mercredi 29 juin 2011

Une leçon d'émerveillement

Hier soir
Un orage impressionnant secoue ma ville (et le pays un peu partout)
Des rafales de vent, la pluie qui dévale en force la pente de la rue, venant sauvagement s'engouffrer dans la pente de notre garage, pour s'infiltrer par jets en dessous de la porte... Tout sera une fois de plus inondé!

J'ai peur de l'orage, peur de ce vent sauvage qui secoue les arbres, forçant les branches à plier, parfois à se casser, c'est arrivé plusieurs fois...
J'ai peur de cette force qui ne connait plus sa force et qui peut faire tant de dégâts, ravager tout en un instant.
J'ai peur de la rage blanche des éclairs qui fendent le ciel dans de sinistres craquements...
Hier l'orage était impressionnant. Hier comme chaque fois, je faisais les cent pas dans ma maison, guettant le  bruit assourdissant de la pluie qui venait s'écraser à grosses gouttes rageuses sur les vitres des velux, avec un bruit de castagnettes, sursautant à chaque décharge aveuglante de ces dentelles électriques.
Hier comme chaque fois, j'ai occulté les fenêtres pour ne pas voir les dangereuses lueurs blanches qui venaient à tout moment éclairer les pièces de leurs sinistres zébrures..

Ce matin, je lis sur le net qu'une région de Belgique a été particulièrement touchée par les orages: inondations généralisées, avalanches de boue dans les rues...

Ma fille, la mère de la petite Sarah habite la région touchée.
Vite, vite, le coeur battant je lui téléphone, besoin de savoir que tout va bien.

Oui, tout va bien. Ouf.
Et puis ma fille me raconte tranquillement qu'elle a passé la soirée avec son bébé dans les bras, derrière la grande fenêtre pour regarder les éclairs déchirer le ciel... et disant à sa petite fille, si petite encore, blottie contre elle:
"Regarde comme c'est beau...  impressionnant et grandiose... regarde... c'est si beau...

Ma fille m'a donné ce matin une leçon d'émerveillement...

image empruntée au Net

dimanche 26 juin 2011

Je tousse, je crache, je cornichonne

Impossible d'écrire encore un mot... impossible!

gorge nouée, plume emprisonnée, je tousse, je crache, je cornichonne

dix fois que j'ai commencé à écrire, dix fois que j'ai effacé, un mois que ça dure (si pas plus)

je suis en train de me perdre je ne sais plus quoi écrire qui me corresponde et qui serait lisible par les gens, je ne me donne plus le droit à l'écriture ici ou ailleurs. On dirait que je suis punie ou alors que je me punis moi-même de je ne sais quel crime. Je suis une grande coupable c'est sûr

Ecrire pour renouer avec le plus profond de moi, ce qui en moi vibre aux mots et aux sentiments qu'ils contiennent... au secours je sais plus le chemin, j'ai égaré la recette. Mon ventre se creuse de faim, de soif, ça me fait mal d'être en panne d'écriture, je deviens quoi sans les mots? 

Quand j'écris d'habitude, je me sens fiévreuse, une fièvre qui ressemble à une montée  vers l'orgasme, je me trouve quasi en dehors de moi, ou alors tellement en moi que je peux contacter ce lieu de force intense et un peu effrayante. J'adore. Une petite mort, une plongée dans le néant ou dans l'infini, j'abandonne tout contrôle, je coule dans les eaux inouïes de mon moi animal
Fabuleux. Pas besoin de drogue pour y arriver, juste me mettre à taper les mots

Or j'ai perdu le lien, perdu le sens, perdu la voie, perdu MOI.

Bon, ça fait quatre minutes que je suis sur cette page et je vois déjà la fin du chemin, lasse, fatiguée, je vais clôturer en hâte, plus rien à dire, sinon des mots qui tournent comme des petits playmobils que je manipulerais sans conviction

Impossible même d'écrire une quelconque petite histoire qui me sauverait de la page blanche. Tout me semble vain... d'ailleurs aucune idée intéressante ne pointe son bout du nez, d'ailleurs les gens ne viennent pas sur les blogs pour lire des histoires, ils ont les livres pour ça.

