mardi 22 janvier 2013

Je n'en rirai jamais je crois...

Je lis l'un ou l'autre blog  dont l'auteur passe par la longue maladie, avec son cortège de souffrances diverses et variées. En général ces blogueuses ne se contentent pas simplement de raconter les épisodes de la maladie, mais surtout les ressentis par lesquels elles passent
Je reconnais que cela m'intéresse de lire ces cheminements à la fois si personnels et en même temps universels. Même si je ne souffre pas d'un cancer, mais d'une maladie auto immune, je me sens bien souvent la "soeur" de ces blogueuses, dans ce qu'elles exposent de l'évolution importante qu'elles sont en train de vivre
Le chemin est dur, avec ses périodes de lutte intense, de retombées douloureuses, de chamboulement inouis mais aussi de pacification dans les moments de relâche que propose par moment la maladie
Comme moi ces personnes vivent une recherche de sens qui va parfois loin... nous ne serons plus jamais les mêmes, à la fois plus fortes et plus fragiles! 

Je suis à présent dans une phase plus calme: la maladie de Horton dont je souffre est pleinement sous contrôle me dit le médecin, je peux diminuer les médicaments, je récupère mes forces... Il n’empêche que comme pour les personnes atteintes d'un cancer, l'épée de Damoclès même éloignée, est toujours là quelque part, ne fut que dans mon imaginaire (mais pas que...)

J'ai lu en commentaire sur un de ces blogs une phrase écrite en toute amitié par quelqu'un qui souhaitait encourager la blogueuse dans les moments difficiles qu'elle s’apprête à vivre: il était écrit que dans un an, elle rirait de tout ce qu'elle aurait traversé (sous entendu qu'elle serait complètement rétablie)
Je comprends bien l'intention de ce commentaire: il était amical et écrit dans l'intention d'encourager.
Mais la blogueuse a nié énergiquement qu'un jour elle rirait de cette année infernale qu'elle était en train de vivre...

Je me suis posé la question pour moi-même: rirai-je un jour de tout ça? Me félicitant d'avoir retrouvé la santé? Et que tout cela soit derrière moi?
Je pense en effet que je serai soulagée...heureuse et soulagée d'être sortie vivante de mon petit tsunami/
 Mais je ne crois pas non plus que je pourrai jamais rire de tout ça. Je suis passée par des moments trop difficiles pour que je puisse un jour en rire. Quand je partage un peu de mon vécu, c'est de manière grave, ou neutre, parce qu'il met en cause  une profonde déchirure intérieure, et une recherche de sens qui ne s'achèvera jamais je crois. Oui je ris bien sûr avec mes amis, ma famille, pour des riens, pour des broutilles, je suis attentive au bonheur et au simple plaisir de vivre. Mais je ne rirai pas de cette tornade qui m'a envahie d'un seul coup, sans que je m'y sois préparée  et qui m'a demandé, et encore maintenant, une lutte de tous les instants pour rester debout, pour continuer à simplement vivre

En fait j'hésite à publier cette note...peut-être ai-je perdu complètement le sens de l'humour...
On verra dans un an....

54 commentaires:

  1. Je lis régulièrement la blogueuse chez qui tu as vu ce commentaire et je rejoins complètement ta manière d'y réfléchir. Je ne crois pas que l'on puisse rire de quelque chose d'aussi ravageur, même lorsque l'on en est sorti. Je suis heureuse de lire que tu es dans une phase de stabilité, c'est déjà un gros progrès.

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  2. pour moi, "en rire", dans ce cas-ci, ne peut que vouloir dire "être capable, une fois que tout s'est bien terminé, d'en parler avec un peu d'humour et d'autodérision"
    je ne crois pas que je pourrais donner plus que ça ;-)
    et il ne me plairait pas que d'autres en parlent en riant - à moins d'avoir traversé la même chose...
    bonne continuation, Coumarine!

