dimanche 15 décembre 2013

C'est une étrange chose que de survivre...

Je viens de terminer la lecture d'un livre qui m'a marquée
il s'agit de "C'est une étrange aventure que de survivre" de Olivier Le Gendre

Un trio (un monseigneur, un prêtre, une médecin) ont pour mission d’interviewer l'auteur sur ce qu'il aurait à dire à propos du miracle.Il faut dire que Olivier Le Gendre n'a pas sa langue dans sa poche concernant l'Eglise, et que la foi qu'il vit refuse de s'enliser dans des données rigides, qui ne tiennent pas compte de l'humain!
Deux parties à ce livre: la première parle de ce qu'il a vu et vécu juste après le tsunami de 2004 quand il s'est rendu dans l'île de Phunket dans le but de déterminer les besoins les plus urgents: là il est atteint pas l'horreur, l'effroi, la désolation... il a rencontré des rescapés dans les endroits dévastés par les vagues successives et se pose la question: à quel miracle  (hasard, chance...) ont eu droit ceux qui s'en sont sortis... miraculeusement
(et toujours le choc entre les réponses toutes faites et bien pensantes du trio face aux détresses de ceux qui ont vécu ces horreurs.)

La deuxième partie m'a fort touchée: en 2008, l'auteur tombe gravement malade, il raconte son combat pour la vie avec toujours la même question: je m'en suis sorti, pourquoi moi?

J'ai été frappée de la façon dont il parle de son  vécu de malade, de sa manière de vivre au quotidien, dans la chute de son énergie, avec son corps fracassé tant par la maladie que par  les médicaments.

Je me suis retrouvée bien  souvent  dans ces pages...
Par ex, sa révolte face aux médicaments obligatoires... amis pour l'aider à lutter, mais ennemis par le mal qu'ils lui faisaient au quotidien et bien après d'ailleurs: ces fameux effets secondaires!
Il en était arrivé pour s'en sortir, à appeler chacune des gélules qu'il devait prendre par un nom positif en leur souhaitant la bienvenue...et de bien remplir leur rôle de gélule "guérissante"
J'ai souri en pensant que moi aussi j'en étais arrivée à écrire une lettre d'amour à mes comprimés de cortisone-à-forte-dose, petit truc qui me faisait les regarder d'une autre manière, avec bienveillance, avec espoir aussi...

Façon comme une autre de supporter la thérapie, de continuer ce dur chemin. Le médecin, auteur de la préface de mon récit (en attente d'éditeur) a souri en lisant ce passage...

Il y a cependant une grande différence entre cet auteur et moi: lui a une foi très forte et déclare que Dieu était là à chaque instant même au plus profond de sa détresse, Dieu ne lui a jamais manqué!

Au plus profond de la maladie je ne m'interrogeais pas sur la présence de Dieu auprès de moi. En moi plutôt. G. mon ami aumônier me parlait de la manne qu'Il m’envoyait au jour le jour pour me permettre de faire ma traversée du désert..
J'y voyais  les petits signes d'affection, les clins d'oeils heureux que je recevais avec reconnaissance, mais sans les relier à Dieu. Je n'ai pas durant tous ces mois, "parlé" à Dieu, entamé un dialogue avec lui...il me semblait si lointain...
Les choses changent cependant
Depuis peu (comment pourquoi je ne sais pas trop), je relie tout cela à une Présence qui est là, en moi, et m'accompagne dans le quotidien de ma vie

Un jour peut-être, comme Olivier Le Gendre je pourrais déclarer: Dieu ne m'a jamais manqué...


30 commentaires:

  1. tu as bien de la chance... moi je suis très très fâchée contre Dieu (quel aveu, n'est-ce pas ;-))

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    1. je ne sais pas si c'est de la chance, Adrienne... faire un chemin vers la Présence (appelns ça comme ça!) est un chemin très exigeant!
      (merci pour l'aveu...;-)

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    2. Se fâcher contre Dieu ! c'est très sain ça ! c'est le début du chemin. kéa

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  2. Moi, dieu ne m'a jamais manqué je n'ai jamais cru en lui. Je l'invente pour lui botter le cul, je fais ça depuis que je suis petite, je suis née athée, refusant de croire en cet être là. Je crois en l'homme qui a le courage d'assumer sa part d'humanité en lui, sans le secours de l'invisible, ça oui et ma foi (drôle de mot sous ma plume) ça m'accompagne très bien au heures les plus sombres de la vie. La vie avec ou sans dieu est une épreuve parfois, dont on s'extirpe parfois avec ou sans l'aide de dieu...

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    1. bonsoir Marie et bienvenue
      Je ne sais pas si cette Présence comme je l’appelle est une "aide"
      C'est d'un autre ordre... comme un compagnonnage
      D'ailleurs, je ne prie pas...c'est plus un prise de conscience que quelque chose (qqn?- de plus fort que moi m'habite et que c'est bon pour moi,pacifiant...