Donc voilà!

C'est rigolo!

J'ai commencé à taper sur mon clavier avec rage que plus rien ne venait, que j''étais desséchée comme une vieille pomme et petit à petit les mots se sont mis à s'inscrire, comme malgré eux (moi) sur l'écran

Evidemment c'est un peu un billet pour rien: écrire qu'on est incapable d'écrire, et écrire quand même un billet pour dire ça... ;-))

mercredi 22 juin 2011

Où vont les mots qui n'ont pas été écrits/parlés?

Où vont les mots qu'on n'a pas pris le temps d'écrire, et que l'on a gardés dans des demains qui ne verront jamais le jour?
Où vont les mots qu'on n'a pas pris la peine d'écouter -vraiment-, alors qu'ils se dessinaient timides sur des lèvres aimantes?
Où se sont évanouis les regards qui tentaient en silence de se communiquer l'indicible?
Où vont les gestes esquissés qui, découragés, se sont arrêtés dans leur élan?
Où vont les rêves que l'on n'a jamais pris la peine de regarder en face?
Où vont les projets qu'on s'est contenté d'imaginer?
Où se cache l'avenir qu'on  a oublié de mettre au monde dans un présent persévérant?

J'ai retrouvé cet après-midi plein de mots, de regards, de gestes, de rêves, de projets oubliés. Ils se cachaient, écrasés tout en bas d'une pile énorme de choses très sérieuses, de celles dont il faut s'occuper en priorité dans ce monde opportuniste et sans âme.
Je les ai pris dans mes mains, un peu incrédule de les retrouver entiers, mais si fragiles, usés par l'attente...
Je les ai caressés doucement, tous ces mots, ces regards, ces gestes, ces rêves, ces projets abandonnés, oubliés, aplatis lamentablement par le temps.
Je crois bien, sans pouvoir le jurer, qu'ils ont repris espoir... oui, je crois bien.

Bogdan Prystram
..

lundi 20 juin 2011

Belles, belles, belles comme le jour...

L'une est une petite fille volontaire (oh! combien!)
avec un visage d'ange venu d'ailleurs
avec des yeux bleus en amande
et des cheveux flous, caressés par un vent léger
Elle est faite de musique, son nom est Mandoline..
Son papa (mon fils) est un petit peu (oh! juste un peu, pas vrai toi?) fou d'elle!
On va dire... carrément fou d'elle...


L'autre est le bébé tant attendu, née il y a un mois et quelques jours...
Sarah au nom biblique,
Sarah déjà si attentive et curieuse du monde qui l'entoure...


Et moi, la mamie de ces deux petites filles, des cousines qui apprendront à se connaître, à s'apprécier (deux ans et demi les séparent), pour une fois, je ne peux  résister à la fierté et au simple plaisir d'en faire mes héroïnes du jour...
N'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les voir en plus grand...

samedi 18 juin 2011

Folie bienheureuse...

sans dessiner une seule virgule
plongée dans le clavier noir qui m'obsède
qui m'oblige à le frapper comme une forcenée
secousses cahots sueurs froides
remous verrous qui sautent

je te parle tu m'écoutes
tes idées de géant serrées contre toi
puis en offrande vers moi
mes idées de libellule qui volètent
à la sauvette au hasard de mes songes virtuels
avec quelques larmes des fois
un vol de larmes c'est étrange c'est beau

faut que je mette mes lunettes cerclées de passion
pour déchiffrer sur l'écran les mots de feu (de fou)
je suis un peu folle je dis
tu es d'accord tu aimes cette folie
toi tu cherches l'éclipse
toujours une lune d'avance
moi je t'abandonne mes fioritures
et
et
plein de choses encore
qui ne se trouvent ni dans les sacs
ni dans les valises

emmêlée dans mes cheveux en fête
j'écris
mes mots se suivent en cadence désordonnée
comme des petits soldats rebelles et audacieux

Je suis amoureuse de la vie


photo Coumarine

jeudi 16 juin 2011

Quand on est seul(e) à se mouiller...