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    1. Bien sur , Adrienne, que ça voulait dire cela, juste être capable de re-sourire à la vie et de trouver de la douceur à être dans un pré en montagne après cette terrible épreuve. Je dis ça parce que je suis l'auteur de ce commentaire et que mon intention n'était pas de choquer qui que ce soit. Chacun apporte ce qu'il peut à ceux qui sont dans l'épreuve. Ce n'est pas toujours facile de trouver les mots justes, alors disons que mon commentaire était idiot. Cela dit, Coumarine je comprend que tu aies écrit cette note et aussi que tu aies hésité à la publier. Si c'est par rapport à moi, je te rassure, je ne pensais pas a mal. Alors tant pis si tes lecteurs font le procès de ce commentaire maladroit, j'en aurai un peu de peine mais ce n'est pas grave.On ne réfléchit pas toujours à la portée des mots que l'on écrit, et pour moi, encore une fois, " en rire" ne voulait pas dire s'en moquer ou le prendre par dessus la jambe, ni même oublier. Cela parlait juste de ce merveilleux sentiment qui s'appelle la résilience.
      Je t'embrasse.fort.

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    2. Je SAIS chère Célestine que ton commmentaire allait dans le sens de l'amitié, dans le sens de ta chaleur qui cherchait simplement à encourager une blogueuse
      Nul procès d'intention à ton endroit, nul reproche... d'ailleurs ce commentaire ne m'était pas adressé!
      Simplement que je me suis posé la question POUR MOI-MEME de savoir si je pourrai rire de ce par quoi je suis passée...
      Et j'ai répondu: non!
      J'ai hésité à publier cette note par délicatesse pour toi et pour la blogueuse...
      Mais il me semblait que tout cela soulevait un thème de réflexion bien intéressant: sur l'écoute. L'écoute de l'autre sans trop vite vouloir le/la consoler
      Je t'embrasse fort, tu sais mon amitié pour toi

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    3. Je sais ton amitié, je voulais juste dissiper un malentendu.Un mal entendu en deux mots, là où il n'y avait que du bien à dire. Je ne te cache pas mon coup au cœur et mon malaise en lisant ton billet...jusqu'à ce que je lise le témoignage de Candide qui m'a un peu rassérénée. C'est terrible de se dire que l'on n'a pas eu les bons mots. Surtout quand on était sincère. Ce sont toujours les mêmes fondements qui vacillent en moi quand on me fait ce genre de "reproche" (qui n'en était pas un bien sûr, venant de toi, mais qui m'a bouleversée plus que de raison)
      Quant à l'écoute, c'est vrai que virtuellement, ce n'est pas la même chose que dans la vraie vie, pour le coup.Il manque effectivement la chaleur de la voix, les mimiques, le regard, et de pouvoir corriger le tir immédiatement...
      Merci d'avoir initié ce débat qui m'a appris beaucoup sur moi-même et sur le chemin qui me reste à parcourir.
      Bises

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    4. Je rebondis ma chère Célestine sur "ce sont toujours les mêmes fondements qui vacillent en moi quand on me fait ce genre de "reproches". Cela écho en moi qui avais tellement besoin de reconnaissance et me sentais si déstabilisée par les reproches dès lors qu'ils étaient la résultante d'une mauvaise compréhension, d'une mal donne. Cela me blessait d'une façon disproportionnée. Je travaille là-dessus depuis un moment et peu à peu je m'apaise. Bises ma chère Célestine.

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  3. Les choses graves qui nous arrivent nous font perdre notre sens de l'humour. J'en sais quelque chose et c'est un deuil supplémentaire (la partie "légère" en soi) qu'il nous faut accepter de faire.
    Sûr que, pleines de "bonne volonté", des personnes peuvent dire des choses qui au final font parfois du mal !
    C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, ne sachant pas, moi non plus, toujours trouver les mots pour réconforter, je suis en train de lire un livre qui s'appelle "Les mots qui font du bien" de Nance Guilmartin (une auteure québécoise, comme il se doit - je précise, car les auteurs québécois sont très "en avance" je trouve sur la qualité de communication) et d'ailleurs c'est ce livre que j'évoquais dans la réponse à ton commentaire que je t'ai faite hier ..

    Pour réagir sur ce que tu écris à la fin, je ne pense pas non plus que tu pourras rire un jour de tout cela, même si, et je te le souhaite de tout coeur, tu vas retrouver de plus en plus de "légèreté" au fur et à mesure que le spectre de la maladie s'éloigne.
    Mais en rire ? ..
    Je crois que rencontrer certaines situations dans une vie fait de nous une autre personne, la change irrémédiablement - et c'est peut-être cela qui est le plus délicat à accepter : être cette nouvelle personne, celle qui a rencontré la maladie ou la mort.
    Bisous, Coum

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  4. Je ne pense pas non plus que l'on puisse rire de cette épreuve.

