jeudi 28 juin 2012

Les choses se passent...

1. la cicatrisation de l'oeil suit son cours; encore un petit mois pour que tout se stabilise et pour que je puisse avoir de nouvelles lunettes avec un verre gauche joliment opaque pour me cacher le demi monde noir qui me harcèle ;-))

2. je consacre toute mon énergie à peaufiner le manuscrit sur cette drôle d'histoire. Quand je crois avoir fini, et bien non, re-lectures et corrections et encore re-lectures et re-corrections

3. pas de vraies vacances pour moi cette année, je ne peux (veux) pas m'éloigner trop de ma petite clinique bien aimée, qui doit pouvoir m'accueillir en cas de nouveau pépin ou simplement pour les contrôles réguliers

4. juste des petites excursions soit du côté de la côte (là où il n'y a pas de buildings), soit dans les Ardennes belges si belles, si vertes.

5. je serai pas très bavarde sur le blog durant cet été, mais vous allez tous aller en vacances bien méritées, je vous les souhaite douces et reconstituantes

6. je viendrai si j'ai quelque chose à écrire ici, c'est la vie (et mon envie d'écrire) qui décidera...

A très bientôt  ;-))

samedi 23 juin 2012

Patience et longueur de temps...


Pour l'instant (oui je sais, je sais, tout le monde me le dit, ça va évoluer...) pour l'instant donc, c'est PIRE qu'avant!
les nuages sont plus denses, et surtout l'oeil (et le cerveau) doit s'acclimater autrement pour apercevoir quelque chose, que ce soit de près ou de loin!
C'est d'un fatigant pas possible, c'est d'un décourageant qu'on peut pas imaginer, même moi, j'en reviens pas ;))
Impression de devoir recommencer tout à zéro, peut-être pour un mieux, mais dans un futur qui a reculé alors que je croyais y être (enfin!) arrivée... c'est dur
En plus quand on me demande comment ça va, je n'ose pas dire la vérité, comme si j'allais décourager ceux qui se sont intéressés à moi, comme si je manquais de courage ou de patience, comme si j'exagérais la difficulté.Tout le monde avec moi s'attendait à une amélioration et est étonné de m'entendre dire que non! c'est pas encore ça!
Je me sens donc contrainte à un certain silence pour ne pas énerver, je peux juste tenter de trouver toute seule la façon dont je vais pouvoir gérer ça
ce matin, je me suis OBLIGEE à sortir, à aller seule au marché, ce marché du samedi matin qu'autrefois j'aimais tant fréquenter
J'ai réussi mon défi, mais suis rentré VANNEE, tremblante de stress et de fatigue. J'ai sursauté des dizaines de fois, à chaque passage inattendu sur ma gauche, j'ai laissé tomber de la monnaie que j'avais préparée pour payer des fraises, n'en ai retrouvé que la moitié, me suis efforcée de paraître "normale" en achetant mes petites affaires, tout cela m'a demandé une grande énergie
Je n'ai pas porté ma piratine (comme l'appelle une de mes filles)alors que couvrir l'oeil aveugle l'empêche "d'empiéter" sur le droit. C'est tellement visible ce truc, en plus on pourrait croire que derrière il y a un trou... je ne veux pas effrayer les enfants... je la porte chez moi, c'est tout
Des activités simplement normales, marcher dans la rue, choisir des trucs sur les étals du marché, payer... sont pour moi difficiles, très!
J'ai pourtant décidé que c'était la seule façon de ne pas m'enfermer dans un univers clos
Plus je sortirai, plus j'oserai reprendre une vie "extérieure", mieux ça ira au fil du temsp
N'empêche je n'imaginais pas qu'il me faudrait à nouveau du temps, de la patience, du courage pour simplement vivre 
Mardi je retourne au contrôle, on verra ce que dira la chirurgienne qui m'a opérée 


