dimanche 17 avril 2016

Une histoire de carreaux de salle de bain

Ce matin, plongée dans mon bain moussant, je rêve... je suis bien!
Je regarde les carreaux du mur d'en face, et soudain je me souviens...
Il y a presque 5 ans, c'est en regardant ce même mur que je me suis rendue compte que quelque chose n'allait pas
Et même pas du tout!
Il y avait dans ces carreaux de larges bandes noires, incongrues, pas normales!

J'ai paniqué.
Je suis sortie frissonnante de ce bain.
J'étais seule, j'avais refusé d'aller avec mon mari au mariage d'une connaissance, cela faisait plusieurs jours que je ne me sentais pas bien!
Que faire quand on est seule et qu'on se demande ce qui se passe?
On se couche et on attend.
A ce moment ma fille infirmière m'appelle, elle s'inquiétait de sa maman.
J'ai à peine le temps de dire un mot qu'elle me répond d'un ton pressé: prépare-toi, on va aux urgences!!

C'est ce jour-là qu'en quelques heures j'ai perdu définitivement la vue de l'oeil gauche

Depuis je surveille avec une étrange constance les carreaux de la salle de bain!
Surtout quand je ne me sens pas au meilleur de ma forme

Ce qui est le cas aujourd'hui...
Je prends pourtant consciencieusement chaque matin (en plus des autres médicaments) mon petit comprimé antidépresseur
Il agira sur le long terme, je garde confiance
Mais il n'empêche, j'ai regardé plus longuement ces fichus carreaux ce matin!

C'est curieux, je n'avais pas d'idée préconçue en ouvrant mon PC ce matin. Et en commençant à écrire, voilà que c'est ce sujet que j'aborde. Pourquoi?
Pourquoi je suis si souvent dans la peur que l'artérite temporale reprenne et m'ôte la vue de l'autre oeil?
Pourquoi cette peur blottie sans cesse au fond de moi? et qui n'attend qu'un signe pour émerger?
Pourquoi ne puis-je faire davantage confiance en la Vie?
Pourquoi ne pas croire que j'aurai la force d'affronter n'importe quelle situation, même celle que je redoute, beaucoup trop puisque je suis suivie par toute une équipe médicale?




28 commentaires:

  1. Pour moi ta peur est légitime, car la vue, les yeux sont un bien précieux...
    mais t'inquiéter de cela n'y changera rien... je sais c'est facile à dire... J'ai lu ton billet avec beaucoup d'empathie.La confiance en la Vie n'est pas quelque chose d'inné. c'est tout un apprentissage, et quel apprentissage!
    Je t'embrasse.

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  2. Ah ! Mais que voila d'excellentes mauvaises questions !!!
    :-))

    Pour ce qui est des bonnes je te les dis "en privé"....

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    1. merci pour tes bonnes questions, intéressantes en effet!
      Je m'applique à y repondre ;-)

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  3. je crois que cette peur est normale... c'est normal de penser à ce qui pourrait arriver, surtout si c'est déjà arrivé une fois dans le passé...
    la part la plus difficile, c'est de gérer cette peur, de ne pas la laisser te pourrir la vie: mais j'ai l'impression que tu as ce courage-là, cette détermination.
    Bises, Coumarine

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  4. Parce que si on peut s'imaginer sourd, on ne peut pas s'imaginer aveugle, mon 1,5 à l'œil gauche ne me gênait lorsque j'étais jeune, aujourd'hui, je crains pour l'autre.

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  5. "Je prends pourtant consciencieusement chaque matin (en plus des autres médicaments) mon petit comprimé antidépresseur Il agira sur le long terme"

    Le seul truc qui agit à long terme avec ces trucs, c'est l'accoutumance.
    Jette ça à la poubelle et va te promener ou au cinéma.
    Le bois de la Cambre doit être très chouette en ce moment.
    Peut-être même que des jeunes gens s'y embrassent. C'est très rafraîchissant et ça change de la tête de Martin Schultz ou des vues de Zaventem dévasté à la télé.
    Pour le reste, tu verras, tu seras juste prudente.
    Tu auras vaguement peur quand quelqu'un agitera une fourchette près de toi, tu paniqueras quand tu auras une poussière dans l'œil, mais sans plus.
    Aie confiance.
    J'ai réussi à préserver un œil gauche depuis l'âge de dix ans, tu réussiras bien à garder le tien jusqu'à l'âge de Jeanne Calment...

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    1. on a échangé sur cela par mail!
      Il n'est pas question que j'arrête ce traitement, à peine commencé. Mais tu n'avais pas perçu qu'il s’agissait de dépression;-((

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  6. Légitime ta peur....Tu as le droit d'avoir peur.... Mais que cela ne t'empêche pas de vivre... Facile à dire... Alors je t'envoie de belles pensées positives... Bises

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  7. comme je comprends votre inquiétude! et qu'il est difficile de relativiser!
    mine de rien, je vous suis depuis très longtemps, depuis avant ces carreaux de salle de bains fatidiques
    Sépia

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    1. merci de ce commentaire
      et merci de me lire depuis si longtemps!

