vendredi 18 mai 2012

L'humble coquelicot

Une de mes filles à qui j'ai fait lire certains passages du manuscrit dans lequel je témoigne de mon expérience d'une maladie au long cours, me fait remarquer qu'il n'y a pas d'humour dans ces textes
Elle a raison. Ici aussi depuis tout un temps je n'écris plus avec cette distance d'humour qui était parfois la mienne. Je le regrette, j'aimerais retrouver ma vivacité, ma capacité de dérision

Je crois avoir rejoint ces mois-ci le plus profond de ma gravité, par le cheminement parfois bien cabossé que je suis en train de faire. Un cheminement empreint de sérieux, il faut le dire, qui touche aux questions de la mort, de la maladie, du handicap, de l'épreuve, de "et Dieu dans tout ça". Bousculée encore plus par les évènements difficiles qui touchent certains de mes enfants, et qui se répercutent sur moi, bien évidemment. Ils m'obligent à creuser encore plus loin. Pas d'esquive possible. Bien que nos chemins soient différents, il semble que chaque membre de ma famille soit confronté à devoir faire une fameuse réévaluation de sa vie, des son essentiel..

Parfois c'est bizarre, en quelques mois tout bascule. A priori, 2012 ne sera pas une bonne année pour notre famille. 
A moins que, sur nos chemins empierrés de difficultés, nous parvenions à croire en la présence tranquille et fidèle de l'humble coquelicot
Merci à toi, Claire pour le cadeau de cette photo qui me parle tellement

41 commentaires:

  1. Robert Desnos :

    - "Le champ de blé met sa cocarde Coquelicot.
    Voici l’été, le temps me tarde
    De voir l’arc-en-ciel refleurir.
    L’orage fuit, il va mourir..."

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. JEA et son indéfectible courage de vivre...
      Suis chaque fois touchée par l'appel que tu fais aux auteurs qui parlent comme des amis
      Merci à toi

      Supprimer
  2. Je vous souhaite à toi et à ta famille, de goûter à la floraison d'un coquelicot dans votre vie.

    RépondreSupprimer
  3. oui c'est ainsi qu'on voit et qu'on évalue les choses quand on est en plein "dedans" mais pour ce qui arrive à certains de tes enfants, je dirais que par après on peut le voir tout différemment... en tout cas je l'espère pour eux!(les Britanniques disent "something better will come out of this", je te le donne en V.O. parce que la traduction "sone" moins bien ;-))
    ton humour aussi, tu le retrouveras dès que tu auras pu prendre un peu de distance... et je te le souhaite!
    bon courage à vous tous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Adrienne, je suis CONVAINCUE de cela, que quelque chose de positif sortira de tout cela
      Mais comme tu le dis, au moment même, on patauge dans la gadoue, on s'enlise dans son chagrin (c'est le cas de mes enfants)
      Ils FAUT qu'ils fassent la traversée, pour arriver ailleurs là où le soleil brillera pour eux...

      Supprimer
  4. zut je ne me suis pas bien relue...
    "sonne" moins bien, of course ;-)

    RépondreSupprimer
  5. Le coquelicot est toujours là, timide et tenace, ses racines arrimées au sol le plus aride, sa fleur frêle tendue vers le ciel en humble prière, en hommage à la vie. Et toujours y revient butiner le papillon bleu...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. OUIII MyZ... le papillon bleu...!!!
      Merci de ce rappel

      Supprimer
  6. Mon grand ami Pierre Desproges était un spécialiste de la pratique de l'humour pour ne pas sombrer.Certains le taxaient d'humour noir, de cynisme. Mais en réalité, l'auto-dérision est une forme suprême d' humanité. Il disait:
    « Il faut rire de tout. C'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans. » et je crois qu'il avait raison, tout comme ta fille. Si on réfléchit, pourquoi éprouves-tu le besoin d'écrire ton histoire? Certainement parce qu'au fond de toi, tu as l'espoir qu'elle va se terminer bien, sinon tu dirais "à quoi bon?" et tu arrêterais de te battre. Ce ne serait pas toi! Donc, tu veux faire partager ton expérience pour que ceux qui traverseront la même épreuve puissent trouver une raison d'espérer, et puisent de la force en toi. Je pense qu'il faudrait,peut-être, rajouter la pincée d'humour qui rendra ton texte encore plus fort, et , si j'ose dire, plus léger.
    Ta fille est de bon conseil.
    Je t'embrasse du fond du coeur.
    Juste au-dessus du coquelicot et du papillon, regarde bien, il y a une petite étoile qui scintille dans la nuit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hélas, je t'assure, j'ai perdu toutes mes pincées d'humour
      J'ai cherché partout dans la maison, et même dans mon tiroir le plus secret... rien!
      J'écris, oui, mais c'est du grave
      Peut-être sera-ce ch................ ;-))

