mardi 31 décembre 2013

La petite fille Espérance

Aujourd'hui c'est donc le dernier jour de l'année...
Pendant que j'écris, j'entends les gouttes de pluie tambouriner sur ma fenêtre.
J'entends aussi les premiers prémices de la fête qui vient...

Au fond, je comprends les gens de vouloir fêter (parfois à tous prix) la fuite de cette année: on a toujours un bilan mitigé à propos de l'année qui s'enfuit
Demain une autre année, une nouvelle, une meilleure va surgir, porteuse de tous les espoirs, occasion de repartir dans la confiance, dans l'espoir d'un renouveau!
"Je te souhaite une belle année", dirons-nous ce soir en cognant les verres

Et pourtant chacun sait que demain il fera froid encore, il fera boueux et terne, sur terre et dans bien des cœurs..
Et ce ne sont pas les rires bruyamment partagés qui y changeront quelque chose; sinon de faire semblant d'y croire pour un moment!

Mais...

Chaque jour désormais nous rapproche du renouveau. Chaque jour, une minute de clarté en plus. Le printemps. Les premiers perce-neige. La première jonquille...
Je frémis en écrivant ces mots

Il me semble que je ressens un pâle soleil venir réveiller mes profondeurs, balayer tout ce qui en moi s'est figé dans des ersatz de vie

Demain sera un jour nouveau, mes amis!
Et ne me parlez plus de quenelles ni de querelles. J'en ai la nausée

Je veux croire qu'il y a plus que ça dans le cœur de l'Homme d’aujourd’hui'
Il y a la petite fille Espérance qui a étonné le poète Péguy et tant d'autres avant et après lui
Et cette petite fille me serre dans ses bras, tandis que j'écris ces mots

photo prise sur le Net

samedi 21 décembre 2013

Élargir l'âme...

Quand j'ai le coeur tracassé par un souci...
alors je vais plonger dans la grandeur infinie du ciel
Je m'élargis aux dimensions du plus grand
faisant éclater le cadre étriqué qui m'enferme dans le souci

Je regarde le ciel tout simplement, je vois son infini qui se déroule
et qui peu à peu lisse mon âme
Et le soir, je me plonge dans le ciel étoilé, je contemple avidement ces petites lumières vivantes
Ces derniers jours la lune était fière et ronde et s'était incrustée dans le ciel. Je me laissais regarder par elle...
Elle prenait peu à peu possession de mon âme, apaisant les remous creusés pas le souci

Je m'en fous des soucis, ils font partie de la vie, ils ont marqué ma vie
Ce que je n'aime pas, mais alors pas du tout, c'est qu'ils touchent ceux que j'aime.
Pourront-ils supporter la vague? Je ne sais

Quand ça remue trop en moi, je retourne au ciel, aux arbres, à l'eau de l'étang qui frissonne doucement (assez fort aujourd'hui, car le vent s'est levé)
Et puis j'essaie...
J'essaie de faire confiance, en la vie, en les capacités de chacun d'affronter ce qu'ils auront à affronter...

Avec toute mon amitié, je vous souhaite une fête de Noël avec plein de pépites de tendresse, de relations allant à l'essentiel
Dites aux gens que vous les aimez... Ayez ce culot, cette audace...Serrez les dans vos bras...

Moi je vous remercie de votre fidélité et vous donne rendez-vous après les fêtes

Et parce que je préfère fêter Noël comme une naissance, comme un renouveau, plutôt que comme une fête  à bombance, je vous mets une crèche à l'ancienne. On peut entrer là, sur la pointe des pieds, s'y installer tranquillement, c'est un lieu de paix


dimanche 15 décembre 2013

C'est une étrange chose que de survivre...

Je viens de terminer la lecture d'un livre qui m'a marquée
il s'agit de "C'est une étrange aventure que de survivre" de Olivier Le Gendre

Un trio (un monseigneur, un prêtre, une médecin) ont pour mission d’interviewer l'auteur sur ce qu'il aurait à dire à propos du miracle.Il faut dire que Olivier Le Gendre n'a pas sa langue dans sa poche concernant l'Eglise, et que la foi qu'il vit refuse de s'enliser dans des données rigides, qui ne tiennent pas compte de l'humain!
Deux parties à ce livre: la première parle de ce qu'il a vu et vécu juste après le tsunami de 2004 quand il s'est rendu dans l'île de Phunket dans le but de déterminer les besoins les plus urgents: là il est atteint pas l'horreur, l'effroi, la désolation... il a rencontré des rescapés dans les endroits dévastés par les vagues successives et se pose la question: à quel miracle  (hasard, chance...) ont eu droit ceux qui s'en sont sortis... miraculeusement
(et toujours le choc entre les réponses toutes faites et bien pensantes du trio face aux détresses de ceux qui ont vécu ces horreurs.)

La deuxième partie m'a fort touchée: en 2008, l'auteur tombe gravement malade, il raconte son combat pour la vie avec toujours la même question: je m'en suis sorti, pourquoi moi?

J'ai été frappée de la façon dont il parle de son  vécu de malade, de sa manière de vivre au quotidien, dans la chute de son énergie, avec son corps fracassé tant par la maladie que par  les médicaments.

Je me suis retrouvée bien  souvent  dans ces pages...
Par ex, sa révolte face aux médicaments obligatoires... amis pour l'aider à lutter, mais ennemis par le mal qu'ils lui faisaient au quotidien et bien après d'ailleurs: ces fameux effets secondaires!
Il en était arrivé pour s'en sortir, à appeler chacune des gélules qu'il devait prendre par un nom positif en leur souhaitant la bienvenue...et de bien remplir leur rôle de gélule "guérissante"
J'ai souri en pensant que moi aussi j'en étais arrivée à écrire une lettre d'amour à mes comprimés de cortisone-à-forte-dose, petit truc qui me faisait les regarder d'une autre manière, avec bienveillance, avec espoir aussi...

Façon comme une autre de supporter la thérapie, de continuer ce dur chemin. Le médecin, auteur de la préface de mon récit (en attente d'éditeur) a souri en lisant ce passage...

Il y a cependant une grande différence entre cet auteur et moi: lui a une foi très forte et déclare que Dieu était là à chaque instant même au plus profond de sa détresse, Dieu ne lui a jamais manqué!

Au plus profond de la maladie je ne m'interrogeais pas sur la présence de Dieu auprès de moi. En moi plutôt. G. mon ami aumônier me parlait de la manne qu'Il m’envoyait au jour le jour pour me permettre de faire ma traversée du désert..
J'y voyais  les petits signes d'affection, les clins d'oeils heureux que je recevais avec reconnaissance, mais sans les relier à Dieu. Je n'ai pas durant tous ces mois, "parlé" à Dieu, entamé un dialogue avec lui...il me semblait si lointain...
Les choses changent cependant
Depuis peu (comment pourquoi je ne sais pas trop), je relie tout cela à une Présence qui est là, en moi, et m'accompagne dans le quotidien de ma vie

Un jour peut-être, comme Olivier Le Gendre je pourrais déclarer: Dieu ne m'a jamais manqué...


jeudi 12 décembre 2013

Raté!

Bon, c'est raté!
Je me réjouissais de sortir cette semaine, d'aller marcher, de pouvoir regarder les arbres, là pas loin, de discuter avec les canards, les bernaches, les mouettes, le cygne, de laisser l'air du dehors me traverser de part en part, me pénétrer jusqu’au fond du fond, et surtout, surtout, puisqu'on annonçait du beau temps, laisser le soleil d'hiver caresser doucement ma peau...
Et  respirer un peu de vitamines D dont j'ai grand besoin , mon moral oscillant vers des zones menaçantes
Et...  c'est raté!

