J'ai faim
J'ai toujours faim, une faim insatiable, une faim qui me prend le ventre, qui me brule la poitrine, qui frappe sans cesse à la porte de mon âme
Non, je ne suis pas boulimique, j'ai de la chance, beaucoup de chance, je sais l'enfer que c'est pour ceux et celles qui en souffrent
J'ai faim et j'ai beau manger, ma faim continue à me tirailler le ventre, l'estomac et surtout le coeur
Parce que je n'ai pas, plus qu'il ne faut, faim d'aliments, de frites, de chocolat (si un peu, juste le chocolat noir) de viande, de légumes et de fruits, ou de mets fins et raffinés (que j'apprécie par ailleurs, mais pas tous les jours...)
J'ai toujours faim, mais de quoi donc si ce n'est pas de nourriture?
J'ai faim de contacts humains vrais, de dialogues où l'on essaie de communiquer avec sincérité, en jouant le jeu de la confiance mutuelle, j'ai faim de tendresse reçue et donnée, j'ai faim de me serrer dans des bras que j'aime, j'ai faim de donner et de recevoir de l'amour. J'ai faim de visages qui sourient...
J'ai faim de beauté, faim de regarder avidement des paysages amples, ouverts sur le grandiose, j'ai faim de la mer sauvage juste ourlée par les falaises, des plages au sable mouillé où seuls les pieds nus ont le droit de déposer leur empreinte, aux côtés des coquillages, qu'ils accompagnent avec respect..
J'ai faim de regarder les peintures colorées des impressionnistes et aussi les toiles de ma peintre préférée (dont je vous parlerai très bientôt) qui est l'auteur de mon avatar qui se promène un peu partout ici et sur vos blogs, cette petite femme en robe coquelicot regardant émerveillée l'oiseau blanc qui lui raconte des secrets d'humanité.
J'ai faim de musique quand, le casque sur l'oreille je peux m'immerger, de toute mon âme frémissante, et sans peur aucune de me perdre (bien au contraire), tout au fond de cet univers si riche qui vient m'habiter tout entière, qui me couvre et m'enrobe dans un nuage de bonheur intense (et plus que ça, j'ai pas de mots pour décrire)
J'ai faim de silence habité, le silence de la nature, celui des lieux sacrés, le silence qui me parle de mon intériorité, mon principal professeur en ce bas monde. Il faut juste que je l'écoute, que je me taise et que je l'écoute, il a tant de choses à me dire
J'ai faim de Dieu je crois, mais je ne le sais pas, ou je ne veux pas le savoir... De toutes façons ce que je nomme Dieu est l'infini qui agrandit mon âme jusqu'aux frontières de l'humanité.
peinture Françoise Collandre
J'aime beaucoup ta dernière phrase, qui se rapproche de mon idée de "Dieu" : pour moi, il y a l'univers, notre système solaire et toutes ces énergies multiples, vivantes même si impalpables au regard dimensionnel humain, et notre âme est "un grain de sable" de cette énergie, à nous de savoir si on la veut apaisante pour le restant de l'éternité ou errante.. ;-))
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai la faim du combat, des joies simples et de la paix..
Bisous
Avant de partir en vacances, je viens te faire un petit coucou et te souhaiter une bonne fête nationale. Au fait, tu as mis le lien vers l'interview croisée avec Edmée pour les lecteurs de ton blog (désolé si je ne l'ai pas vu)? A bientôt Coumarine.
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerVous avez faim dites-vous ? Si je vous ai bien lue vous avez faim de jolies et bonnes choses. Quelle chance ! Profitez-en, ça ne dure pas.
Je vous envie d'avoir des envies, d'aimer le contact, d'aimer l'échange, c'est une vraie richesse.
Moi, si je m'interroge, je ne trouve plus grand chose qui me donne faim. J'étais musicienne (tiens d'ailleurs je l'ai écrit au passé !, j'étais, j'étais... beaucoup d'autres choses encore.... Je cherche... Que me reste-t-il encore pour avoir faim ? Impossible de répondre à la question.