      Supprimer
    2. Peut-être...peut-être as-tu besoin de cette gravité. Et moi je viens bêtement te parler de légèreté.
      Pardonne-moi.

      Supprimer
    3. Non, Célestine, ce n'est pas "bêtement" que tu me parles de légèreté... Il ne faudrait pas que je m'enfonce dans trop de gravité:elle pèse lourd...
      (je commence à décompter sérieusement les jours avant l'opération, ce sera pour moi une vraie renaissance,
      MERCI chère Célestine de ton souci pour moi...

      Supprimer
  7. Chère Coum,

    non, et non tu n'as pas perdu toutes les pincées d'humour en toi, elles sont là j'en suis sure elles attentent juste le bon moment, le moment approprié pour se faire entendre ! Tu écris du grave, mais y a pas de hasard... Je viens ici après un long moment de pose... Et je partage le moment de l'humble coquelicot, ... je "kiffe" cette fleur pour parler comme mes jeunes!
    Tu es une Maman épatante ça se sent et moi je trouve ça très beau... Je t'envoie plein de pensées positives pour tous... par chez moi c'est pas glop non plus... mais on continue, quelque chose de beau nous attend même si on patauge tous dans la sch'moule! ;)... J'en suis sure ! Bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. continuer, c'est cela qui est important!!
      merci d'être revenue après ton moment de pose ;-)

      Supprimer
  8. Une petite citation qui me parle beaucoup:"Il y a une fissure dans toute chose, c'est pour permettre à la lumière d'y pénétrer" de Léonard Cohen.
    J'espère qu'elle te parlera aussi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui merci Charlotte, cette citation me parle bcp aussi!

      Supprimer
  9. Alors cherche encore Chère Coumarine, il faut le débusquer, il se cache, mais il ne t'a pas quittée , c'est certain. La vie est en mouvement perpétuel, ce que tu crois être du définitif aujourd'hui, ne peut qu'être passage ...
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je crois ça profondément, Zénondelle, que la vie est mouvement perpétuel...et je crois que le "passage" mène à autre chose
      Je t'embrasse aussi

      Supprimer
  10. Si l'humour surgissait sur commande...L'objectif n'est sans doute pas de faire sourire avec un bon mot mais de se battre contre la maladie, ce que tu fais je crois, très bien.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mab, je ne peux pas rire ni faire rire sur commande, du moins pour le moment...
      Cela reviendra je crois

      Supprimer
  11. Pas de trêve, pas de repos, jusqu'à la fin c'est la règle. Il faudra affronter chaque jour, et ses oies et ses peines. Et croire que tout est fini et retrouver confiance. Ou croire que tout commences et retomber trop vite. Mais s'installe doucement au fond de soi de plus en plus de sagesse, de plus en plus de patience et une force qu'on ne maîtrise pas et qui se communique à autrui. On aimerait tout donner pour le bonheur de ceux qu'on aime, et on découvre qu'ils sont trop nombreux, qu'on ne pourra jamais et que ce serait les priver de leur propre bonheur d'être. Et c'est quand on se sent fragile comme le coquelicot que cette fragilité prend le plus de force. ce n'est pas un hasard si un Dieu s'est fait si misérable, si petit, si humilié pour montrer que c'était la le plus fort de sa puissance.
    Se dire aussi, chère Coumarine, que le drame c'est peut-être de ne pas pouvoir choisir pour qui on peut faire le bien. Mais surtout continuer à le faire et quand tu écris tes mots...et tes maux, crois-le, tu fais du bien. Tu donnes de la force.
    Alors courage, petit soldat. Il faut vaincre ce combat contre le doute !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. merci cher Jacques pour tes mots si chaleureux...j'aime que tu m'appelles "petit soldat"
      ça me convient!!! merci!

