mercredi 27 février 2013

Il me plait de croire...

Il me plait de croire que Marie et Joseph formèrent un couple aimant, à tous points de vue...
C'est pas si facile de construire son couple dans les tempêtes de la vie, de garder pour l'autre une attention et une parole bienveillante
Pouvoir se laisser aimer aussi... pas si facile!
Il me plait de croire que ces deux-là, comme nous tous, ont dû se construire et construire leur couple. Au jour le jour. Et puis élever leur enfant, qui dès le début de son adolescence s'avère un ado un peu spécial!
Il me plait de croire qu'ils ont vécu une sexualité équilibrée, sans tabou, pleine et ardente...
Ah! voilà le mot proscrit: sexualité, corps... il vaut mieux faire semblant que ces réalités n'ont pas existé, que Marie est une vierge à l'hymen intact, et Joseph un homme sans désir

Et puis il me plait de croire que Jésus avait une amie qu'il chérissait

Marie de Magdala, celle qui s'est trouvée aux endroits clé de sa vie, qui l'a accompagné, à qui après sa mort, il s'est manifesté en premier, traitement de faveur pour celle qui le comprenait, qui l'aimait et qu'il aimait 
Il me plait de croire que Jésus était quelqu'un qui a pu assumer sa sexualité d'homme, sa capacité de complicité, d'affinités, de tendresse

On n'aime pas tout le monde de la même façon. Pour lui aussi, parmi ses amis il y eut des préférés, de ceux qui étaient plus proches de lui

Pourquoi l'Eglise a-t-elle tellement veillé à faire de Jésus une sorte de personnage sans corps vivant (donc sans âme), aimant tout le monde de la même manière? En gommant avec autorité tout l'aspect sexuel de sa vie?



jeudi 21 février 2013

Le dehors- le dedans

Que se passe-t-il sur Blogger?
Venant ici voir ce qui se passe, je me vois envahie d'un nombre dérangeant de commentaires-spams en Anglais, publiés heureusement sur d'anciens billets
Pour l'instant ils sont vraiment nombreux!!

J'ai beau les marquer comme spams, ils s'obstinent et reviennent

Où se trouve le bureau des réclamations?
Je vais finir par fuir complètement cet espace auquel je tiens pourtant

Lu hier cette hrase, avec intérêt:
"Quand j'écris, qui écrit? D'où me vient l'inspiration, du dedans ou du dehors? Elle vient à moi comme par enchantement  mais elle nécessite que je prenne le temps de l'écouter, et ensuite de la transcrire. Cette parole m'appartient, dans le sens où c'est à moi de lui donner la forme nécessaire pour qu'elle soit intelligible et cohérente  mais elle m'est donnée tel un cadeau que je reçois avec gratitude."  Jean-Yves Leloup, Un art de l'attention

Je me retrouve assez bien dans cette réflexion: il y a le dehors qui me donne des occasions de réflexion, des idées à développer, des sujets sur lesquels écrire... et le dedans qui retient certaines choses et pas d'autres, et qui les anime par une sorte de connivence intérieure, qui les pétrit et les porte à maturité

Pouvoir écouter en moi l'inspiration qui anime mes mots, mes mains qui écrivent, me fait accéder au plus intime de la vie, de ma vie

jeudi 14 février 2013

Recentrage

Depuis quelque temps, je me trouve dans une position de recentrage sur moi
Sortir, aller à l'extérieur, rencontrer du monde, me demande un effort, que je fais, mais pas toujours.
Etre en relation, en conversation, me demande un effort

De même sortir mes mots, les mettre par écrit, ici sur ce blog ou ailleurs, c'est le même effort

Comme si j'avais besoin de me réfugier au profond de ma coquille, de me recroqueviller sur moi-même pour me rassembler, pour me retrouver. Comme un foetus qui a besoin de temps et d'un nid, pour se (re)construire.

J'ai été dispersée pendant tant de temps aux quatre vents de la lutte contre la maladie
Aujourd'hui les vents contraires se sont quelque peu apaisés, et je suis là, à regarder autour de moi, à chercher à rassembler tous mes morceaux.
J'en ai perdu certains, irrémédiablement. J'en ai trouvé d'autres et j'en suis encore surprise, désarçonnée

La perte la plus cruelle, est la perte de mes mots, de ma capacité d'écrire de la fiction. Même avec une consigne, je peine lamentablement. Je sais le prix que je dois payer pour aligner quelques malheureuses phrases
Je me suis dit ce soir que cette difficulté provient du fait que je me force
Je me force à écrire sur mon blog au moins une fois par semaine. Pour ne pas tout-à-fait plonger dans le silence qui serait une sorte de disparition, d'oubli. 
Et là je me fais du tort je crois, en me forçant sans trop y arriver, ou alors au bout d’un long moment et dès lors je perds forcément un peu de ma confiance en moi

Rien ne sera plus comme avant, il faut que je brise la fausse croyance du "un jour tout redeviendra comme avant"!
Je suis différente et je suis invitée à faire du différent de ma vie!
Un ami me faisait remarquer qu'il ne s'agit pas de deuil, qui concerne un passé qu'on abandonne. 
La vie est en avant, pour pas longtemps peut-être, mais en avant. 
Il me faut donc rompre les amarres qui me retiennent au quai, il faut que j'arrête de ramer dans le sable
Mon corps a perdu ses énergies d'avant, mais il dispose des énergies d'aujourd'hui...