Je ne sais même pas ce qui me pousse à écrire tout ceci dans votre petite maison. Si je vous ai dérangée pardonnez-moi, sinon grand merci. Peut-être les beaux jours pointeront-ils à nouveau leur nez... Qui peut le dire...
Bonne fin de journée.
La fringale te va bien, chère Coumarine.
RépondreSupprimerMoi j'ai fait durant huit jours une réserve de poésie, de beauté, de dialogues vrais et d'infini qui ont étanché pour un temps ma soif d'absolu. Mais comme je comprends ce sentiment d'inassouvi qui prend les tripes!
J'espère repartager avec toi des nourritures celestes et terrestres...
Bises Célestine
Bon appétit Coumarine ! :)
RépondreSupprimer@Ella... j'aime bcp ton commentaire, je crois oui que notre âme est un grain de sable qui participe à l'énergie du monde...
RépondreSupprimerEt je sais que tu aimes les combats, les combats justes, courageuse Ella!
@Petit Belge... demain pour moi n'est pas un jour de fête. As-tu entendu le discours du roi? il est triste, déçu et est près de frapper du poing sur la table (il a raison!, c'est la 2ème fête nationale que nous passons sans gouvernement, et tu veux fêter ça? )
C'est quoi dis-moi la fête demain? voir se pavaner les chars et les avions, les militaires et autres qui ont lutté pour la Belgique? QUELLE Belgique?
Pour l'interview, c'est TON initiative, j'y ai répondu librement, tu l'as mis sur le blog des écrivains belges; mais moi je ne voyais pas vraiment la nécessité d'en faire état ici
Désolée de te décevoir... ;-(
@@anonyme, je vous réponds après les autres, d'abord les commentaires faciles... oups!
@Célestine...oui nous avons passé des moments forts dont je garde la nostalgie. Il m'est un peu difficile de penser que tu es retourné dans ta lointaine région...c'était court, alors oui je suis sur ma faim
c'est de la chance de pouvoir vivre ça!
je t'embrasse
Coucou le chant... je viendrai manger avec toi dans les étoiles si tu veux...
@Anonyme... je vis des jours difficiles, moralement et physiquement. Mais je sais UNE chose, c'est que je suis responsable de mon état intérieur, je peux continuer à voir le brin d'herbe qui se plie sous la caresse du vent, si j'y reste attentive... même si la cacophonie m'envahit de bien des côtés...
RépondreSupprimerParfois on n'est bvraiment pas bien, càd incapble de faire encore cette démrche vers le beau
Il faut parfois accepter de recevoir (et de demander ) de l'aide...
Je suis pas en train de vous faire la morale, j'espère que vous me croyez, mais je sais que nous avons bcp de choses dans nos mains, plus que nous ne pensons
C'est une femme au seuil de la vieillesse qui vous le dit, je n'ai plus l'illusion de la jeunesse insouciante
Ce n'est pas un billet insouciant, c'est un billet DECIDE
MERCI de venir mettre ce commentaire qui me permet de dire quelque chose qui me tient à coeur et que je crois profondément: on est plus maître de son destin qu'on ne le croit
Vous ETES encore et toujours musicienne... (pas parler au passé!) allez, remettez vous à la musique que vous aimez...
Vous êtes la bienvenue ici... sachez-le,
mais cela me ferait plaisir que vous signiez d'un pseudo, Anonyme , ça fait vraiment anonyme...;-((
:-)
RépondreSupprimerJ'ai faim ! Dieu, dans le silence, m'a dit que j'étais faite pour la joie, quelle révélation !
:-)
@Anonyme... je l'ai dit et redit déjà: je n'ai PAS accès aux adresses mails des commentateurs qui me font l'honneur de déposer leurs petits mots ici...
RépondreSupprimerJe n'ai donc aucune idée de qui vous êtes...
@Nicole... tu as posté pendant que j'écrivais...