Depuis lundi, je suis recroquevillée dans un pull chaud, une écharpe, des mitaines, avec à côté de moi une tasse de thé au thym-eucalyptus, des pastilles pour la gorge, ainsi que des pastilles de vitamine C

Et je renifle, je tousse, j'éternue, je température, j'use des dizaines de mouchoirs

Heureusement c'est pas la grippe, sinon je serais au fond de mon lit...




lundi 9 décembre 2013

Et quand on ne sera plus là...?

Dans quelques années, nous aurons quitté le paysage. D'autres habiteront notre maison (sans doute transformée par le nouveau propriétaire, c'est curieux de réaliser cela. On la connaît tellement bien notre maison, on pourrait lui donner des conseils, lui expliquer l'envers et l'endroit des décors... mais non, rien à faire, nous n'y serons plus!). D'autres vivront dans notre quartier, notre ville, d'autres décideront des mesures citoyennes pour notre région, notre pays.
Nous, nous serons partis, définitivement, sans aucun bagage, sans emporter aucun de nos trésors auxquels nous tenons tellement. Nos amours, nos amitiés, nos relations; tout se sera fondu dans les souvenirs de plus en plus lointains, de plus en plus flous de ceux qui nous aimaient, puis de ceux qui nous connaissaient vaguement, puis de ceux pour qui nous ne serons plus qu'un nom sur un arbre généalogique...

Sur ce bout de terre où je vis aujourd'hui, je suis une locataire éphémère, comme tout le monde d’ailleurs.
C'est fou comme on oublie cette vérité fondamentale, peut-être pas agréable à regarder en face et que  l'on fait semblant d'oublier ou que l'on gomme avec énergie

Alors si on prend en compte que demain sur la terre, celle que nous disons NOTRE terre, vivront et se battront d'autres humains qui eux aussi se conduiront comme s'ils étaient propriétaires...et éternels... tous les nationalismes apparaissent comme des prises de position dérisoires. Un certain nombre de problèmes du monde apparaîtraient pour ce qu'ils sont: des rikiki de petits problèmes pour lesquels on se dispute en vain, dans des mesquineries dont on ne se rend pas compte combien elles sont vaines et que dans quelques années, (si on est encore là!) on rira (jaune) d'y avoir accordé autant d'importance!

Et en attendant, on aura laissé de côté des problèmes autrement plus importants que nos successeurs auront à regarder en face
A moins qu'eux aussi ne perdent du temps pour défendre leur mini clocher?
Croyant dur comme fer que leur environnement, leurs "possessions" leur appartiennent... et que la mort, c'est pour les autres...?


mardi 3 décembre 2013

Où demeures-tu?

Où demeures-tu? lui demandent ceux qui le suivent et sont frappés par ses mots et ses actes
Lui ne répond pas vraiment à cette question, il ne donne aucune adresse, aucun lieu repérable. Il n'a pas d'endroit où reposer sa tête!
Car il va de ville en ville, de village en village s'arrêtant chez les uns chez les autres, puis reprenant sa route.
Sa maison est partout et nulle part. Elle est là où il rencontre des hommes et des femmes qui ont soif de l'entendre, d'être nourris de sa parole
Venez et vous verrez, dit-il et ces paroles sont un peu mystérieuses, elles invitent à partir sur la route, à sortir de ses tranquillités, à réfléchir au chemin que l'on prend, au lieu de courir en tous sens, nerveusement et en alerte incessante. Vite... vite...

Et moi,où est-ce que je demeure? Où est ma maison? Ma vraie maison?

Oh bien sûr je peux en donner l'adresse, avec un GPS on y arrivera facilement!
Mais au fond... c'est quoi ma véritable maison?
Je ne parle pas simplement de l'endroit où je vis, mange, dors, travaille... mais de celui où je puise ou reconstitue mes forces vives, où je donne et je reçois ce qui me fait vivre...
Ce n'est pas, je crois l'écran de mon PC derrière lequel je passe tant de temps, parfois au détriment des vraies rencontres
Ce n'est pas non plus le terreau de mes soucis, qui me mangent bien trop mon énergie et mon temps...

Où est ma "maison"? Ma vraie maison?  Le profond de mon coeur, l'intense de mon être?
Est-elle habitée? Chaque coin est-il vivant? Ou est-elle abandonnée? délabrée? en piteux état?
Ma maison est-elle une cachette pour vivre tranquille? Ou l'endroit de tous mes possibles?
Et pour la rénover, par quoi vais-je commencer?

Voilà!
J'ai décidé de faire un vrai chemin d'Avent. Pas simplement ouvrir des petites fenêtres pour voir passer les jours jusqu'au  24 décembre
J'ai une intense envie d'attente, sans brûler les étapes, en prenant mon temps, en m'attardant juste ce qu'il faut... et plutôt que de regarder ce possible cheminement avec des yeux curieux, mais hésitants, j'ai décidé de commencer un itinéraire qui me mobilisera pour de vrai...
J'ai déjà compris une chose importante:  dans la plus quotidienne, la plus insignifiante de mes occupations, de mes rencontres et de mes tâches, j'irai et je verrai...
Et peut-être découvrirai-je où Il demeure, en tout cas je me tiendrai prête, je veillerai



lundi 2 décembre 2013

Un CLIC malencontreux!

ce soir, une fausse manœuvre et CLIC, j'ai perdu ma page... ses couleurs que j'aimais

Pas moyen de la récupérer, suis pas très douée, et puis mes yeux se fatiguent vite
Tant pis j'ai habillé ma maison d'une autre couleur...  cela me convient plus ou moins...

Même si (mais ça c'est mon tempérament) j'aime pas perdre mes petites habitudes...

On s'y fera, pas d'autre choix...trop mal aux yeux pour changer encore quelque chose

vendredi 29 novembre 2013

Je tiendrai bon! Il le faut!

Voilà plus de deux ans que j'ai perdu la vue de l'oeil gauche, avec une difficulté encore très grande pour gérer la vision monoculaire
A l'époque l'ophtalmo avait jugé sage de ne pas me prescrire de verres progressifs. D'une part, il fallait laisser au cerveau le temps de s'habituer (une petite année, m'assurait-il, peut-être un peu plus)
D'autre part, compte tenu des doses très fortes de cortisone qu'il m'avait fallu ingérer, dans l'espoir de garder la vision de l'autre oeil (combat acharné, pas terminé aujourd'hui!) il jugeait qu'il ne servait à rien de me plonger dans  d'autres difficultés pour m'adapter à une vision la plus claire possible
Durant ces deux ans, j'ai galéré, avec des phases d'énorme découragement...

La semaine dernière lors de ma enièmme  visite de contrôle ophtalmique,  le Professeur, avec quand même une certaine réticence compte tenu de mon problème (vision monoculaire), m'a proposé d'essayer un verre progressif (un, bien sûr, pas besoin d'un deuxième!!!)
Elle était un peu réticente, se demandant si j'allais pouvoir "accepter" le verre progressif, me disant déjà que j'avais droit à un essai d'un mois et si ça ne fonctionnait pas... retour à... comme j'étais avant!
En moi-même je me suis promis que ça marcherait! C'était là un solide espoir de retrouver une vue plus aisée.
D'ailleurs, c'est simple, je VEUX que ça marche, j'ai rassemblé tout mon courage, pas le choix, il faut que ça fonctionne!
Ce soir je suis allée les chercher ces nouvelles lunettes: nouvelle monture de couleur aubergine, une couleur que j'aime et qui s'assortira à de nombreux vêtements que je porte, un verre tout neuf, et un oeil qui le sera tout autant!
J'ai franchi, le coeur un peu battant, le seuil de la boutique de mon oculiste, homme de métier et artisan très doué: on vient chez lui de loin.. Coumarine me suis-je dit, ça passe ou ça casse, aujourd'hui est un nouveau départ...
A présent, je les ai sur le nez... ce n'est pas facile, dix fois déjà j'ai eu envie de revenir à mes anciennes lunettes, celles que je mettais pour voir à l'ordinateur.

