lundi 29 octobre 2012

Paroles Plurielles

Ce matin un de mes mails attire particulièrement mon attention
La blogueuse me parle de l’atelier d'écriture que j'avais ouvert en 2005, puis animé pendant presque 4 ans. Cet atelier Paroles Plurielles a très vite connu un grand succès. Tellement que j'ai fait appel pour me seconder à deux aides précieux.

Je proposais toujours le même genre de consigne d'écriture: une photo (de moi, ou reçue d'un blogueur, ou glanée sur le web) + un incipit (une phrase qui obligatoirement, devait commencer le texte).
Cet incipit, j'avais un malin plaisir à le proposer, alors même qu'il n’avait strictement rien à voir avec la photo. Les participants avaient donc cette difficulté d'imaginer leur texte en raccordant de manière créative la photo et l'incipit... 

Il y a eu des textes magnifiques... Il y en a eu pour tous les goûts, des sensibles qui tiraient des larmes à leurs lecteurs, des sensuels, des cyniques, des comiques, de tout, je vous dis, de tout!
J'avais à coeur à mettre un commentaire à chacun(e)... mais parfois il y avait 50 textes par consigne, et je voulais absolument continuer à tenir mon blog ordinaire
J'ai dû déclarer forfait... hélas!

Ce matin en plongeant dans le blog que je n'ai pas supprimé, j'ai éprouvé une vraie nostalgie, c'était un temps fort d'amitié, de créativité...
J'ai presque eu le désir de reprendre ce blog, de le relancer... c'est vous dire...

Si vous allez voir, vous trouverez les consignes sous l'appellation "toutes les consignes". Vous pourrez vous faire une idée de ce que je proposais
Vous verrez aussi le nom de tous les participants. J'avais fait un nettoyage de ces noms peu de temps avant la pause, car certains n'avaient écrit qu'un seul texte, et la liste devenait vraiment longue.

J'ai beaucoup aimé faire ça... et je crois que les participants aimaient aussi... 

Il y a bien sûr bien des ateliers d'écriture conviviaux sur le Net... mais celui-là, c'était mon bébé, et ce n'a pas été facile pour moi de le mettre en pause...


vendredi 26 octobre 2012

Ecrire juste... ou vrai?

Pas si facile de publier des billets sur son vécu de l'enfance ou actuel, quand on est lu par ses proches...
Mon fils par exemple: ce matin long coup de fil.
Il me dit un certain malaise (le billet précédent) : c'est comme si j'écrivais que j'avais été "reléguée" dans une mansarde...
Par souci de justice, il me fait remarquer que peut-être n'était-ce pas de la relégation, mais que c'était peut-être pour des motifs autres que par ex... un amour moins attentif....

Première réaction: zut alors, si je ne peux pas écrire librement MES ressentis ici sur ce blog... je ferme et je recommence ailleurs, en me gardant bien de mettre au courant mon entourage, je veux pouvoir me sentir libre d'écrire, d'aménager, et même "d'inventer" mes souvenirs d'enfance. De les réécrire. Comme le font tous les auteurs finalement! Je ne fais pas oeuvre d'historienne, mais d'auteure, c'est autre chose. Mais lui en tant que fils de sa mère se sent concerné par ce que j’écris, et je crois qu'il "a mal à"  mes souvenirs un peu tristes et sombres de mon enfance. Voilà, il m'aime, c'est pour ça!

Deuxième réaction: il y a peut-être du vrai dans ce qu'il me dit, si gentiment que je ne peux pas ne pas l'écouter...
Alors je tente de comprendre
J'ai un frère aîné de huit ans plus âgé... Après une longue attente, je suis née pendant la guerre (oui, Coumarine est une presque vieille dame) Mes parents venus du pays flamand, ont dû commencer leur vie à zéro: peu ou pas d'argent. Mon père, courageux a gravi les échelons, pour finir par être directeur adjoint de la société dans laquelle il avait été engagé au début comme garçon de course. Intelligent, travailleur et homme de confiance, mon père!
Au début de leur vie à Bruxelles, ils louent une petite maison: les mansardes constituaient le deuxième étage, et non pour autant l'étage de la mise à l'écart. Mon frère et moi, on s'y sentait bien...J'y étais là, heureuse, insouciante...
Nous avons déménagé souvent, je l'ai dit...mon père a gagné de mieux en mieux sa vie, la guerre et ses années de disette étaient finies... la deuxième maison est plus vaste, plus confortable. Et mon jeune frère et moi-même nous installons au deuxième étage, les mansardes devenant alors les pièces à brol (belgicisme dont le sens est à deviner ;-))

Il faut dire que mes souvenirs qui sont loin d'être précis, je les réaménage dans un brin de fiction... Non je ne mens pas... j'écris, c'est différent. Dans ce billet-ci, pour répondre aux interrogations de mon fils, je fais une petite mise au point, sur l'art d'écrire en réécrivant le passé, sans lui être infidèle pour autant.