RépondreSupprimerDieu je le pressens au fond de moi, mais je ne le connais pas, j'ai si peur de me tromper
Je crois qu'un Dieu qui parle de joie est qqun de sensé, j'aime ça...
et tant pis si on me(nous) prend pour des naïfs...
Je vous découvre grâce à Ella.
RépondreSupprimerVous êtes ma découverte sous le soleil manquant, merci de vos rayons.
Bien à vous.
Quel beau message inspirant. Qui me parle à plus d'un titre...
RépondreSupprimerMoi qui ne cesse justement d'avoir faim, mais pas forcément des mêmes choses que toi.
Merci de partager tes désirs avec nous :))
Quel beau billet chère Coumarine. ce sont de saines faims qui apaisent et étanchent notre soif d'infini. Il y a peu, je me posais la question de notre constante insatisfaction, de notre quête perpétuelle, malgré tout ce que nous recevons. J'ai trouvé une réponse similaire à la tienne: seul l'infini peut nous combler, or nous sommes finis. ta définition de Dieu est belle et vraie; tu vois, certaines choses nous rapprochent.
RépondreSupprimerdelphine (qui n'arrive plus à poster de commentaire sous son nom)
@Delphine...cette soif sans fin, cette faim sans fin, elle est causée j'en suis sûre par ce que tu dis:
RépondreSupprimer"seul l'infini peut nous combler, or nous sommes finis"
On ne peut vivre que des moments bénis où on se sent comblés, mais très vite la faim nous reprend
@Cloudy...oui bien sûr, nos faims sont différentes, mais présentes absolument
@Cortisone... bienvenue...et merci d'être venue jusqu'ici ;-)
à lire ici l'interview croisée que Petit Belge a fait Edméede Xhavée - Nicole Versailles (càd moi!)
RépondreSupprimerVoilà Petit Belge, en me relisant, me suis dit que j'avais pas été très aimable... alors je répare ;-))Bonne lecture!
http://ecrivainsbelges.blogspot.com/2011/07/interview-croisee-dedmee-de-xhavee-et.html
L'être humain a du se remettre à plusieurs fois déjà de ses illusions ou désillusions:
RépondreSupprimer1)Quand Copernic lui a démontré que la terre n'est pas le centre de l'univers..
2) Quand Darwin a développé sa théorie de l'évolutionisme ne plaçant plus j'homme au centre de l'ordre de la création
3) Quand Freud explique que l'homme n'est même pas maître dans sa propre maison et que son moi, est réduit à devoir se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe ,en dehors de sa conscience ,( l'in conscient) dans sa vie psychique.
"Si les religions connaissent depuis la nuit des temps et pour longtemps encore- on peut sans risque le prophétiser- un réel succès, c'est parce qu'lles satisfont le principe de plaisir par la voie de l'illusion et soulagent l'homme de son angoissant rapport au désir extrait de "Choisir la psychanalyse" de JP Winter
@Charlotte...
RépondreSupprimerdis donc t'as des choses à dire toi...!
Et c'est quand que tu ouvres un blog pour les dire et parler de tes lectures???
je t'embrasse, t'es quelqu'un toi!
Faim de lenteur, faim de musique, faim de mots, faim de sourires. Si Dieu doit être dans tout ça, ça ne me dérange pas… Qu'il y reste, si ça lui chante…
RépondreSupprimerCoum,
RépondreSupprimerJe me retrouve pleinement dans l'idée que je suis plus libre que je ne le crois et cela ne nie pas les détresses que nous vivons tous. Simplement, l'habitude de choisir la joie, de saisir le petit bonheur accessible gratuitement, cela s'éduque, cela s'entretient et là, certains partent avec un handicap dû à leur passé, à leur tempérament (là, je suis interrogative), à leur entourage.
Je t'embrasse et je m'éclipse pour quelques jours.