NON! JE TIENDRAI BON

Voilà que je me répète ça, car j'ai là un espoir de re-voir un peu mieux, et qui sait, vraiment mieux! Il me faut juste de la persévérance
Mais ce soir, tant d'efforts m'ont vannée... au revoir messieurs dames, je vais me coucher;-))


mercredi 27 novembre 2013

Questions avec et sans réponses

Où se trouve cachée la solution au rébus de ma vie?  La trouverai-je un jour? Ai-je vraiment envie de la trouver? Ne suis-je pas mieux dans les questionnements que dans les (soi-disant) solutions? Et si je trouve une solution, sera-ce LA solution? La bonne solution? Qu'en ferai-je? L'accepterai-je comme évidente? Comme un tilt? Ne serai-je pas plutôt déçue? N'est-on pas toujours un peu déçu(e) quand on pense avoir trouvé? Me remettrai-je à chercher? En aurai-je marre? Me pencherai-je sur une autre question existentielle, (par exemple la raison pour laquelle les petits pois sont verts?)






samedi 23 novembre 2013

chuuuut mon fils... pas toucher...

 

Le pantin gelé par l’attente, est  assis sur les derniers sursauts de sa vie.

Mais non : son encéphalogramme est plat depuis longtemps. Il est temps de débrancher, ordre des Importants ! Quand on est coincé, on ne bouge plus, on ne respire plus, d'accord? On est foutu quoi, pour le dire platement !
On fait le nettoyage par le vide, on jette les vieux pantins enchiffonés, mâchés par les machines intraitables de la société qui entend choisir ses pantins en connaissance de cause. Ils  seront en bois lisse d’ébène (ou de pétrole ou de cerveaux surdoués), impeccablement coiffés, rasés, costumés, logés, levés tôt, travaillés tard. Intelligents bien sûr, cela va de soi, avec l'obligation de parler trois langues au moins, à savoir : le français, le français et le français... Et aussi mais ça on ne dit pas tout haut : la langue de bois si musicale, si harmonieuse, celle qu’on n’entend jamais lancer ses notes d’accordéon dans les métros bondés...(et merde se disent les braves gens en faisant semblant de ne rien voir, encore un… fait chier à la fin…)
Ce pantin-là  monsieur le policier, a une mine patibulaire, c’est un pantin non désiré, venu ici par ruse ! Le médecin a dit : hélas mon ami vous avez une fâcheuse sciatique... La kiné est impuissante pour redresser les années d'humiliation. Tout ça se fossilise dans un geste d’automate, dans une tentative avortée pour supporter le monde nouveau qui va donner du travail et du pain...
On ne mâche pas le pain pour les pantins qui squattent les églises vides, voyons !
Pas de travail, pas de logement, pas de papiers, pantin à la rue avec sa bouteille et son chien… pantin rikiki fait pipi dans les caniveaux, beurk il est sale le monsieur, maman tu as vu le monsieur comme il est sale? Chuuut mon fils, pas toucher… il a des microbes...
Pantin ne connaît pas les écritures légales, juste une croix en dessous d'un papier. Oh ! Le veinard ! Il va voir du pays ! Le sien… C’est un beau pays en somme, avec tous ces corps étendus sur la terre battue, qui lézardent tranquillement au soleil.
Pantin va partir pour des vacances paradisiaques…rien que du bonheur !



dimanche 17 novembre 2013

Franchir le seuil...


Je me suis tant de fois retrouvée le cœur serré devant des seuils qui me semblaient infranchissables, des seuils qui demandaient du courage, mais surtout de la confiance en moi, pour oser passer de l’autre côté. Un seul geste aurait suffi : lever, poser le pied et avancer. J’étais arrivée jusque là, j’avais franchi bien des obstacles, et là soudain devant le dernier, l’ultime sans doute, celui qui semblait le plus facile, rien… mes pieds s’obstinaient à rester immobiles, comme paralysés. Je contemplais le seuil, j’évaluais encore et encore la difficulté, je voyais que d’autres le franchissaient allègrement. Et je restais immobile, regardant mon pied figé sur cette pierre dure. Cette simple marche défendait dans une sorte de provocation silencieuse, les portes que j’aurais tant aimé voir s’ouvrir devant moi.

Parfois j’ai eu cette force de franchir ce seuil ultime… et parvenue de l’autre côté, j’ai vu une réalité bien décevante. Comment avais-je pu mettre tant d’espoirs derrière cette porte si attirante ? Comment n’avais -je pas vu que le seuil était pourri ? Je ne découvrais que poussière dans un endroit désert… Je n’entendais que mesquineries et disputes de cours de récréation, il n’y avait que désirs d’arriver à tout prix en écrasant les autres dans des combats ridicules.

L'inverse aussi: il y avait des seuils qui semblaient inquiétants... et quand j’ai eu l’audace de les franchir dans une curiosité timide, ceux-là m’ont ouvert des portes inédites, riches en découvertes humaines… Mais la vie m’a appris à rester vigilante, à ne pas danser comme une folle sur un seuil prometteur… car je m’y suis bien des fois tordu le pied…



jeudi 7 novembre 2013

Interroger le corps

M'imposer de temps à autre le calme et m'interroger: que signifie cette douleur, cette tension? cette angoisse? qu'ont-elles à me dire sur ma vie, sur mes choix? En tentant de décoder ce que je  ressens, je me mets en communication avec moi. Qu'est-ce qui me porte? qu'est-ce qui me fait vivre? qu'est-ce qui m'emm...?
qu'est-ce qui m'atteint? Pourquoi? comment?
Chercher comment les émotions se traduisent dans mon corps. Les localiser, les repérer puis, les garder dans ma conscience...les apprivoiser.

Prendre le temps, laisser émerger les réponses, elles ne viendront pas spontanément. Etre réceptive à mon être profond, sachant que le corps a quelque chose à me dire..

jeudi 31 octobre 2013

Elle s'appelle Salomé

Elle s'appelle Salomé
Elle est née par césarienne ce matin
un bon petit poids (presque 4400 kg) et 54 cm

ouf, tout s'est bien passé!

