J'ai toujours veillé à rester féminine
maintenant plus que jamais, alors que je vieillis petit à petit...
Je ne dépense pas des fortunes en maquillage, produits de soin, vêtements divers, juste ce qu'il faut.
Car je pense réellement que la féminité ne se réduit pas à cela!
Je suis fière d'être femme et je m'applique à le rester jusqu'au bout des ongles, dans l'entièreté de mon être sensible
Alors je crois que cette féminité vient habiter sereinement mon corps
Il n'en a pas toujours été ainsi, loin de là...
J'étais une enfant timide, que les critiques perpétuelles de ma mère ont fait taire
Je me suis murée dans un silence protecteur, en attendant de pouvoir m'évader
Ce que je fis, heureuse enfin de me sentir libre, mais encore bien maladroite dans ma façon de l'être
Je n'ai jamais paru mon âge, et si cette caractéristique toujours actuelle, me convient très bien aujourd'hui, jeune adulte, on ne me prenait pas au sérieux, ce que je détestais par dessus tout. Ma toute puissante mère me considérant comme une enfant sotte, j'aspirais à me plonger au plus vite dans le monde des adultes
Et j'ai découvert petit à petit combien j'aimais être femme, combien je pouvais l'être avec ardeur, force et sensibilité, jusque dans mon corps, surtout dans mon corps qui, par mon éducation avait été brimé, réduit au silence.
Oser être "belle", oser m'exprimer simplement, oser comme je le fais ici, exprimer le profond de moi-même... le profond de mon être femme.... c'est magnifique...
vendredi 8 juillet 2016
vendredi 1 juillet 2016
comme une phobie...
Bientôt un an que ce livre est paru, un an que je me dis que je le lirais bien, qu'il me semble intéressant... Mais je ne passe pas à l'action. Pourquoi? Je ne sais pas trop.
Jusqu'à mercredi où je le vois exposé à bibliothèque de mon quartier, Ni une ni deux, je le prends, le serre contre moi comme un objet précieux et l'emmène.
J'entame la lecture et ... c'est un peu mon "histoire" qui est exposée là!
"Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j'ai cessé d'écrire [... ].
peu à peu le geste lui-même d'écrire est devenu occasionnel, hésitant, ne s'exécutait plus sans appréhension. Le simple fait de tenir un stylo m'est apparu de plus en plus difficile.
Plus tard, j'ai été prise de panique dès que j'ouvrais un document Word.
Je cherchais la bonne position, l’orientation optimale de l'écran, j’étirais mes jambes sous la table. Et puis je restais là, immobile, des heures durant, les yeux rivés sur l'écran [...]
Ecrire, je ne pouvais plus.
Ecrire, c'était non."
Delphine de Vigan "D'après une histoire vraie" aout 2015
Je pourrais vous citer bien d'autres passages de ce livre qui me touche énormément, tellement je vois décrites noir sur blanc mes difficultés à écrire d'aujourd'hui
Cela fait plus de cinq ans que j'éprouve cette quasi terreur (c'est le terme que Delphine utilise et que je reprends à mon compte, parce que c'est exactement ça: terreur) à me mettre à écrire, et que donc je fuis tellement cette difficulté qui m’apparaît insurmontable
Après la parution de mon recueil de nouvelles qui a eu son public (en tout cas en Belgique) je savais que après le temps nécessaire de latence, il me faudrait reprendre le clavier. Mais je suis restée coite devant mon écran, et la peur m'a envahie, de plus en plus forte.
Puis la maladie s'en est mêlée, ainsi que la lutte pour en être victorieuse. Là j'ai écrit (mais surtout pour moi) mon cheminement de malade, j'ai même pensé le publier. Mais bon! Les témoignages de maladie abondent et je n'ai pas voulu en ajouter un nouveau, même si la mienne de maladie et surtout mon cheminement restent original. J'ai abandonné, je crois, définitivement.
J'en suis là désormais à avoir peur de m'y mettre à une oeuvre fictive. Quand on me demande où je reste, je parle de mes problèmes de santé, de ma famille toujours nombreuse qui me demande de l’attention...
Je contourne... je fuis en fait!
Pour ne pas reconnaître ni à mes yeux, ni devant les autres, que je vis quasi de la terreur devant l'acte d'écrire, exactement comme l'explique Delphine de V.