(c'était un billet dans la série "et moi, et moi et moi! pffffffff)

vendredi 22 juin 2012

Laisse vibrer tes cordes

Cette phrase magnifique trouvée dans le Journal IV de Charles Juliet, intitulé Accueils:
"Ne prouve rien je t'en prie. il n'y a rien à prouver. Laisse vibrer tes cordes. Ce qui te gouverne saura composer ton chant"

Même si je le voulais, je ne suis pas en mesure aujourd'hui de "prouver" quoi que ce soit, comme je l'ai cherché, sans trop me l'avouer, il y a dix ans, quand j'ai commencé à être publiée.
Exister dans le petit monde littéraire belge, comme animatrice d'ateliers, comme auteur, cela m'a permis de croire en moi, différemment qu'en tant que mère...

Aujourd'hui je m’aventure sur de nouveaux chemins... j'en ignore encore tout...je sais juste qu'ils sont ardus, que l'ubac succède à l'adret et je marche d'un pas lent, très lent, timide, parfois effrayé, parfois émerveillé, toujours attentif.

Et cette phrase de Juliet, que je lis et relis sans cesse, que j'ai encrée en moi,  me rassure profondément: oui!  je crois que mes cordes, si je les laisse vibrer librement, naturellement sauront  "composer mon chant", un chant pareil à celui que j'entends clairement quand je le laisse émerger sans le contrôler
Un chant dont le murmure grandit jusqu'à devenir un chant d'infini


peinture de Bram Vanvelde, ami de Charles Juliet auquel il a consacré un précieux petit livre

lundi 18 juin 2012

L'immensité d'une plage déserte

Vendredi 15 juin 13h; suis reçue par ma fille infirmière à l'Hospiday: questions rituelles et nécessaires avant intervention

13h45': visite du médecin anesthésiste: on se met d'accord sur les images qui peupleront mon hypnose: une plage, vaste, vaste, le sable mouillé qui garde trace légère des pieds, les coquillages aie aie qui grattent la plante des pieds.
Et puis les mouettes qui surveillent la mer ourlée de dentelles. Juste le vent qu'il faut, le vent qui éveille mon visage.
Et puis l'odeur de la mer, l'iode et les embruns qui crépitent sur la peau assoiffée
Et puis le ronronnement des vagues, lancinant et régulier
Et puis les coquelicots... Le médecin sourit: comment les introduire dans mon rêve éveillé? Ce sera son secret...
Et puis pas de buildings sur la digue. Pas ou peu de promeneurs. L'univers de cet infini m'appartient. Pour une fois, pour cette fois...

14h40', sui conduite comme une pacha dans la salle d'opération. La chirurgienne est là, prépare ses couteaux instruments. Elle me connait bien, depuis le temps et mes supplications pour qu'elle m'opère enfin!. Elle me rassure: tout ira bien, phrase que je me suis répétée tant de fois durant ces mois. L’anesthésiste s'installe à mes côtés, pince mon index et les battements de mon coeur résonnent dans la salle/ On dirait que je suis en dehors de mon corps.
Il me présente la salle d'opération, les différentes machines qui ronronnent à mes côtés, l'horloge au mur qui indique 14h 45': cet univers si froid, si métallique s'habille d’humanité. Je suis en paix

Et commence alors mon voyage: sur cette immense plage déserte. J'entends, je vois, je respire, je marche, je vibre
Pourtant je reste très présente dans la salle d'opération: le placement du champ opératoire, la lumière violente dans l'oeil, le grattage du cristallin, le noir qui m'inonde soudain, puis le placement de l'implant et le retour dans la lumière. Je suis bien, bercée par la voix du médecin, rassurante. 

Et là soudain au beau milieu de la plage, il m'emmène dans un champs de coquelicots. Le chant des coquelicots, oui je l'entends ce chant-là, immensément rouge, un chant qui oscille dans le vent, les battements de ce chant au rythme de mon coeur vivant.
Puis la chirurgienne me caresse la tête, me dit que c'est terminé et que tout a bien été!