La mère et le bébé sont très fatigués... naître n'est pas si facile, ni pour l'enfant, ni pour la mère
Le père a toujours la jambe dans le plâtre (depuis deux mois... et c'est pas fini...)
La petite soeur Sarah n'en revient pas encore

Et moi dans cette chambre de clinique surchauffée j'ai tenu ce bébé paisible dans le creux de mon bras, et je lui ai souhaité doucement  la bienvenue dans ce monde à la fois si beau et parfois si terrible
Je l'ai appelée par son nom, je lui ai dit bonjour petite Salomé... vous me croyez ou pas, elle a soupiré d'aise...



dimanche 27 octobre 2013

ne t'en fais pas...

hier dans le super marché de mon coin..
les chariots se pressent, s'impatientent, se cognent parfois
quelques personnes nerveuses, agitées, toisent les autres avec impatience et soupirs à peine réprimés
Qui a inventé de faire les courses le samedi matin, dans la cohue d'un grand magasin?

voilà un chariot qui s’amène: une maman plutôt nerveuse rabroue son petit garçon qui court un peu partout
Un autre enfant est assis dans le chariot, il est grincheux, ajoutant à l’énervement de la maman

Soudain elle abandonne un moment le chariot, et repart dans l’allée qu'elle vient de quitter. Elle a sans doute oublié quelque chose, pas la peine d'emmener le chariot lourd de provisions: elle dit au bonhomme de ne pas bouger
La réaction du plus jeune est immédiate: il se met à pleurer, il appelle "mamaaannn", de toute sa détresse
Alors le petit garçon s'approche de lui, et lui dit doucement, tout en l'enlaçant: ne t'en fais pas... maman va revenir...
L'enfant a mis son pouce en bouche et s'est aussitôt calmé.
Cet enfant si jeune (4 ou 5 ans) a trouvé le geste et les mots pour rassurer son frère... Cela m'a fait chaud au coeur... c'était bon et beau à voir...




vendredi 25 octobre 2013

demain peut-être...




Demain peut-être, ou après...cette enfant viendra au monde..
Pour l'instant elle ne se presse pas, elle n'est pas encore descendue, déclare le médecin... faut croire qu'elle se sent bien dans ce ventre rond et chaud


Pour ma grande fille, ce bébé pèse lourd, de plus en plus lourd (la photo date de septembre... alors imaginez!)
Il y a eu le grand chambardement la semaine dernière, mademoiselle (oui c'est une fille) a fait la pirouette, pour se présenter en bonne posture, une posture de naissance, tête en bas, ma fille en a été toute ébranlée, 
L'enfant est à terme, demain elle devrait naître...si mademoiselle le veut bien...

Un ventre gonflé de la Vie, une belle petite fille qui montre à l'échographie une frimousse auréolée de cheveux sombres : sera-t-elle aussi noire de cheveux que sa grande soeur est blonde?

Petit bébé d'automne, tu peux venir, ta famille est prête à t'accueillir, avec tout l'amour qu'il te faudra pour grandir


mercredi 23 octobre 2013

Etre un arbre au printemps, c'est assez facile: au fil des jours, cela peut devenir magique, quand les bourgeons promettent des merveilles de fleurs, puis de fruits... et qu'ils explosent de toute leur fierté en symphonies blanches et roses, puis se calment lentement dans leur parure verte

Etre un arbre en été, pas trop difficile non plus... on reste dans l'éclat de sa puissance, emmitouflé de feuilles, pour se protéger un peu de l'ardeur du soleil.

Etre un arbre en automne... au début on est éclaboussé par toute cette magnificence de couleurs... et puis on s’efforce de se taire et de s’imaginer s'envolant dans chaque feuille qui danse, jusqu'au sol, puis se tait

Etre un arbre en hiver, c'est devenir un fantôme consentant à la neige, aux dentelles de givre...
C'est beaucoup mins facile pour tout dire

Heureusement on sait de source sûre que l'arbre renaîtra, grandi de son expérience de vie




mercredi 16 octobre 2013

La part de nouveauté

J'aime  l'automne...
Je l’aime justement parce que, même si on ressent encore les derniers sursauts de l’été qui finit, au point de croire que rien ne change, ni ne changera jamais, on sait bien qu’on passera à autre chose qui aura aussi sa part de nouveauté, et qui sait ?, de bonheur!

J'aime l'automne pour ses féeries de couleurs et le soin patient avec lequel il se met à déguiser les arbres, leur prouvant qu’il y a moyen de modifier la monotonie des paysages parfois trop uniformément verts et submergés par les herbes devenues trop sûres d’elles.

Je l'aime pour les balades que l'on peut faire d'un bon pas, sans avoir peur d'avoir trop chaud, en respirant l'odeur des feuilles sur le sol parfois boueux, j'aime les marrons tout ronds que l'on ramasse comme des porte bonheur et qui s'en viennent gonfler les poches : il paraît que les marrons de l'année sont bons pour les rhumatismes. On a toujours dans tous les coins de son corps, jeunes ou plus âgés, de vieux rhumatismes à soigner...

Je l'aime pour les feux de bois qui crépitent dans les cheminées, rassemblant les familles dispersées par l’été. Autour du feu, il se dit bien souvent des choses essentielles, que permettent les regards centrés sur les flammes vivantes et chaleureuses.

Vivre l’automne, c’est se préparer à l’hiver, et faire la fourmi prévoyante : il y a ainsi de vieux tiroirs oubliés qu’on ferait mieux de ranger, il y a de vieilles querelles qu’on ferait mieux de vider, il y a les jours morts qui s’annoncent, qu’on ferait mieux de regarder en face. Il y a la pluie comme aujourd'hui, le vent, la grisaille...
Pendant l’automne,  joie et nostalgie s’entremêlent,  inextricablement

Mais un jour, il faut bien se rendre à l’évidence, l’hiver s’annonce, puis envahit  tout. On entre dans un long temps d’hibernation obligée ou décidée. Ce sont des moments de repli sur soi-même, où l’on s’applique à soigner ses petites et grandes blessures. Ce sont parfois des moments de grande aridité, des moments où l’âme est veuve de ses amours, de ses espérances, de ses illusions, de ses désirs de printemps, où elle avance à tâtons sans trop savoir ce qui l’attend au tournant de sa route sans fleurs, sans soleil, dans un froid qui l’étreint et l’angoisse.

Est-ce un repos salutaire ou le début du mourir ? On ne sait pas trop, et si on a du courage, on continue sans comprendre. Et si on n’en a pas, ou moins, on continue quand même, car on décide de rester dans le train des vivants qui espèrent, envers et contre tout.
Pendant l’hiver, on se retranche et c’est bien ainsi, on se rassemble au plus profond de soi-même, on dort davantage et on écoute ses rêves, on contacte son plus essentiel même s’il faut pour cela accepter de se laisser écorcher, de se laisser arracher ses vieilles peaux successives, qu’il faut bien un jour abandonner

photo Coumarine

samedi 12 octobre 2013

Le vécu du patient

Comme vous le voyez sur cette affiche, je participe à une conférence qui aura lieu le lundi 14 octobre, sur le site universitaire de Saint-Luc, Bruxelles...
Je me situe du côté de la patiente que je suis devenue aux Cliniques St Luc depuis plus de deux ans

J'espère toucher les étudiants en médecine ou en toutes professions médicales et paramédicales
Car j'ai des choses à dire.. j'ai d'ailleurs beaucoup écrit sur le sujet
Le manuscrit dont je vous ai parlé, est  bouclé, relu, corrigé,  préfacé, et en attente d'éditeur

Je suis en train de préparer cette conférence... j'ai droit à 20minutes de parole
A la fois court et long... j'espère choisir les bons mots...





jeudi 10 octobre 2013

RDC: Message from Dr Denis Mukwege

Prix Nobel de la paix

pour moi, il est clair , que c'est le Docteur Mukwege qui doit recevoir le prix Nobel de la paix

J'en ai parlé ici

Denis Mukwege oeuvre depuis DES années au péril de sa vie pour les femmes, les jeunes filles et les enfants violés de son pays.. Il vient parler en Europe, aux USA, partout dans le monde de l'arme de guerre que constitue le viol. Il tente d'ouvrir les yeux et les oreilles de ceux qui ne savent pas ou ne veulent pas savoir...la raison pour laquelle on entend réduire les gens au silence en violant femmes et enfants!