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  3. "ça aide " de croire en l'existence d'un Dieu amour , il parait..
    Dans de telles circonstances , il ne faut une dose de foi pour accepter ces chemins de torture , ces moments de doute , de trouille , de grande lassitude
    ça ne se calcule pas je crois , chacun puise la force où il l'a trouve
    Je comprends que ce livre te parle beaucoup Coumarine , cela renvoie la force de l'écrit
    avances tu à ce sujet ? Ton projet de publication autour de ton "aventure médicale " ?
    Je le souhaite vivement

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    1. de toutes façons, chère Jeanne, avec ou sans foi, il est préférable d'accepter en profondeur les épreuves de la vie...
      Et je le répète, Dieu ne m'est pas une "aide", il devient une Presence
      (pour la publication, j'attends des nouvelles de l'éditeur, c'est long ;-)

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  4. Tiens, Hokusai...
    Un jour, j'ai été persuadé que j'allais y rester, j'étais plutôt serein, ça tient peut-être au fait que comme c'était suite à une grosse hémorragie intestinale, j'étais assez faible, ça aide peut-être à rester cool.
    Je dois avouer que je n'ai guère pensé à Dieu en cet instant. Et puis, Dieu, faut s'entendre sur sa définition avant de discuter de son existence.
    Cela n'empêche bien sûr pas de se sentir habité d'une "présence", mais peut-être est-ce précisément ça la vie.
    Je t'embrasse.

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    1. Je ne souhaite pas parler de l'existence de Dieu...
      Parfois se sentir habité par une présence qui va plus loin que nous.... c'est sans doute la Vie
      Et cela ne se démontre pas
      C'est d'ailleurs difficile à expliquer en mots

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  5. "Un jour peut-être, comme Olivier Le Gendre je pourrais déclarer: Dieu ne m'a jamais manqué..."

    - Ce "peut-être qu'un jour" est l'expression de quoi exactement ?
    un souhait ? une espérance ? un besoin ? Un signe ? quoi ?

    - et... il manque quoi pour "ce dire" ?

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    1. Peut-être que je n'ose pas encore dire que oui, je reconnais que Dieu ne m'a jamais manqué... c'est très exigeant....
      Il ne me manque rien pour le dire, juste un peu de foi gros comme un grain de sénevé
      Mais c'est déjà en moi comme une espérance très profonde, qui me laboure...

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  6. Très touchée par ce que je viens de lire... peut-être parce que je suis en révolte actuellement, contre l'injustice de la vie.
    Je n'en dirai pas davantage. Je ne peux pas.

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    1. Tu sais prendre contact avec cette Présence et choisir de lui faire confiance, n'empêche les révoltes, les colères contre les injustices de la vie
      Ne pas les laisser affleurer, c'est risquer de les nier... et ça c'est dangereux

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    2. Oui, je suis de ton avis. Je n'occulte pas mes colères...
      Je t'embrasse, chère Coumarine. Prends soin de toi, profite de la présence de tes proches en ces jours de fête !

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    3. merci Agnès, tu es une douce présence pour moi...

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  7. Le Dieu créé par l'humain... ne m'attire pas du tout.
    De toute façon ce mot a été tellement galvaudé qu'il est au rang d'un concept.
    Je suis certaine d'une chose je ne me suis pas créé moi-même et ce souffle qui m'habite je n'en suis pas le maître. Il peut tirer sa révérence à tout moment.
    Je me tourne donc vers ce que je ressens en moi. Une présence. Présence avec qui je suis en pleine confiance. Jamais elle m'abandonne. Moi je pars et quand je reviens elle est là. Toujours là.
    A l'extérieur tout bouge, se transforme apportant souvent un malaise, un mal être mais en nous une profonde tranquilité y vit. Maty

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    1. merci Maty pour ce commentaire qui me parle, me rejoint dans ce qui commence à prendre forme en moi...
      mais je ne suis qu'au début de ce cheminement qui a commencé en moi depuis aout 2011
      Ce cheminement fait partie de moi à présent, et malgré tous les soucis qui font partie de ma vie aujourd'hui, il me met en état de plénitude, c'est très curieux...

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  8. Je note, tu me donnes très envie de lire ce livre...J'espère que tu vas mieux et que tu peux te promener...Chez nous, depuis quelques jours, il y a du soleil...cela fait du bien

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  9. je crois que je vais aller acheter ce livre.

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    1. bonne idée, Charlotte...tu me diras quand tu l'auras lu!

