jeudi 31 octobre 2013

Elle s'appelle Salomé

Elle s'appelle Salomé
Elle est née par césarienne ce matin
un bon petit poids (presque 4400 kg) et 54 cm

ouf, tout s'est bien passé!

La mère et le bébé sont très fatigués... naître n'est pas si facile, ni pour l'enfant, ni pour la mère
Le père a toujours la jambe dans le plâtre (depuis deux mois... et c'est pas fini...)
La petite soeur Sarah n'en revient pas encore

Et moi dans cette chambre de clinique surchauffée j'ai tenu ce bébé paisible dans le creux de mon bras, et je lui ai souhaité doucement  la bienvenue dans ce monde à la fois si beau et parfois si terrible
Je l'ai appelée par son nom, je lui ai dit bonjour petite Salomé... vous me croyez ou pas, elle a soupiré d'aise...



dimanche 27 octobre 2013

ne t'en fais pas...

hier dans le super marché de mon coin..
les chariots se pressent, s'impatientent, se cognent parfois
quelques personnes nerveuses, agitées, toisent les autres avec impatience et soupirs à peine réprimés
Qui a inventé de faire les courses le samedi matin, dans la cohue d'un grand magasin?

voilà un chariot qui s’amène: une maman plutôt nerveuse rabroue son petit garçon qui court un peu partout
Un autre enfant est assis dans le chariot, il est grincheux, ajoutant à l’énervement de la maman

Soudain elle abandonne un moment le chariot, et repart dans l’allée qu'elle vient de quitter. Elle a sans doute oublié quelque chose, pas la peine d'emmener le chariot lourd de provisions: elle dit au bonhomme de ne pas bouger
La réaction du plus jeune est immédiate: il se met à pleurer, il appelle "mamaaannn", de toute sa détresse
Alors le petit garçon s'approche de lui, et lui dit doucement, tout en l'enlaçant: ne t'en fais pas... maman va revenir...
L'enfant a mis son pouce en bouche et s'est aussitôt calmé.
Cet enfant si jeune (4 ou 5 ans) a trouvé le geste et les mots pour rassurer son frère... Cela m'a fait chaud au coeur... c'était bon et beau à voir...




vendredi 25 octobre 2013

demain peut-être...




Demain peut-être, ou après...cette enfant viendra au monde..
Pour l'instant elle ne se presse pas, elle n'est pas encore descendue, déclare le médecin... faut croire qu'elle se sent bien dans ce ventre rond et chaud


Pour ma grande fille, ce bébé pèse lourd, de plus en plus lourd (la photo date de septembre... alors imaginez!)
Il y a eu le grand chambardement la semaine dernière, mademoiselle (oui c'est une fille) a fait la pirouette, pour se présenter en bonne posture, une posture de naissance, tête en bas, ma fille en a été toute ébranlée, 
L'enfant est à terme, demain elle devrait naître...si mademoiselle le veut bien...

Un ventre gonflé de la Vie, une belle petite fille qui montre à l'échographie une frimousse auréolée de cheveux sombres : sera-t-elle aussi noire de cheveux que sa grande soeur est blonde?

Petit bébé d'automne, tu peux venir, ta famille est prête à t'accueillir, avec tout l'amour qu'il te faudra pour grandir


mercredi 23 octobre 2013

Etre un arbre au printemps, c'est assez facile: au fil des jours, cela peut devenir magique, quand les bourgeons promettent des merveilles de fleurs, puis de fruits... et qu'ils explosent de toute leur fierté en symphonies blanches et roses, puis se calment lentement dans leur parure verte

Etre un arbre en été, pas trop difficile non plus... on reste dans l'éclat de sa puissance, emmitouflé de feuilles, pour se protéger un peu de l'ardeur du soleil.

Etre un arbre en automne... au début on est éclaboussé par toute cette magnificence de couleurs... et puis on s’efforce de se taire et de s’imaginer s'envolant dans chaque feuille qui danse, jusqu'au sol, puis se tait

Etre un arbre en hiver, c'est devenir un fantôme consentant à la neige, aux dentelles de givre...
C'est beaucoup mins facile pour tout dire

Heureusement on sait de source sûre que l'arbre renaîtra, grandi de son expérience de vie




mercredi 16 octobre 2013

La part de nouveauté

J'aime  l'automne...
Je l’aime justement parce que, même si on ressent encore les derniers sursauts de l’été qui finit, au point de croire que rien ne change, ni ne changera jamais, on sait bien qu’on passera à autre chose qui aura aussi sa part de nouveauté, et qui sait ?, de bonheur!

J'aime l'automne pour ses féeries de couleurs et le soin patient avec lequel il se met à déguiser les arbres, leur prouvant qu’il y a moyen de modifier la monotonie des paysages parfois trop uniformément verts et submergés par les herbes devenues trop sûres d’elles.