En tout cas mon billet a provoqué un bel échange entre mon fil et moi-même, il ne savait pas que, enfant, j'avais déménagé si souvent...






jeudi 25 octobre 2012

Les maisons de mon enfance


Dans mon enfance, quatre maisons successives. Quatre petites maisons, situées toutes dans le même quartier du centre de Bruxelles. Quatre répliques quasi identiques l’une de l’autre… peu de souvenirs de l’intérieur de ces quatre maisons. Tout est occulté d’un voile gris. Ressentis pesants. Pas d’images précises, pas de couleurs, pas de sons, quelques sensations seulement…. des odeurs surtout…

Ma chambre, où est ma chambre ? Ah oui ! Tout en haut. Dans une mansarde ! A côté de celle de mon jeune frère. L’odeur me chatouille le nez. Relents de poussière et de solitude. Nous deux, sous les combles, un peu isolés peut-être, mais protégés, loin du cœur énervé de la maison. Tous les deux on est bien, comme des jumeaux, partageant secrets, jeux, petites joies et  gros chagrins…

Je vois une lucarne. Derrière il y a des voyages fabuleux. Petits nuages facétieux, pluies qui tricotent des danses singulières. Ciel miniature aux dimensions de la lucarne. Miniature peut-être, mais prometteur. Je monte sur une chaise. Je m’accroche. Je pense que je vais m’envoler… vertige, chute…. Le bras est cassé, mais enfin tu faisais quoi là haut ?

L’autre frère, le grand, ainsi que les parents, vivent au premier dans les belles pièces. La chambre des parents, sanctuaire inviolable. Avec son odeur de renfermé dans cette pièce dont les fenêtres n’étaient jamais ouvertes. La chambre de monsieur le grand frère, tout aussi inviolable, mystérieuse, remplie de toutes sortes de papiers importants.  Défense de toucher. Ah oui ! Il y a les affiches punaisées sur le mur, lacs italiens, montagnes suisses, c’est beau, ça fait rêver,  mais c’est loin, hors de ma portée.

Au bel étage la salle de bain, tellement éloignée de nos chambres mansardées… Il fait si froid pour y arriver. On grelotte. Derrière la porte, la toilette, c’est là que la fillette que je suis encore, découvre le cœur battant, son premier sang de femme. Ca fait un peu peur quand même ! Mal au ventre, je pleure. La mère, embarrassée, me donne des serviettes qui grattent. La temps de l’innocence est fini !

En bas, le salon est la « belle pièce », exclusivement réservée pour recevoir. Comme cela arrivait une fois par an et encore, ce salon était pièce interdite, endroit feutré où dormaient les objets que l’on disait précieux, les tableaux sévères de quelques ancêtres dont on avait oublié le nom. Mon jeune frère et moi, on s’y aventure parfois le cœur en émoi, impressionnés par le silence et l’immobilité de l’endroit, l’odeur de la cire se mêlant à celle de la poussière : on regardait timidement, car même nos regards supposaient une incursion défendue. Mais le salon semblait alors s’animer par nos visites sur la pointe de nos pieds intimidés. Puis rapidement nous refermions la porte, ce lieu était trop étrange, trop différent des autres pièces où l’on vivait, où l’on pouvait au moins un minimum, bousculer ou déplacer les choses.

A côté la salle à manger, sombre, aucune lumière venant de l’extérieur. C’est aussi une pièce de grandes personnes, je la traverse pour aller rapidement dans la véranda, qui est la pièce à vivre, à écouter la radio, à coudre, à lire le journal, à lire tout court, à jouer aux billes avec le petit frère.
J'ai tellement joué aux billes avec mon frère, que j'en avais l'ongle du pouce tout déformé...

dimanche 21 octobre 2012

La patiente est patiente, mais pas toujours...