Chère Coumarine,
RépondreSupprimerJ'étais endormi et ce sont vos faims qui m'ont réveillé. Que les faims des autres sont dures à supporter quand on se sent nanti ! Hier soir ces peuples qui souffrent de la vraie faim de pain, ces peuples d’Afrique meurtris et décimés par la famine. Puis votre message que je lis avec bonheur comme à l'accoutumée mais avec cette indéfinissable tristesse qui s'empare de vous quand on sent son prochain malheureux. La faim est pathétique, elle est dure. Que ce soit celle dont je parlais d'abord ou que ce soit celle que vous évoquez sous mille visages.
L'homme souffre depuis toujours de toutes ces faims et c'est peut-être en cela qu'on le distingue le plus des autres espèces.
J'aimerais vous donner le remède magique, la potion qui guérit de toutes les faims mais en même temps j'aurai le même sentiment que si j'avais transformé un être humain en je ne sais quel clone de je ne sais quoi.
Je crois que la seule vraie façon de vaincre ses faims c'est tout simplement de se mettre à les aimer. Aimer ces manques, comme finalement on aime les autres, souffrir de ces absences, vraiment et en même temps aimer cette souffrance. Se dire que s'il y a besoin, c'est qu'il y a amour.
Ça ne résout rien, hélas (ou peut-être devrais-je dire heureusement) comme ça ne résout rien d'aimer l'être qui manque ou qui se dérobe.
Simplement ça change une dynamique d'absence en dynamique de présence...et c'est parfois très bon.
Merci de m'avoir réveillé par vos questions lancinantes car ce sommeil qui m'a manqué devient promesse d'une longue fin de nuit paisible.
Courage, patience. Exprimer ses faims comble parfois les attentes des autres !
Bonne journée.
Coumarine, ton billet est merveilleux, il me fait du bien... Je te garde en vacances avec moi sur la cote de VIrginie, et un jour je voudrais te rencontrer... Merci, Myosotis
RépondreSupprimerQuel texte sublime !!!!
RépondreSupprimerC'est une bonne et belle faim, pleine d'élan de Vie... mais qui est certainement difficile à combler.
RépondreSupprimerAlors oui, se mettre dans le silence, à l'intérieur de soi-même, se "poser", peut aider à ne pas vivre trop de frustration.
Ce n'est pas de la littérature à l'estomac mais ça ne sonne pas creux, par contre ça annonce de ces quêtes ravageuses qui vous poussent sur les chemins de traverse.
RépondreSupprimerLe besoin de s'emplir du monde et des autres, de remplir des vides et d'atteindre sinon la satiété comme objet de piété, du moins se mettre en marche pour se nourrir corps et âmes et aller de l'avant vers de nouvelles confrontations.
De tout temps c'est la faim et la curiosité, autre variante animée, qui on fait avancer l'humanité, des forces agissantes qui donnaient du mouvement et permettait d'explorer et pas seulement de répéter des gestes connus.
Tu m'as donné faim Coumarine, de plus de textes et de rencontres, d'échanges et de débat, d'expressions et d'impressions.
"C'est une femme au seuil de la vieillesse" as-tu écrit. Et moi, en te lisant, j'ai pensé immédiatement : mais quelle jeunesse dans cet appétit de vivre de Coumarine !
RépondreSupprimerPuis ton commentaire éclaire les choses un peu autrement... Cette faim, tu ne la ressens peut-être pas toujours spontanément, tu l'entretiens, tu la cultives et tu la cueilles quand elle se présente.
...
RépondreSupprimerQuel beau billet...
Cette faim là je la connais et elle m'effraie parfois alors je la réfrène un peu... Pourtant n'est ce pas cela la foi? Cette foi, libido, vie, qui nous habite et nous quitte parfois malmenée par nos peurs nos angoisses...?
Pourtant un petit rien peut la nourrir et la satisfaire... un petit rien tout simple, comme les petits instants de bonheur fugace que capte un coeur ouvert et confiant, un regard humble et aimant...
Ho oui cette faim là c'est la vie et elle peut nous offrir des festins!
