samedi 28 juillet 2012

Pourquoi?

Voir me pose toujours un réel problème
Non pas sans le cadre de ma maison, que je connais, environnement rassurant
Mais dès que survient l'un ou l'autre de mes enfants/amis/connaissances/voisins, et que la conversation s'entame ou dès que je vais "à l'extérieur", voir suppose fixer mes yeux (mon oeil plus exactement!) et cela me cause une grande fatigue que je ne suis pas en mesure de gérer longtemps...

Je n'ai pas ce problème au tél, là je peux écouter et parler en fermant les yeux tout simplement

Même si les couleurs se révèlent à nouveau, l'oeil valide reste voilé, fortement par moments: "l'humeur aqueuse"  s'agglomère et forme nuage, qui voyage de ci de là, au cours de la journée
On pourrait opérer, mais le médecin me le déconseille, cette opération est plus "lourde" qu'une opération de la cataracte et comporte des risques. Je n'ai plus qu'un oeil, prudence donc! C'est bien ce que je pense aussi, et donc je ne peux que me résigner...

Il y a des moments où je suis complètement démoralisée, d'autant plus que les médicaments que je prends depuis un an à forte dose, s'ils contribuent à me "sauver" l'oeil qui me reste, ont rendu ma santé boiteuse

Voir les gens, recevoir ma famille, mes amis,  lire, écrire me demandent un énorme effort

Rester dans l'espérance que les choses s’amélioreront, que je serai surtout capable d'accepter ce coup dur qui m'a touchée si profondément dans ma vitalité fondamentale, n'est pas si évident. Il me faudra encore bien du temps pour y arriver je crois. Surtout que en ce moment bien plus qu'au début de cette "aventure" je suis dans la révolte (pourquoi ça m'est arrivé à moi, qui ai toujours été donnée aux autres, c'est injuste!)

J'aimerais tellement retrouver ma plume allègre, parfois poétique, parfois maniant du plus profond, la plume que j'aimais et qui était la mienne... Aujourd'hui je m'en méfie: elle s'est alourdie et peine à poser sur l'écran ou le papier les mots qui pourtant sont bien présents en moi, car je les entends derrière la porte qui piaffent mais qui se sont rouillés, alourdis, démoralisés...

Benoit Colsenet

34 commentaires:

  1. Il faut que ces mots-là, peut-être les plus véridiques, se transmettent aussi... Ils ne sont pas là pour plaire mais soulagent... Je t'embrasse Coumarine.

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    1. tu vois JJ, je ne veux pas écrire ici pour soulager mon découragement...raison pour laquelle je suis restée silencieuse depuis 3 semaines
      Je voudrais renouer avec mes forces créatives...
      Merci à toi d'être venu

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  2. Je connais ce problème, d'avoir envie d'écrire léger et de me retrouver empêtrée dans mes mots douloureux et révoltés. Mais justement, la magie des mots est là, qui, sortant de nous, s'offrant aux autres, nous libèrent un peu (trop peu) de notre peine et nous aide à retrouver ce regard plus léger sur une vie qui continue de nous tenter.
    Ce qui t'es arrivé, c'est dur, trop dur je trouve, il n'y a pas de raison... c'est ce qui rend notre vie d'humain si difficile à gérer. Nous, si rationnels, si prompt à tout vouloir ranger, expliquer, voilà que parfois nous nous trouvons face à l'injuste, l'inexplicable, l'irrationnel... Nous devons admettre que la vie, notre vie est fragile et qu'un rien peu venir bouleverser tout ce que nous avons construit.
    Moi je les aime bien tes mots d'aujourd'hui, car il mélangent cet amour de la vie qui te caractérise, mais aussi la profondeur que les douleurs souvent mettent à jour et qui s'échappent de nous pour notre survie.