Vous avez remarqué sans doute que j'écris beaucoup moins ici...
C'est tout simplement que je suis sur un plateau ;-)) et que je ne parviens pas à redécoller, du moins pas encore, et cela me décourage pas mal...
- je suis loin de m'être habituée à ma vue déficiente. Les médecins qui s'occupent de moi me rassurent à chaque visite, la situation est parfaitement sous contrôle, tout semble aller bien mais oui! il faut un certain temps pour s'habituer à toute situation qui sort de l’ordinaire (la perte d'un oeil) d'autant plus que je ne suis plus une toute jeune fille (hum hum) donc immanquablement cela met du temps. Patience...
Ben justement j'en ai plus beaucoup de la patience, je l'ai usée de tous les côtés. Je me sens pas bien quand je dois sortir des lieux habituels, je stresse énormément, je me cogne. Donc je suis devenue une ourse en cage... et j'ai peur de me rétrécir

- il y a aussi le traitement qui, même si doucement il s'allège, me cause encore bien des tourments. Entre autres l’immunosuppresseur qui comme son nom l'indique supprime mes facultés d'immunité. Donc je suis susceptible d’attraper chaque crasse qui passe, ce qui est arrivé avec cette bronchite qui tout doucement se termine. Ah! oui! parce que affaiblie dans mon immunité, tous mes bobos mettent bien plus de temps à guérir, genre petite plaie par ci, bleu par là...

- la fatigue aussi qui m’empêche de mener une vie plus ou moins normale, je dors énormément! Dans le sommeil au moins je ne dois pas faire l'effort de regarder

Pendant l'été cependant il me semblait que j'allais mieux... l'été sûrement, la lumière, m’apportaient ma dose de courage et de patience. Là maintenant je sens que je stagne dans ma remontée. Bien sûr je sais que c'est normal, les paliers sont fréquents... mais c'est par moment profondément décourageant. Faut juste (mais ce n'est pas évident) le savoir et faire confiance que ce n'est qu'un pallier et non pas une arrivée...
Le problème c'est que, comme j'espère aller mieux, et que ce n'est pas vraiment ça, je m'installe dans l'attente et ne tire pas parti des moments où je suis bien, capable de renouer avec énergie et dynamisme



mardi 16 octobre 2012

Pas de soleil pour le moment

Depuis une semaine, hors circuit
Bronchite, d’autant plus forte, vu les médicaments immunosuppresseurs pris depuis plus d''un an
Toux qui déchire, fatigue, mouchoirs trempés
Je mords sur ma chique
Pas grave certes...

Si au moins il y avait un peu de soleil pour éclairer ma fenêtre...

Vous le savez, ce dimanche il y avait les élections communales en Belgique
J'ai passé près de deux heures à lire les éditoriaux des journaux en ligne
La situation est grave

Il y a chez nous un petit chef arrogant, prétentieux, devenu acre et sec en perdant ses kilos, alors qu'il n'y a pas si longtemps, il enrobait ses propos d'une couche de bonhomie
Il me fait peur: nationaliste, il prend l'allure et le discours d'un petit empereur, sûr de lui
Il parait qu'il est allé triomphalement jusqu'à la maison communale de la ville dont il sera le maïeur, saluant la foule par la fenêtre ouverte!!
Je sais pas vous, mais moi ça me donne de mauvais souvenirs...




lundi 8 octobre 2012

Emménagement

Je voulais écrire un billet ce matin
Mais voilà qu'un énorme camion de déménagement est arrivé dès l'aurore, les voisins d'en face emménagent...et les bruits que cela provoque, (les hommes qui hurlent de la maison au camion, du camion à la maison, les claquements de toutes sortes sans discontinuer), m'empêchent de réunir deux idées...

Alors je pense 
- D'abord que les hommes qui travaillent dans la rue, font toujours du bruit, ils doivent crier pour se faire comprendre de leurs collègues: ceux-ci font du bruit, eux aussi, et les cris doivent impérativement pouvoir passer au dessus...
- Je pense aux nouveaux voisins qui vivront dans cette maison que nous connaissons pour y être allés quelquefois. Comment vont-ils l'apprivoiser? Pourront-ils en faire un vrai chez eux? Où ils se sentiront bien? Ils sont anglais, je ne sais pas encore s'ils parlent notre langue, je me débrouille à peine dans la leur. Nous irons leur souhaiter la bienvenue... voir si nous pouvons nous comprendre. Je pense à ce qu'il serait bon qu'on leur dise pour qu'ils n'aient pas tout à deviner, les habitudes petites et grandes du quartier, de la commune, les transports en commun. Je me pose la question de: comment ferais-je moi, si je devais partir et m'installer (par ex) dans la banlieue de Londres?
- Je pense aux anciens voisins, partis plus loin... seront-ils heureux? Ont-ils fait le bon choix? Ils ont déjà débuté leur nouvelle vie...

