mercredi 21 mai 2014

Que s'est-il passé...


Il était environ 15h, une heure d'affluence
Les gens se pressaient, dans les transports en commun, sur les trottoirs, c'est bizarre comme les gens sont toujours pressés, même quand il fait beau et que le soleil invite à la flânerie, à lever les yeux vers le ciel bleu, là où on trouve un peu de bonheur simple, en suivant des yeux le vol blanc de quelques nuages

Je passe sans broncher devant une grande librairie de ma ville
J'ai plein des livres à lire, ils sont empilés par terre, à côté de mon lit, sur mon bureau, partout!
Et pourtant, c'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de franchir la porte de l'antre sacré des livres...

Je tourne autour des tables, je regarde, je regarde encore. Je furette à droite, à gauche. Je prends un livre en main, je feuillette... je suis très tentée...
Non ! me dis-je  tu ne m'auras pas, petit diable tentateur!

Mon regard quitte à regret les titres qui m'attirent et je lève la tête
Quel silence... les livres sont comme tous assoupis
En réalité,  il n'y a pas un chat!
Bon allez, une ou deux personnes... trois peut-être
Aux caisses une personne. Une seule, qui s'attarde, qui prend le temps de papoter

Je comprends la grande angoisse des libraires, qui voient chuter dramatiquement la fréquentation de leurs magasins, et lancent des SOS

Je suppose qu'en France, c'est pareil

Le livre  ne se vendra-t-il plus que dans les grandes surfaces, chez les marchands de journaux des cliniques ou des gares?
Que s'est-il passé pour qu'on en soit arrivé là?

Je sais, de plus en plus de gens utilisent leurs tablettes et lisent des livres numériques. Ce qui était inimaginable il y a dix ans, devient presque la norme aujourd'hui
Pas de désordre dans les bureaux, pas de poids inutile. Quand le livre est lu, on peut le "jeter"!

Moi que voulez-vous j'ai besoin du contact avec un livre-papier, le seul qui me fasse vibrer...

En revenant en métro, j'ai vu deux personnes plongées dans un livre... mais dix autres tapotaient sur leur smartphone...


19 commentaires:

  1. « Que s'est-il passé pour qu'on en soit arrivé là? »
    Vaste, très vaste question…

    Chacun pourra s'interroger sur son rapport au temps (il ne faudrait surtout pas le "perdre"), à l'immédiateté et au désir d'ubiquité, à l'argent et au rêve de totipotence. Mais surtout sur notre rapport aux autres... et à nous-mêmes, en tant que partie de cette société qui crée la misère dont elle se lamente.

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  2. Pour une fois, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, Coum. Ce qui veut dire que je le suis pour l'essentiel.C'est à dire pour ce qui est de l'importance de la lecture.Une importance même primordiale pour toute civilisation qui se dit évoluée. Mais je me dis que lire sur une tablette ou une liseuse, c'est encore lire, et il vaut mieux lire comme a que pas du tout, non?
    je comprends, parce que j'ai le même, ton attachement au livre papier. Moi je ne suis pas prête à renoncer au livre papier, en me disant qu'en cas de grand "bug" on pourra continuer à lire! Mais peut-être que l'évolution technique va vers moins de papier, pour économiser les arbres...
    je dis ça, je dis rien... Non?

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  3. Comme toi j'ai du mal à résister à pousser la porte d'une librairie, j'ai une grosse pile à lire près de mon lit et défends mon libraire (et les autres), assiste à toutes ses présentations si je peux. Je préfère le livre, le papier et les feuilles vivantes

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  4. J'avoue que je ne me rends pas bien compte de cette évolution. J'ai beau avoir une liseuse, je me m'en sers que pour les livres vraiment imposants (par exemple Guerre et Paix) ou dont le prix serait trop élevé pour moi (par exemple les livres en anglais, qui sont souvent moins chers en format liseuse qu'en format papier). L'autre avantage c'est qu'elle prend peu de place et peut stocker plusieurs livres.
    Pour autant, je ne renonce pas aux livres papiers. La preuve, quand je suis revenue de San Francisco, j'ai ramené des livres papier que j'ai acheté là bas, dans des librairies qui me plaisaient, et dans lesquelles j'ai pris le temps de regarder, demander conseil.
    Aujourd'hui, peut être qu'il y a moins de monde dans ces endroits parce que beaucoup passent commande sur internet. Mais ces gens là lisent des livres papier aussi...
    Et le débat Smartphone VS livre, c'et peut être simplement une question de la durée du trajet : pourquoi sortir un livre pour 5 minutes de métro ?
    Je ne suis pas inquiète pour la lecture, elle a de beaux jours devant elle, quel que soit le format utilisé. Et puis je ne crois pas vraiment à la disparition du livre papier : beaucoup de personnes sont attachées à ce format et il y a les bibliothèques aussi !