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  5. l'humour n'est-il pas une vraie politesse générée par de vrais désespoirs ?
    par exemple pour ne pas perdre sa dignité quand tout au long des quatre saisons, la personne malade est soumise à ces questions, dans une salle sans porte ni fenêtre, un projecteur dans les yeux :
    - "comment vas-tu ?", alors que cet interrogatoire est faussé dès le départ, car bien sûr, la personne est très malade mais on n'attend d'elle qu'un faux et usage de faux comme réponse
    - "allez, courage !", comme si on n'était plus un être humain vacillant mais encore debout, comme si on geignait à toutes heures du jour et de la nuit, en se donnant en spectacle non stop, comme si on appelait pitié et commisération, comme si on avait besoin d'un(e) coach en dignité
    - "c'est dur mais il y en a qui souffrent plus que toi", la belle horreur, l'ignoble consolation : une compétition indécente entre les opérations, les amputations, les rémissions pour aboutir à une échelle sur laquelle la personne malade à les godasses posées sur la tête d'autres, plus malade qu'elle encore
    - "un jour, tu verras, tout ça s'oubliera", oui, certes, quand la mort sera passée par là, sinon, la mémoire purgée ? écoutez des femmes violées, des naufragés des guerres, des bourreaux et des victimes... la mémoire est sélective, mouvante mais elle reste et ce ne sont pas de beaux restes...

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    1. Jea, je ne te connais pas encore mais je me permets de réagir à ton com. J'aime ta métaphore que je trouve fort juste quand on assène à une personne malade ces phrases toutes faites, anti-communication par excellence. Il me semble qu'il s'agit là de personnes mal à l'aise dans leur relationnel ou manquant d'empathie ou bien ayant peur de la maladie et voulant vite passer à autre chose etc... C'est vrai qu'alors l'humour peut protéger ou bien aussi, et c'est ce que j'essaie de développer, une sorte de mansuétude pour l'autre qui consiste à écouter au-delà des paroles son humanité pré-supposée. Amitiés salines, Jea.

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    2. JEA, sachant par quoi tu es passé ce dernier mois, cette dernière année, je vibre énormément à chacun de tes mots...
      Tu mets singulièrement en relief cette difficulté de l'écoute et de la bonne réponse
      Je pense, suite à ce billet en parler très prochainement
      Je t'embrasse, JEA

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  6. La formulation est sans doute maladroite et, comme Célestine, je partage l'interprétation qu'Adrienne donne de ce commentaire.
    Avant d'aller plus loin, je vais lire "Écritures de l'intime" pour tenter de mieux comprendre ce qui me chatouille dans cet épisode.

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    1. c'est une excellente lecture, Walrus, d'autant que plusieurs auteurs d'en partagent l'écriture...;-))

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  7. Le propos que tu rapportes fait partie de ces maladresses dont nous sommes capables face à une personne en souffrance. Sans doute parce qu'il y a quelque chose d'insupportable de se mettre face à ce réel. L'autre souffre. Beaucoup de gens souffrent. Le monde souffre. Alors, souvent on se met à distance, avec des formulations diverses, mais qui sont souvent des variations de « t'en fait pas, ça ira mieux demain… ». Alors qu'il faudrait compatir. C'est-à-dire prendre part à la douleur et la souffrance.
    Et en même temps, on ne peut se résigner, parce que cela n'aurait pas de sens si tout le monde sombrait. Alors on fait comme on peut, même maladroitement.

    Pour ma part, je n'ai jamais ri de ce par quoi j'ai du passer. Ça ne peut pas être risible ! Mais cependant, on m'a souvent reflété que j'avais toujours gardé un certain humour envers moi-même. Ça doit être dans ma nature. Un certain état d'esprit. Mais l'humour est une forme de détachement, de distanciation, et une dérision envers soi-même. Ce fut sans doute pour moi, notamment dans ma jeunesse douloureuse, un moyen de ne pas sombrer.
    Mais c'est autre chose que le rire. je me vois mal me bidonner, m'esclaffer, et me fendre la pêche, de tout ce qui a pu me tomber dessus comme souffrance… Même celles qui sont lointaines…

