés, je les ai appliqués même
Ca fonctionne un moment et puis... un nouveau creux

Petit miracle: en achevant ce billet, un timide rayon de soleil, un rayon de vie apparaît soudain au travers du ciel gris et plombé.... du courage pour la journée!
Pour le reste, pour demain, on verra!

Léon Spilliaert