Je sais bien, la petite Malala est toute mignonne, même si déterminée à défendre l'éducation des filles dans son pays... elle a raison de se battre...et elle le fait bien!
Mais elle est jeune et doit mûrir encore...

Voilà! j'ai dit!

dimanche 6 octobre 2013

questions sans réponses valent mieux que réponses sans questions

Je me suis promenée sur mon ancien blog, celui des Petites Paroles Inutiles ;-)) clic ici

Franchement me suis-je dit...il y a des trésors là-bas... dommage de les laisser dormir, ils s'enlisent..
Ce qui m'a amusée, c'est que nombre de mes billets sont encore valables aujourd'hui:
Je suis toujours celle qui cherche à combler un manque qui n'a pas de nom... je ne sais même pas ce que c'est, il est là, tout au fond de mon plus profond, il me soulève, il me fait trembler de fièvre, de désir. Parfois simplement de le savoir là, aussi prenant, aussi pressant, me rassure, j'en ai besoin
Peut-être est-ce cela qui me garde en vie...cette quête infinie...oui je suis vivante! 

Je chercherai toujours je crois les réponses à des questions que je ne formule même pas clairement, qui balbutient de mon cœur à mes lèvres
J'aime les questions, je me méfie des réponses, surtout les toutes faites assénées avec une évidence de pontife 

ce billet a été écrit il y a six ans... et c'est bien moi, encore aujourd'hui!

Ce sentiment très fort qu'elle a, de cheminer depuis si longtemps, seule, à côté de quelque chose de très important qu'elle ne voit pas. Mais dont elle a la certitude pourtant que cette "chose" existe. Elle le sait de source sûre... de celle qui sourd au plus profond d'elle-même.

Quand elle regarde le ciel au cours de ses balades, ou quand elle s'enfonce dans ses pas pressés,  ou quand elle écoute quelqu'un lui parler de n'importe quoi, ou quand elle se concentre alors qu'elle écrit une ou deux phrases très ordinaires... soudain, et de manière toujours inattendue, elle touche du cœur cette chose qu'elle ne peut nommer. Elle est prête d'ailleurs à la saisir, à la serrer contre elle, à s'en nourrir avidement, à la respirer, à la laisser couler dans toutes les fibres de son corps.
Je crois bien qu'à ce moment-là, il suffirait de peu qu'elle ne s'envole...

Mais chaque fois, cette chose si importante dont elle ne connaît même pas le nom, dont elle ne sait s'il s'agit d'un être ou d'un événement qui la comblerait, se dissout, s'échappe, s'enfuit comme un animal effarouché, comme un fantôme trop discret...
Lui laissant une sensation étrange de vide inexpliqué, alors qu'il s'en était fallu de peu qu'elle entre -enfin- dans la réunion de ses morceaux disloqués.

mercredi 2 octobre 2013

quelques nouvelles

Je n'ai plus rien écrit ici depuis plus de quinze jours
c'est beaucoup 15 jours, on se perd dans les méandres de l'oubli, pas loin sans doute, peut-être juste à côté; mais dans le silence, on perd contact avec la blogo,  avec les blogueurs surtout, et pire que ça, avec l'écriture courte des billets de blog.

Quand je m'interroge sur ce qui fait que je me tais ici, toujours la même raison me revient: mon quotidien baigne encore bien trop dans les conséquences de la maladie, tous les jours je mène mon combat...
Dans ma tête et surtout dans mon corps, pas grand chose d'autre ne m'occupe: j'aurais envie de parler un peu de tout ça, de mes avancées, de mes reculs, mais je me lasse moi-même de ne pas aborder d'autres sujets!

Sinon un rapide coup d'oeil à mon "actualité"
- je fête le 4 octobre mes neuf années de blog: j'ai beaucoup aimé cela, j'ai noué des amitiés précieuses. Curieusement j'ai rencontré peu de monde parmi les blogueurs, je crois que je préfère garder le mystère qui entoure les pseudos
Je me souviens, il y a un an, pour fêter les huit années d'écriture sur Coumarine, j'ai proposé de dire à chacun des blogueurs qui passerait par ici, quelque chose d'eux, qui me les rendait "spéciaux". On m'a dit que je créais le buzz, cherchant les commentaires; moi je voulais simplement personnaliser la relation que j'avais avec chacun de mes lecteurs. J'avais quelque chose d'unique à dire sur chacun d'entre vous. Heureusement beaucoup ont aimé cela et sont venus lire la qualité que je leur reconnaissais

- Je fonctionne par alertes successives. Les contrôles ne sont parfois pas impeccables, entraînant une hausse des médicaments. Tout cela me fatigue énormément, je tiens le coup à la force de mon courage

- Je vais pourtant reprendre l'animation de mon atelier d'écriture à l'Université des aînés. Comme l'atelier a très vite été complet, laissant sur le carreau nombre de frustrés, j'ai accepté de le dédoubler. Pas de nouvelle préparation, mais l'écoute et la présence seront bien là: j'y puiserai la certitude que les participants sont heureux de travailler avec moi...et ça,  c'est du bonheur!

- Je viens d'achever la lecture de Magnus de Sylvie Germain: une histoire qui m'a touchée, une très belle écriture.. j'ai beaucoup aimé! Mais à mon très humble avis, l'auteur n'a pas su arrêter son livre à temps! 
Elle s'est égarée dans des chemins secondaires, qui dilue un peu l'intérêt du livre. Pour l'avoir expérimenté moi-même, je sais que c'est très difficile d'arrêter un texte, d'y mettre un point final, en laissant là les "rallonges", parfois si bien écrites et dont on est si fiers!!
C'est comme s'amputer d'un morceau de soi-même. Pourtant le récit y gagne en densité! C'est indéniable! C'est ce que je dis souvent aux participants de mes ateliers: il faut pouvoir mettre un point final à son texte. Avant que le lecteur ne se lasse! Pour leur faire comprendre cela,je lis  leur  texte "raccourci". Et l'effet est immédiat, ils réalisent "dans les tripes" ce que j'essaie de leur faire comprendre!

photo coumarine

mardi 17 septembre 2013

(haute) couture

enfiler une aiguille... c'est devenu pour moi la galère
puis quand j'ai enfin réussi à glisser le fil dans le petit trou (grrrrrrrrrrr... il existe je crois des petits machins-trucs qui permettent de simplifier la tâche), faut me pencher sur la réparation à effectuer
Un trench bleu marine, une déchirure à l'ouverture du bas

Je m’attelle à la tâche, je souffle, je transpire, je force mes yeux (enfin mon oeil!)... je me décourage..

JE M'OBSTINE, je ne veux pas me déclarer vaincue

Bon la réparation est (plus ou moins) faite, c'est plutôt du rafistolage... pas impeccable du tout, mais comme personne ne viendra mettre ses yeux sur ce bas de trench... je décide que ça ira (et j'espère que ça tiendra...)

J'espère aussi que cela conviendra à monsieur mari à qui appartient le vêtement ;-))
(je signale qu'il m'a rien demandé, c'est moi qui trouvais son imper devenu vraiment piteux...)

Bien sûr je pourrais lui mettre ciseau, fil et aiguille dans ses mains perfectionnistes ;-)
après tout qui a dit que c'était là un travail de femme?

Mais il est vrai que j'ai beaucoup cousu autrefois, confectionnant les vêtements de mes enfants... c'était SUPER réussi, autant le dire

Tiens voilà que la nostalgie me serre le cœur...
Alors je viens écrire ici, cela me consolera-t-il?



