jeudi 24 septembre 2015

La nuit de feu

Comme annoncé sur mon blog du défi des cent mots, j'ai lu un livre qui m'a émue, bouleversée. En fait il m'a élargi l'âme, donné de l'espérance
Je l'ai lu avec curiosité au début et passion au fur et à mesure.

Il a 28 ans. Il est parti dans le désert avec un groupe, pour aller sur les pas de Charles de Foucault: on lui a demandé en effet d'écrire un scénario à ce sujet.Et là, il se perd et dans un premier temps pense que c'est la fin pour lui. Il a faim, mais ce n'est pas le plus important. Il a soif: reste un fond d'eau dans sa gourde. Et puis le froid qui survient avec la nuit. Il boit une gorgée de sa précieuse eau, il s'ensable pour se protéger du froid.
Et là lui tombe dessus une expérience mystique, spirituelle, hors du commun. Il n'avait rien demandé, rien... mais cette expérience a induit le reste de sa vie!
Il est entré au désert, philosophe athée, il en est sorti philosophe toujours, mais croyant!
Non pas adepte d'une religion,  mais saisi par une foi, une confiance dans le monde, dans l'homme, peut-être même en Dieu, il ne le sait pas... et cette foi ne le quittera plus
30 heures dans la vie de cet homme qui le mène dans une nuit de feu (expression qu'il reprend à Pascal qui lui aussi a connu ce genre d'expérience forte.
La peur l'a quitté, laissant place à une Force dans laquelle il fait pleine confiance, une force dont il dit qu'elle ne vient pas de lui. Je pense qu'il a dû se laisser faire... mais il se trouvait dans un état de vulnérabilité extrême. Il sait que ce qui lui est arrivé ne vient pas de lui... c'est une certitude inscrit au plus profond de lui...

Je suis loin de dire tout au sujet de La nuit de feu  d'Eric-Emmanuel Schmitt, si le coeur vous en dit, vous le découvrirez vous-mêmes
Toucher un moment l'infini, en revenir tourneboulé, il le raconte dans ce petit opus paru ces jours-ci chez Albin Michel. Ces pages sont écrites dans un beau style poétique, j'ai aimé
Il a attendu 28 ans pour relater cette expérience de renaissance (il dit qu'il est né deux fois) pour éprouver ses impressions à l'épreuve du temps, ce qui me semble un gage de maturité. Et de prudence, il est plus "moderne" de se dire athée...et la foi est la plupart du temps confondue avec la religion.

J'ai aimé lire ce petit livre éminemment personnel. Et tous ceux qui sont dans une recherche de Dieu aimeront le lire aussi, j'en suis sûre

Il y a pas mal d'interview, mais je n'y reconnais pas ce que EES nous laisse entrevoir de son livre vivifiant. Sinon chez Racines de ciel, une interview profonde et intelligente que je vous recommande