mercredi 30 décembre 2015

Je n'oublierai pas...

Je n'oublierai pas le chant de mes années lointaines, celui qui rejoint le chant douloureux, rauque, lancinant de toutes les femmes du monde, serrées dans leur gangue, muselées dans leur révolte, souffletées, mutilées, ignorées... et aussi celles qui sont figées dans leur béatitude de prêt à porter

Je n'oublierai pas davantage le chant profond, grave et pourtant joyeux, qui toujours en moi cherche obstinément ses racines et les sillons où serpente la source vive. Ce chant premier des espérances qui resurgit sans fin comme un miracle, là où les pierres, les branches cassées se sont pourtant accumulées... Ce chant stupéfiant, inattendu, qui funambule inlassablement au travers des ciels lunaires, ceux-là seuls qui sont capables d'entendre l'essentiel.

Je me le dis: les pousses nouvelles jailliront au printemps, c'est-à-dire très bientôt, c'est-à-dire demain!

jeudi 24 décembre 2015

Le vol d'une mouette

Non, je ne vous dirai pas de "joyeux Noel"... tellement de gens en ce moment vivent des choses difficiles, dans les pleurs, dans la faim, dans la fuite, dans la peur, dans l'injustice
Si Joyeux Noel concerne les dindes farcies, les fois gras les guirlandes en toc, je n'en veux pas, C'est faire injure à tous ces gens que j'évoque plus haut

Je vous souhaite de VRAIS moments en famille, de ceux où l'on peut parler et s'écouter, de ceux où l'on s'intéresse à l'autre, jusque dans le fond de son coeur, comme on a besoin
Et les rires qui jailliront sans doute ne seront pas des rires gras, des rires superficiels, des rires jaunes, des rires pour cacher les larmes... mais des rires du coeur qui nous feront nous serrer très fort dans les bras!

Je vous laisse avec ce conseil merveilleux que nous donne Etty Hillesum, mon Maître en humanité

"Je vais de temps en temps rendre visite aux mouettes, dont les évolutions dans les grands ciels nuageux suggèrent l'existence de lois, des lois éternelles d'un ordre différent de celles que nous produisons, nous autres hommes"

Retrouver notre être intérieur dont nous avons trop souvent oublié la grandeur et la force. Il faut parfois en effet observer le vol d'une mouette, ou alors l'arbre décharné de notre jardin, qui pourtant vibre au gré du vent qui l'appelle à la vie




vendredi 27 novembre 2015

Changement de cap

Devant le bâtiment des Cliniques universitaires, où je me suis rendue deux fois cette semaine, stationne un camion militaire, Avec bien sûr des militaires lourdement armés, selon la formule consacrée. Ils guettent impassibles, surveillent l'éventuel fauteur de trouble. Une seule entrée pour cet énorme bâtiment, les autres sont verrouillées. Nous sommes en alerte 4 (3 maintenant)
On passe la porte, et là on subit tous une fouille rudimentaire: ça va, pouvez y aller! Un merci, un vague sourire...
Finalement tout cela est relativement bon enfant!

Nous habitants de ce petit pays dont les disputes principales se réduisent à des mésententes et revendications linguistiques, nous devrons apprendre à vivre avec cette menace, ce danger potentiel, lattant.

Nous n'avons pas été habitués, comme bien d'autres pays à côtoyer cette méfiance, cette prudence inquiète, dans les rues, dans les bâtiments, les ambassades, mes musées etc
Nous avons vécu un bon 50 ans dans une Europe tranquille, joyeuse, consommatrice à outrance.
Les bombes et attentats, c'était toujours ailleurs, là-bas, loin au Moyen Orient, en Afrique, dans le Nord principalement. Ça se passait toujours ailleurs, les morts dans les rues...
Derrière l'écran de nos télés, on regardait tout cela atterrés, mais très vite rassurés que ce n'était pas chez nous!

J'ai l'impression que les choses sont en train de changer: le temps de l'insouciance est terminé. Il faudra tenir compte de tous les extrémismes qui de plus en plus explosent en nos contrées.

Et il n'y a pas que cela.
Il faudra aussi apprendre à vivre avec des gens qui viennent d'ailleurs, qui ont fui les atrocités de leur pays, il faudra vivre avec eux avec bienveillance, leur faire une vraie place, les accueillir dans nos écoles. Ce ne sera pas facile, ils ont une autre culture, religion, façon de voir les choses que nous. Et pourtant il faudra....pas d'autre choix, que cela plaise ou non... et pour beaucoup, ça déplaît...

Je pense à nos parents et grands-parents qui ont traversé la guerre et s'en sont sortis forts et droits malgré les horreurs qu'ils ont vécus. Ils ont reconstruit, et pas si mal que ça!

Pour nous donc, le défi est de taille. Je souhaite de tout mon coeur que nous puissions le relever avec toute l'humanité dont nous serons capables

Et parce que la menace fera partie de nos vies, nous pourrons nous recontacter avec nos valeurs essentielles.
Et nous pourrons rire et faire la fête de bon coeur, et nous serrer dans les bras en n'oubliant pas de nous dire : JE T'AIME


Edouard Boubat

samedi 21 novembre 2015

Des gens qui veulent vivre en paix, comme vous, comme moi

J'ai comme nombre d'entre vous la tête pleine des images et réactions provoquées par les événements dramatiques de la semaine dernière
Ces événements se sont développés de façon exponentielle  dans mon pays, et surtout dans ma ville, complètement paralysée aujourd'hui...
J'ai vu sur les réseaux sociaux des accusations de laxisme du gouvernement belge sur la façon dont il a, depuis des années traité le problème des jeunes en voie de radicalisation. Une commune de Bruxelles est désormais célèbre dans le monde entier, rien que ça!