Ce mercredi matin je reçois d'une lectrice fidèle autant que discrète cette image en bis améliorée...elle m'a fait sourire. Merci Suze
La voici



samedi 14 septembre 2013

petite histoire inutile...

la femme a faim
elle a faim depuis la nuit des temps
elle sait bien le vide que creuse en elle cette faim qu'aucune nourriture ne peut combler

elle a bouffé plus qu'il ne faut... en vain. elle y a gagné des kilos vilains, mais la faim est là, qui guette dans l'ombre, prête à rejaillir en force une fois la digestion terminée
elle a changé de nourriture, a essayé tous les trucs en "isme", pas de chance, la faim déchire son ventre de plus belle

alors elle a bouffé des médicaments, des monceaux de médicaments, des coupe-faim, des coupe-vie, en veux-tu en voilà... elle s'est senti mal, presque mourante
alors elle a cessé de manger pensant que la faim dans sa nudité la mettrait en contact avec... avec quoi au fond?

peine perdue

la femme a faim, elle a faim plus que jamais
alors elle a essayé de nettoyer un peu sa vie, comme une forcenée elle a gratté, brossé... puis à bout de souffle elle a regardé autour d'elle avec plus d'acuité, a respiré les arbres en pleurs de pluie, a marché lentement dans le parc solitaire, a regardé de tous ses yeux et a vu...

elle a vu la vie à l'envers
elle a aimé, et la faim dans le ventre a commencé à s'apaiser

alors elle a pris dans son sac, un morceau de chocolat noir et s'est régalée
en se léchant les babines...
la femme est entrée dans une ère de grande simplicité

photo Coumarine

vendredi 13 septembre 2013

Sortir de l'exil...

Mon âme se tient encore trop en exil. Elle s'égare dans des questions stupides, du genre: as-tu vraiment quelque chose à dire qui en vaille la peine?
J'en doute encore assurément, puisque je me trouve mille bonnes excuses pour ne pas passer à l'acte, à savoir contacter les éditeurs qui pourraient être intéressés par mon témoignage sur la maladie de Horton qui m'a touchée...Je recule sans cesse, me disant que ce n'est pas la bonne période, que je dois encore relire une fois (la centième sûrement!)
Plus j'attends, plus j'hésite, et plus je doute...
Il  me suffirait d'y aller et ON VERRA BIEN!

J'ai reçu des encouragements des rares personnes à qui j'ai confié la lecture de ce manuscrit, il est temps d'arrêter de me poser des questions stériles. Il est temps que j'envoie aux archives périmées ces pensées parasites qui depuis si longtemps me font douter au sujet des réalisations qui me tiennent le plus à cœur

Parfois je me dis que je suis la seule à douter de la sorte, que les autres, les vrais écrivains, ne tournent pas à l'infini autour de leur axe sans se projeter enfin vers l'extérieur, sans se mettre en danger en diffusant l'intime (le meilleur?) de soi-même 

C'est pourtant simple, si je devais échouer, je recommencerais. Oui bon, je me dis ça, mais ce n'est pas si évident: j’ai peur de manquer du courage de m'y remettre. Je redoute de me réfugier dans une résignation finalement facile (qui serait comme une petite mort...)

Aujourd'hui j'ai à retrouver ma vie créatrice. Ecrire ici chaque jour (ou presque) est une excellente façon de rebondir après des mois de stérilité. Je ne veux plus me laisser conduire à la famine. Il y a trop de passion en moi... 
Elle est là, faut juste que je l'empoigne de toutes mes forces, et que je la conduise vers la chaleur, vers la lumière...

photo JEA

mercredi 11 septembre 2013

Au revoir l'ami

Voilà! Il est parti! L'écorché vif, le poète...
Des mois de maladie, de souffrance dont on ne voyait trace sur son blog, sinon par ses poèmes.
Sa lutte au jour le jour...ses poésies déchirantes dont il fallait être parfois bien devin pour en deviner le sens profond.
Ses photos aussi, qui nous enchantaient l’œil, nous menaient vers les miracles de la vie..
Sa lutte contre toutes les infamies du monde, particulièrement celle qui toucha des milliers de gens innocents.
Il était l'un de ceux-là, rescapé de l'enfer, enfant innocent sauvé par hasard...

Il m'appréciait beaucoup, je l'appréciais tout autant
Quand les maux et les lourds traitements le laissaient quelque peu en paix, il ne manquait pas de passer ici mettre une citation de poète,  petite touche discrète de sa présence. C'était devenu rare, hélas

En dédicace du livre de David Grossman qu'il m'a offert, car il me disait n'avoir plus le temps ni le courage de lire cette brique de 666 pages, quelques mots lourds de sens caché:

J'ai arrêté tous les cadrans horaires
les horloges cacochymes 
et les carillons tapageurs
juste
le temps de t'offrir
avant minuit 
ce livre libellule

Jean-Emile

Il avait promis de m'avertir de son départ, j'ai reçu le mail cet après-midi
et les larmes me sont venues

Au revoir cher JEA, cher Jean-Emile... va en paix dans le lieu de la sérénité, où les corps et les âmes ne souffrent plus.
Merci de ton amitié, de ta présence discrète et aidante durant ma propre maladie



photo JEA

mardi 10 septembre 2013

retour d'une riche aventure

Je viens d'achever un voyage riche en découvertes culturelles, riche aussi en plongée dans une nature verte et vallonnée, qui déjà trahissait, comme ici, les premières couleurs de l'automne
Nous avons logé chez l'habitant, une famille roumaine accueillante qui a mis les petits plats dans les grands pour nous faire découvrir la cuisine de leur pays
Nous n'avions donc pas le même confort qu'un hôtel 3 *, mais nous avons reçu en abondance la chaleur souriante d'une mère et de sa fille
Tout cela dans un petit village du nord de la Roumanie, niché au creux des collines, où les pommiers abondent
Alors bien sûr, il y avait les monastères orthodoxes, les petites moniales tout de noir vêtues, étranges silhouettes qui semblent planer dans l'antre des monastères, murmurant inlassablement des prières, se signant trois ou quatre fois de suite, pour recommencer quelques minutes plus tard..

Étrange pays qui dans sa campagne, reste tributaire de temps anciens, dont nous avons perdu la trace: par exemple les lourds chevaux tirant des charrettes qui croulent sous le poids des foins, pas d'autoroute digne de ce nom, la circulation est donc lente. Nous avons mis plus de huit heures pour faire 500 km!

C'est un peuple qui a souffert: régime communiste puis régime de la terreur de Ceaucescu,  dictateur ivre de pouvoir, prêt à sacrifier son peuple à sa mégalomanie. Depuis sa condamnation à mort et son exécution le jour de Noël 1989, les gens tentent, parfois difficilement de se relever. Une maraîchère avec laquelle j'ai échangé quelques mots sur un marché, avait les larmes aux yeux quand je lui demandais si elle s'en sortait...

J'ai vécu des moments difficiles... on randonnait de monastère en monastère, sur des chemins montants et caillouteux. J'ai souffert pour tenir le rythme. Un des derniers jours, je suis violemment tombée en descente... heureusement sans dommages, sinon une forte émotion
D'autres randonnées, plus exigeantes encore, je n'ai pu les faire, et suis restée avec le chauffeur dans le mini bus qui m'a conduite directement au monastère à visiter ce jour-à. moment de solitude, quand j'ai vu le groupe s'éloigner joyeux vers les chemins de liberté... Dans un langage de signes, mêlé de roumain et d'italien, le chauffeur  m'a parlé de sa famille, de son boulot qui le mène aux quatre coins de l'Europe...

