Là maintenant j’écris dans mon cahier, mon précieux cahier, celui de tous les jours, celui de l’intime, de l’essentiel qui s’applique à recueillir mes premiers mots toujours intimidés.
J'empoigne mon feutre à l’encre violette. Je ne sais pas bien écrire dans une autre couleur. Pourquoi ? Je l’ignore. C’est une couleur douce, elle glisse sur le papier sans effort. Elle accompagne calmement mes brouillons de vie.
Devant moi, mon ordinateur est ouvert. Il patiente. Il attendra, car j’y transcrirai plus tard les mots de mon cahier, dans deux ou trois jours: les mots que je confie au papier, ont besoin de faire un chemin solitaire. Puis plus tard sur le PC, ils s’ordonneront comme par miracle. Je leur laisserai la bride. Ils font toujours leur propre chemin de liberté, parfois inattendu. A croire que dans un recoin de mon bureau, ils se cachent et attendent que je les déniche pour s'agencer dans mon ordre intérieur. Souvent je lève la tête, quittant l’écran pour regarder sans les voir les objets qui m’entourent. Ils ont tous leur importance. Ils connaissent mes pensées, mes rêves, mes désirs. J’ai ajouté aujourd’hui les premiers marrons ramassés pas loin de chez moi et qui signent l’automne.
Parfois mon PC rechigne à écrire tel mot que mon cahier avait accueilli sans problème. On dirait qu’il se renfrogne quelque peu puis hop! voilà qu’il vient compléter et corriger les petits vides.
Mon lieu de vie le plus vital est mon petit bureau. Je suis là chez moi, dans le cocon de mon bien-être. J'y rassemble mes forces encore fragiles pour affronter l’extérieur. C’est là que je lis, que j’écris, que je rêve en regardant par dessus le toit, le ciel si bleu, si calme, du moins en cet instant précis
Oh que j'aime ce petit billet ma Coum! Il contient en peu de mots la quintessence de ce que je sais de toi. Tu es un être sensible, un être de mots et l'on t'imagine aisément (enfin moi en tous cas) dans ton univers calme, empreint de douceur et de simplicité. Les objets te rassurent et te racontent une histoire, chacune différente. Tu es attachée à des couleurs des parfums et des formes, tu réconcilies en une phrase les siècles d'écriture manuscrite et les technologies nouvelles.Ton encre violette efface les bleus de l'âme.
RépondreSupprimerEt j'aime ton clin d'oeil à Verlaine,en cerise sur ton gâteau.
et oh! que j'aime ton commentaire ma Célestine!
SupprimerCar je sais qu'il te rejoint dans ton amour des mots...
oui quelques objets précieux m'entourent, quelques objets simples gorgés de souvenirs: marrons, cailloux, (ah! les cailloux!!!)
La cerise sur le gâteau... contente bien sûr que tu l'ai vue...
Tu écris donc en violet comme Colette.
RépondreSupprimerben oui, les grands esprits se rencontrent ;-))
SupprimerArletty :
RépondreSupprimer- "Deux sous d'violettes
Pour deux ronds ça sent bon
Ça n'vous monte pas à la tête
(...)
Y en a qui s'paient des azalées
Des lys, des orchidées,
Des fleurs toutes tarabiscotées
Qui n'sentent rien du tout
Moi, les fleurs qu'j'ai toujours aimées
Sont celles qu'on achète deux sous..."
tu me remets en mémoire une bien vieille chanson JEA...
SupprimerUn PC censeur, comme c'est bizarre !
RépondreSupprimersi tu savais, Walrus, si tu savais comme ce PC de malheur veut sans cesse me remettre dans le droit chemin...
SupprimerDe l'importance de ce lieu de vie personnel qui permet d'ouvrir le "robinet" de notre écriture intime.C'est à la fois un refuge et une fenêtre sur le monde extérieur.
RépondreSupprimerun lieu de vie personnel, qui n'appartient qu'à nous... oui Fabeli, c'est indispensable... ;-))
Supprimer"... Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
RépondreSupprimerSimple et tranquille..."
Violet subtil et tendre d'un bouquet de mots.
Je le respire, je le savoure, je m'en délecte.
Encore un petit bonheur du jour !
(Et par-dessus les toits, même quand les nuages menacent, je peux entrevoir l'arc-en-ciel doucement obstiné que trace ta plume...)
merci MyZ
Supprimerton commentaire me rend heureuse aussi... ;-)
tiens, moi aussi j'écris à l'encre violette avec une pointe douce, ni trop fine ni trop grosse
RépondreSupprimeralors je suis pas la seule je vois...
Supprimerces feutres sont les meilleurs, ni trop fins ni trop gros... parfaits quoi!
J'imagine combien tu dois te sentir protégée dans ton petit bureau , avec tes objets , tes carnets , tes livres , ton PC ..
