dimanche 17 novembre 2013

Franchir le seuil...


Je me suis tant de fois retrouvée le cœur serré devant des seuils qui me semblaient infranchissables, des seuils qui demandaient du courage, mais surtout de la confiance en moi, pour oser passer de l’autre côté. Un seul geste aurait suffi : lever, poser le pied et avancer. J’étais arrivée jusque là, j’avais franchi bien des obstacles, et là soudain devant le dernier, l’ultime sans doute, celui qui semblait le plus facile, rien… mes pieds s’obstinaient à rester immobiles, comme paralysés. Je contemplais le seuil, j’évaluais encore et encore la difficulté, je voyais que d’autres le franchissaient allègrement. Et je restais immobile, regardant mon pied figé sur cette pierre dure. Cette simple marche défendait dans une sorte de provocation silencieuse, les portes que j’aurais tant aimé voir s’ouvrir devant moi.

Parfois j’ai eu cette force de franchir ce seuil ultime… et parvenue de l’autre côté, j’ai vu une réalité bien décevante. Comment avais-je pu mettre tant d’espoirs derrière cette porte si attirante ? Comment n’avais -je pas vu que le seuil était pourri ? Je ne découvrais que poussière dans un endroit désert… Je n’entendais que mesquineries et disputes de cours de récréation, il n’y avait que désirs d’arriver à tout prix en écrasant les autres dans des combats ridicules.

L'inverse aussi: il y avait des seuils qui semblaient inquiétants... et quand j’ai eu l’audace de les franchir dans une curiosité timide, ceux-là m’ont ouvert des portes inédites, riches en découvertes humaines… Mais la vie m’a appris à rester vigilante, à ne pas danser comme une folle sur un seuil prometteur… car je m’y suis bien des fois tordu le pied…



26 commentaires:

  1. Eh bien, moi je me dis que j'ai bien fait de franchir le seuil de ton blog, comme cela, l'air de rien, avant d'aller me coucher...Car j'y ai trouvé un joli billet tout en nuances comme j'aime en lire chez toi.
    Je me suis demandée si la quête de quelque chose n'était pas le plus intéressant de la chose elle-même. C'est à dire que lorsque l'on arrive au but, on ressent comme une espèce de regret d'être arrivé, d'avoir réalisé ce pour quoi l'on se battait depuis des mois. Un peu comme lorsque l'on lit ou écrit le mot "fin". C'est ce seuil-là qui est difficile à franchir. Il faut peut-être se dire alors, que l'on franchit la porte d'une nouvelle quête.
    Bisous doux.

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    1. il faut toujours franchir le seuil de mon blog, chère Célestine
      Comme tu le dis si bien, arriver au bout du bout d'un projet n'est pas si facile...
      C'est ce qui m'arrive pour le moment... et oui, plutôt que de regarder vers le passé, avec nostalgie, empoigner l'avenir avec un regard neuf
      (sauf que la santé c'est pas encore ça en ce moment!!)
      Merci pour les bisous doux ;-))

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  2. Franchir des seuils, traverser des portes, tout en étant en alerte, c'est accepter d'évoluer...
    Le plus grand seuil à franchir selon moi est le retour vers soi, le Soi. Se connaître, se reconnaître. Accepter de franchir ce seuil est un baume. On serait porté à croire qu'on est arrivé mais non c'est le début d'une longue démarche qui ne cesse de pousser vers de plus en plus de joie, de paix, de reconnaissance, de gratitude. Je crois qu'il n'y a pas de but seulement un chemin à parcourir pour profiter de tant de bienveillance. Maty

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    1. J'aime bcp ton commentaire, chère Maty, il m'ouvre de belles perspectives en effet
      J'aurais envie de répéter chacun de tes mots, je me contente de les relire en les méditant
      Merci!

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  3. Une réponse avec une vidéo... Je crois que tout y est dit.

    http://www.youtube.com/watch?v=P8ivCu3iM2g

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    1. cette vidéo est une pub je crois... je l'avais déjà vue et elle m'avait touchée... oh! que je me reconnais dans ces hésitations!

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  4. Cela me fait penser à une anecdote qui me fait bien rigoler maintenant mais qui au moment même ne m'a pas fait rire du tout. J'étais en analyse depuis quelque mois et il me semblait avancer beaucoup dans ma cure .J'interroge mon analyste pour lui demander où j'en suis dqans mon parcours . Comparant l'analyse à un grand gâteau ( que j'ai à manger) je lui demande combien j'ai déjà mangé de ce gateau. Je m'attendais à ce qu'il me dise au moins, la moitié... Il m'a répondu: "ce n'est qu'un tout petit début !" Je me suis sentie tarte! c'est le cas de le dire !!!

