Il m'arrive bien souvent de regretter de n'avoir pas pris de notes, tandis que je lisais, ou écoutais la radio par exemple, ou lors d'un échange avec un(e) ami(e).
Il me semble avoir laissé échapper quelque chose d’important, perdu une nourriture essentielle.
Et pourtant...
Ne puis-je faire confiance à la maturation que ces mots, qui m'ont semblé si essentiels, opèrent en moi, parfois même à mon insu
Finalement, quand je relis par après les notes prises lors d'une écoute ou d'une lecture attentive, elles ne me parlent plus de la même manière, je me demande même ce qui m'a tellement frappée à l'époque
Devant un arbre qui m'impressionne, un coquelicot qui s'offre à mon oeil émerveillé, un oiseau que l'on surprend, je ne prends pas de notes, je reste en silence, je regarde, je me laisse toucher, quelque chose bouge en moi, me dilate que je ne sais pas nommer, encore moins poser des mots dessus...
Le silence qui s'émerveille est un grand maître
photo JEA
Quand je relis mes propres mots un peu anciens, ils me semblent différents aussi avec le temps. Nous sommes vivants, et changeants ;-)
RépondreSupprimerouiiii c'est vrai!!
Supprimermes propres mots au bout d'un certain temps, me semblent parfois écrits par quelqu'un d'autre...
Quelqu'un avait mis un petit texte...je voulais savoir qui en était l'auteur
et bien c'était moi;-))
Et cela est encore plus vrai lorsque les mots nous fuient ! Ne restent que ces mouvements au plus profond de nous, ce lien qui nous relie à des choses qui nous dépassent.... Joli texte, Coumarine. Il me fait vibrer en cette fin de matinée décourageante. Merci.
RépondreSupprimerChère Irène, je n'ai plus ton adresse mail... tu veux bien me la donner?
SupprimerJ'aimerais te communiquer un peu de courage...mais je sais (pour le vivre moi-même) que le courage est au fond de soi
Les autres nous accompagnent (peut-être)sur un chemin éminemment personnel, car c'est NOUS qui le faisons ce chemin, pas de fuite possible...
J'aime que tu passes par ici
Je t'embrasse fort...
Moi non plus je ne l'ai plus, chère Coumarine.... Je me promets d'en ouvrir une autre, et les jours passent. Tu me donnes une bonne raison ! A bientôt.
SupprimerJe t’avais écrit sur ton ancienne adresse...mais je pensais que tu n'avais pas reçu mon message
SupprimerJe n'avais pas donné le mot de passe à Bertrand; et voilà !!!! Je râle et je peste, mais ça ne sert à rien.
SupprimerDonc voilà! sache que je t'avais écrit...je ne t'ai pas oubliée et j'étais déçue de n'avoir plus aucun moyen de te contacter... ;-((
SupprimerEt moi donc ! Et c'est malheureusement souvent par flème (parce que des petits carnets, des cahiers, des ordianteurs allumés, il y en a partout autour de moi !)
RépondreSupprimercoucou Miss Line..
Supprimerje crois que nous sommes nombreux à avoir un peu partout des petits carnets ou beaux cahiers...;-)
Oui, comme tu as raison ! Le silence qui s'émerveille est un grand maître, il nous emplit d'une vibration indicible qui nous fait nous sentir en vie, malgré tout, envers et contre tout, il nous ramène à notre être le plus intime dans le même temps qu'il nous relie à tout ce qui existe.
RépondreSupprimerEt s'il ne se "dit" pas, il nourrit en profondeur toute forme d'expression...
Et toi MyZ, ce qui te retient dans mon billet du jour, est la dernière phrase, celle sur le silence qui " nourrit en profondeur toute forme d'expression."
Supprimerah! ne me parle pas de prendre des notes!
RépondreSupprimerje note, je note, sur mile petits papiers divers...
ça prend du temps, du précieux temps... ;-)
est-ce toujours bien utile? sans doute que non...
mais je ne peux m'en empêcher:
je note, je note... comme si j'étais encore l'étudiante en cours et qu'il y avait un examen à faire ;-)
héhé, tu vois? ça prend du temps de noter tout et partout!
SupprimerEt après on a oublié OU se trouvait la citation en question...
La dernière phrase est merveilleusement belle..
RépondreSupprimermerci Ella ;-))
SupprimerJ'ai aussi toujours dans mon sac un cahier.J'y note plein de choses et puis j'oublie.
RépondreSupprimerMais les mots écrits un peu en désordre se trient d'eux mêmes et certains trouvent leur chemin pour s'inscrire quelque part en moi.
voilà c'est ça, Charlotte, les mots même oubliés trouvent leur chemin quelque part en nous...;-)
SupprimerJe rêve de pouvoir retenir tout ce que je lis ! Impossible, alors je note mais j'oublie aussi !