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  5. Il s'est passé, entre autre, je pense, que les libraires, pas tous, mais quand même, de moins en moins lisent et donnent de conseils, la mienne par exemple me parle de soucis de trésorerie, jamais de son dernier coup de coeur... Elle est là pour les commandes des bibliothèques, des écoles, mais à force de devoir glaner ses conseils de lectures en blog ou ailleurs sur la toile, on finit sans doute par user du net pour commander, je ne sais. Bien des libraires attendent qu'une subvention tombe pour agir pour promouvoir la lecture et font des choses qui changent et concurrence le net.
    Perso, en ce moment je n'ai pas de budget pour acheter des livres alors je télécharge libre de droit, je reparcours les étals de ma bibliothèque, mais je pense que je retournerai pour mes achats une fois ou deux l'an sur Lille chez des libraires qui lisent, qui se bougent à longueur d'année, parce que la librairie doit aujourd'hui offrir plus que ce qu'offre le net pour que les gens se déplacent. Enfin il y a aussi beaucoup de salon du livres, les gens achètent aussi volontiers là, précisément parce qu'il se déplacent pour autre chose, il n'y a pas que le web qui concurrencent le libraire du coin. Les lecteurs empruntent beaucoup en bibliothèque lorsque le personnel se bouge pour attirer... Bref, le commerce de livre change, la façon de lire aussi, mais je pense qu'avec l'explosion du web, on a jamais autant lu et écrit...

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  6. Il y a plus de 10 ans que je ne suis pas entré dans une « vraie » librairie… Et pourtant il y a près de chez moi l'une de celles qui est parmi les plus réputées de France.
    Feuilleter les étalages de bouquins ne m'intéresse plus.
    Le système de diffusion par librairie traditionnelle est voué à disparaître. Il a raté le coche de la distribution type Amazon. Il est foncièrement individualiste, incapable de s'organiser, et préférant mourir dans l'honneur !…
    C'est la fin pour lui. Tout comme ont disparu les appareils photo argentiques, les boutiques de photographes au coin de la rue. Et les puristes de la photo disaient alors que cela allait être une catastrophe !… Aujourd'hui ils font tous du numérique…

    L'avenir et l'édition numérique, et tous les avantages que cela propose en termes d'interaction. Les actuelles liseuses sont encore très basiques. Elles offriront dans l'avenir des fonctions éminemment intéressantes en termes de culture, Et de littérature comparée en particulier.

    Si le livre papier déclinera irrévocablement, la lecture et la littérature ont encore un bel avenir. C'est juste le support qui change.
    Quant aux fameux « conseils du libraire » cela me fait sourire… Tu es quand même bien placée pour savoir comment se pratique la diffusion, et à quel point les « conseils » sont directement liés à la marge bénéficiaire…
    Mieux vaut lire des blogs de passionnés de littérature dont les critiques sont pertinentes et désintéressées.


    Cela dit je comprends ceux qui sont encore attachés au sacro-saint livre papier, comme les curés l'étaient à leurs soutanes…

    (J'excepte évidemment la production de livres luxueux dans les domaines qui lui sont dévolus. Il y aura toujours des amateurs de rayonnages de bibliothèques garnies…)

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  7. Récit strictement personnel
    Parce que j'ai dû laisser derrière moi la bibliothèque amoureusement montée durant 35 ans, parce que j'ai déménagé deux fois en vingt mois, parce que je ne veux pas laisser trop de traces à effacer lorsque le moment sera venu, j'ai choisi de ne plus acheter que les livres qui ne sont pas accessibles en bibliothèques.

    La première fois où j'ai dû recourir à A*, je cherchais un livre épuisé,et n'avais pas le temps de compter sur le hasard des trouvailles. Tant que j'ai habité dans la métropole lilloise, j'ai été fidèle aux librairies traditionnelles. Depuis que j'habite B*, à une heure d'autoroute d'une ville, donc au moins une heure et demie d'une vraie librairie, je n'ai jamais eu le courage de faire l'effort pour ce plaisir-là. Ma vie s'est rétrécie, les années pèsent et l'envie de découvrir s'éteint.

    Il reste le grand bonheur de (re)lire lentement les classiques parce qu'il n'y aura peut-être pas de session de rattrappage.

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  8. j'ai honte : rattrapage ;-)

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  9. Mon rapport à la lecture ne change pas. J'aime lire j'ai besoin de lire je serai toujours attaché au livre en version papier et en plus je n'ai aucun scrupule à acheter un livre.
    Je constate que mes petits enfants aiment lire aussi et parmi mes enfants, mes filles lisent plusque mes fils qui eux ne lisent quasi pas.
    Moi j'ai toujours un livre dans mon sac à main pour au cas où...Pour le moment j'ai le dernier livre de Christine Orban qui parle de Joséphine et Napoléon ... C'est bien écrit, bien mené mais cela ne me passionne qu'à moitié.