Je t'embrasse chaleureusement Coumarine :)
@Vertumne... chai pas quoi te répondre... alors je t'embrasse ;-))
RépondreSupprimer@Nicole... oui j'entends bien ce que tu dis: certains en effet partent avec un handicap, ne trouvent pas le chemin pour être heureux, n'ont même pas envie d'essayer...dur dur alors;-((
@Jacques... merci pour votre long commentaire que j'ai lu avec attention
Juste que je ne souhaite pas vaincre mes faims, ce sont elles qui me maintiennent en vie, en ardeur de vie...
Mes faims ne sont pas de douleur, elles sont d'aspiration profonde
Ce n'est pas pour ça que je ne vis pas (comme tout le monde) des moments difficiles, mais je souhaite profondément rester affamée de tout ce que j'ai écrit (tendresse, nature, art, musique etc)
Je crois que je mourrais autrement
Mais je crois qu'on s'est compris...
J'aime beaucoup quand vous dites:
" Se dire que s'il y a besoin, c'est qu'il y a amour."
ah oui! ça...l'amour vécu creuse la faim d'aimer toujours davantage
Merci à vous
@Myosotis... qui sait ce que réserve la vie?
Bonnes vacances à toi!
@Clara... merci ;-))
@Suzame... comme je le réponds à Jacques, la faim dont je parle, je ne cherche pas à la combler absolument et une fois pour toutes. Impossible!
RépondreSupprimerJuste vivre intensément ce qu'il m'est donné de vivre...
@Thierry, oui c'est la faim-curiosité qui fait avancer le monde
Je serai fière et heureuse si j'ai aiguisé tes propres faims de rencontres et de partage par ce modeste billet ;-))
@Ileana... je n'ajoute rien à ton commentaire, il exprime à la perfection ce que je vis.Merci!
@Julia...je sais que tu es une fougueuse une assoiffée de la vie forte et intense
Je le suis aussi,et même de plus en plus, ce n'est pas pour rien qu'on se lit depuis si longtemps...
Je te comprends quand tu dis que tu réfrènes ta faim, peut-être par peur de souffrir
Et puis cette faim, elle est tOUT, englobe tout le vivant en nous: la foi (ou le désir de foi profonde de spiritualité côtoie la libido, le désir sensuel)
Il n'y a que les religions qui ont séparé les deux
Le corps et l'âme vont ensemble...
A la lecture de ce billet rempli d'optimisme , et des commentaires qui en découlent , je me dis que tu as préparé un banquet géant
RépondreSupprimerJe t'imagine , au bout d'une table , avec un tablier :) donnant et redonnant la nourriture du coeur , sans oublier de te servir
à ce banquet là , je m'invite et suis certaine que personne ne repartira sur sa faim !
merci , tu génères vraiment du bon ...
Je ne sais que rajouter après tous ces beaux commentaires.