Ça vous est-il déjà arrivé de vous rendre vulnérable, de dire quelque chose de vous, en croyant que les autres du petit groupe allaient suivre, comme c'était prévu et comme demandé?
Vous vous êtes lancée la première, parce que vous êtes une fonceuse, pensant que d'autres allaient suivre, mais vous vous retrouvez finalement la seule à parler.
Les autres se sont entortillés dans leur silence...

Alors vous vous sentez mal,  vous vous sentez trompée, trahie, enfin quelque chose de ce genre...
Vous avez loyalement voulu jouer le jeu, vous avez exprimé non pas tant vos pensées (impersonnelles) que vos ressentis (personnels) mais vous avez été la seule à le faire...
Les autres se sont tus, personne n'a rien partagé.
Ils se sont tous contentés de vous regarder...

Cela m'est arrivé ce matin et je sens encore la brûlure de quelque chose qui ressemble à de l'humiliation... comme si d'avoir été seule à dire quelque chose, je m'étais rendue impudique...


Léon Spilliart

mercredi 15 juin 2011

Comme ma poche...

Il faut bien se rendre à l'évidence: les gens qu'on aime, ne sont pas forcément à l'endroit où on pense les trouver 
Forcément.
Car les gens qu'on aime (et les autres d'ailleurs) ne se réduisent pas à notre poche.
Pourquoi je dis ça?
Vous savez bien à cause de: toi je te connais comme ma poche
ou:  comme si je t'avais fait!

Les gens qu'on aime (et les autres) sont radicalement autres
Et pas une projection de moi
Ou de mes désirs, ou de mes opinions tranchées sur ce qu'ils sont ou doivent être ou devraient être.

C'est enfermer quelqu'un dans une étiquette et on sait bien que l'étiquette est étroite et qu'elle colle...
elle colle... elle emprisonne...

Les gens qu'on aime sont à la fois très proches mais en même temps très lointains.
Etrange paradoxe...

Moi non plus à vrai dire, je ne suis pas là où l'autre s'attend à ce que je me trouve
A la fois là, mais parfois très loin, sans que l'autre le sache et ne s'en rende compte


vendredi 10 juin 2011

Deux petites questions

J'aimerais que vous m'apportiez vos lumières:
Il y en a parmi vous qui malgré leurs tentatives désespérées (!) n'arrivent pas à poster un commentaire...
Faut-il absolument avoir un compte G**gle pour pouvoir poster sur les blogs de blogger?
Comment font ceux qui postent sous "Anonyme"?
Je dois dire que je m'arrache les cheveux pour essayer de leur venir en aide
Mais forcément ils ne pourront pas se manifester puisqu'ils n'arrivent pas à commenter... snif

Une autre question:
J'ai fait en sorte de supprimer toute pub intempestive...
Pourtant il parait aussi que certains (rares je crois) "reçoivent" de plein fouet une belle pub dès qu'ils ouvrent mon blog
Est-ce le cas pour vous?

Merci beaucoup de répondre
Vous êtes formidables...

mercredi 8 juin 2011

Ordre au temps qui passe!

Et quand on ne se "dépose" jamais vraiment sur aucun moment de sa vie, tout à coup on réalise qu'on est dix ans plus tard (et peut-être même bien vingt...)
Ces années précieuses comme des diamants ont filé à l'anglaise (tiens, ça vient d'où cette expression?)
On n'a pas vu passer le temps, se dit-on en hochant la tête, le coeur un peu consterné.
Où donc est ma vie, répondez si vous le savez...!
C'est quoi cette manie de laisser le temps décider pour moi?