Vous avez raison, dans Molenbeek, il y a effectivement des problèmes et pas des moindres. Il y a, oui, des jeunes radicalisés qui n’attendent que ça et le préparent d'ailleurs: se lancer dans des faits extrémistes qui leur donneront un semblant d’existence. Ils sont devenus dangereux, il faut bien le reconnaître: ils sèment la mort et les pleurs autour d'aux. Et la peur aussi bien sûr!

Mais il y a AUSSI tout un petit peuple coloré, blanc, jaune, brun, basané, voilé, multi et pluri culturel qui lutte pour vivre décemment, élever ses enfants au mieux. Ces gens sont pour beaucoup à la limite de la pauvreté. Comment s'en sort-on quand on doit calculer au franc près, toutes ses dépenses, tous les jours de l'année?
C'est un peuple qui aime faire la fête, lui aussi, les fêtes populaires y sont nombreuses,. Là comme ailleurs, on adore les marchés et les brocantes.
Il y a des familles, des enfants qui aiment leurs parents. Et des parents qui aiment leurs enfants, et qui tremblent parfois, impuissants,  pour les plus grands qu'ils voient partir en Syrie...
A côté de ces jeunes radicalisés et dangereux, la plupart des gens sont des gens ordinaires, comme vous, comme moi, avec leurs défauts, leurs qualités... leur désir de vivre, leur désir de vivre en paix.

Et cela m'a fait mal de voir les bruxellois stigmatisés comme ils le sont, dans les médias de partout.
Comme si le peuple de Molenbeek  était le seul coupable de toutes ces atrocités.



jeudi 24 septembre 2015

La nuit de feu

Comme annoncé sur mon blog du défi des cent mots, j'ai lu un livre qui m'a émue, bouleversée. En fait il m'a élargi l'âme, donné de l'espérance
Je l'ai lu avec curiosité au début et passion au fur et à mesure.

Il a 28 ans. Il est parti dans le désert avec un groupe, pour aller sur les pas de Charles de Foucault: on lui a demandé en effet d'écrire un scénario à ce sujet.Et là, il se perd et dans un premier temps pense que c'est la fin pour lui. Il a faim, mais ce n'est pas le plus important. Il a soif: reste un fond d'eau dans sa gourde. Et puis le froid qui survient avec la nuit. Il boit une gorgée de sa précieuse eau, il s'ensable pour se protéger du froid.
Et là lui tombe dessus une expérience mystique, spirituelle, hors du commun. Il n'avait rien demandé, rien... mais cette expérience a induit le reste de sa vie!
Il est entré au désert, philosophe athée, il en est sorti philosophe toujours, mais croyant!
Non pas adepte d'une religion,  mais saisi par une foi, une confiance dans le monde, dans l'homme, peut-être même en Dieu, il ne le sait pas... et cette foi ne le quittera plus
30 heures dans la vie de cet homme qui le mène dans une nuit de feu (expression qu'il reprend à Pascal qui lui aussi a connu ce genre d'expérience forte.
La peur l'a quitté, laissant place à une Force dans laquelle il fait pleine confiance, une force dont il dit qu'elle ne vient pas de lui. Je pense qu'il a dû se laisser faire... mais il se trouvait dans un état de vulnérabilité extrême. Il sait que ce qui lui est arrivé ne vient pas de lui... c'est une certitude inscrit au plus profond de lui...

Je suis loin de dire tout au sujet de La nuit de feu  d'Eric-Emmanuel Schmitt, si le coeur vous en dit, vous le découvrirez vous-mêmes
Toucher un moment l'infini, en revenir tourneboulé, il le raconte dans ce petit opus paru ces jours-ci chez Albin Michel. Ces pages sont écrites dans un beau style poétique, j'ai aimé
Il a attendu 28 ans pour relater cette expérience de renaissance (il dit qu'il est né deux fois) pour éprouver ses impressions à l'épreuve du temps, ce qui me semble un gage de maturité. Et de prudence, il est plus "moderne" de se dire athée...et la foi est la plupart du temps confondue avec la religion.

J'ai aimé lire ce petit livre éminemment personnel. Et tous ceux qui sont dans une recherche de Dieu aimeront le lire aussi, j'en suis sûre

Il y a pas mal d'interview, mais je n'y reconnais pas ce que EES nous laisse entrevoir de son livre vivifiant. Sinon chez Racines de ciel, une interview profonde et intelligente que je vous recommande

jeudi 20 août 2015

Tout n'est pas fini!