RépondreSupprimerLa faim, c'est être ivre comme dit Baudelaire:
ENIVREZ-VOUS
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
(In Les petits poèmes en prose)
Ou comme Linda Lemay:
Donnez lui la passion
donnez lui ce qui fait
que quand tout est bidon
quelque chose reste vrai
donnez lui cette flamme
qui ne s'éteint jamais
qui survit même aux drames
les plus longs les plus laids
donnez lui la passion avant de m'inviter
dans votre grande maison
dans votre éternité
ce sera sa bouée son instinct de survie
quand j'irai vous r'trouver dans votre paradis
donnez lui la passion
creusez lui l'apétit
pour qu'elle ait des raisons
de mordre dans la vie
si vous prenez la mienne
donnez lui au moins ça
pour consoler sa peine
pour remplacer ma voix
quand ma jeune malheureuse cherchera le sommeil
que j'chanterai sa berceuse du haut de votre soleil
donnez lui la passion pour qu'elle tende l'oreille
qu'elle entende ma chanson et qu'elle s'en émerveille
Donnez lui la passion pour qu'elle s'y accroche
si le monde est trop con si la vie est trop moche
donnez lui la passion la passion qui transporte
qui lui f'ra comme un pont au dessus de sa mère morte
si je m'en vais sitôt que j'la verrai pas grandir
donnez lui ce cadeau qui l'empêch'ra d'mourir
j'voudrais pas qu'elle s'ennuie j'voudrais pas qu'elle m'en veuille
elle a l'coeur trop petit pour porter mon gros deuil
Donnez lui la passion pour qu'elle ait le coeur gros
et puis la permission d'éclater en sanglots
donnez lui la passion pour qu'elle ait du courage
pour quelle ait une mission
ce s'ra mon héritage
donnez lui cette richesse et j'promets de n'pas geindre
même s'il faut que j'la laisse pour aller vous rejoindre
ne me faites pas faux bond c'est tout c'que je vous d'mande
donnez lui la passion pour q'elle devienne grande
Je n'veux pas m'en aller
j'vaux vieillir avec elle
mais si vous décidez de m'piéger dans votre ciel
qu'est-ce que vous voudriez que je fasse de mes ailes
si elle peut pas voler ma petite hirondelle
si jamais j'déménage sans l'avertir avant
que je pars en coup d'vent vers votre grand nuage
si je pars pour de bon et que je l'abandonne
donnez lui la passion et faites qu'elle me pardonne
@Jeanne... tu le sais bien... je serais honorée et plus que ça de te recevoir...
RépondreSupprimerOui j'aime ce que tu dis: donner la nourriture du coeur...
bonne soirée Jeanne
@Yog... je répondais à Jeanne qd tu es venue me mettre ces beaux textes que l'ivresse de vivre...
RépondreSupprimerMerci!
J'aime tes faims. Elles sont justes, pertinentes et nous sommes un jour ou l'autre tous affamés. Bonne nuit!
RépondreSupprimerUn texte que j'apprécie particulièrement et commentaires aussi.
RépondreSupprimerCette soif que je ressens c'est le moteur de ma vie. Je ne vois pas comment je pourrais vivre sans la sentir.
Ce corps fini m'a été donné et l'infini s'est introduit dans ce fini La chose la plus merveilleuse qui a pu nous arriver à chacun de nous.
Cet infini est en moi, c'est le Dieu qui m'habite et je ne veux pas passer à côté d'une telle chance mais en saisir l'importance et en jouir.
Ce que je ressens j'aimerais pouvoir le décrire comme tu sais si bien le faire, et comme certains commentaires l'expriment avec simplicité et beauté. Je sais que je n'ai pas ce talent mais heureusement ça ne m'empêche pas de goûter le plaisir de ma vie. maty
si j'ai bien compris, vaut mieux t'avoir en blog, qu'à table :)))
RépondreSupprimerplus sérieusement, je suis d'accord avec Jacques, je crois qu'il faut aimer aussi le manque qui fait partie de la vie... donc cette faim est bonne en soi. c'est l'aiguillon, le désir, la force, l'énergie qui nous pousse. Bisous et bon été, je quitte un peu la toile..
J'ai faim de ce genre de texte habité de mots, de saveurs, de chair et de rencontres. L'avidité te va bien ...
RépondreSupprimerAmitiés
Zénondelle
@Damien, nous sommes des affamés par notre humanité même, je crois...
RépondreSupprimer@Maty... détrompe-toi, tu exprimes si bien ta pensée que j'en ai été émue
Cette phrase-ci me touche particulièrement:
"Cette soif que je ressens c'est le moteur de ma vie. Je ne vois pas comment je pourrais vivre sans la sentir."
je te rejoins complètement
@k.sonade...tu rejoins aussi bon nombre des commentaires, finalement ça me va que nous nous reconnaissons tous des "affamés"... ça me rassure quelque part
Bonnes vacances à toi et à bientôt!
@zenondelle... j'aime savoir que je rencontre les "faims" d'autres personnes... nous ne sommes pas seuls!