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    1. c'est amusant ce que tu racontes ici... pauvre Charlotte qui pensait avoir déjà fait un long bout de chemin...oups!
      ;-))

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  5. Souvent on se fait avoir par des seuils-vitrines, comme des boutiques clinquantes, conçues pour nous faire entrer, avec des intentions .... diverses....

    Les seuils qui ouvrent sur des endroits plus vrais, sont parfois dans des ruelles mal éclairées.... qui n'attirent pas de prime abord...

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    1. les endroits vrais, les endroits de profondeur se cachent en effet loin du bling bling et des lumières clinquantes
      La difficulté c'est de ne pas céder au miroir des alouettes

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    2. Tu as tellement raison Alain ! (je parle en mon nom seulement)
      Il y a des chemins qui commencent très larges et vont en s'étrécissant.
      Celui que je suis a commencé si petit que je ne l'ai même pas remarqué. C'est beaucoup plus tard que j'ai saisi que mon cœur lui avait compris dès le premier instant, mais moi pas ! Je ne connaissait pas le langage du cœur. J'avais plutôt l'habitude d'écouter la petite voix qui pèse et soupèse, bien en vain car elle ne peut aller au delà de ses étroites limites. kéa

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  6. Chère coumarine, c'est toujours une grande joie pour moi de vous lire. Vous dites tellement bien les choses! Il y a un seuil que je n'ai pas réussi à franchir et parfois je me dis que j'ai raté quelque chose,et souvent je me dis aussi que c'est peut-être mieux ainsi! J'ai toujours eu du mal à faire de vrais choix si bien que je vis dans le doute. Mais une chose dont je suis certaine,c'est que vos lectures me passionnent. Bien affectueusement. Marylène

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    1. merci Marylène pour ton commentaire en forme de compliment: il me fait plaisir. Et pourtant nous nous ressemblons pas mal dans nos difficultés de faire de vrais choix...

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  7. Bonsoir Coumarine,
    A la première lecture, je me suis dit : voilà un billet qui m'est totalement étranger, tellement j'ai la sensation de ne pas avoir eu, de ne pas avoir fait de choix. Et puis, là, maintenant, l'évidence,LE SEUIL, je l'ai franchi la première fois où je suis rentrée "chez moi", ce "chez moi" qui m'a été longtemps interdit, que j'ai cru interdit, et dont je comprends maintenant que j'avais tellement intégré l'interdit dicté par les grands que je me l'interdisais moi-même. J'ai longtemps erré autour de ce seuil, et derrière il y avait l'Essenciel et aussi les imperfections, les agacements, les impatiences, la joie, les larmes, la lumière, la nuit, les voix, le silence, la vie.
    nicole 86

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    1. Je suis vraiment heureuse de te voir revenir sur mes pages, chère Nicole... je me suis souvent demandé ce que tu étais devenue...
      Contente de lire que tu as enfin franchi le seuil de l'essentiel, oui je me réjouis pour toi

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  8. oui, franchir des seuils, et surtout les franchir seul(e)...
    bises, Coumarine

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    1. Pourquoi faudrait-il les franchir " seule"?

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    2. peut-être parce qu'on est effectivement seu(l)e...peut-être parce que le chemin de l'âme s'accomplie seul(e)... personne ne le fera à notre place!

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  9. Quel texte Coumarine ! dans lequel je me retrouve tant.
    Les seuils je ne m'en approche même pas. Je mets des barricades, des obstacles incontournables entre ces seuils et moi. Les seuils je les regarde de loin. Ils me font rêver... mais pour les franchir il faudrait pouvoir les atteindre...

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    1. Je crois que décidément nous acons bcp de choses en commun... ah lala!

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  10. Et c'est un risque à prendre parfois, Coumarine : franchir le seuil... C'est trop dommage de passer à côté... Et c'est pourtant ce que j'ai fait une grande partie de ma vie...

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    1. c'est un risque en effet... ne pas bouger nous épargne ce risque...
      pas facile de sortir de sa zone de confort!

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  11. L'incorrigible optimiste que je suis est tentée de franchir le seuil tout en sachant que c'est très risqué...
    Bonne journée.

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    1. tu es du genre à risquer...
      je t'envierais presque...

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  12. chère Coumarine, je lis dans mon feedly un article percutant intitulé Chuuuut mon fils... pas toucher
    Je te félicite et j'applaudis des deux mains
    bises à toi!

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  13. merci Adrienne...j'ai hésité à le publier, justement parce que j'avais l'impression que j'y allais (trop) fort...

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