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    1. Oui Alain, parfois une formulation est maladroite alors qu'elle a été écrite avec amitié...
      Garder son humour, pour l'instant de n'y arrive pas vraiment, en tout cas pas sur le blog: je me souviens qu'autrefois j'écrivais des billets légers, avec de l'humour
      Pour l'instant l'humour en tout cas dans l’écriture m'a quitté

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  8. Les passages par la douleur, la maladie, les deuils nous changent, nous rendent plus profondément humains. Alors, l'ironie, la dérision, les sarcasmes et les pointes n'ont plus leur place. C'est de la sagesse gagnée, j'en suis sûre, avec un sens de l'humour amplifié, mais débarrassé de la moquerie.
    Je ne crois pas un instant que tu perdes ton esprit rieur!

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    1. je pense oui, que j'ai perdu bcp de mon esprit rieur...hélas...

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  9. Je ne pourrai jamais rire des souffrances morales que j'ai traversées. D'ailleurs il n'y a pas de quoi en rire. Rire dans ce genre de cas est se moquer et même nier dans la moquerie que cette souffrance ait pu exister. Quelqu'un qui rirait, se moquerait ( dans le sens ne prendrait pas au sérieux) de moi dans ce cas là, serait rayé pour longtemps (pour toujours?) de mes possibilités à un jour l'apprécier.

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  10. Un seul livre à lire pour "se mettre à la place de"...

    "L'amour, la médecine et les miracles" / Bernie-Siegel

    http://vi-cto-rieuses.forumactif.com/t378-l-amour-la-medecine-et-les-miracles-de-bernie-siegel

    et une interview également "vulgarisatrice", mais qui fait bien passer le message aux "accompagnants" :

    http://www.youtube.com/watch?v=SksT7zDo-m8&feature=player_embedded

    Lorsqu'on est malade, on est une "éponge", chaque mot peut être ressenti comme un coup de poignard ou un coup de coeur.
    Souvent la parole culpabilisante ou "secouante" de l'un est heureusement vite compensée par la réconfortante et la "secouriste" de l'autre.

    Dès l'annonce du cancer, j'ai vite su instinctivement choisir les relations qui me faisaient du bien, dire aussi certaines choses à ceux en qui je faisais confiance pour m'aider, et taire à ceux qui n'auraient pu le faire, soit par manque d'expérience, de maturité, d'empathie ou d'affinité.

    Les plus belles rencontres, les mots qui font du bien, sont venus des femmes qui en sont passées par là.
    Merci à elles de m'avoir montré le chemin, merci aussi aux lectures qui aident à comprendre.

    Si un jour je suis amenée à donner la main à une nouvelle femme tirée au sort par la loterie de la vie, je saurai trouver les mots et aider aussi.

    Bonne journée à tous.

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    1. merci Cathy, pour tes mots
      J'avais lu autrefois le livre de BeRnie Siegel... j'ignorais qu'il y avait un site...

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  11. Où l'on constate toute la difficulté de la relation d'aide par l'écrit. Les mots y sont alors définitifs et iratrappables (ça s'écrit ça ?), et les différences d'interprétation entre l'émetteur et le récepteur peuvent rendre l'échange délicat.
    N'étant pas concerné, j'ai effectivement lu ce "rirait" dans son sens de "prendre avec légéreté (voir dérision)".
    La fragilité de la blogueuse, de même d'ailleurs que celle de not' Coum', l'ont entendu dans son sens strict... alors qu'évidement personne ne songe à en rire.
    Et certainement pas Célestine dont on connaît la sensibilité et la capacité d'empathie, et dont je ne crois pas que le commentaire soit idiot (arrête un peu de t'auto flageller, Célestine), mais simplement pas entendu au niveau de son intention. Et qui doit se sentir gênée, elle qui d'ordinaire manie si bien la nuance. Peut-être d'ailleurs aurait-elle choisi d'autres mots si l'échange avait été verbal, suivant les réactions de l'interlocutrice...

    Pas faciles les relations humaines !
    Mais on est dans une bonne marmitte ici !