Sans doute provisoirement, je n'écrirai plus sur ce blog (mais je le garde ouvert)
J'écris désormais sur l'autre dont je vous ai déjà parlé: c'est le blog où tous les jours j'écris à partir de la consigne de Queneau.
C'est un défi d'écriture qui s'intitule: les 366 réels à prise rapide. Il y a un sujet par jour.
Je me suis prise au jeu de cette écriture quotidienne et courte: normalement on ne peut pas dépasser les cent mots. Je n'y fais pas particulièrement attention, je dépasse souvent ce quota. Mais finalement pas tellement. Et puis ce n'est pas très important, s'il y a quelques mots de plus!
En fait j'aime écrire court, et j'aime relever ce défi qui me demande de la persévérance Aujourd'hui j'ai écris mon trentième texte
Si vous voulez ne pas me perdre de vue, vous me trouverez donc ici


vendredi 31 juillet 2015

Petit bilan

J'ai écrit aujourd'hui le dixième billet à prise rapide, (voir billet précédent, qui explique le défi des cent mots!). Voilà dix jours donc que je persévère dans cette écriture courte et ludique. J'aime les consignes qui sont proposées et qui m'obligent à une grande densité dans l'expression
Je remarque que je n'ai pas trop à me creuser la nénette, les mots me viennent rapidement, ainsi que l'idée centrale qui va générer le billet.
Finalement, ça me plait de  me sentir obligée d'écrire chaque jour à partir d'un mot, d'une idée, d'un thème. On pourrait croire que c'est une contrainte forte, mais je ne le ressens pas comme ça. Pour moi c'est une aide précieuse à reprendre une écriture quotidienne.

Deux ou trois fois pourtant j'ai failli laisser tomber, ou du moins passer un jour, me trouvant un bon prétexte pour ne pas écrire. Mais je  m'y suis attelée chaque fois, au début avec une certaine difficulté, puis étonnée de voir que le flux coulait sans trop de problème

La difficulté est de réduire à cent mots. C'est court. C'est très court. C'est souvent trop court, même pour moi qui écris court en règle générale! Quand je suis bien partie, j'ai envie de continuer, d'explorer davantage l'idée.
Mais non! je décide de respecter le plus possible la consigne. C'est l'option que j'ai choisi de prendre
Et je me suis prise au jeu. Cela me plait de chercher et de trouver une idée d'écriture à partir du mot imposé. J'ai décidé aussi de ne pas briser mon élan: je veille à ne rater aucun jour, mais bon! ce n'est pas trop difficile vu qu'il ne s'agit d'écrire que cent mots (chez moi c'est environ 140 quasi chaque fois)




vendredi 24 juillet 2015

366 réels à prise rapide

Suite à ce qui pouvait ressembler à une petite bouteille à la mer lancée sur mon billet précédent, j'ai reçu une idée précieuse: écrire chaque jour environ cent mots suivant les consignes de Raymond Queneau
Une consigne par jour, sur laquelle on écrit donc un court texte, qui a trait à quelque chose de vécu aujourd'hui

Je tenterai d'être fidèle à la consigne quotidienne
Si cela vous tente de découvrir ce que j'ai bien pu écrire sur certaines qui ne sont pas si faciles que ça, rendez-vous ici  http://parcourirlechemin.blogspot.be/

Merci à tous ceux qui m'ont encouragée et le font encore



mardi 21 juillet 2015

Bouger pour ne pas geler

Je tombe aujourd'hui par hasard sur ce passage de "Femmes qui courent avec les loups" de Clarissa Pinkola Estes

"La femme écrivain dont l’inspiration se tarit sait que la seule solution, c'est d'écrire pour contrer cette sécheresse... [...]
La solution? Aller de l'avant, se battre. Prendre la plume, la poser sur le papier et cesser de gémir. Ecrire. [... ]
Ce qui bouge ne peut en général geler. Alors, bougez.

Se battre, bouger, pour ne pas geler intérieurement...
Il faut bien reconnaître que je me suis figée. J'ai abandonné la lutte. L’ordinaire et le quotidien me prennent de l'énergie. Beaucoup. La lutte je connais ça... Alors pour ce qui est de l'extra-ordinaire, à savoir "écrire", j'ai (pour l'instant) perdu la bataille. Je me tiens loin de ce champ de bataille, dans la peur de me perdre encore plus.
Pourtant, Clarissa a raison. La seule solution, c'est d'écrire, de poser la plume sur le papier et cesser de gémir. Je l'ai dit si souvent à tous ceux que j'accompagnais sur leur chemin d’écriture. Pourquoi suis-je si peu capable de le faire pour moi-même?


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

lundi 15 juin 2015

quelles sont mes forces?

- Il y a les ressources de départ, les dons que la vie m'a faits, la qualité de mon énergie et de mon courage devant les difficultés de la vie, la générosité à accueillir
- il y a les qualités acquises, les expériences et relations enrichissantes que j'ai pu faire, les connaissances en tous genres, les compétences aussi, acquises au fil des années, et qui ont élargi mon coeur et mon intelligence
- il y a celles que je peux développer sans cesse davantage: par ex ma sensibilité qui me donne une grande capacité d'écoute et de compréhension. Mon intuition aussi qui, si je prends la peine de l'écouter en moi, m'indique bien souvent le chemin à suivre, celui à éviter.  Ma capacité à aimer vraiment l'autre, sans chercher à le posséder, à lui imposer ma manière de voir les choses. Il y a toujours à s'améliorer dans ce domaine, c'est ce que je m'applique à faire
- il y a mes points faibles que je peux "travailler" pour devenir plus adulte et m'en sortir mieux: par ex le stress dans lequel j'ai tendance à m'enfoncer trop et qui me fait réellement du tort, le sens de l'humour que j'ai perdu au fil de ces dernières années, la capacité de faire confiance sans douter, faire confiance dans l'autre comme en moi...