RépondreSupprimerc'est fou ça!
Supprimeron est un peu toutes pareilles: on veut garder la belle phrase, on la note... puis on oublie quand même...
Si un homme voulait bien se manifester pour dire si c'est pareil pour lui???
Si je m'écoutais je crayonnerai la moitié des pages des livres que je lis.
RépondreSupprimerouiii c'est une terrible tentation, à laquelle je succombe bien souvent!!
SupprimerJe ne suis pas un vieux routard de l'écriture, mais un "écrivain du dimanche", j'ai pris l'habitude d'avoir à mes côtés un petit carnet gris et un croyon qui ne me quittent jamais. Régulièrement en reprenant la plume, enfin plutôt le clavier, je repasse au travers de mes notes. Certaines ne seront jamais exploitées mais la majorité se retrouvent dans un livre. C'est le seul moyen que j'ai trouvé de ne pas laisser échapper une idée.
RépondreSupprimerah! le petit carnet qui ne nous quitte jamais...sauf quand on l'oublie et qu'on a JUSTEMENT envie d'y noter qqch q'i-on ne veut surtout pas oublier!!!
SupprimerJe note depuis plus de trente ans mes petits cailloux, mes émotions, ce qui fait sens pour moi. Bien sûr, je ne consigne pas le dixième de ce qui me traverse, mais en relisant récemment un cahier écrit en 82, j'ai été touchée par la vie qui était en moi et que je ne voyais à l'époque que de façon brumeuse. Cela m'a aidée à retoucher mon fil rouge. Quant aux conflits que je notais aussi, j'ai constaté que je vivais avec "grosso modo" les mêmes fonctionnements qu'aujourd'hui, mais que mon regard, lui, a beaucoup changé. Une bouffée d’espérance !
RépondreSupprimerLily... j'ai écris ce billet suite à ma relecture d'un carnet écrit durant une session quelconque... et j'y ai vu aussi combien aujourd'hui j'avais évolué
Supprimerheureusement d'ailleurs...comme tu le dis: une bouffée d'espérance!
Le silence est un grand maître, dis-tu. Et tu as raison. Le bruit nous égare, nous éparpille . Quant aux notes prises, c'est juste qu'en les relisant on se demande quelquefois: "Mais pourquoi avoir tracé ces mots? Qu'ont-ils de particulier?..". nous ne sommes plus dans l'ambiance, nous avons changé de façon imperceptible. Depuis longtemps, pour cette raison, je cesse d'en prendre. Sauf exception. Je me remémore - dans le silence - ce qui m'avait intéressée ou émue. Et l'instant revit! Et je pex écrire!
RépondreSupprimerComme toi je crois, j'ai un énorme besoin de silence, encore plus depuis quelques mois
SupprimerLe bruit m'agresse, m'éparpille comme tu le dis si bien!
Quand au reste de ton commentaire, c'est exactement ça: au moment de la prise de notes on vivait qqch de particulier, dans lequel on ne se retrouve pas ou plus
Bonne fin de soirée...
Moi je pense qu'il est bon de noter parfois les belles phrases rencontrées ça et là...Ta dernière phrase a pris place sur les murs de mon école, avec les autres citations sur le silence (tu te souviens?) D'ailleurs les petits carnets que l'on laisse au fond du sac sont faits pour ça, non? Mais tu as raison quand tu dis que les instants ineffables sont difficiles à transcrire. Il faut les vivre et c'est le bonheur qui s'accumule en nous de la somme de ces instants, qui rejaillit un jour en un billet ou un poème. Comme une fontaine qui déborde.
RépondreSupprimerBises tendres
Célestine
oui chère Célestine, les deux sont importants: les moments indicibles qu'on ne peut que vivre, pour ce qu'ils sont, indicibles...
SupprimerEt aussi le fidèle carnet au fond de son sac, prêt à recueillir les petites idées qui deviendront qui sait! de grandes idées...
Revenir sur un évènement passé n'est jamais comme lorsqu'on l'a vécu car il y manque un élément : "le moment présent". kéa
RépondreSupprimeret le moment présent... ça change fort la physionomie de ce qu'on rapporte...
Supprimermais c'est aussi un défi de s'y atteler et d'y arriver...
Comme mes notes, mon message de ce soir vient de s'envoler... où ? je ne sais pas mais je le résumerai en écrivant comme beaucoup d'entre vous, les notes prises sur un moment précis perdent souvent une partie de leur intensité et de leur aura lorsque nous les relisons... plus tard Elles sont aussi le reflet de notre ressenti et parfois... elles peuvent réveiller de vieilles blessures et faire mal. On pourrait avoir "tellement peur" que nos écrits soient lus par d'autres. N'as-tu jamais eu cette crainte ?
RépondreSupprimerComme à chacun de tes billets, j'aime le don que tu as de nous faire réfléchir.
Amitiés