    ;o))

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    1. Merci cher(e) Candide. Gênée est un mot bien doux pour décrire la désolation dans laquelle m'a plongée cette "bévue" bien involontaire. Il faut croire (et je t'assure que ce n'est pas de l'auto flagellation) que j'ai encore bien du chemin à faire sur la voie de l'empathie. Mais je remercie Coumarine et aussi la blogueuse de m'avoir ouvert les yeux sur cette difficulté.(tu vois, là, au moment où j'écris cette phrase, je me dit que c'est peut-être maladroit cette expression, parlant de Coumarine...;-)) Les relations humaines...avec un outil aussi peu fiable que le langage à multiples sens et interprétations...non, ce n'est pas facile.
      mais je confirme, la marmite est excellente.

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    2. Ma chère Célestine, de ta part ce "cher" me va droit au coeur (soyons légers) !

      ;o)

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    3. La marmitte est excellente, mais nul ne saurait faire e une bonne soupe sans d'excellents ingrédients !

      Non ?

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    4. Certes. Et Coumarine est une excellente cuisinière, ne l'oublions pas. je dirais même un cordon bleu...

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    5. Je ne vous connais pas , mais je tenais à vous dire qu'il n'y a rien de mieux qu'un regard ou qu'un bisou pour soulager tous les "maux" qui peuvent nous anéantir ... A travers vos blogs vous essayez de trouver les mots justes et parfois la maladresse l'emporte :(
      Vivez l'instant présent et ne ressassez plus ces écrits ... La vie est courte ... Croques à pleine dents tous les jours !

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  12. "Je suis à présent dans une phase plus calme: la maladie de Horton dont je souffre est pleinement sous contrôle me dit le médecin, je peux diminuer les médicaments, je récupère mes forces... "

    J'en suis ravie, Coumarine ! Vraiment ravie.
    Mais c'est vrai, l'épée de Damoclès sera toujours là, à menacer celles et ceux qui ont souffert d'une maladie grave, qu'elle soit auto-immune ou cancéreuse ou...

    Moi non plus, je ne pourrais jamais rire de ce qu'il m'est arrivé. Respirer mieux, me sentir libérée, regarder vers demain et après, oui, ça c'est possible. Mais rire, non.
    J'ai placé mon sens de l'humour ailleurs... Hier, avec mon homme, nous avons eu deux moments de rires... j'en avais les larmes aux yeux et une petite douleur derrière les oreilles.

    Courage, Coumarine ! Je t'embrasse.

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  13. Tu n'as pas perdu le sens de l'humour.
    On en peut pas rire de tout.

    Je ne suis pas touchée par la maladie.

    J'ai vécu des moments difficiles avec ma fille, à sa naissance, à son adolescence. Soulagée oui.. Mais en rire non jamais.

    Remercier le ciel, l'univers (cette énergie que certains appellent Dieu) que ce cela se soit assez bien terminé.

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  14. Il n'y a rien de "risible" même au plus beau sens du terme, dans ce que tu as traversé.
    Les gens sont souvent maladroit face à la souffrance d'autrui. Dans la réalité une écoute silencieuse suffirait mais comment la retranscrire sur un commentaire de blog..?

    Cette maladresse voulait sans doute te faire tendre vers l'espoir d'un futur plus serein.

    Et puis parfois certaine personne en voulant toujours trop bien faire, et en utilisant des formules ou des mots trop superficiellement éprouvés... font des boulettes! ;)

    Prends soin de toi :)

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  15. Je suis contente de savoir que ta maladie est stabilisée.
    Pour le commentaire maladroit, je crois qu'on est malheureusement tous un jour à court de mots justes pour exprimer notre affection, compassion, empathie. Et les maladresses sont d'autant plus fréquentes que commenter est un exercice difficile, c'est rapide, sans retour gestuel qui puisse le modérer.
    Quand on fait une bévue en face d'un interlocuteur, on s'en rend vite compte par le regard, l'attitude et on peut atténuer ses propos, les expliquer. Quand on commente, on peut rapidement ne plus être sur la même longueur d'onde que le destinataire. Et plus encore quand, l'état émotionnel de celui-ci est fragile ou fragilisé par la maladie.