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    1. Oui Pakita, j'imagine bien que tu te retrouves bien souvent "empêtrée" dans des mots douloureux
      Je réponds à JJ (précédemment) que je ne veux pas écrire ici pour soulager mes découragements...
      Il me semble que je ne fais que cela depuis un an!

      Je pense que chacun et chacune avons à trouver le sens que NOUS donnons aux événements douloureux de notre vie. Et je reconnais que jusqu'à présent, je ne l'ai pas vraiment trouvé ;-((
      Merci pour ce commentaire..

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  3. oui, pourquoi, "pourquoi moi"...
    c'est tout naturel, ce questionnement!
    et aussi que tes mots se ressentent de ton vécu...
    mais que cela ne t'empêche pas d'écrire!
    pourquoi avoir peur de nous "balancer" des choses plus lourdes, plus dures ou plus démoralisantes?
    vas-y, Coumarine!
    je suis sûre que ça soulage ;-)
    et nous on t'admire de toute façon!

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    1. oui Adrienne je ne veux pas (plus) balancer des choses lourdes ici
      Chacun a les siennes à porter
      Je voudrais retrouver ma façon d'écrire d'autrefois
      Elle s'est bien cachée au plus profond d'une sombre cave ;-((

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  4. Tes interventions sur d'autres blogs nous montrent que tu restes fidèle à toi-même, malgré les mots que tu déposes ici mais qui nous disent finalement eux aussi une de tes qualités : la sincérité, le parler vrai. Continue à nous émouvoir.
    Je t'embrasse.

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    1. Je suis contente, cher Walrus que j’apparais fidèle à moi-même. Le parler vrai est important pour moi, tu le sais
      Je t'embrasse aussi

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  5. Oui, je comprends ce sentiment d'injustice et comme il est difficile d'accepter ce qui est !
    Pourtant, ce que vous êtes au plus profond de vous ne change pas. Votre "essence" est toujours présente, même avec 1 seul oeil et vous la retrouverez bientôt, j'en suis sûre.
    C'est une épreuve qui peut aussi vous amenez à autre chose, de plus grand et de plus lumineux.
    Mais c'est un chemin parfois ardu !
    Mais j'ai confiance en ce qui vous anime.
    Cath

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    1. merci Cath pour vos mots positifs à mon endroit
      Ils me font du bien

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  6. Je ne voulais pas te peiner. Juste le besoin un peu égoïste de quelques nouvelles pages. Tu es capable, j'en suis sûr, de transcender cette épreuve et je sais que les prochains jours nous réserveront de bonnes surprises. Mais, si c'est trop tôt, alors attend. Personne ne t'en voudra. Tout le monde patientera. Et s'il te faut du temps pour lire tous ces livres, prends-le.
    J'oubliai : courage !

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    1. cher Jacques
      Comme je te le dis sur le commentaire du billet précédent, tu ne m'as pas peinée, tu m'as bousculée
      Je me suis dit que si je n'écrivais pas bientôt, les mots allaient perdre ma trace...
      Alors j'ai essayé ce matin pour replonger encore dans ce qui fait un de mes plus grands soucis du moment (et aussi ceux qui concernent mes enfants, mais de ça je ne peux et ne veux pas parler..)

      Pour les livres à lire, oui cela me prend du temps, mais en définitive je suis heureuse de le faire. Je reprends contact de cette façon avec le milieu littéraire belge duquel je me suis distancée depuis un an...

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  7. Je t' imagine au téléphone , les yeux fermés , profitant pleinement de la voix ... c'est plus paisible , comme je comprends
    Tu ne peux pas te résilier , cet accident est un choc , déjà un an que tu affrontes avec force et parfois doutes cette grande perte
    Chaque fois que tu dépose des mots sur mon blog je suis émue , vraiment , c'est une trace tellement précieuse , si tu savais tout ce que tu m'apportes dans ce monde étrange
    Dis , j'espère que dans quelques temps , je serai à tes côtés , pour de "vrai" , entendre ta voix , paisiblement , les semaines passent vite , dans un mois , peut être une nouvelle virée à Bruxelles ?
    Tu as toute la légitimité de baisser les bras de temps à autre , et tu gardes ce souffle qui te permet d'affronter les autres tracas de la vie , ceux d'une mère
    te lire me fait comprendre combien la vie est complexe , je te prends la main ....