Retour en chambre pour une petite heure. Collation, je n'ai rien mangé depuis ce matin 8h
Tout va bien!

Retour à la maison. Je suis dans le brouillard, l'oeil doit cicatriser, et je n'ai pas l'autre pour prendre le relais. 
Quelques jours encore. Normal. Patience!

Mes lunettes ne sont hélas plus du tout appropriées. Suis allée en acheter des provisoires. De la camelote de dépannage
Pas de vraies lunettes avant fin juillet

Qui a parlé de patience?





jeudi 14 juin 2012

La veille du lendemain

Voilà que le dernier jour s'est levé amenant avec lui un soleil comme on n'en n'a plus vu depuis longtemps!
Un soleil chaud, franc, sincère, oui, sincère, un soleil que pourtant mon oeil malade ne supporte plus depuis huit mois... mais demain après mon passage en clinique,  ça va changer. Ou alors, après demain, ou au plus tard dimanche...

Et puis les oiseaux là derrière le velux de mon petit bureau qui me chantent la mélodie du bonheur, je les écoute avec gourmandise, avec la certitude que tout ira bien

Aujourd'hui c'est comme un anniversaire: il y a exactement dix mois que l'artérite temporale a éteint mon oeil gauche, hé oui! pas de chance ;-))
Définitivement, ont dit les médecins, mais bon on peut vivre avec un oeil, j'ai eu le temps de m'en apercevoir...
Mais la maladie et surtout les médicaments à forte dose pour sauver l'oeil droit l'ont ennuagé méchamment.
Très, très, très méchamment...
Ca se voit pas comme ça, mais croix de bois, crois de fer, si je mens je vais en enfer!
Alors demain, l’heure de la délivrance a sonné, enfin! 

Merci, merci pour vos nombreux messages sur mon billet précédent: je me sens accompagnée par votre sympathie,  elle me réchauffe comme un soleil, un qui ne m'éblouit pas

J'ai choisi l'hypnose pour avoir une sédation la plus légère possible, compte tenu des médicaments que je prends depuis dix mois. Ce sera une nouvelle expérience que je suis heureuse de faire
Alors aujourd'hui, je veille à me détendre au maximum

Et je pense bien que dès que je le pourrai, j'aurai envie de vous raconter tout ça!

A bientôt



lundi 11 juin 2012

Agenda de jours tranquilles

- je pose le dernier mot dans le manuscrit que je suis en train d'écrire. Enfin, l'avant dernier, c'est plus exact. Je le terminerai sans doute après l'intervention à l'oeil ce vendredi (on y est presque!!!) qui me fera voir la vie autrement!

- je suis contente de terminer ce travail qui m'aura pris presque un an de persévérance, envers et contre tout, au coeur même de la maladie. Disons que je suis fière d'y être parvenue. Il parait que je suis volontaire, m'a dit la semaine dernière un de mes médecins, je crois qu'elle a raison, finalement !

- dans la page des remerciements (je remercie pas mal de personnes qui m'ont accompagnée durant cette année pas comme les autres) je vous remercie vous, mes blogamis, lecteurs fidèles ou de passage. Vous m'avez accompagnée avec beaucoup de chaleur humaine. Rester en contact avec vous a été important pour moi,  c'était rester en contact avec des personnes chaleureuses mais aussi avec l'écriture, qui par moment semblait me filer entre les doigts. Je me suis obstinée, mon blog ne s'est pas arrêté, ce fut bon pour moi (et pour vous aussi, sourire)


- dans la série petites nouvelles: je suis seule pour le moment; l'homme comme chaque année est parti en randonnée avec ses copains (histoire d'hommes exclusivement!). Ce n'est pas simple de gérer mon quotidien avec ma vue fortement diminuée, mais voilà on arrive à vendredi et au retour de l'homme: tout va bien!