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  16. Ton billet m'interpelle beaucoup moi qui vient de publier un article sur la maladie. Tu es plus courageuse que moi en parlant à la première personne moi qui préfère me réfugier derrière "Elle" par une sorte de pudeur qu'il faudra, un jour, que je m'explique à moi-même. Par cette pirouette, je suis en tout cas plus libre d'y écrire certains de mes ressentis.
    Je crois comprendre ce que tu ressens, Coumarine, sur ce "rire de tout, y compris de sa maladie". Ta maladie te laisse des séquelles qui t'obligent à changer ton chemin de vie. Alors rire de cela, cela parait vraiment trop dur aujourd'hui. Mais je sais, pour l'avoir personnellement constaté chez d'autres, que l'auto-dérision peut participer à la résilience et apporte, alors, de la légèreté là où la maladie a mis beaucoup de lourdeur. Pour moi, c'est comme un chemin de deuil. On perd un être cher, la douleur reste longtemps, s'allège au fur et à mesure du temps et un jour on se surprend à de nouveau à rire des travers de cet être cher disparu. Je ne sais pas si cette comparaison te parle. La résilience peut s'appliquer à bien des situations dures et douloureuses. MAIS à chacun son chemin singulier.Je t'embrasse, ma chère Coumarine de bises ensoleillées, couleur de l'azur du ciel.

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    1. Je me suis toujours demandé, par exemple, si le film "la vie est belle" (qui m'a provoqué un choc énorme à sa sortie) était possible ou si ce n'était qu'une histoire impossible dans la vraie vie. Ce père qui cache l'horreur des camps à son fils en continuant à le faire sourire, c'est tellement énorme, tellement fou, tellement beau et surhumain à la fois. C'est à partir de ce film que j'ai commencé à lire des ouvrages qui parlaient de résilience et que j'ai découvert ce mot.

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    2. Célestine : cela est possible, c'est ce qu'a fait Alice Herz Sommer envers son fils, il a traversé le camp de concentration à écouter sa mère jouer du piano, à jouer des pièces de théâtre, Alice lui inventait des histoires et a refusé de lui en parler un fois sortis de cet enfer.

      Coumarine : le sourire fait partie intégrante de moi, le rire aussi.. J'ai passé ces derniers jours à faire le clown, pour traverser l'épreuve du deuil.. Chacun a sa manière.. On peut en rire mais pas se moquer, ou si, se moquer de soi mais pas de l'autre. Je me suis toujours moquée de mes travers ouvertement, franchement et sincèrement, je n'ai jamais trop pris au sérieux les épreuves avec mon fils. Le sérieux ne légitime pas plus la maladie. Mais il y a rires, sourires et... moqueries.. Les "Intouchables" le montrent bien je trouve.. C'est aussi une question de "moment". parfois, mon fils s'en fiche du regard de l'autre, parfois, cela l'irrite un peu, cela dépend de la forme. je ne connais pas la blogueuse, mais je ne pense pas qu'elle ne se soit pas souciée de l'épreuve, sinon, elle n'aurait pas commenté, elle a juste été maladroite. Elle a, je pense, juste espéré "qu'un jour, cela ne soit plus qu'un mauvais souvenir". Et avec le temps, on sourit même de çà.. Enfin, c'est mon avis. Je répugne à la lamentation en tout cas.
      Bisous à vous deux :)

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    3. Pour finir, je trouve que le dédain silencieux, le rejet, le silence sont bien pires que la légèreté je trouve :) Avoir envie d'en rire avec quelqu'un, c'est espérer la voir Vivre à Nouveau ! :)

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  17. Je suis parfaitement en phase avec ton billet
    je ne crois pas possible de rire de tout même s'il y a aussi des événements drôles ou risibles dans ces parcours torturés ou si nos vies ne sont pas toujours en danger du moins notre intégrité physique et/ou morale est elle questionnée profondément par ce qu'il nous est donné de vivre de changements et de réadaptations, retrouver des sensations comme avant, se retrouver même changé, reprendre le cours de sa vie après ces interruptions brutales et violentes qui nous ont agressé et blessé .
    Tu fait bien de parler de gravité je prépare un travail sur l'entre deux entre humour et gravité, on ne peut décidément pas rire de tout et surtout pas avec n'importe qui !

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  18. Je vous remercie tous pour vos commentaires qui font réfléchir, un merci spécail à ceux que je n'ai pas commentés...
    Je vous suis reconnaissante pour la façon délicate que vous avez de commenter, n'enfonçant personne
    parce que je sais que nous sommes tous de bonne volonté, et que tous ici font l'essentiel pour être délicats et aimants pour les autres...