Aujourd'hui je me donne le temps de réfléchir, de plonger dans mes zones de profondeur qui m’apporteront leur vérité. Et ma vérité. 
Je prends la peine de retapisser, de réaménager mon intériorité, en lisant (beaucoup), en écrivant pour moi (donc plus aucune fiction) en marchant dans la nature proche (tant qu'il ne pleut pas trop)
Et mes activités tournées vers l'extérieur, je les reprends, en ne me laissant plus engloutir par elles
Je me reconstruis, je fais le compte de mes énergies disponibles. Et je tache d'être heureuse avec celles que je découvre. Il y en a. 
Tout ça n'est pas une mince affaire. Aussi je n'écrirai peut-être plus aussi régulièrement ici, seulement quand j'en aurai envie, quand j'en ressentirai le besoin...

Sylvie Gedda

dimanche 10 février 2013

Lentement, je recommence...

J'ai recommencé l'animation de mes ateliers d'écriture à l'UDA (Université des aînés)
Juste avant Noel, j'avais réalisé que je me sentais suffisamment bien pour reprendre quelques cours.
J'ai donc proposé une reprise douce: une série de cinq ateliers, d'une durée moindre qu'auparavant (deux heures au lieu de trois)
Les responsables étaient tout contents: il paraît qu'à la reprise d'octobre, des anciens participants espéraient me revoir, espéraient reprendre l'écriture avec moi...
Alors... quand on se sait appréciée et attendue, on peut se lancer sans trop de peur, avec confiance

Deux ateliers déjà et j'ai cette chance d'avoir des participants extraordinaires...les textes qu'ils écrivent sont bons, plus que bons, mais surtout ils écrivent tous avec une belle sensibilité, profonde et humaine. Quelque chose ne trompe pas: c'est quand après la lecture, il y a ce moment de silence suspendu, comme si tous, nous étions subjugués par les mots entendus. Puis je donne mes remarques, (peu hélas parce qu'on est nombreux!) mes ressentis, des conseils et mes petits trucs pour améliorer l'écriture.

Les deux heures passent bien trop vite. Après, je suis fatiguée sans doute, mon corps est vidé, mais mon âme est nourrie et heureuse. Ce n'est que de la fatigue physique. Elle se dissipe très vite quand on se sent  ainsi ressourcée.
image du Net
Après tous ces mois pendant lesquels j'ai vécu entre parenthèses, supportant parfois avec difficulté, au jour le jour, les mille et un malaises de la maladie, doutant d'être un jour capable d'écrire encore, et de conduire d'autres sur ce chemin de l'écriture, je suis prise par une énorme gratitude: "ça" marche, ils sont contents, j'ai repris ma place d'animatrice que j'aimais tellement.

Quelque chose a changé en moi cependant: autrefois il m'arrivait de "jouer" à l'animatrice performante, un "jeu" suscité par ma peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas donner des animations valables.

Aujourd’hui il n'y a plus rien de ça:  je suis là, assise, un peu étonnée dans un premier temps de me retrouver à la place de l’animateur, et les gens sont là, autour de moi, curieux, attentifs, bienveillants, se lançant immédiatement dans l'écriture dès que j'ai donné la consigne
Au moment de la lecture, c'est comme si je pouvais lire à l'intérieur de moi les remarques qui feront avancer la personne: et je vois que ce sont les bonnes, au visage qui  s'éclaire en face de moi...
Et c'est bon, si bon pour moi... le "donner" et le "recevoir" s'activent dans les deux sens...

mardi 5 février 2013

Exactement le même nom...

J'ai vécu aujourd'hui une aventure peu banale

Une personne bien intentionnée sans doute mais pas très futfute me téléphone...
Faut dire que c'est très rare qu'elle me téléphone  et que ma surprise de l'avoir au bout du fil est grande!
"tu connais la nouvelle?" qu'elle me dit d'un ton à faire gémir une armée de pierres
"XXXX est décédée...
 QUOI? je lui dis...NON c’est pas possible... 
"si si!  je l'ai lu dans le journal...

Je m'effondre car XXXX est quelqu'un que j'aime énormément, que j'admire, que j'apprécie...une belle personne!
Je suis mal, je pense à sa famille, de belles personnes aussi...

Je m'étonne quand même, pas plus tard que hier je l'ai vue sur FB, ou ailleurs, je ne sais plus, mais je l'ai vue, c'est certain!
Mais je ne suis pas chez moi, je ne peux pas vérifier

J'attends le coeur en peine, mais trépignant d'impatience,  le moment où je pourrai enfin vérifier

Chez moi j'allume mon PC,  je furète à gauche à droite, je ne trouve rien
Je pose la question à ce cher gogol-ki-sé-tou...
Je découvre avec stupéfaction qu'une personne du nom de XXXX est en effet décédée et que l'enterrement... bla bla bla...

Je vérifie bien les lieux et les dates...et...
OUF, voilà les kilos de pierres et de tristesse qui tombent de mes épaules. Et encore une fois je pense à sa famille que j'apprécie aussi beaucoup, que des gens bien je  vous dis!

Donc les homonymes, ça existe vraiment!!!
J'en ai eu la preuve aujourd'hui: lettre par lettre, exactement le même nom!

En l'espace d'une heure, un énorme choc
puis le soulagement tout aussi énorme, la respiration qui redevient normale
Il y a des moments qui sont bons à vivre...