Je l'aime pour les balades que l'on peut faire d'un bon pas, sans avoir peur d'avoir trop chaud, en respirant l'odeur des feuilles sur le sol parfois boueux, j'aime les marrons tout ronds que l'on ramasse comme des porte bonheur et qui s'en viennent gonfler les poches : il paraît que les marrons de l'année sont bons pour les rhumatismes. On a toujours dans tous les coins de son corps, jeunes ou plus âgés, de vieux rhumatismes à soigner...

Je l'aime pour les feux de bois qui crépitent dans les cheminées, rassemblant les familles dispersées par l’été. Autour du feu, il se dit bien souvent des choses essentielles, que permettent les regards centrés sur les flammes vivantes et chaleureuses.

Vivre l’automne, c’est se préparer à l’hiver, et faire la fourmi prévoyante : il y a ainsi de vieux tiroirs oubliés qu’on ferait mieux de ranger, il y a de vieilles querelles qu’on ferait mieux de vider, il y a les jours morts qui s’annoncent, qu’on ferait mieux de regarder en face. Il y a la pluie comme aujourd'hui, le vent, la grisaille...
Pendant l’automne,  joie et nostalgie s’entremêlent,  inextricablement

Mais un jour, il faut bien se rendre à l’évidence, l’hiver s’annonce, puis envahit  tout. On entre dans un long temps d’hibernation obligée ou décidée. Ce sont des moments de repli sur soi-même, où l’on s’applique à soigner ses petites et grandes blessures. Ce sont parfois des moments de grande aridité, des moments où l’âme est veuve de ses amours, de ses espérances, de ses illusions, de ses désirs de printemps, où elle avance à tâtons sans trop savoir ce qui l’attend au tournant de sa route sans fleurs, sans soleil, dans un froid qui l’étreint et l’angoisse.

Est-ce un repos salutaire ou le début du mourir ? On ne sait pas trop, et si on a du courage, on continue sans comprendre. Et si on n’en a pas, ou moins, on continue quand même, car on décide de rester dans le train des vivants qui espèrent, envers et contre tout.
Pendant l’hiver, on se retranche et c’est bien ainsi, on se rassemble au plus profond de soi-même, on dort davantage et on écoute ses rêves, on contacte son plus essentiel même s’il faut pour cela accepter de se laisser écorcher, de se laisser arracher ses vieilles peaux successives, qu’il faut bien un jour abandonner

photo Coumarine

samedi 12 octobre 2013

Le vécu du patient

Comme vous le voyez sur cette affiche, je participe à une conférence qui aura lieu le lundi 14 octobre, sur le site universitaire de Saint-Luc, Bruxelles...
Je me situe du côté de la patiente que je suis devenue aux Cliniques St Luc depuis plus de deux ans

J'espère toucher les étudiants en médecine ou en toutes professions médicales et paramédicales
Car j'ai des choses à dire.. j'ai d'ailleurs beaucoup écrit sur le sujet
Le manuscrit dont je vous ai parlé, est  bouclé, relu, corrigé,  préfacé, et en attente d'éditeur

Je suis en train de préparer cette conférence... j'ai droit à 20minutes de parole
A la fois court et long... j'espère choisir les bons mots...





Prix Nobel de la paix

pour moi, il est clair , que c'est le Docteur Mukwege qui doit recevoir le prix Nobel de la paix

J'en ai parlé ici

Denis Mukwege oeuvre depuis DES années au péril de sa vie pour les femmes, les jeunes filles et les enfants violés de son pays.. Il vient parler en Europe, aux USA, partout dans le monde de l'arme de guerre que constitue le viol. Il tente d'ouvrir les yeux et les oreilles de ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas savoir...la raison pour laquelle on entend réduire les gens au silence en violant femmes et enfants!

Je sais bien, la petite Malala est toute mignonne, même si déterminée à défendre l'éducation des filles dans son pays... elle a raison de se battre...et elle le fait bien!
Mais elle est jeune et doit mûrir encore...

Voilà! j'ai dit!

dimanche 6 octobre 2013

questions sans réponses valent mieux que réponses sans questions

Je me suis promenée sur mon ancien blog, celui des Petites Paroles Inutiles ;-)) clic ici

Franchement me suis-je dit...il y a des trésors là-bas... dommage de les laisser dormir, ils s'enlisent..
Ce qui m'a amusée, c'est que nombre de mes billets sont encore valables aujourd'hui:
Je suis toujours celle qui cherche à combler un manque qui n'a pas de nom... je ne sais même pas ce que c'est, il est là, tout au fond de mon plus profond, il me soulève, il me fait trembler de fièvre, de désir. Parfois simplement de le savoir là, aussi prenant, aussi pressant, me rassure, j'en ai besoin
Peut-être est-ce cela qui me garde en vie...cette quête infinie...oui je suis vivante! 