Je crois réellement qu'on n'a jamais fini de vivre dans l'intensité et la conscience de qui on est.
A condition qu'on accepte de se remettre régulièrement en question








mercredi 10 juin 2015

Comment faisais-je autrefois... ?

comment faisais-je dans les premières années de mon blog, pour trouver deux à trois fois par semaine, des sujets à traiter?
Dans le léger, le poétique, le familier, et même le sensuel?
Aujourd'hui je peux rester des jours et des jours, presque une ou deux semaines  sans que la plus petite idée ou envie de traiter un sujet ne me vienne à l'esprit
Ou alors je tourne en rond avec la maladie, j'y reviens et j'y reviens encore
Là maintenant je fais comme je l'ai si souvent conseillé aux participants de mes ateliers d'écriture: pour écrire, il faut.... tout simplement se mettre à écrire! S'y mettre sans même obligatoirement savoir de quoi on va parler.
Mettre les doigts sur le clavier et observer (à peine) ce qui vient, les mots qui s'écrivent, de quoi ils ont envie de parler.
Donc voilà, sans avoir rien programmé,  sans aucune idée valable, je me suis mise à écrire, en faisant confiance à mon cerveau gauche (à moins que ce soit le droit le spontané? je ne me souviens jamais)

Pendant cinq minutes j'ai écrit sur l'envie d'écrire et l'impossibilité de m'y mettre.
Sur la nécessité de commencer un billet sans savoir où cela me mènerait. L'important étant d'enclencher cette machine devenue si paresseuse
Envie et pas envie d'écrire, comment comprendre ce paradoxe?

Je me relis... on peut pas dire que ce soit fameux, que je vais remuer les neurones de mes éventuels lecteurs, les faire réfléchir ou simplement les faire rêver en les emmenant comme autrefois je savais le faire, dans un univers qui "touchait", qui "parlait"!

Rien, rien ne vient, du moins rien qui vaille la peine
pourtant d'avoir écrit ces quelques mots fait remuer quelque chose en moi. Quelque chose de l'ordre d'une envie de m'y remettre, de renouer avec les mots que j'aimais tant, que j'aime toujours d'ailleurs

J'appuie sur "publier", sans trop me relire, sinon ce billet comme tant d'autres ira rejoindre ceux que j'ai préféré laisser dans les brouillons. Jamais assez bons, jamais assez dignes de moi (hum hum)


mercredi 3 juin 2015

Un petit peuple courageux


Hier, comme tous les mardi et jeudi, je me rends dans la vaste salle de kiné de "mon" hôpital. Je viens là pour mieux contrôler mon équilibre: en effet entre les moments où je penche à droite et où je chancelle, je cherche ce précieux équilibre, mis à mal par la perte de l'oeil gauche. Je ne vous raconterai pas en quoi consistent les nombreux exercices qu'on me fait faire, ce n'est pas l'objectif de ce billet. Mais quand on me demande de danser sur un gros ballon, je n'oserais jurer que je reste stable ;-)
Dans la salle, autour de moi, il y a du monde, plein de monde, des patients et des kiné, des instruments de torture, des espaliers, des contrepoids etc. Beaucoup se relèvent d'un AVC qui leur a paralysé un côté du corps, ou davantage. J'observe tous ces gens qui s'acharnent à travers la douleur à retrouver un peu de mobilité. Ils transpirent, ils s'obstinent, ils se découragent parfois. J'observe aussi tous ces kiné, femmes et hommes, jeunes pour la plupart, qui accompagnent les efforts des patients, ils sont là, à les encourager, à les féliciter pour un centimètre de mouvement retrouvé.
Cet endroit n'est pas un lieu "facile", il y a des efforts, des douleurs, des découragements, des larmes parfois.
Mais c'est un lieu porteur: moi qui ai juste à retrouver un certain équilibre, à fortifier les muscles mis à mal par la prise de corticoïdes, j'y fais des exercices de confiance en mon corps. Car c'est au fond ça que j'ai surtout perdu: avec les pertes d'équilibre, la peur de tomber et celle de me faire heurter par les "dangers" venus de gauche et que je ne perçois plus à temps.
Me trouver là, dans cette salle booste mon courage. Bien plus que de me rendre chez un(e) kiné travaillant à la maison, dont je serais, pendant la séance, l'unique patiente.
Depuis à la maison, j'accomplis avec entrain l'un ou l'autre exercice, en pensant à ces gens qui travaillent en ce moment même dans cette vaste salle de kiné, confiants qu'ils ont dans leurs mains un petit bout de leur guérison possible.
C'est un petit peuple courageux et "espérant"

mardi 26 mai 2015

montrage de culottes et autres apparitions

Il  y a eu l'eurovision et ses paillettes, ses trucs et ses bazars qui clignotaient de toutes parts, et ses chanteurs qui hurlaient, au plus fort au  mieux!
Bien sûr, ils ne hurlaient pas sous l'effet de la torture, ou parce qu'on était en train de leur arracher les ongles...
Ils hurlaient pour prouver qu'ils chantaient bien, avec leurs tripes et méritaient plus que les autres de gagner ce grand concours européen de la fraternité... calculée: les votes sont politiques pour la plupart...