Beaucoup d’échanges vrais avec certains du groupe... le voyage nous menait sur des chemins humains, spirituels aussi, occasion de réfléchir à sa propre relation avec ce Christ si superbement peint à tous les coins des monastères: certains visages de Jésus, des icônes de Marie m'ont touchée énormément: je suis restée scotchée devant plus d'une!

Je suis heureuse d'avoir osé reculer mon seuil de confort, d'avoir osé parier sur mon énergie: elle se trouvait là quand je l'ai mise en oeuvre. Mon mari et certains du groupe m'ont encouragée à dépasser ces fameuses limites: ça a l'air si simple, il suffit de mettre un pied devant l'autre et de marcher à son rythme..
Merci à eux...



jeudi 29 août 2013

Monastères de Roumanie

Voilà, je vais bien, l’alerte est derrière moi!
Nous partons en Roumanie samedi, faire le tour des monastères
Voyage avec un petit groupe de gens sympa.
Il y aura de tout, culture, peintures sur murs et mosaïques, couleurs abondantes
La nature aussi, avec des balades en moyenne montagne, paysages larges et verts

http://www.turism.ro/francais/moldavie.php
J'avais un peu peur de partir, mais cela me sortira de mes quatre murs que je n'ai plus quittés depuis deux ans
L'avion, ça m'ennuie un peu... mais pas moyen de faire autrement...

Je mets donc ce blog en pause (bon ça changera pas trop, il est en pause depuis quelques mois, mais au moins j'annonce la couleur

Pour les Belges (bruxellois et alentour) procurez-vous la brochure des activités de l'UDA (Université des aînés) www.universitedesaines.be. 
Parmi mille et une activités intéressantes, dans tous les domaines possibles, il y a un atelier d'écriture, que j'animerai avec enthousiasme et compétence
Il aura lieu tous les quinze jours, le vendredi matin, de 10h à 12h3O, durant toute l'année académique
Attention, c'est à Bruxelles, non à Louvain-la-neuve!

A bientôt donc, bonne rentrée à tous


samedi 24 août 2013

CRP, tiens- toi tranquille STP!

Trois lettres au graphisme innocent, anodin, un peu hermétique peut-être pour qui ne les connaît pas: CRP
Depuis deux ans, je me bats avec elles, refusant leur trace dans mon corps, les suppliant, au fil des prises de sang de rester sages, silencieuses, coincées en dessous de l'unité, le seul que le médecin m'autorise.

Au delà, c'est l'indice d'un début d’inflammation, ce qui fait craindre dans mon cas, une éventuelle reprise de Horton. Ben oui, j'ai pas de rhume, pas d'angine, pas de grippe, rien de tout cela! Aucune raison d'inflammation!

La protéine C réactive que l’on connaît également sous le nom de CRP, est une protéine dont le taux s'élève dans le sang, lors d’une maladie entraînant une inflammation. C’est un marqueur biologique précoce de l’inflammation



Depuis quinze jours, le taux de CRP est remonté, quel vilain pas beau celui-là! Je lui ai rien demandé, moi!

Ça veut dire quoi? Ça veut dire PRUDENCE... on remonte donc les doses de cortisone, cette chère cortisone que j'adore...pas le choix, c'est comme ça!

Parce que, c'est peut-être une tentative de Horton de reprendre le terrain. Ou pas. Mais dans le doute, on prend aucun risque! Je suis bien suivie, choyée, dorlotée, cajolée...
Hier j'ai passé plus de deux heures en clinique pur vérifier l'état de santé de mon précieux œil rescapé. Ouf, tout va bien! Il accepte de voir correctement, malgré le brouillard qui l'envahit le plus souvent.

Mais madame, vous comprenez, on ne prend aucune risque... ça veut dire que lundi matin rebelote, je retourne pour de nouveaux contrôles; le contrôle du contrôle, en quelque sorte
Ah oui, j'oubliais: bien sûr nouvelle prise de sang pour voir où en est la CRP

Vous savez quoi? Je croise les doigts! On ne dépasse pas 1, compris?

Faut le dire, j'ai passé un agréable mois d’août dans les salles d'attente de ma clinique préférée, à contempler les affiches de vacances, palmiers, plages de sable... magnifique! J'ai rêvé tout mon saoul!
Allez, on parie? en septembre, je commence une nouvelle vie



mardi 20 août 2013

Pile ET face , les deux ensemble

Je ne peux pas m'empêcher de lire le journal en ligne chaque matin
et j'y reviens souvent le soir dans l'espoir que... mais non rien n'a changé, sinon en pire..
Il y avait des nouvelles alarmantes hier, ce matin, il y en aura  surement demain
Les nouvelles alarmantes m'alarment, c'est clair!
Palpitations, sueurs froides... non j'exagère, mais à peine...
Il y a des jours où ce monde m'effraie fort
des jours où il m'est difficile de continuer à croire dans la beauté de la vie
Il y a une telle violence dans le cœur de l'homme, difficile à comprendre

L'homme saccage le monde, il s'acharne sur les autres
comment est-ce possible?

Parfois cependant, (souvent dans ce monde virtuel des blogs d'ailleurs, ceux que je fréquente en tout cas), il y a de l'amitié, de la solidarité, un réel souci de l'autre
Des paroles chaleureuses qui regonflent un moral fuyant

Pile ET face, les deux coexistent en même temps dans le monde et dans le cœur de l'homme

Il faudrait que je fuie comme de la peste les nouvelles alarmantes du monde
que je n'ouvre plus aucun journal en ligne, surtout pas le matin!
Difficile quand même...
Comment faire pour ne pas se laisser saccager soi-même au fil de ces  pages?

Magritte

jeudi 15 août 2013

Hier, c'était hier...

J'y arriverai...
deux ou trois mots, pas plus, c'est un bon début
je commence n'importe comment, j'écris n'importe quoi, 
pour faire démarrer la machine
puis on verra ce qui sortira de tout ça...

en fait, j'aurais tellement à dire
tant de choses se sont passées depuis un mois
du bon, du moins bon, du meilleur, du pas bon du tout...!

mais hier c'était hier il me faut regarder devant moi
là où le soleil perce les nuages, là où les arbres frissonnent sous le vent

deux ans.... il y a deux ans
Quelqu'un hier me demandait ce qui avait changé pour moi depuis ces deux années fatidiques
Prise de court, je n'ai pas su répondre quelque chose de cohérent... misère... quelle tristesse!
Or j'ai écrit longuement à ce sujet dans le récit que j'ai fait de toute cette aventure
et là soudain, je ne savais plus... plus aucun mot ne sortait... comme si je n'avais rien à dire...

bon faut juste remettre la machine en route
elle s'est rouillée au long de mes silences
elle hoquette, souffle, crache ses hésitations 

Je lui fais confiance, elle reprendra...



vendredi 19 juillet 2013

Le cri

déjà chez Asphodèle, la consigne suivante...


Voici les mots imposés:
Liberté, sens, découverte, régime, déraison, pantois, hasardeux, obligation, privé, barrière, demeurer, tabou, aventure, rouge, honte, hallucinant, hangar.

Le cri
Défense d’entrer, on ne franchit pas cette barrière, reste derrière, c’est tabou je dis !
Tabou ! tu as compris ? 