Ta douce voix me manque ce soir...j'ai faim de discuter jusqu'à minuit passé avec quelqu'un comme toi, et de quelques tranches de pain grillé coupées finement avec une machine à jambon...
RépondreSupprimerBises
Célestine
@Célestine...j'ai souvent pensé à toi cette semaine à nos moments de connivence..
RépondreSupprimermerci pour ce gentil message... il me fait du bien!
Je t'embrasse fort...
La faim, celle dont tu parles si bien, c'est le désir de vivre, c'est l'envie de vivre, l'envie de s'émerveiller, d'être émerveillé(e), d'être étonné(e), la faim de découvrir. Si tout le monde ne pouvait souffrir que de cette faim, Coumarine, comme ce serait bien... car c'est une faim saine et tellement riche.
RépondreSupprimerBelle fin de semaine à toi. Je t'embrasse.
#Françoise... bizarrement (mais peut-être pas après tout) c'est de pouvoir souffrir de cette faim-là (saine et riche comme tu le dis)que je peux supporter les faims qui font mal, les pertes, les deuils, les séparations, les abandons, les coups durs...
RépondreSupprimerMerci Françoise
oui, je comprends, Coumarine, parce que c'est cette faim-là qui nous donne la force et l'énergie de continuer malgré les coups durs, c'est cette faim-là qui nous donnera toujours le courage de nous relever... parce qu'elle est en nous, et c'est elle qui nous guide...
RépondreSupprimerVoilà Françoise... on se comprend...
RépondreSupprimerJe suis une éternelle afamée... et en lisant ton billet, je repensais à la chanson de Linda Lemay que Yog a publiée avant moi.
RépondreSupprimerFaim de beau, faim de vrai, faim de sincère... et de tout le reste qui y est associé !
Belle soirée, Coumarine !
belle soirée à toi Naline, éternelle affamée...(m'en serais doutée...!!)
RépondreSupprimerbonjour,
RépondreSupprimerau dernier jour du voyage, on nous a volé notre appareil photo, me voilà orpheline. Mon double regard me manque alors ce matin j'ai chipé une photo sur ton blog, une occasion de te dire bonjour.
Je tatonne et cherche comment poursuivre mon blog…
Passer du quotidien en voyage au quotidien à la maison sans lâcher le plaisir des mots.
Moi aussi j'ai toujours faim,
Pendant longtemps j'ai masqué ce désir à grand renfort de clopes, j'ai arrêté, la faim est restée.
je l'alimente maintenant avec des mots ronds, des mots caresses, des mots babas au rhums, des mots brûlés, des mots doux et je me régale…
Tout comme toi, moi aussi j'ai très faim !!!!!
RépondreSupprimerUne bien jolie faim que je partage... Il y a tant à savourer, tant à donner...
RépondreSupprimerbienvenue ici à Catherine et à Bleue Azur
RépondreSupprimerMerci à vous trois d'être passée me dire un mot sur cette faim qui, je crois, nous tenaille tous
Je reviens vers ce superbe billet
RépondreSupprimeret je crois que cette faim de mots pour dire toutes ces attentes est faite de gourmandise et de mise en bouche (pas de mouche en bise)
je renoue avec les exercices et te remercie de cet appétit que tu contribue à ouvrir.
Gammes de l’écrivain
Peut- on se lancer de but en blanc sans prendre le temps de poser sur la feuille comme sur le monde un regard apaisé ?
Comment se laisser emporter aussi vite dans un glissement in tranquille à recherche d’un gisement infantile ?
Pourtant toute recherche est fertile en période de moisson et il faut plus que s’atteler à la charrue après l’ouvre du semoir.
Défiler ligne à ligne et filer en haleine contenue sur de souples idées qui retiennent plus qu’un simple récit.
Rien ne saurait immédiatement être haletant si on ne sait pas crée une atmosphère qui brilla un brin.
Trouver une histoire qui sorte de l’ordinaire mais pas de l’ordinateur parce que l’écriture peut être assistée à condition de ne pas trop insister.