Il y a Cannes aussi et ses montrages de petites culottes... ou alors c'est curieux, la plupart de ces jolies robes sont fendues le long des jambes. Ou alors transparentes! Et on devine, plus que cela, on voit... culottes ou seins nus de chez nus, qui n'aime pas ça? Les films? oui, on les regarde, on en discute même, on s'en fait une opinion, mais on ne va pas se priver du plus intéressant: assister aux apparitions successives de toutes ces dames merveilleuses.
Faut bien dire que les paillettes, les lumières, le tapis rouge et le reste coûtent très cher. Je me suis laissée dire que le petit Belge avait eu une 4ème place. Et moi, in petto j'ai été soulagée, ouf! on l'a échappé belle. Parce que organiser un concours d'une telle envergure, c'est risquer de laisser les bons gros problèmes de côté, ceux qui demandent un investissement qui fait mal au porte monnaie

Pourtant un barbecue entre amis, une fête de quartier ou de famille... c'est sympa aussi, non? et pas si cher... si?
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A côté de cela, il y a Palmyre... mais oui vous savez bien... vous entendez la radio, lisez l'actu non?
A Palmyre il y a des drapeaux noirs partout et des barbes noires et des massacres qui succèdent aux massacres de hier qui eux-mêmes succèdent aux massacres du jour d'avant...ça n'en finit pas

Et puis il y a aussi... non je n'égrainerai pas le reste de l'actualité, celle qui fait peur, vous la connaissez j'en suis sûre, un long chapelet d'horreurs...

Serait-ce pour ne pas devoir trop se préoccuper de cette actualité à frissons qu'on plonge à décolleté perdu dans les festivités grandioses que j'ai évoquées?


samedi 23 mai 2015

chacun de son côté

Ne serait-il pas possible de rester plus longtemps aux premiers temps d'un amour, d'une amitié, d'une relation précieuse...
Rester un long moment au temps des balbutiements, de la découverte, du coeur qui bat plus fort, qui s'émerveille d'un rien.

Prendre le temps de savourer, de ne pas trop vite vouloir s'installer (et donc "vieillir") dans cette relation. Pour ne pas briser trop vite l'émerveillement des débuts. Pour ne pas entrer dans la monotonie, dans l'ennui du déjà vu, du trop connu, du toujours la même chose.
Car à ce moment,  l'on croit tout savoir de quelqu'un. Plus rien n'étonne, on achève ses phrases à sa place. Et les étiquettes s'accrochent et piègent dans le "je te connais comme ma poche"

Quand on aborde quelqu'un en croyant tout savoir de lui/elle, très peu de paroles vraies peuvent encore s'échanger. Une barrière invisible sépare, avec juste un pont branlant. Les fenêtres sont closes et ne permettent aucun véritable dialogue

Et chacun risque de rester déçu de son côté de la barrière...


mardi 19 mai 2015

Reprendre son souffle

Oui je sais, cela fait plus d'un mois que je ne suis plus venue écrire ici...
Depuis le début de l'année j'ai dû affronter des passages bien difficiles et inquiétants qui m'ont par moments, mise à terre.  J'ai titubé, chancelé, tenté de reprendre l'équilibre.

Je reprends mon souffle, c'est un  choix que je fais délibéré et bien réfléchi!
Néanmoins je ne serai plus jamais la même, je m'étonne parfois de voir combien j'ai changé, je m'étonne de me voir si grave
Mais je n'ai plus peur des mêmes choses, qui m'apparaissent à présent bien ténues
Je n'ai plus les mêmes désirs, je n'aurai plus les mêmes combats
Ce soir, j'ai simplement faim. Faim de l'essentiel, faim de partages vrais, de mots authentiques.

Je voudrais aussi réapprendre à rire de bon coeur, à danser librement, sans crainte de tomber et tant pis si je titube encore, j'aurai, j'en suis sûre, les gestes et les pas de la danse du coeur

Et pour dire comme le poète Guillevic

Il fait beau
il y a comme un air de liberté
on n'est pas obligé d'être heureux
mais on peut

lundi 13 avril 2015

trois mois... cela suffit...

Trois mois très chahutés pendant lesquels j'ai perdu clavier et crayon
pendant lesquels j'ai perdu jusqu'à l'envie de reprendre le clavier, ou le crayon!
Trois d'éclipse quasi totale de soleil, d' humeur printanière, rien il n'y avait rien à écrire, sinon des humeurs sombres, des découragements
La vie ne m'a pas épargnée depuis quelque temps
Mais me voilà debout, chancelante encore, mais debout!

Je n'ai pas beaucoup eu le courage ni surtout le temps de vous lire
Je ne sais donc pas vraiment comment vous allez

Alors, pour reprendre un peu contact, si le coeur vous en dit, donnez-moi de vos nouvelles en quelques mots (plus, c'est possible aussi, pour les bavards!)

Cela me ferait vachement plaisir

Je saurai que vous êtes simplement contents de me revoir...

Coumarine

photo Coumarine

lundi 23 mars 2015

J'ai cherché mon crayon

J'ai cherché mon crayon
pendant de longs jours d'inquiétude, je l'ai cherché
de la cave au grenier, j'ai mis tout sens dessus dessous!
Rien. pas de crayon, ni rien qui lui ressemble,
pas de main non plus pour le tenir vaillamment!

C'est malin un crayon
quand il a de bonnes raisons de se cacher.
Alors j'ai creusé dans le jardin , 
là dans ce coin secret qui s'est mis à remuer...

Je pense qu'il est là, mais il est devenu si timide
après ces mois d'hiver et d'inquiétude...
Juste un peu de patience encore...

mercredi 18 mars 2015

Back to home

Le mari va mieux/stop/il rentre à la maison vendredi stop/devra bien sûr retourner en clinique mais en ambulant pour des séances de kiné/stop

Voilà! le plus gros de la maladie est derrière lui ! (derrière moi aussi forcément... ce ne fut pas facile)
S'en sortir d'un syndrome de Guillain-Barré en presque deux mois, c'est plutôt rare! et même très rare!Il n'aura sans doute aucune séquelle..
On a de la chance...
Mais lui a eu une volonté incroyable pour affronter les séances de kiné afin de remettre en route tous ses muscles/nerfs, du plus petit au plus important!