- je vais régulièrement dans un petit resto sympa sur le site universitaire pas loin de chez moi, et quasi chaque midi en ces jours de solitude, je vais y manger avec un de mes enfants ou une amie... c'est du bonheur, et aussi je dois bien l'avouer, je n'ai pas à me préoccuper de faire à manger...ces jours ressemblent donc à de petites vacances

- comme chaque année quand l'homme est absent, il y a une fuite d'eau : cette fois c'est dans la cuisine. Je n'y connais rien et forcément je ne vois pas très bien et même pas du tout,d'où cela provient. Donc j'attends patiemment que l'homme à tout faire revienne de son escapade. Courage, encore deux jours!

-sinon comme chaque année, je jouis de mes moments de solitude. J'aime beaucoup, mais bien sûr je sais que je ne suis pas vraiment seule, qu'il reviendra sous peu. Cela me permet d'en profiter au maximum

Bonne journée à vous tous

vendredi 8 juin 2012

Au revoir, Monsieur le Psy

Hier la nouvelle est tombée, incroyable: il n'est plus là, parti pour toujours, il a fini par fuir ses détresses.
Difficile à réaliser: bien sûr comme tout le monde il passait des moments difficiles, il y a deux ou trois ans d'ailleurs  il disait qu'il était tenté par l'idée d'en finir
Sont-ce les gens, comme lui, ultra sensibles qui finissent par passer à l'acte? 

Parce qu’il faut quand même que la détresse soit grande, immense, sans fond pour ne plus se sentir capable d'affronter la vie , pour ne pas penser au traumatisme causé à ceux qui restent...
Depuis tout un temps il restait silencieux sur son blog, je ne m'en suis pas inquiétée outre mesure...

Ce qui me rendait proche de lui, c'est qu'il avait des problèmes aux yeux, mais qui semblaient s'être résolus après une opération réussie. 
Ce qui me rendait proche aussi, c'était ses projets d'écriture, il préparait un livre sur le couple

Enfin comme il aimait rendre visite aux uns et aux autres, il m'avait dit vouloir visiter Bruxelles et rencontrer Coumarine durant l'été. Cela ne sera pas...
Oui ce suicide m'ébranle, me déroute, me fait mal
Difficile à comprendre qu'un homme tel que lui ait fini par poser ce geste...
Je garderai toujours le souvenir d'un homme équilibré et attentif aux autres, plein d'humanité et de bon sens. Un homme très sensible, dont les billets étaient nourrissants et "aidants"
Je pense à sa femme et particulièrement à un de ses fils, en détresse lui aussi




lundi 4 juin 2012

Reconnaissance... ou vide


Certains matins je me lève et je suis d'emblée dans la reconnaissance absolue
Je suis vivante, la vie est belle, peut-être pas tant dans ses évènements personnels, familiaux, sociaux, mondiaux
Mais elle est belle en soi, intrinsèquement belle, particulièrement dans les relations profondes, aimantes et fidèles que je peux vivre (au delà des leurs difficultés que je ne nie pas, absolument pas),cadeau dont je ne mesure pas toujours la véritable ampleur...

D’autres matins je me réveille d’emblée dans une sensation de vide, de manque
Comme si j'étais en recherche de ce qui devrait me nourrir, et j'ai beau chercher, attendre, m'inquiéter, le vide reste lancinant, rien ne peut le r remplir, je peux juste me distraire de ce vide en vivant ce que j'ai à vivre
Je peux me distraire de cette souffrance existentielle, mais elle réapparaît régulièrement

Curieux la différence de posture, et celle-ci ne dépend pas du temps qu'il fait, ni même de mon moral
C'est beaucoup plus profond, cela se situe dans ma sphère la plus profonde
Si je savais de quoi ça dépendait, je pourrais m'habiller de reconnaissance profonde dès le matin et pour le temps qu'il me reste à vivre, et non pas de  ce manque qui me creuse, qui me ronge, tellement exigent

Quoique qui sait... ce vide existentiel me pousse peut-être à ne pas me contenter du superficiel si facile à trouver à l'extérieur  de moi......

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