Il se tient là, à la porte du hangar : il est pantois, rouge de honte. Car il sait… il  sait ce qu'il va se passer, là, tout au fond de ce hangar privé
Sa découverte date de quelques jours déjà ! Ce fut hallucinant, il n’a pu y croire
Ce jour-là il a bien cru sombrer dans la déraison

Mais il s’est senti poussé par l’obligation de revenir dans ce lieu interdit et d’y demeurer un moment, le temps de voler quelques photos, pour les publier sur le Net 
Cela ferait un buzz, il en était sûr ! des milliers de passages, les gens alléchés par cette aventure hors du commun, leurs sens en éveil, les bravo des uns, les rejets des autres
Tout plutôt que l’indifférence autour de cette affaire ! Il le fallait !
Il avait besoin d’un buzz pour se prouver à lui-même qu’il était un être de liberté

Et voilà qu’elle était là, avec la rage dans les yeux, à lui barrer le passage : elle savait qu’il reviendrait...
Elle le guettait…
Lentement, en le regardant dans les yeux elle se dévêtit : toute la splendeur de la féminité s’offrait là, et lui la mangeait des yeux, il regardait ce beau corps qu’il connaissait dans les moindres replis

Un sourire hasardeux alluma un instant son visage de feu : elle gémissait... 
Puis soudain, elle se mit à hurler et son cri déchirait l'espace, le griffant de sa détresse

Son ventre gonflé semblait prêt à exploser…
Figé sur place, il n’avançait ni ne reculait

Puis elle s’accroupit et le terrible cri primitif s’éleva de cette femme qui allait devenir mère...

jeudi 18 juillet 2013

Femme fontaine...

En lisant chez Célestine le texte qu'elle a écrit pour la consigne des Plumes de l'été d'Asphodèle, une nostalgie teintée d'envie m'a envahie d'un seul coup: il y a deux ans, je participais à ces Plumes avec un énorme plaisir. J'avais décidé d’écrire les textes demandés dans une note d'érotisme, ce qui n'était pas toujours évident, compte tenu des mots imposés qu'il fallait insérer dans son texte
Mais ce défi m'excitait (hum hum...)

La consigne 8 nous obligeait à écrire dans le thème de l'eau (tous les mots ou presque s'y rapportent!)

Je suis bien en retard pour publier ce texte... mais Asphodèle que j'ai contactée est juste contente que je participe...et moi, ça m'a fait du bien, j'ai souri en écrivant



Voici donc:

les mots imposés:
aube, fontaine, débit, grand, fraîcheur, cascade, baignade, chute, flux, dérive, trésor, noyade, trouble, goutte, glisser, gorge, grain.


Femme fontaine

Dans la fraîcheur de son lit, à cette heure incertaine où l’aube le dispute encore à la nuit, il a suffi qu’il se tourne vers elle pour qu’elle sombre et chute aussitôt dans une incroyable béatitude.
Le flux de son désir l’emmène de cascade en dérive . Le trouble glisse presqu’immobile sur sa gorge offerte impudique. Elle demande la noyade, elle crie, elle supplie…

Et soudain, l’extase amorce le grand débit inattendu : voilà que les gouttes rapides surgissent et inondent le lieu du combat amoureux.
Lui ne s’attendait pas à cette baignade insolite

Furieux il se relève et s’extirpe du lit inondé :

« cette femme a un grain : je lui fais l’amour et voilà qu’elle soulage sa vessie »



mardi 2 juillet 2013

La vie, c'est maintenant!

si j'avais une deuxième vie, je consacrerais du temps à
- apprendre le piano
- faire partie d'une troupe théâtrale
- danser le tango, la salsa ou ce genre de danse où l'on s'éclate dans une discipline contrôlée

oui, ça m'aurait bien plu tout ça!
Je ne l'ai pas fait, pour toutes sortes de raisons que je croyais bonnes 

Une de mes filles, séparée de son mari se rend compte qu'elle a "sacrifié" ainsi à sa vie de couple et de famille, des désirs bien légitimes. Elle c'est la danse de salon qu'elle adore
Alors elle s'y est mise:  l'avantage de la séparation, c'est qu'elle a un WE sur deux de libre...
Il vaut mieux trouver les bénéfices secondaires d'une situation douloureuse...
A défaut d'homme dans la maison, un beau (hum) cavalier une soirée par semaine!

Elle est pas belle la vie?
Mes deux filles aînées, quittées chacune par leur homme se sont mises toutes les deux à écouter leurs désirs et surtout à les vivre... 
Dommage qu'il faille attendre une séparation difficile pour enfin s'y mettre...

lundi 17 juin 2013

Le désir pressant d'absolu


Je remets ici un ancien billet que j'ai écrit en avril 2011.
Le relisant par hasard ce matin, je suis frappée par l'intensité de ces mots, exprimant une réalité tout aussi intense... 
J'ai beaucoup réfléchi sur le-comment-j'étais-les-mois-qui-ont-précédé-mon- accident-de-santé,
tentant d'y trouver des pistes pour comprendre...
Ce texte est pour moi très représentatif

Il y a en moi comme un élan incessant vers un absolu dont j'ignore tout et surtout comment le satisfaire. Parfois je me demande si je ne confonds pas ce désir si pressant d'absolu avec un piteux et lancinant vide existentiel, qui serait comme un panier sans fond que je ne parviens jamais à remplir... et pour cause!
C'est comme les deux côtés d'une même médaille. D'un côté le désir d'absolu, de l'autre la sensation de vide...

Cette aspiration incessante vers un "ailleurs", un "autre chose" est lancinante, elle se loge là quelque part dans ma poitrine et la sillonne d'éclairs qui me lacèrent et m'oppressent dans mes respirations. Autrefois c'était si violent que cela se transformait en angoisses qui me laissaient anéantie. Mais j'ai appris heureusement à laisser se décrisper le souffle, à le laisser descendre dans le ventre, ce qui me redonne la sérénité, me replace dans mon centre, et m'ancre dans l'ici et maintenant.

Cette sensation d'oppression n'est que la manifestation physique de quelque chose qui vient de très loin, une aspiration illimitée vers l'infini que j'espère et redoute en même temps tellement je la pressens violente...  et cela dans tous les domaines: aimer (infiniment),  être aimée (infiniment), réaliser de grandes choses dans les domaines qui sont les miens, vivre intensément des choses intenses., vivre des relations fabuleuses. Parfois c'est comme s’il y avait un hiatus fondamental entre ce qui se trame d'intense à l'intérieur de moi dans mes aspirations si fortes... et le fade, le tiède, le gris, le quelconque de l'extérieur (même s'il est pétri de violence ou de méchanceté intrinsèque).

Il y a des jours où je me sens en profonde connivence avec ma vie, où j'ai l'impression de coller au plus près de ce que je suis et de ce que je fais, à ces désirs si profonds, si intenses, si indicibles
Il y a des jours au contraire où ce désir d'absolu me dépasse, je me trouve comme devant une montagne impossible à gravir et j'ai une immense tentation de désespoir. Je me dis que je ne suis pas faite pour vivre, que je vis les choses de manière TROP inadéquate.

C'est très difficile à décrire tout cela, les mots qui me servent d'habitude, je les trouve bien pauvres pour décrire cette quête, cette faim jamais rassasiée.
Est-ce propre à l'être humain cela? Sans doute, mais je vois que d’autres ne se posent pas toutes ces questions, vivent tranquillement leur quotidien en s'en contentant et se moquent gentiment de moi et de ma sensibilité à fleur de peau.
On dit que je vis les choses trop intensément, on me plaint un peu, me disant que la vie ne doit pas être facile pour moi.
C’est vrai... je galère des fois

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