C'est vraiment le printemps... du haut de son septième étage en clinique,  il n'en a rien vu encore: il est temps qu'il respire la nature qui renaît

Merci la vie!

mercredi 11 mars 2015

un crocus blanc ou mauve

Et si le bourgeon disait NON?
Non à la vie qui le presse
qui l'oppresse?
La Nature saura-t-elle
au plus profond d'elle-même
que la vie est la plus forte
quelles que soient les erreurs
quels que soient les chagrins?

La joie est une énergie
qui ne peut partir que de son centre
même si elle est nourrie par d'autres
au hasard des rencontres.

Mais si on la tient à distance
on restera à l'écart,
et de la joie
et de l'énergie qu'elle véhicule

Et quand par moments, on craint
que la vie ne capitule...
alors regarder intensément un crocus blanc
Et si cela ne suffit pas,
s'attarder sur un crocus mauve et écouter...
Ils ont l'un et l'autre des secrets à nous dire.


lundi 23 février 2015

Tous les jours...

Tous les jours, à 17h, j'enfile mon manteau, parfois un petit bonnet pour tenir au chaud ma tête aux cheveux coupés courts
tous les jours je monte quelque peu ma rue, avant de tourner à droite et marcher jusqu'au bout, pour atteindre l'arrêt du bus
tous les jours je m'applique à arriver bien à temps pour ne pas le rater et devoir atteindre dans le froid, mais parfois le bus est en avance, le vilain j'avais pas prévu ça, il me faut donc attendre le suivant! C'est long d'attendre un bus que l'on a raté!
tous les jours je descends à l'arrêt "Hôpital Saint Luc" et j'ai le coeur serré. En entrant je reçois de plein fouet cette odeur si particulière des cliniques, qui sent le médicament, le désinfectant. Je n'aime pas trop cela, cette odeur s'accroche à mes vêtements, je me retiendrai de respirer pendant deux ou trois heures...
Tous les jours je vais vers les ascenseurs et j'appuie sur le 7: c'est l'étage de la rééducation
Arrivée au 7ème, je vais doucement vers la chambre où l'homme lutte pour retrouver l'usage de ses membres, je l'embrasse et je constate combien la lutte est dure et le laisse sans forces.
Tous les jours je me heurterai à son lit, à la table, au fauteuil de rééducation: la chambre est étroite, vraiment très étroite, et ma vision monoculaire n'arrange pas les choses, j'ai plein de bleus sur les jambes et les bras
Il a pas mal de visites, donc je n'aurai pas trop l'occasion d'échanger avec lui sur ce qu'il vit de bon et de douloureux... et c'est dommage, bien sûr. Aussi bien lui que moi, nous vivons des choses riches, de celles qui nous laissent plein de gratitude
Tous les jours, je l'aide pour le repas du soir, patiemment, bouchée après bouchée, gorgée après gorgée
Parfois un des enfants a pu se libérer et c'est lui ou elle qui remplit cette tâche, avec patience, avec amour
Tous les jours, nous échangeons quelques mots, quelques sourires, quelques baisers
Et puis, comme tous les jours, je repars dans l'autre sens... c'est le soir, il fait noir...

mardi 17 février 2015

l'étape de la revalidation

alors voilà!
il y a une bonne nouvelle, une nouvelle qui agrandit notre coeur et notre espérance
Le malade a semble-t-il fini sa descente, son corps ne se dégradera pas plus!

Cela veut dire qu'il va demain changer d'étage, quitter la neurologie pour rejoindre la médecine physique; demain il va monter au 7ème étage!
L'étage de la revalidation!
Il rejoint l'étage du courage, de la persévérance, des exercices douloureux encore et encore
Là on l'on grince des dents, où l'on mord sur ses lèvres, où l'on va au delà de ses possibilités. Parce que il n'y a pas le choix, c'est comme ça.

Là, il retrouvera sa mobilité, sa sensibilité. Comme un enfant, il réapprendra à marcher, à manger,à faire tous les gestes de la vie ordinaire
Là il pourra réapprendra à vivre. Nous avions oublié comme c'est simple de vivre, comme c'est simple d'appuyer sur un bouton, de se déplacer d'un cm pour fuir les plis malvenus du drap
Cela prendra du temps, beaucoup de temps, je ne sais pas combien de temps cela prendra...
mais il est au seuil d'un nouveau voyage, un voyage qui me remplit d'espoir
Alors il ne regardera pas le haut inaccessible de cette montagne, il fera chaque jour l'humble petit pas quotidien

Je sais qu'il y aura des hauts et des bas, mais toute la famille s'arme de courage pour l'accompagner sur cette route rocailleuse: on a cette chance de se serrer les coudes: on la savoure dans l'affection qui nous lie

Ce billet est juste pour donner des nouvelles à ceux qui me suivent
Je ne répondrai pas à vos commentaires, pardonnez-moi
Pourtant ils me sont précieux, ils rechargent mes batteries, me donnent de la force pour lutter contre mes propres problèmes de santé

Ce soir, je suis presque heureuse, j'entrevois la fin de ce tunnel dans lequel j'ai été entraînée malgré moi et où je tourbillonne dans un vent violent sans pouvoir reprendre souffle






jeudi 12 février 2015

Vers demain

Je ne souhaite pas établir ici une chronique de la maladie qui touche mon mari. Sachez que c'est dur, douloureux  et que j'encaisse le coup. Je suis fatiguée au plus profond de moi-même.
En même temps, je suis devenue particulièrement attentive aux tout tout petits bonheurs du quotidien: le ciel bleu de ce matin, qui annonce le printemps, une invitation à dîner ce soir, après avoir fait manger mon mari, une écoute attentive et bienveillante du médecin ophtalmo qui prend au sérieux mes petites questions concernant mes précieux yeux...

