lundi 27 janvier 2020

la consigne n°24 de Monsieur le Gout!

Mais que regarde, qu’attend –ou non- cet homme à la fenêtre.
Je sais qu’il regarde par la fenêtre d’un appartement que je reconnais près de la gare Saint Lazare.
Attend-il ou regarde-t-il simplement cette femme qui s’éloigne du côté à l’ombre de cette rue ensoleillée ?
Si vous avez une idée de ce qui occupe ses pensées, dites le lundi.

Et voilà je m'y attendais! Il est là, à la fenêtre, en train de regarder dans la rue, là en bas, à la recherche de celle qui tôt ou tard va me remplacer. Car je sais qu'il l'aime, comme je sais qu'il ne m'aime plus et cherche une bonne raison ou occasion de me quitter, chaque jour je le sens s'éloigner davantage
Et moi, je suis là, comme une idiote, à me demander si je vais ou non l'interpeller, lui demander des comptes, pleurer, le supplier...

Il ne m'a pas vue entrer, plongé qu'il est dans ses pensées, il ne connait pas les idées de vengeance qui m'animent...
Je m'approche doucement, et le bouscule violemment. Il perd l'équilibre, bascule tête la première et tombe dans la rue au pied de notre immeuble: cette chute ne pardonnera pas!

Un rapide coup d'oeil me rassure, il est là, les bras en croix!
Alors je rentre précipitamment dans l'appartement et téléphone aux pompiers, en pleurant à chaudes larmes: venez vite, mon mari s'est suicidé!


jeudi 23 janvier 2020

une chanson si étrange

Alors elle a commencé à fredonner cette chanson inconnue qui hantait ses oreilles depuis si longtemps.
Inconnue dans sa mémoire immédiate, pas possible de lui donner un nom, de la situer dans le temps, de se souvenir du moment où elle l'avait entendue pour la première fois.
Pas possible, non et ça l'énervait: elle avait beau se gratter la mémoire, il n'y avait que les toutes premières notes qui d'emblée lui remontaient du cœur aux lèvres.
Puis, plus rien.
Le couac, le trac.
Alors elle s'acharnait, fredonnait encore et encore les deux ou trois premières notes, elle avait le reste sur le bout de la langue, puis plus rien, la langue fourchait, se dérobait...
La chanson avortait, une fois encore.
Sans cette chanson se disait-elle avec un petit sourire triste, je perds toute mon enfance, vous savez l'enfance des bonheurs tendres. Sans cette chanson, ma vie est tronquée de quelques-unes de ses notes ensoleillées.
Deux ou trois notes de musique tellement évidentes qu'elle n'a pas pris le soin de les noter quelque part, même pas dans le grand cahier de sa mémoire...

lundi 13 janvier 2020

conte pour rien


Il allait comme cela, de ville en ville, depuis bientôt cent ans. Condamné à errer, condamné à chercher.
A peine arrivé dans un coin fréquenté d’une grande ville, en quête d’un peu de chaleur, d’un sourire, ou simplement d’un morceau de pain, quelque chose le poussait à repartir sur les routes, persuadé qu’il trouverait ce qu’il cherchait, ailleurs, autre part, plus loin, sans doute beaucoup plus loin. Là où il se trouvait, ce n’était jamais le bon endroit.
Il était maigre et décharné, hirsute et sale, il faisait peur aux enfants,  et les mamans avaient toujours l’air d’être pressées de partir, quand il s’approchait d’elles et de leurs petits qui jouaient.
Condamné à errer depuis cent ans déjà, le vagabond était aussi condamné à vivre. Bien des fois, il aurait voulu s’endormir pour toujours sur le banc d’un jardin public, à la faveur d’une nuit de gel. Il avait essayé plus d’une fois. Hélas le lendemain matin, il se réveillait, fatigué peut-être, transi de froid c’est évident, mais vivant, bien vivant.
Cela va sans dire que son errance, il l’avait méritée. Autrefois Prince fier et séduisant, il avait dédaigné l’amour d’une jeune fille belle comme un jour d’été, pour la simple raison qu’elle était née dans la rue, de parents pauvres qui l’avaient abandonnée. Elle avait grandi comme une fleur qui pousse entre deux pavés et ni le gris de la ville, ni les lumières artificielles n’avaient terni sa beauté et sa bonté. Éperdue de douleur d’avoir été ainsi rejetée par le Prince, la jeune fille s’était un jour enfuie très loin, dans la nuit des temps, au bout du bout de l’univers des hommes.



c'est loin le bout du bout de l'univers des hommes... mais peut-être que  le bout du bout de l'univers des femmes.... de celle qu'il aimait... Qui sait?

jeudi 9 janvier 2020

aller vers le bonheur

Il est plus facile de nourrir le malheur que d'aller résolument vers le bonheur
Dans le malheur, finalement on fait toujours les mêmes pas, on est habitués: on sait où, quand, comment faire ces pas
et on les fait parfois sans même y penser, le matin tôt, le soir tard
et on tourne en rond, dans cet univers sans amplitude

Ce qui est difficile, c'est d'aller vers le bonheur, car alors on fait des pas nouveaux, dans un terrain nouveau et c'est difficile, il faut briser le cercle des habitudes, partir vers l'espoir, avec détermination avec courage... et même de la tendresse pour le monde tel qu'il est, les autres tels qu'ils sont!

Je continuerai à croire que les coquelicots finiront par refleurir


mercredi 1 janvier 2020

Mais non, c'est rien!

Depuis une semaine, juste après Noël je suis malade!
Et même, pas bien du tout...
Fièvre, maux de tête, nez qui coule en abondance, et surtout toux
Une toux à réveiller un mort, une toux fatigante, fatigante, fatigaaante!

Pourquoi je viens écrire ça ici?
 pas vraiment pour recevoir des gentils commentaires d'encouragement... (quoique...;-)
Non! Pour m'obliger à écrire... tout simplement, pour faire quelque chose de valable,  enfin je crois!
Un tout petit pas vers l'avant...
Jusque demain ou après, quand je serai guérie