Alors je suis un peu fâchée
Alors je dors pas bien pendant une nuit ou deux, tracassée par ce problème existentiel, consternée par ce temps qui passe sans que je le lui permette
Et je trace dans mon agenda en couleurs et en grand mes ordres à donner demain et après, à ce foutu temps qui n'en fait qu'à sa tête grrrrrrrrrrr
Alors je dors bien une ou deux nuits rassurée de me montrer forte et déterminée...
Et puis... et puis... et puis... le temps passe... il passe....il passe... il passe...pffffffffffffff

Bon on ne rit pas là au fond...
Françoise Collandre

lundi 6 juin 2011

Un tam tam assourdissant

Les pensées aléatoires battent leur plein, elles se déchaînent dans un tam tam débridé et chaotique.
Forcément les faits et gestes sont nerveux, saccadés et bâclés (enfin le plus souvent).

Passer sans cesse d'une chose à une autre, 
de la plus intelligente et nécessaire à la plus stupide et inutile.

Je fais je défais je vais je viens je reviens je repars je range je dérange je dis un mot je n'achève pas ma phrase je pense déjà à autre chose j'allume la radio je change de programme j'éteins la radio je prends un livre je le feuillète je soupire je le dépose j'en prends un autre je te parle je t'interromps je t'écoute à peine je pense à autre chose en t'écoutant je suis distraite par des pensées n'importe quoi je me dépêche je te dis de te dépêcher je plie le linge je m'énerve je me répète de ne pas m'énerver comme ça je prends la voiture je fais quelques courses j'oublie d'aller chez le pharmacien je prépare le repas je réponds au tél j'envoie deux sms je flâne à ne rien faire je fais dix choses à la fois je laisse tomber un bol je râle je ramasse les morceaux j'oublie ce que je suis venue chercher...
etc
Je vis comme en dehors de moi... un peu fatiguant quand même, c'est comme si je me poursuivais sans cesse, sans me rattraper jamais... de quoi être hors d'haleine... hors d'atteinte, ne plus savoir qui on est et ce qu'on fait ici

Spécialiste du tout faire vite bien et surtout efficace, je survole à une allure effrénée la plupart de mes  moments de vie, sans vraiment me poser sur eux. Je perds possession de moi-même et je ne le sais pas. Mon âme est très loin derrière moi, haletant de ne pouvoir me rattraper

Jusqu'au moment où une phrase lue ou entendue quelque part m'atteint de plein fouet.
Groggy, je suis bien obligée de m'arrêter net, de respirer posément et de regarder enfin le chemin que j'emprunte sans même m'en rendre compte, un chemin qui m'emmène là où je ne voulais pas spécialement aller...
  
image du net sais plus l'auteur

samedi 4 juin 2011

De l'autre côté du miroir

Un jour tu as su -enfin- ce que tu avais à être
et tu t'y es mise, patiemment...
Autour de ta vie, mille voix pour te hurler leurs demandes aiguës,
leurs conseils qui prétendaient tout savoir mieux que toi
des voix qui t'agrippaient dans les fers de ton esclavage.
Tu n'as plus écouté, et même tu t'es bouché les oreilles,
seule façon d'entendre la seule voix qui compte
celle qui parle au plus profond de toi

Il était tard, la pluie giclait sur les fenêtres dans un bruit têtu et féroce
Mais toi, la nerveuse, étrangement calme, tu restais là,
à contempler ta vie devenue soudain aussi large que l'océan
Tu étais simplement passé de l'autre coté du miroir
celui où Alice rencontre ceux qui lui parlent en vérité
même si leurs mots sont de mystère,
surtout s'ils le sont!

Tu étais tranquillement déterminée à affronter désormais
l'unique chose qu'il était capital de faire
déterminée à sauver la seule vie sur laquelle tu avais encore prise
Il te suffisait d'être là
de parler s'il le fallait
de te taire s'il le fallait
de regarder le temps passer et les gens s'agiter
en te disant qu'il n'est pas nécessaire de participer à cette folie pour vivre
pour t 'immerger dans les eaux de ta naissance

Koen K.