Une cataracte secondaire s'est développée sur mon oeil valide. Il faudra une petite intervention pour arranger ça!  C'est pas grave, vraiment pas grave, juste que en ce moment j'aurais préféré qu'on ne touche plus à cet oeil, tellement peur qu'il ne soit définitivement abîmé: alors mon combat pour le garder, à coup de médicaments qui desservent ma santé, n'aurait servi à rien!...

Mais le médecin m'a dit et répété que ce n'était pas grave... je m'installe dans cette affirmation rassurante. De toutes façons j'ai le temps de m'y préparer, ce sera pour fin mars!

Ma vie s'est réduite à un univers restreint: un espace dans une chambre de clinique, un homme complètement dépendant sur son lit, l'accueil des visiteurs, accrocher les médecins neurologues pour en savoir plus

Les enfants qui comme moi s'inquiètent, qui chacun a pris sa part de responsabilité dans ce qu'il faut gérer,  chacun selon ses disponibilités et ses compétences, selon ses qualités humaines aussi

Chacun réfléchit aussi à l'impact de la maladie sur sa vie... Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que nous avons tous les deux chopé une maladie pas si fréquente, autoimmune et qui nous est tombé dessus soudainement, sans aucun malaise préalable pour nous y  préparer!




peinture de Françoise Collandre "Vers demain"


samedi 7 février 2015

tant qu'il y aura des arbres...

je suis pleine, remplie, envahie de sentiments divers
je passe d'espoirs en découragements, en tristesse infinie de voir mon homme toujours si actif, comme un pantin gisant sans force sur un lit d'hôpital
et puis je reprends courage parce que on a pu rencontrer qqun qui a fait un Guillain-Barré et s'en est remis complètement: c'est donc possible!

Un millimètre par jour paraît-il
c'est le temps qu'il faut pour reconstituer les nerfs atteints
Un millimètre par jour, ce n'est rien... c'est lent, très lent, très très lent
Cela prendra des semaines, des mois peut-être
sans compter la rééducation douloureuse

Et les questions qui rongent surgissent: pourquoi lui? cet homme actif, toujours prêt à rendre service
et pourquoi moi? doublement atteinte: sa maladie qui me prive de son appui nécessaire, et la désolation de voir à ce point dépendant

Pourtant déjà la gratitude nous vient pour les petits bonheurs que nous épions et que nous accueillons avec reconnaissance

Vous voulez un exemple?
- De la fenêtre de sa chambre, il voit les arbres frissonner... comme moi je les guettais il y a trois ans... ce sont de véritables cadeaux de la vie, qui nous rattachent au mouvement de la nature, de la vie!
- Hier au restaurant, emmené par un de mes frères et sa femme... j'ai mangé mon premier repas chaud depuis 15 jours: c'est peu de chose, mais c'est énorme

alors il y a les enfants... ils sont là, ils nous aiment...
que demander de plus?
Je vous le dis: on s'en sortira!


dimanche 1 février 2015

Continuer à vivre

une semaine aujourd'hui que le mari s'est écroulé sur un lit de clinique.
il ne s'est pas relevé depuis, devenu dépendant pour tout, comme un bébé.
la maladie qui s'est emparé de lui ne lui laisse pas beaucoup le choix: il en a pour quelques mois à se remettre, avec un minimum de séquelles, on peut l'espérer!

En attendant, il faut continuer à vivre!
Lui sur ce lit dont il est prisonnier et dépendant pour TOUT
Moi en essayant de m'organiser au mieux pour ne pas sombrer dans l'épuisement tant physique que émotionnel
Je m'arrange pour aller tous les soirs lui donner son léger repas du soir. Depuis deux jours il mange presque tout ce qui est sur le plateau. Puis il déclare: "j'ai bien mangé!"

Voilà ce que j'admire en lui, c'est qu'il ne plonge pas dans la plainte, il cueille le bon qu'il reçoit,  il est capable de s'informer gentiment du problème de santé de l'un de ses amis,

Moi j'ai encaissé cela comme un coup violent reçu par traîtrise et qui m'a déstabilisée, qui m'effraie aussi énormément: depuis que je suis fort affaiblie au niveau de ma santé, je me reposais sur lui pour un certain nombre de choses que je ne pouvais plus assumer. C'est terminé pour un long moment, il me faudra apprendre à gérer seule le quotidien, à reprendre la voiture pour de courts trajets, à oser m'adresser aux amis avec simplicité

Les enfants sont très présents, attentifs, affectueux. Papa a tant fait pour nous, disent-ils, c'est à nous aujourd'hui à être là pour notre papa!
Et en même temps ils sont soucieux de leur Coumaman. On se raccroche à notre tendresse

Dans cette tempête inattendue, je vois les petits éclats de bonheur, de tendresse, d'attention qui me (nous) sont offerts,
L'espérance et la gratitude seront capables de nous aider à porter cette énigme du malheur


mardi 27 janvier 2015

Messieurs Guillain et Barré

Il s'appelle le syndrome Guillain-Barré
C'est un beau nom  pour un sale petit virus qui déclenche cette maladie auto immune. Pas belle du tout cette maladie, du genre à vous affaiblir toute force musculaire, du genre à vous clouer sur le lit, à vous empêcher de porter les mains à la bouche, de lever les bras!
Elle dure longtemps cette maladie, non non pas quinze jours... un peu plus, disons quatre mois dans le meilleur des cas, six est plus réaliste
Il faudra une kiné sévère et douloureuse pour tenter de récupérer chaque cm d'autonomie