Je sais, ça paraît incroyable, surtout que quand je m'y mets, je n'écris pas si mal que ça ;-)
Incroyable et pourtant vrai, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Quelque chose se bloque en moi.
Aujourd'hui en lisant ce livre, quelque chose se dénoue je crois. C'est la première fois que je lis cette difficulté chez quelqu'un d'autre.
Bien sûr les raisons de son silence dû à son angoisse, étaient différentes (faut lire le livre pour comprendre) mais le processus est vraiment le même, je m'y retrouve complètement...
Je ne sais pas encore comment elle a brisé le cercle vicieux, mais elle l'a fait, son livre en est la preuve
Moi qui aimais tant écrire, j'espère que je le surmonterai à mon tour...
(pour toi P. et les autres qui vous inquiétez de moi, ou plutôt du fait que ce blog reste muet...)
Jusqu'à mercredi où je le vois exposé à bibliothèque de mon quartier, Ni une ni deux, je le prends, le serre contre moi comme un objet précieux et l'emmène.
J'entame la lecture et ... c'est un peu mon "histoire" qui est exposée là!
"Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j'ai cessé d'écrire [... ].
peu à peu le geste lui-même d'écrire est devenu occasionnel, hésitant, ne s'exécutait plus sans appréhension. Le simple fait de tenir un stylo m'est apparu de plus en plus difficile.
Plus tard, j'ai été prise de panique dès que j'ouvrais un document Word.
Je cherchais la bonne position, l’orientation optimale de l'écran, j’étirais mes jambes sous la table. Et puis je restais là, immobile, des heures durant, les yeux rivés sur l'écran [...]
Ecrire, je ne pouvais plus.
Ecrire, c'était non."
Delphine de Vigan "D'après une histoire vraie" aout 2015
Je pourrais vous citer bien d'autres passages de ce livre qui me touche énormément, tellement je vois décrites noir sur blanc mes difficultés à écrire d'aujourd'hui
Cela fait plus de cinq ans que j'éprouve cette quasi terreur (c'est le terme que Delphine utilise et que je reprends à mon compte, parce que c'est exactement ça: terreur) à me mettre à écrire, et que donc je fuis tellement cette difficulté qui m’apparaît insurmontable
Après la parution de mon recueil de nouvelles qui a eu son public (en tout cas en Belgique) je savais que après le temps nécessaire de latence, il me faudrait reprendre le clavier. Mais je suis restée coite devant mon écran, et la peur m'a envahie, de plus en plus forte.
Puis la maladie s'en est mêlée, ainsi que la lutte pour en être victorieuse. Là j'ai écrit (mais surtout pour moi) mon cheminement de malade, j'ai même pensé le publier. Mais bon! Les témoignages de maladie abondent et je n'ai pas voulu en ajouter un nouveau, même si la mienne de maladie et surtout mon cheminement restent original. J'ai abandonné, je crois, définitivement.
J'en suis là désormais à avoir peur de m'y mettre à une oeuvre fictive. Quand on me demande où je reste, je parle de mes problèmes de santé, de ma famille toujours nombreuse qui me demande de l’attention...
Je contourne... je fuis en fait!
Pour ne pas reconnaître ni à mes yeux, ni devant les autres, que je vis quasi de la terreur devant l'acte d'écrire, exactement comme l'explique Delphine de V.
Je sais, ça paraît incroyable, surtout que quand je m'y mets, je n'écris pas si mal que ça ;-)
Incroyable et pourtant vrai, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. Quelque chose se bloque en moi.
Aujourd'hui en lisant ce livre, quelque chose se dénoue je crois. C'est la première fois que je lis cette difficulté chez quelqu'un d'autre.
Bien sûr les raisons de son silence dû à son angoisse, étaient différentes (faut lire le livre pour comprendre) mais le processus est vraiment le même, je m'y retrouve complètement...
Je ne sais pas encore comment elle a brisé le cercle vicieux, mais elle l'a fait, son livre en est la preuve
Moi qui aimais tant écrire, j'espère que je le surmonterai à mon tour...
(pour toi P. et les autres qui vous inquiétez de moi, ou plutôt du fait que ce blog reste muet...)