RépondreSupprimerL'encre , celle qui coule délicatement sur le papier est une merveille
comme toi , quand je dois sortir quelconque écrit qui ne vient pas sur le clavier , je couche mes mots sur le clavier , et je trie
chacun sa méthode , sa couleur , j'ai toujours écrit à l'encre noire , je ne sais pas pourquoi
Coumarine , je te sens encore combative dans ce chemin sinueux , malgré les découragements , tu avances , toujours , par étapes
je te souhaite un automne lumineux et serein
juste te dire merci, chère Jeanne
SupprimerA toi aussi je te souhaite un automne serein et ... chantant ;-))
Je me retrouve dans ta démarche de l'écriture, dans ton amour des mots et aussi de l'outil qui va te permettre d'écrire : ton feutre violet.
RépondreSupprimerMoi aussi je continue d'écrire à la main, dans un cahier et avec un stylo particuliers. Je ne sais pas pourquoi on attache de l'importance à ces petits détails, néanmoins c'est un fait qu'ils sont importants, et que les mots ne glissent pas si bien lorsqu'on les écris avec n'importe quel stylo ou sur n'importe quel papier.
Je me retrouve aussi dans ce moment de béatitude que tu décris, à mi-chemin entre le cahier et l'ordinateur, pas loin du ciel bleu quand il l'est, dans cet espace vital qu'est notre antre pour écrire. En paix.
Coumarine, je te souhaite une bien belle journée.
PS Pourquoi ne sais-tu pas bien écrire autrement qu'en violet ??? peut-être cela te rappelle-t-il la couleur de tes premiers écrits, l'encre violette à l'école ?
Bonjour Ambre
SupprimerAutrefois j'utilisais un stylo de caligraphie à la plume assez épaisse, comme s'il me fallait laisser trace durable de ce que j'écrivais. L'encre était noire, sans doute pour la même raison
Un jour sans trop savoir pourquoi, j'ai acheté un beau feutre à encre violette, il m'est devenu précieux, pour écrire au qotidien. Non! il ne me rappelle pas l'encre violette à l'école...
C'est vrai que pour écrire (et je lis que pour toi c'est pareil)certains ont besoin de retrouver une constante dans les petits détails. Ce sont eux qui me mettent en tout cas "en état d'écriture"
Merci d'avoir partagé la manière qui te mène toi vers l'écriture...
Bonne journée à toi aussi
Pour moi qui suis une visuelle, et sans doute d'autres à qui ça fera plaisir aussi, nous montreras tu quelques objets qui t'entourent dans ton petit bureau ?
RépondreSupprimerEn plus, ça peut être une note facile pour quand tu es un peu paresseuse. :)
Pour l'encre, j'ai retrouvé plein d'écrits à l'encre turquoise, pastelle déjà j'étais, et aussi marron. J'ai encore des cartouches dans ces deux couleurs, mais je n'écris pratiquement plus rien depuis que j'ai un ordinateur. D'ailleurs mon écriture se détériore, ça fait un peu peur, j'ai du mal à me relire...
Je me suis rendue compte que pour mes écrits professionnels, je préfère commencer par écrire au stylo avant de passer sur le PC et recopier en corrigeant. Alors que mes quelques écrits personnels ont été faits directement sur PC (ou alors, sur papier, mais parce que écrits dans un cahier, un "journal", écriture défouloir jamais destinées à être corrigée ni publiée)
RépondreSupprimerPeut-être que je devrais prendre le temps, même pour les écrits personnels, de revenir au papier et au stylo. Après tout, pourquoi devrais-je les prendre moins au sérieux que ceux écrits dans le cadre du travail ?
Même si j'aime écrire, j'écris avec n'importe quoi, je veux dire que si j'écris à la main, je prends n'importe quel stylo (je n'écrirais pas au crayon de papier, quand même). Mais ma fille qui a 16 ans et qui fait quand même partie de la génération numérique adore écrire au stylo plume. Elle rend ses travaux tapés sur ordinateur si on le lui demande mais elle préfère écrire au stylo plume. L'autre jour, elle a acheté par erreur des cartouches d'un bleu différent de celui qu'elle utilise d'habitude et elle était très malheureuse, même en changeant la cartouche, il restait de l'encre dans le conduit et la couleur de l'encre n'a pas changé immédiatement. Ce n'est que le lendemain soir qu'elle est venue, rayonnante, me dire "ça y est, pour mon stylo, la situation est redevenue normale!".
RépondreSupprimerAh, que j'aime ton texte, Coumarine !
RépondreSupprimerJe me suis sentie proche... cet état de rêverie, bien au chaud dans un cocon, je le connais !
J'écris toujours au crayon papier, je ne peux écrire autrement, donc je comprends ton encre violette...
Il pleut. Je t'embrasse.