Ces gammes ne sont pas de jeux ou des exercices d’été comme autant de cahiers de devoir.
La plume qui courre sans fin et sans commencement vise à calmer quelque angoisse poisseuse en lien avec la chaleur ambiante.
A peine échauffés les doigts s’agitent en tout sens et martèlent les touches sans chercher le retour du charriot, le retour du refoulé se suffit à lui tout seul.
Des lézards sans queues voici un élément du décor qui n’a rien à voir avec la génétique et tout avec la présence de félidés facétieux qui aiment tant voir s’agiter ces appendice qui dansent la gigue quand à peine tranchés d’un coup de dent , d’un coup de patte ils tressautent sur la pierre chaude comme les calamars dans la poêle.
Nourri du spectacle des fjords profonds et de cette lumière abyssale que vais-je remonter cette fois dans mes filets de ces sombres pensée qui m’habitent ?
A moins que solaire mais sans crème je m’ébroue dans une narcissique danse du ventre mou des lettres qui se tordent et dans mon regard torve prennent des allures de lombric.
Mama mia, pas une tête à regarder une comédie musicale qui décale, je préfère laisser glisser le long de ma gorge desséchée en long filet mousseux une bière de garde qui ne m’égare pas encore.
Ah oui restons sérieux mais pas trop, avec une pointe d’ironie pour contempler depuis cette falaise les environs et leurs fréquentations habituelles que ce soient les faucons crécerelles qui nichent dans un des pignons ou encore ces palombes qui peuplent les cimes des chênes verts.
Revenir aux événements ordinaires d’une journée plus qu’ordinaire d’un calme aussi plat que cette journée sans un souffle d’air.
Pas d’attente précise, pas de projet, pas de timing, pas d’objectif autre que celui de se nourrir aussi bine que possible de ce temps qui passe.
Faut il, à tout prix, chercher à meubler des instants comme si il n’y avait rien de plus important, là où l’importun sème le doute et entaille à peine la croute.
Bien sûr il y a des souvenirs qui zèbrent la mémoire et font remonter tels des ludions des bulles de passé comme si encore d’actualité.
Mais comment se plonger avec délice dans ce qui n’est plus ou même n’a jamais été.
La chaleur monte sur ce palier et à l’étage ce n’est pas l’étiage !
Pourquoi vouloir à toute force clamer que le divorce est comme l’amorce d’un pétard géant qui fait sursauter tout son monde et abolit les dispositions ordinaires.
Pourquoi se ramollir trop visiblement quand la dureté soigne l’égo ?
La quête sans trêve n’annonce rien de bon et sur la grève s’amoncellent les débris.
L’écriture automatique presse le pas et concentre les affects mais est elle sincère ?
Dans l’insouciante beauté des pages délivrées résonne encore le divorce des sens.
J'ai souvent faim (de nourriture) et je n'ai jamais réalisé à quel point c'est, comme tu l'as si bien écrit, d'une toute autre faim qu'il s'agit. MERCI!!!!
RépondreSupprimerHé bien moi aussi j'ai faim de dialogues, d'échanges, de dire qui je suis et ce que j'ai au fond de moi, de me livrer, de ne plus tricher...
RépondreSupprimerJ'étais un vrai mur il y a encore 2 ans et puis j'ai croisé une personne magnifique qui est devenue ma confidente intime et moi de même pour elle et je me suis transformé à son contact. Le bonheur absolu...qui comme chacun le sait ne dure pas.
Après dérapage non contrôlable de mes sentiments pour elle, et perte de l'amie intime...très banal finalement enfin je pense pas qu'aimer soit banal.
Alors un manque et un vide terrible, alors j'ai crée mon blog pour compenser et trouver de l'oxygène, alors j'ai visité quelques blogs fantastiques comme le tien, alors j'ai encore un petit espoir de retrouver cet être magnifique alors la vie est belle d'autant que je suis très heureux en amour (cherchez l'erreur...) alors merci de livrer ton ressenti et tes émotions alors j'ai été bavard...