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  10. Une Présence. Moi, je dis un Esprit, une Etincelle, une Lumière, une Energie. Celle qui anime chaque être, chaque parcelle de l'univers auquel nous appartenons. Non pas une aide, comme tu le dis, mais une Force qui sommeille au fond de nous, sur laquelle nous pouvons compter, dans laquelle nous pouvons puiser en cas de besoin.

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    1. oui, j'aime bien comme tu dis leschoses... la force qui sommeille en nous, bien présente

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  11. Moi, dieu je l'ai rejeté aussi violemment que les violences qu'il a engendré depuis toujours. Même s'il existait ce serait décidément un très mauvais dieu, ou comme disait Coluche un intérimaire. Un monde sans dieu serait un monde qui se serait économisé 90% des guerres...

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    1. Jeami bonjour
      les violences et les guerres... est-ce "Dieu" qui les mène an capitaine haineux?
      Ou plutôt les hommes, menés pas leur désir de pouvoir, d'argent, incapables de répondre à l'autre autrement que pas la violence?
      Le "Dieu" dont je parle est le dieu intérieur que l'on perçoit qd on se tait vraiment

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    2. je voudrai réponsdre à Jeanmi que pour écrire ce qu'il dit il a dû beaucoup souffir, mais qu'il ne se trompe pas de cible, toutes les souffrances traversées, elle l'ont été avec Dieu (le tout est de savoir qui est ce ?)
      je le définirai comme le tout autre qui est plus intime à nous meme que nous meme, se cachant pour ne pas entamer notre liberté de l'accepter ou de le refuser....Dieu c'est la beauté de la création, peut être faut il lever un peu les yeux, voir plus loin....de tout cœur avec vous !!!

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  12. Bonjour Coumarine...

    merci pour l'aperçu que tu donnes de ce livre et qui donne envie de le lire...

    Le mot "Dieu" a été si galvaudé et si déformé parfois qu'il vaut mieux en trouver un autre pour désigner le "divin" qui est, non pas au ciel sur son nuage, lointain, mais en nous et autour de nous...
    La présence dont tu parles, certains l'appellent "Soi", d'autres "Ange" ou "Maître intérieur" ou "Guide"...peu importe, c'est ce lieu en nous qui reste immuable et calme, au milieu des tempêtes de la vie.
    Quand on le rejoint, c'est comme un "roc" qui permet de s'arrimer et de ne pas sombrer...
    C'est aussi une douce présence rassurante, car toujours là...

    Je la ressens aussi cette Présence et je sais qu'elle est notre véritable nature, notre être authentique...cette partie de nous qui échappe au temps et à l'espace...et qui ne périt pas.
    Souvent, le matin, je m'adresse à elle et je lui dis comment je voudrais que se passe ma journée, non dans les détails mais comment je voudrais me "sentir" aujourd'hui...
    Je demande parfois une journée gaie ou sereine ou ou...efficace !
    Et bien...crois-le ou pas, mais souvent, je sens bien la différence...par rapport aux journées où je ne "demande" rien...je sens comme un appui, un soutien...qui change tout.

    Je te souhaite une bonne soirée...et une bonne nuit !

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    1. Bonsoir La Licorne et bienvenue dans mon espace
      Ton commentaire ce soir me fait du bien...Il me rejoint au plus profond, et pour cela, je te remercie...
      Il m'arrive de plus en plus souvent le matin de m'adresser à cette Présence que je sens en moi
      Le soir je lui parle en remerciant pour tout le bon de ma journée
      Cela nourrit la gratitude en moi, forte malgré tous les soucis qui parsèment ma vie, et ils sont nombreux ces derniers temps
      Alors un très grand merci!

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  13. Ton article donne vraiment envie de découvrir ce livre qui me fait penser au combat de Guy Corneau qu'il relate dans son livre "Revivre!”. Il parle également, sans la nommer Dieu, de cette lumière divine qui brille en chacun de nous et à laquelle nous pouvons nous relier et, pour en avoir fait l'expérience dans les moments difficiles, j'ai ressenti sa Présence. Cette force m'aide et me conseille, soit par des signes, soit par une intuition qui jaillit soudainement en moi et cela m'aide à prendre les bonnes décisions à ne pas baisser les bras, car nous ne sommes jamais seuls. Je te souhaite un bon week-end Coumarine, à bientôt !

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    1. merci Florinette
      Tu es (avec La licorne) un des "cadeaux" de ces derniers jours...
      J'ai acheté le livre de Anne Devillard... c'est comme un électrochoc pour moi
      Ce matin suite à la lecture de la préface, j'ai écrit pendant deux heures non-stop!
      Tu sais, oser échanger sur cette Présence dans nos vies est tellement rare sur les blogs (ainsi que dans la vie réelle) que je reçois tes mots comme un cadeau précieux
      Ils m'aident à croire que je suis sur le bon chemin...
      (je t'ai mise en lien d'ailleurs, pour ne rater aucun de tes billets!!)

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