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    1. Si tu viens à Bxl, je compte vraiment que tu me feras signe... ;-))

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  8. Mais "TON" écriture peut aussi être autre qu'allègre et pétillante Coumarine, et c'est pourtant toujours la tienne. Une épreuve fait évoluer, transforme, métamorphose. Tu n'as pas "perdu pour toujours" ta part de légèreté, mais pour le moment elle n'est pas de mise, voilà tout.
    Et ce qui est constant dans les hauts et les bas de ta réaction vis-à-vis de cette saloperie qui t'est tombée dessus, c'est la sincérité et l'authenticité de tes mots. Nous t'y reconnaissons bel et bien, chère Coumarine. Si tu te forçais à nous faire du léger rigolo élégant piquant alors même qu'en toi gronde la rage, la tempête et la révolte ou que tu t'embourbes dans la douleur ou le découragement, tu te perdrais de vue toi-même (la vue intérieure, celle qui ne se voile pas par un coup du sort), et cela serait pire que tout... Tu nous perdrais de vue aussi et nous ferions de même, comment t'accompagner du profond du coeur si tu ne nous offrais qu'un masque et des faux-semblants ?

    Et comment ne pas comprendre ce sentiment de révolte face à ce qui t'arrive ? C'est tout à fait normal d'éprouver cela. Nous sommes tous passés par là, je crois. Et nous y passerons encore et encore. Bien sûr que c'est injuste ! Mais il se fait que la vie est injuste, profondément. Il suffit de contempler l'horreur du monde pour le savoir au plus intime de nous-mêmes. Il nous faut l'accepter, jour après jour, sans relâche travailler à retrouver en nous la sérénité et la capacité à intégrer cette composante de la vie. A ne pas oublier aussi et la beauté, et la bonté et l'harmonie présentes dans ce même monde. A retrouver notre papillon bleu...
    Cela viendra. Et pour cela, il faut aussi accepter qu'à certains moments, eh bien, ce n'est pas possible, la force n'est plus là, il faut souffler un peu... Donne-toi la permission, en toute humilité, de laisser s'exprimer ta part d'ombre. Donne-toi le temps de retrouver ta lumière.
    Et continue à écrire. Tes mots sonnent juste. Tes mots sont vrais. Ils disent. Ils touchent. Et ils sortent de ta plume, ce sont bien les tiens, tu n'as rien perdu de ce côté-là, Coumarine, au contraire, ton écriture s'enrichit d'une dimension supplémentaire...

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    1. chère MyZ, je ne peux que relire plusieurs fois ton commentaire... c'est exactement le genre de commentaire dont j'ai besoin en ces moments ;-))
      merci ;-)

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  9. Tes mots sont les mêmes et c'est ton droit le plus strict de les faire lourds si tu en as envie, de te révolter et d'être dans le questionnement.

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    1. oui j'en ai le droit, mais ça commence à bien faire... pffffffffffffffff

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  10. Coumarine, qu'est-ce que c'est que ces histoires de mots que tu ne veux pas laisser sortir ?

    Tu l'as dit toi-même, ils "piaffent" d'impatience et d'ailleurs, qui es-tu pour les juger ? Tous les mots du monde ont droit à la liberté de la page blanche. Laisse-les s’ébrouer, sauter, galoper de paragraphe en paragraphe. C'est vrai, ils ne sont plus exactement les-mêmes, comparés à ceux que tu tenais fermement par les rênes, les menant avec talent d'un livre à l'autre. Et alors ?