Imaginez que G.B  se soit attaqué à un homme toujours super actif, incapable de rester une minute tranquille, qui rend service à tous... qui en fait plus qu'il ne faut

Cet homme est mon mari, un roc sur lequel je me suis toujours appuyée... particulièrement ces derniers temps
Fracassé sans force sur un lit d'hôpital... je vous jure que ça fait mal à voir

La vie est parfois bien difficile, nous voilà tous les deux à devoir combattre une maladie rare et auto immune!

Voilà la raison de mon silence..
A bientôt


PS heureusement nos cinq enfants sont attentifs, aimants, tendres...
Nous nous serrons ensemble face au vent de l'adversité
Nous gardons confiance!. Lui est un battant
On sait qu'il passera des moments difficiles, nous aussi...
Mais nous savons déjà que nous vaincrons




jeudi 15 janvier 2015

sortir de la sidération...

Je  quitte petit à petit l'état de sidération dans lequel je me trouve depuis plus d'une semaine.
J'ai lu énormément sur le Net et j'ai lu le pire et le  meilleur
les "n'importe quoi" aussi d'ailleurs, l'angélisme et l'extrémisme, le rigorisme et le laxisme (ah! ces mots en isme!!)
Je veux  me faire une opinion, non pas la plus juste possible, mais la mienne
La mienne...
On n'est pas sorti de l'auberge
(Je ne croyais pas si bien dire: une opération antijihadiste à Verviers (Belgique) s'est soldée ce soir par la mort des deux présumés terroristes...à suivre)

Je voudrais vous partager ici deux réflexions qui me semblent importantes
( je vais sans doute déplaire à plus d'un... mais la liberté de penser et de s'exprimer, c'est pour tout le monde, non?)

Comme un seul homme, tous les athées de France se sont levés, soit pour ricaner sur l'absence de dieu (mais comment dieu peut-il laisser faire ça!! ah! ces croyants, particulièrement les cathos! comme ils sont cons d'imaginer même un seul instant que leur dieu s'il existe, est un dieu d'amour) soit pour proclamer haut et fort qu'il y a les religions bien sûr, cause de tout le mal, mais il ne faut pas oublier les athées, qui sont quand même majoritaires, les seuls sensés, capables de vivre sans dieu; on a tendance à les oublier dans toute cette affaire!

J'en pense quoi de ça?
J'ai quitté la religion catholique, sa pratique et tout le toutim
C'est clair!

Mais il y a en moi ce que je vais appeler une "aspiration spirituelle" qui, au fil des années et surtout depuis la maladie qui m'a touchée, s'est faite de plus en plus profonde
Je ne sais pas si Dieu existe et finalement ce n'est pas le plus important, pour moi
Mais ce que je sais c'est que nous sommes faits pour aimer: dès sa naissance, le petit humain cherche à aimer et à être aimé!

Au fond de moi, quand je fais silence, j'entends cet appel...
Aux questions que je me pose, je ne cherche aucune réponse dans le monde extérieur
Celui-là est tellement bruyant ou clinquant qu'il a éteint les mots qui font vivre et qui sont tapis au plus profond de moi

Cet appel à plus de "spiritualité" (zut alors il n'y a pas un mot moins cucul la praline?), cet appel à se reconnecter à l'essentiel en moi, en soi,  je ne l'ai lu sur aucun billet, aucun site durant cette semaine. Rien. Nada.

Pourquoi les hommes et les femmes ne sont-ils pas capables de faire cette démarche simple: descendre au profond d'eux mêmes pour entendre la voix et la voie de l'essentiel, de la vie?

*********
Un autre point que je veux vous partager
Les assassins, les meurtriers, les salops, les monstres, les extrémistes, sont peut-être AUSSI des "victimes"
Il semble qu' ils n'aient eu ni père pour les recadrer, ni mère pour leur donner la tendresse dont tout être humain a besoin comme de pain. La société n'a pas eu les mots ou l'attention dont ils auraient eu besoin pour les garder "sains"

Sans pain, nous sommes d'accord, on meurt!
Sauf si on trouve sur sa route un ou des "sauveurs" qu'il vont suivre dans un ailleurs qui leur promet q un nouveau pain qui les nourrira , leur donnera une raison de continuer à vivre, dans la violence et la haine...

Et puis la prison... ah oui! voilà un cadre idéal pour rectifier une éducation défaillante, tout le monde sait ça! Et c'est parti pour la radicalisation!

Ces jeunes dévoyés ont vécu et grandi en France (ça aurait pu être en Belgique...)
Je dis ça, je dis rien...

(à suivre sans doute)





samedi 10 janvier 2015

Julos Beaucarne Lettre ouverte.


Comme vous tous sans doute, je suis en état de sidération, ne pouvant comprendre comment ce qui est arrivé, est arrivé! 
Je vois des nuages bien sombres pour l'avenir...
Pourtant il faut continuer à vivre

Je me suis souvenue de la lettre ouverte écrite par Julos Beaucarne, la nuit de l'assassinat de sa femme.
 C'est vers ceux qui ont vécu l'indicible et l'horreur qu'il convient de se tourner et d'écouter ce qu'ils ont à dire




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