J'ai toujours un peu de nostalgie quand une page se tourne... et encore! Je n'assiste à cet évènement que de loin...Je n'y suis pas vraiment impliquée...

 Voilà! les cris et les bruits divers viennent de s'évanouir avec la disparition du grand, de l’énorme camion...Tout est rentré dans l’ordre...
Mais quel ordre au fond...?

photo du net

mercredi 3 octobre 2012

Huit ans, c'est peu et beaucoup!

Aujourd'hui est un anniversaire, en tout cas pour moi: voilà huit années que je tiens ce blog, que je suis ici Coumarine
Parfois j'ai eu envie d'arrêter, ou alors de changer de lieu, pour retrouver une écriture que j'imaginais plus "libre", une écriture qui pourrait déposer les mots ici sans me tracasser au sujet des lecteurs. Et parmi eux, les proches qui me voient vivre, me connaissent à leur manière. Se sont fait une idée de qui je suis, au départ de celle que je montre. Moi je sais que oui, je suis sans doute cette personne qu'ils côtoient  au quotidien, ou fréquemment, mais que j'ai d'autres facettes qui leur sont inconnues, et dont je ne parlerai jamais ici... C'est mon jardin secret et même sous forme fictive, je n'évoquerai jamais certains aspects, détails ou évènements de ma vie, qui ont pourtant orienté (orientent toujours) la vie que je mène, la personne que je suis

Il y a huit ans, je rêvais naïvement d'un lieu retranché, un lieu secret, inconnu de tous, où je pourrais librement écrire le pire (sans qu'on ne me juge) et le meilleur (sans apparaître prétentieuse) en moi.
Les blogueurs les plus anciens le savent: au fil du temps, une fois que l'anonymat s'est effiloché, il est devenu bien difficile d'exprimer les ressentis les plus profonds, ceux qu'on garde comme un trésor auquel on ne touche pas.
Je ne souhaite pas raconter ici des anecdotes de ma vie très ordinaire. Si je le fais c'est parce qu'elles ont eu un impact sur mes ressentis profonds, que je me donne alors la permission d'aborder ici, et je constate que j'ai eu raison quand je vois que les commentaires arrivent comme des éclats précieux (pour moi)

Mais bien d'autres sujets je ne les aborderai pas parce que, même s'ils me concernent, ils ne m'appartiennent pas. Je parle très peu de mes enfants, ils me semblent que je les trahirais si je racontais les aléas de leur vie, parfois bien difficile. Ce n'est pas l'envie qui me manque, je veux dire que MOI, Coumarine aurait parfois besoin de pouvoir écrire au sujet de mes inquiétudes ou chagrins que j'éprouve à leur sujet
Il me faut trouver d'autres lieux pour exprimer cette part secrète de mon moi le plus personnel...

Huit ans donc que j'écris ici. Durant cinq années sur mon premier blog "petites paroles inutiles", puis ici déménagement sur blogspot et petit changement de titre: mes paroles sont toujours "petites" mais j'ai gommé le mot inutiles...
Vous êtes nombreux à me lire, je ne vais pas ici exposer mes statistiques. Si j'aime être lue et recevoir des commentaires, j'écris avant tout pour moi, pour le plaisir que j'éprouve à aligner les mots les plus justes. D'ailleurs je me faisais la réflexion que le billet précédent, important pour moi, ne récoltait pas bcp de commentaires. C'est le cas chaque fois que j'écris un billet plus "poétique". Ils semblent se suffire à eux-mêmes, et c'est très bien comme ça...

Aujourd'hui cependant j'ai envie de fêter ma persévérance à tenir ce blog, persévérance qui ne me demande pas trop d'effort, j'aime ce blog, j'aime écrire ici, je n'ai pas cessé d'écrire depuis le début, même durant cette dernière année pourtant difficile...
Voilà: j'ai envie de vous dire à chacun d'entre vous, qui vous manifesterez dans les commentaires, la qualité que je perçois en vous et qui m'attache à vous dans cette étrange amitié virtuelle, ce qui fait que j'aurais de la peine à vous voir quitter ce blog. Quand je pense à certains d'entre vous, j'ai devant moi non pas forcément vos traits physiques... mais la qualité qui fait que à mes yeux, vous êtes VOUS, et j'ai envie de vous la dire. Vous serez peut-être heureux de découvrir comment je vous perçois...
OK? on joue le jeu?