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  19. Que dire de plus après tous ces commentaires ? Que l'on est parfois maladroit dans ses propos, dans ses gestes. Cela me fait penser à notre attitude lorsqu'on se trouve en face de quelqu'un qui a perdu un être cher, de notre maladresse, de notre malaise. Quelle est la bonne attitude à avoir ? Je sais, par expérience, que même des mots maladroits valent mieux que l'indifférence, mieux que rien du tout...

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    1. Oui, Françoise, prendre la main, le téléphone et dire quelques mots c'est tellement, tellement mieux que le silence, l'indifférence et tant pis pour les mots maladroits dits avec coeur.

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  20. Je pense pas moi non plus qu'un jour, même guéri, on puisse vraiment en rire.

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  21. A la suite de Françoise et Malou, je crois qu'au-delà de mots, parfois inapropriés ou maladroits, et qui peuvent trouver leur limite face à des situation difficiles, la sincérité de l'intention transparaît toujours, parfois au prix de "réajustements sémantiques", et qu'il vaut bien mieux exprimer son empathie que garder le silence.

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  22. Evidemment ma bonne Coum', quelque peu éclipsé par tous nos commentaires sur les difficultés de la communication, le fait que tu ailles mieux est une excellente nouvelle, qui fait plaisir!

    Tous nos commentaires m'ont rappellé l'émission "Voyage en terre inconnue" (sur la 2 ?) au cours de laquelle Frédéric Lopez emmène Gilbert Montagné au Zanskar : un monument d'humanité et d'émotion (il est vrai que l'hôtesse est elle-même un personnage exceptionnel)!
    Bien sûr, Gilbert Montagné a quelques longueurs d'avance sur toi, qui doit encore faire le deuil de ta vue "d'avant", puisqu'il est aveugle de naissance et que cette situation est celle dans laquelle il s'est construit.
    Mais son enthousiasme et sa capacité d'auto-dérision sont surprenants.
    C'est relativisant, rafraîchissant... A voir !

    :o))


    P.S. : Arrête-moi si j'écris des conneuries, mais si je comprends bien le sens de la dernière phrase de ton billet, tu dis qu'on fête ta résurection dans un an ?
    Ou mes limites terminologiques me font comprendre "de bidel" ?

    ;o)

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  23. Je crois que l'on peut rire aisément de mésaventures sans conséquence. Mais de la souffrance, celle qui s'inscrit dans la chair et l'âme. Cela me parait si difficile.
    (Je crois aussi qu'il faut publier tous nos billets qu'ils soient ou pas emprunts d'humour ;)

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  24. La maladie nous oblige à creuser plus loin en nous et sans doute que pour un moment le sens de l'humour peut en être affecté, mais il reviendra... plus authentique, plus subtil parce qu'il fait partie de toi. Il aura mûri à travers ces expériences. En tout cas, je le pense! Cela dépend toujours de chacun à savoir si l'on choisit de grandir ou de se figer sur place, ce qui à bien y penser n'est pas possible car l'évolution n'arrête jamais quoi qu'il en paraisse. kéa

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  25. Je crois qu'il y a certaines épreuves de la vie dont on ne pourra jamais rire...même si on les regardera différemment un jour...enfin je l'espère....je t'embrasse

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  26. Il n'y a pas de quoi rire en effet. Je ne rirai jamais de mon été par exemple.
    Par contre, les gaffes, il vaut mieux en rire. Ca arrive à tout le monde, et je parle en spécialiste. Le rire est le meilleur moyen de leur enlever de l'importance qu'elles n'auraient jamais dû avoir. :)

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  27. encore une fois merci à vous tous pour vos commentaires, auxquels pour cette fois je ne ferai pas de "retour". Ils sont suffisamment explicites par eux mêmes
    Bonne semaine à tous et à chacun
    Je vous embrasse...