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  10. Tu poses deux problèmes Coumarine : la lecture et les libraires. Je pense qu'on lit autant que par le passé, mais pas de la même façon, les supports de lecture se sont également diversifiés.
    Je me fais plus de soucis pour les libraires ... Je ne partage pas l'opinion de Alain X : beaucoup de libraires ont un site internet sur lequel on peut commander les ouvrages. C'est vrai, ils n'arriveront pas en 24 heures dans la boîte aux lettres. J'utilise parfois les services d'Amazon, parce que je ne veux pas attendre. Et puis je me rends compte que 8 jours plus tard, le livre qu'il me fallait IMMEDIATEMENT est toujours sur ma table, sans que j'aie commencé à le lire. Il faut savoir qu'Amazon est un requin, qui viendra à bout des libraires, c'est sûr. Ne vous imaginez pas qu'Amazon vous offre généreusement les frais de port. Ce sont les éditeurs qui paient tout ce qu'Amazon vous offre. Pour cette raison, il est bien préférable de commander sur le site d'une librairie, au moins, vous ferez vivre un libraire.
    J'aime les librairies, plein de libraires sont très cultivés et se démènent pour organiser des rencontres, des lectures avec des auteurs. Ce sont des endroits chaleureux, vivants. J'aime voir les livres et les toucher, les sentir !
    Probablement, comme pour les disquaires, les vrais photographes, un jour, bientôt peut-être, il n'y aura plus de librairies, et on s'y habituera. Mais j'aimerais alors, avoir lutté jusqu'au bout pour que la mort annoncée n'ait pas été précipitée par mon incohérence à tout vouloir tout de suite.

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  11. Je n'ai jamais lu un livre sur une tablette parce que tout simplement je n'en possède pas !!
    J'aime lire mes livres "papier" : les toucher, les poser sur ma table de chevet, les mettre dans mon sac, déposer mon marque-page.
    Je vais chercher régulièrement des livres à la bibliothèque municipale car les acheter c'est un budget quand même !! Et j'échange pas mal avec mon entourage.

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  12. Bonjour Coumarine, concernant les librairies en France, c'est variable pour la fréquentation mais pas terrible en général. Je suis comme toi, j'ai des livres partout mais je ne peux pas m'empêcher d'entrer dans une librairie, je ne suis pas raisonnable mais tant pis. Je n'ai pas de liseuse ni de tablette ni de "smartphone". En ce moment, j'ai deux livres dans mon sac à main. Je mets les bouchées double et je suis contente comme cela. Bonne soirée.

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  13. Bonjour Coumarine,

    Pour ma part, je fréquente énormément mes bibliothèques de quartier et je réserve les librairies aux cadeaux à offrir... Retourne dans cette librairie à noël et je suis sûre que tu y retrouveras une bonne affluence.

    Je suis en train de finir "J'ai débranché" de Thierry Crouzet, j'en conseille fortement la lecture à tous les blogueurs qui s'interrogent peut-être sur la dérive existentielle où l'ère numérique pourrait nous faire plonger si l'on ne prenait garde à rester connectés avec le temps de la réalité....

    http://blog.tcrouzet.com/2014/03/22/pourquoi-jaime-lire-en-numerique/

    Bonne journée Coum.

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  14. J'ai besoin du contact avec les livres, seuls les grandes librairies vont pouvoir s'adapter, les autres vont disparaitre...heure-bleue

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  15. En France les libraires sont fortement concurrencés par l'arrivée d'Amazon( achats en ligne). Nous sommes à l'ère du numérique et, à mon avis, ce n'est pas fini ! Déjà que le courrier est souvent remplacé par les mails....Rien ne vaut un bon bouquin!

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  16. je suis comme vous et aime les livres, le papier et je n'envisage pas d'emmener dans mon lit, où je savoure la lecture, une tablette. Et puis il y a de bien jolies collections et je suis sensible aux couvertures. Il y a les échanges entre amis aussi.

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  17. Belle réflexion ! entre ceux qui n'aiment pas lire, ceux qui lisent aussi bien sur liseuse, tablette ou smartphone et sur papier, et ceux qui refusent de lire autre chose que des livres papier, plus les tentations dans les supermarchés, tout est bouleversé. Les libraires tiennent le coup, pas tous, mais en général certains (je ne connais pas le pourcentage) restent optimistes. Bonne journée.

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  18. Bonjour Coumarine. Quand je suis passée la semaine dernière dans une excellente librairie bruxelloise des Galeries Royales St Hubert, il y avait du monde, je te rassure.
    Pour ma part, je vais en bibliothèque et en librairie, et je n'ai jamais encore commandé un livre en ligne - l'avantage d'habiter la ville, sans doute.

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  19. Rien ne m'est plus précieux que mes livres. Mes recueils de Andrée Sodenkamp qui ont déjà pour certains 60 ans d'âge, mes Bobin, et tous les poètes que j'aime. Je ne peux pas lire longtemps sur une tablette ou un écran, cela demande trop d'énergie. Mais lire un livre par contre, s'installer dans un coin tranquille, dans un bon fauteuil, prendre son livre et partir, décoller, vibrer. Ah ça oui! Il est vrai que j'achète beaucoup de livres sur le web. Faut dire qu'attendre près de deux semaines un livre en anglais que l'on a en 24 h chez amzn...il est vrai aussi qu'il ne faut pas se désoler de la fermeture des petits commerces si on ne les fait pas vivre. Ah puis un détail qui à son importance aussi: je n'aime pas du tout jeter des livres. Je les donne parce qu'ils finissent par prendre de la place.

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