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  8. La peur n'est souvent pas raisonnable.
    Mais ici, elle a ses raisons.

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    1. oui et non Berthoise: car comme le dit une de mes filles: "la peur de la chose provoque la chose"

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  9. La peur qui tenaille... et qui ne règle rien. On ne sait bien et quand on se prend dans son filet pas facile mais possible de la dissoudre.
    Et je sais bien que tu fais tout ton possible pour t'en défaire. Ne pas abandonner et l'éloigner pas à pas. La vie est si pleine de ressources bien enracinées en nous. Je comprends bien ton inquiétude. Maty

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    1. merci Maty de comprendre que je puisse avoir cette peur!

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  10. Pour te parler de mon expérience personnelle par rapport à ce sujet je constate qu'avec les années je n'ai plus l'assurance et la légèreté de ma jeunesse. Je m'inquiète beaucoup plus vite pour moi et les autres. Je crains beaucoup plus facilement les conséquences dès que j'ai un problème de santé.J'ai bien plus peur de la maladie que de la mort.
    Donc je te comprends .
    Ne suis pas le conseil de "Le goût des autres" Prends bien tes médicaments et ton antidépresseur.Bisous.

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    1. rassure-toi Charlotte, j'aligne chaque matin devant mon assiette du petit déjeuner, mes quatre médicaments, je n'en oublie aucun!

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  11. Ma chère Coum, j'aurais bien du mal à répondre à tes questions pour la bonne raison que je ne suis pas dans ton corps et que je ne peux me mettre à ta place. C'est facile de donner des conseils quand on n'est pas concerné par le problème... Cela dit, je suis assez d'accord avec le Goût, l'antidépresseur t'apaisera le temps que tu le prendras mais ne résoudra pas tes difficultés, d'acceptation, de mal-être etc. La seule chose que je puisse te dire est que je souhaite de tout coeur que ta santé ne se détériore pas plus, que ton autre oeil soit préservé. Je t'embrasse fort.

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    1. que répondre à ton gentil commentaire chère Praline?
      Je fais ce que je peux, comme je le peux..je t’embrasse aussi

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  12. Chaque fois que tu reparles du début de ta maladie, je ne peux m'empêcher de repenser que c'était juste après avoir eu le bonheur de te rencontrer...comme si j'étais la dernière que tu aies regardée avec tes deux yeux et cette pensée m'émeut beaucoup.
    Tu as la force des bélers, Coum. Simple, aimante fougueuse et sensible.
    Je pense fort à toi et je t'embrasse ♥︎

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    1. merci de rappeler ces mots que j'ai mis en description succincte de Coumarine!
      C'est tout moi! je le reconnais!
      Je t'embrasse aussi

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  13. Je passe aussi mon temps à m'inquiéter et m'angoisser pour tout et pour rien. Mais je réalise aussi que ça ne sert à rien qu'à me faire vieillir plus vite, je fronce les sourcils et ça me donne des rides, alors je prends mon petit balai intérieur et je rassemble toutes ces vilaines pensées pour les glisser sous le tapis. Je sais bien que je ne peux pas les éliminer, sinon je prendrais l'aspirateur. Et vite, je pense à autre chose, j'ai largement de quoi m'occuper. Ecrire pour toi, faire des photos pour moi, profiter de la beauté des choses pour toutes... Et pourquoi pas, changer les carreaux de la salle de bain...

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    1. j'aime bcp ce commentaire Pastelle: je m'efforce de prendre mon petit balai intérieur (quelle image parlante!) et de glisser en dessous du tapis mes pensées d'inquiétude
      merci à toi!

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  14. On n'est bien que quand on ne sait rien de nous. Mais une fois qu'on apprend quelque chose, on ne cesse de nous torture.Si on a t'avait dit, dix ans avant la survenue réelle de la perte d'un oeil, tu n'aurais pas fermé l’œil depuis ce jour et peut être même tu aurais aggraver son cas. Alors, ne pense qu'à aujourd'hui et oublie demain, tel est le bonheur:Vivre le présent! mais continue ton traitement.Bise à toi Coumarine.

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    1. c'est vrai bizak que je n'aurais pas aimé savoir d'avance les épreuves par lesquelles j'allais devoir passer!
      Bises à toi

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  15. Oh... il me touche ce post.
    Parce que même si on aime la vie, la peur est naturelle.
    Elle l'est d'autant plus lorsqu'on a souffert dans sa chair et dans son âme. L'épreuve nous rend méfiant, forcément allais-je dire.
    On peut avoir confiance en la vie et faire taire à l'intérieur de soi toutes les craintes grandes et petites qui viennent frapper à notre porte. La peur c'est nous... Comme ces doigts qui t'ont mis en connexion avec toi pour écrire ce post.
    Je t'embrasse fort !

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  16. Ta peur est tout à fait légitime, Coumarine, et je la comprends. Ton traitement va te faire du bien et t'apaiser, j'en suis sûre. Je t'embrasse très fort.

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  17. Je surveille constamment ma vue moi aussi. La spécialiste me le rappelle à chaque rencontre.
    Dans ta situation, je ne sais pas trop comment je réagirais, nous sommes bien vulnérables. kéa

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