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  28. J'arrive un peu après la course:)) Que dire de plus après tous ces commentaires?
    Peut-être juste faire part de ma petite expérience... Il y a un peu plus de 18 mois j'entamais le parcours que suit Cathy en ce moment. Tumeur, opération, chimio, radiothérapie... Presque 2 ans après, je ne ris pas de ce qui m'est arrivé... Par contre je ris beaucoup plus qu'avant, chaque jour...plusieurs fois par jour... Que je sois seule ou avec d'autres... Vous allez me prendre pour une tapée:))
    Je voulais juste dire que parfois, un épisode aussi douloureux qui ne peut prêter à rire en soi, peut devenir la source d'une joie profonde, d'un sourire intérieur bienfaisant. Cette capacité à rire me semble le fruit de cette reconnection à la Vie.
    Depuis ce mois d'avril 2011 où j'apprenais que j'avais un cancer du sein, je n'ai plus jamais râlé, ronchonné, tempêté... À peine croyable! Et pourtant vrai:)) Ma patience envers les autres et moi-même est devenue immense:)) Abattant sur son passage bon nombre de préjugés, d'à-prioris, d'attentes egocentriques... On se sent nettement plus léger:))
    Oui, je crois qu'une maladie grave peut (r)amener le rire dans une vie, résultat d'une plus grande humilité peut-être...
    Merci Cathy, merci Célestine, merci Coumarine:) vos mots ont ouvert, une fois de plus,ne fenêtre sur la profondeur et la légèreté de la vie.
    Clementine



    J'accueille les événements et les les autres comme ils arrivent, comme ils sont...

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    1. Merci Clémentine, tu le sais, je me retrouve dans tes mots
      Tu devrais ouvrir un blog... sisi, tu en aurais des choses à dire... ;-))

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    2. Merci Clémentine pour ces mots qui reflètent si exactement ce que j'avais voulu dire.

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  29. Message pour Bleck
    j'ai fait une fausse manoeuvre et ce faisant j'ai effacé ton commentaire... suis désolée!!!
    D’autant plus que ton commentaire, je l'ai apprécié... beaucoup!!

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    1. ah! je l'ai retouvé dans ma boite mail:

      "En tant que Prince de la maladresse, je peux comprendre un tel propos. Maintenant rire au sens "recul" face à une maladie passée je comprends encore mieux, je crois que le "recul" est nécessaire à la survie ou plus simplement à la vie sinon c'est à se pendre sans autre forme de débat.

      Bleck

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  30. J'arrive très tard par rapport à toutes celles et ceux qui ont réagi à ton billet ; pour avoir vécu des mois difficiles avec la maladie de mon mari, même 7 ans après, nous ne pouvons en rire, seulement essayer d'oublier cet épisode et rebondir sur la vie, la vie qui a triomphé jusqu'à ce jour sur la maladie, CARPE DIEM

    je te souhaite de retrouver la sérénité après les épreuves et que ta maladie soit stabilisée, c'est cela l'important.
    Je t'embrasse.

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  31. Je lis en arrière alors bien sur, c'est bizarre mais je crois qu'en effet tu pourras sourire d'être sortie de là mais sûrement pas en rire!

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  32. J'arrive après "la bataille"...Mais, j'avais perdu ton lien...Il y a un ou 2 mois, j'avais effacé tout mon blog et voulais le fermer...Mais, pas facile de "tuer" son bébé..
    Oublier le cancer, non, surtout quand il se rappelle à nous, à moi, à chaque "départ"...
    Mais, oui, on peut rire, les malades aiment rire..On oublie et on oublie pas..La vie reprend ses droits...Petit à petit, cette cochonnerie de maladie s'estompe..
    Je suis toujours en plein dedans, accompagnant beaucoup de copines vers les étoiles..
    Dès que j'ai envie de fermer mon blog, de tout oublier, les copines malades se rappellent à mon bon souvenir.
    Les copines aiment rire, les malades aiment rire dès que la maladie leur laisse du répit..
    Même quand je raconte des choses tristes, elles rigolent...Même aux portes de la mort, elles ont envie de rire....Alors, j'essaie, enfin, je n'essaie pas, je suis moi tout simplement...
    Mais, parfois, c'est dur...Alors, je trouve des exutoires ailleurs..
    Il est vrai que juste après la maladie, j'ai adoré encore plus la nature..J'adorais me balader seule, respirer une fleur sauvage, aller en montagne, m'asseoir dans l'herbe, sentir, humer...
    Y'a pas de mal à se faire du bien..
    J'espère que tu souriras aussi...En rire, non, mais, rire d'autre chose, oui..Célestine a raison..

    ps : il est vrai que, lors de notre parcours, on en voit des vertes et des pas mûres..Quand on est malade, on a les nerfs à fleur de peau....On peut aussi bien pleurer que rire en 5mn...
    Rire est le propre de l'homme...Sans le rire, point de rédemption..Heu, n'y vais-je pas un peu fort ?

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