Je chercherai toujours je crois les réponses à des questions que je ne formule même pas clairement, qui balbutient de mon cœur à mes lèvres
J'aime les questions, je me méfie des réponses, surtout les toutes faites assénées avec une évidence de pontife 

ce billet a été écrit il y a six ans... et c'est bien moi, encore aujourd'hui!

Ce sentiment très fort qu'elle a, de cheminer depuis si longtemps, seule, à côté de quelque chose de très important qu'elle ne voit pas. Mais dont elle a la certitude pourtant que cette "chose" existe. Elle le sait de source sûre... de celle qui sourd au plus profond d'elle-même.

Quand elle regarde le ciel au cours de ses balades, ou quand elle s'enfonce dans ses pas pressés,  ou quand elle écoute quelqu'un lui parler de n'importe quoi, ou quand elle se concentre alors qu'elle écrit une ou deux phrases très ordinaires... soudain, et de manière toujours inattendue, elle touche du cœur cette chose qu'elle ne peut nommer. Elle est prête d'ailleurs à la saisir, à la serrer contre elle, à s'en nourrir avidement, à la respirer, à la laisser couler dans toutes les fibres de son corps.
Je crois bien qu'à ce moment-là, il suffirait de peu qu'elle ne s'envole...

Mais chaque fois, cette chose si importante dont elle ne connaît même pas le nom, dont elle ne sait s'il s'agit d'un être ou d'un événement qui la comblerait, se dissout, s'échappe, s'enfuit comme un animal effarouché, comme un fantôme trop discret...
Lui laissant une sensation étrange de vide inexpliqué, alors qu'il s'en était fallu de peu qu'elle entre -enfin- dans la réunion de ses morceaux disloqués.

mercredi 2 octobre 2013

quelques nouvelles

Je n'ai plus rien écrit ici depuis plus de quinze jours
c'est beaucoup 15 jours, on se perd dans les méandres de l'oubli, pas loin sans doute, peut-être juste à côté; mais dans le silence, on perd contact avec la blogo,  avec les blogueurs surtout, et pire que ça, avec l'écriture courte des billets de blog.

Quand je m'interroge sur ce qui fait que je me tais ici, toujours la même raison me revient: mon quotidien baigne encore bien trop dans les conséquences de la maladie, tous les jours je mène mon combat...
Dans ma tête et surtout dans mon corps, pas grand chose d'autre ne m'occupe: j'aurais envie de parler un peu de tout ça, de mes avancées, de mes reculs, mais je me lasse moi-même de ne pas aborder d'autres sujets!

Sinon un rapide coup d'oeil à mon "actualité"
- je fête le 4 octobre mes neuf années de blog: j'ai beaucoup aimé cela, j'ai noué des amitiés précieuses. Curieusement j'ai rencontré peu de monde parmi les blogueurs, je crois que je préfère garder le mystère qui entoure les pseudos
Je me souviens, il y a un an, pour fêter les huit années d'écriture sur Coumarine, j'ai proposé de dire à chacun des blogueurs qui passerait par ici, quelque chose d'eux, qui me les rendait "spéciaux". On m'a dit que je créais le buzz, cherchant les commentaires; moi je voulais simplement personnaliser la relation que j'avais avec chacun de mes lecteurs. J'avais quelque chose d'unique à dire sur chacun d'entre vous. Heureusement beaucoup ont aimé cela et sont venus lire la qualité que je leur reconnaissais

- Je fonctionne par alertes successives. Les contrôles ne sont parfois pas impeccables, entraînant une hausse des médicaments. Tout cela me fatigue énormément, je tiens le coup à la force de mon courage

- Je vais pourtant reprendre l'animation de mon atelier d'écriture à l'Université des aînés. Comme l'atelier a très vite été complet, laissant sur le carreau nombre de frustrés, j'ai accepté de le dédoubler. Pas de nouvelle préparation, mais l'écoute et la présence seront bien là: j'y puiserai la certitude que les participants sont heureux de travailler avec moi...et ça,  c'est du bonheur!

- Je viens d'achever la lecture de Magnus de Sylvie Germain: une histoire qui m'a touchée, une très belle écriture.. j'ai beaucoup aimé! Mais à mon très humble avis, l'auteur n'a pas su arrêter son livre à temps! 
Elle s'est égarée dans des chemins secondaires, qui dilue un peu l'intérêt du livre. Pour l'avoir expérimenté moi-même, je sais que c'est très difficile d'arrêter un texte, d'y mettre un point final, en laissant là les "rallonges", parfois si bien écrites et dont on est si fiers!!
C'est comme s'amputer d'un morceau de soi-même. Pourtant le récit y gagne en densité! C'est indéniable! C'est ce que je dis souvent aux participants de mes ateliers: il faut pouvoir mettre un point final à son texte. Avant que le lecteur ne se lasse! Pour leur faire comprendre cela,je lis  leur  texte "raccourci". Et l'effet est immédiat, ils réalisent "dans les tripes" ce que j'essaie de leur faire comprendre!

photo coumarine