    Ces mots indomptés ont le droit de s'exprimer et qui sait, peut-être qu'ils sauront te séduire pour t'emmener dans de nouveaux voyages, à bride abattue. ;)

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    1. ben oui Jean-Philippe, je garde mes mots sous pression, je ne veux pas les laisser venir, je ne leur fait plus confiance
      La relecture de ton billet sur les "brindilles" m'a secouée... je vais me remettre à écrire 500 mots par jour
      Aujourd'hui ça m'a pris exactement 30 minutes!
      Bon c'est juste pour remettre la machine en route, ça n'a aucune valeur... pour l'instant c'est ce dont j'ai besoin remettre cette foutue machine en route!!!
      Merci pour ton passage

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    2. Yeah ! Je vois que tu es bien partie pour des galops de 500 mots. C'est juste ce dont tu as besoin pour dérouiller les "muscles" de ton écriture. Apprécie la magie de ces 30 minutes quotidiennes. ;)

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    3. oui! dérouiller les muscles de cette écriture qui je l'espère reviendra en pleine forme!!
      Comme quoi je suis "tombée" par hasard(???) exactement sur les mots dont j'avais besoin ;-)
      merci à toi

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  11. Des questionnements bien légitimes. Courage. Je t'envoie plein de pensées positives.
    Amitiés.

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  12. En lisant les commentaires, Coumarine, je vois que certains ont eu les mots justes pour t'encourager. Tant mieux ! Ne les oublie pas, ces mots, les jours où tu doutes :-)
    Je t'embrasse très fort. Belle fin de dimanche à toi.

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    1. Oui j'ai cette chance de recevoir des commentaire "justes"
      Merci Françoise

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  13. Je n'ai pas assez de recul pour comprendre ce qui t'arrive.
    Mais à la lecture du billet je pense que tu perd un oeil et que cela te perturbe et c'est normal: c'est déséquilibrant.
    Hélas nous devons vivre avec les "coups du sort" et les "Pourquoi moi" Tu trouve cela injuste Avoir donné et ... "Dieu vous le rendra... Pas toujours et quant?
    - Je sais qu'il y a des PC qui fonctionnent à la voix (Vista pro) Cela peux reposer ton oeil fragile.

    Bon... Now place à la plaisanterie: Mr Le Pen à fait une carrière avec son "mauvais oeil" Alors avec tes jolis yeux tu peux faire mieux!! Courage petite Coumarine

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    1. oui Claire, je ne suis pas la seule à avoir perdu un oeil
      Mais l'autre devient très voilé aussi et ça c'est inquiétant
      Merci de ton souci

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  14. Après quelques temps d'absence, j'allume mon PC et je viens te lire, la gorge nouée.
    Une seule question : puis-je faire quelque chose pour toi, Coumarine ? Dis-moi.

    Pensées amicales et fortes.

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    1. rien d''autre Agnès que de recevoir de temps en temps un commentaire bienveillant comme celui-ci!
      C'est beaucoup!

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  15. Ne jamais perdre l'espoir !
    je te retrouve et je vois que tout n'est pas encore revenu à la normale pour ton oeil opéré. Je comprends ton impatience, ton courroux et ton inquiétude bien légitimes, surtout pour une femme comme toi qui aimes écrire, communiquer avec les autres, alors, comme tous tes fidèles lecteurs, je te recommande de penser à toi, surtout à toi, de te ménager ; nous, nous attendrons que tu nous reviennes, ne te fais pas de soucis.
    bon courage à toi. je t'embrasse bien affectueusement;

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    1. merci loulotte pour ta fidélité...
      Je t'embrasse aussi

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  16. JE tique sur cette phrase :"pourquoi ça m'est arrivé à moi, qui ai toujours été donnée aux autres". Tu as toujours été donnée aux autres ? Qu'entends-tu par là ?

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    1. J'ai bcp donné dans ma vie!
      Je vais pas faire ici un inventaire
      Et atteinte par un "coup de sort", c'est une façon pour moi de me révolter

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