      Supprimer
  12. Ses "joies". Un clavier qui manque d'ego, qui ne veux plus écrire les "j". Affronter des oies...mystère de l'écriture automatique ?

    RépondreSupprimer
  13. La gravité signifie autant «lourdeur, pesanteur» qu' «importance, dignité», et rester digne, c'est bien le principal, non? Y peut même s'ajouter la note d'humour qui donne respiration et couleur, cela prends du temps certes, elle n'est cependant pas absente de ce que tu écris.
    Une remarque – si j'ose – sur le fait que tu mêles les peines de tes enfants à tes douleurs, en disant que 2012 n'a pas l'air d'être une bonne année. C'est l'embrouille! Nos vies, si singulières ne méritent pas qu'on les emmêle à la sauce familiale. Différenciation! J'espère que tu donneras bientôt à lire tes écrits actuels. Je suis sûre qu'ils sont importants et méritent des lecteurs. Très sincèrement! Bonne fin mai, l'été arrive, un peu de douceur et de soleil...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui tu as raison, chère Natacha! gravité (comme bien des mots abstraits d'ailleurs) ce sens de lourdeur, mais aussi de dignité
      Natacha, je ne peux pas ne pas mêler les soucis de mes enfants à mon itinéraire difficile
      D'abord parce que je leur suis "présente"
      mais aussi que ce qu'ils vivent de douloureux dans leur relation de couple réveille des "douleurs" dans ma propre relation de couple (et aux hommes en général)
      J'ai pensé ouvrir un blog pour publier au jour le jour des extraits de mes écrits actuels, voir comment le lecteur réagit à cela!
      J'hésite encore, je le ferai peut-être...

      Supprimer
  14. Authentique;
    J'étais prof et sur mon cartable, pour marquer une rentrée scolaire qui n'était pas une sortie des artistes, j'avais apposé un auto-collant : "Faites l'humour, pas la guerre...."
    Pas spécialement raffiné, plutôt de l'ordre du défoulement, je le concède bien volontiers.
    Oui mais, appelé un matin chagrin dans le saint des saints. "Mon" (enfin, je n'ai pas l'instinct de possession) inspecteur plus le deux ex machina dirigeant ce lieu de savoirs.
    Et sans perdre de temps en politesses longuettes, ces messieurs de la cour me mettent en accusation : "Comment osez-vous ? Vous avez perdu tout sens des responsabilités ! Encore heureux qu'aucun parent n'ait encore fait un scandale... Vous devez être un exemple mais non, au contraire, vous entraînez des jeunes influençables sur une pente immorale...."
    La totale. Il faut rester policé, silencieux tandis que tombe la grêle. La dernière foudre : "Donnez votre cartable, qu'il serve de pièce à conviction !"
    Le vider. Le tendre. Les entendre : "Quoi ? C'est ça votre auto-collant ?"
    ...
    "Mais on nous avait dit que vous vous livriez partout à une propagande anarchiste avec cette proclamation :"Faites l'amour, pas la guerre"...
    L'excellente collègue (prière de ne voir ici aucune trace de masochisme débile mais c'est la vérité historique) qui m'avait dénoncé dans les règles de l'art, avait peut-être pris ses désirs pour des réalités.
    L'inspecteur n'est jamais revenu m'inspecter. Puis j'ai quitté l'enseignement dix ans. Des restrictions budgétaires en profitèrent pour fermer la boîte à cours. La tête pensante qui la dirigeait, passa dans un autre établissement scolaire lequel ne s'en remit pas et ferma à son tour.
    A mon retour devant des classes de plus enthousiasmantes, j'avais un superbe porte-documents en cuir ramené de Millau s.v.p. Pas question de le saccager avec des étiquettes...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. cher JEA
      j'ai souri en te lisant
      Je vois l'affaire... je vois l'auto-collant, j'imagine la confusion de ta collègue (peut-être obsédée par la chose... tu lui plaisais peut-être, qui sait?
      Merci pour ce moment-sourire, merci pour avoir pris la peine de venir écrire ici

      Supprimer
  15. Le chemin de l'intériorité mène au-delà de l'épreuve, de la maladie, du handicap.
    On finit un jour par y faire l'expérience de la « vraie joie », parce qu'au coeur de l'épreuve, et à condition de s'y ouvrir, ont fait l'expérience que l'être humain ne peut plus faire autrement que d'attendre du secours d'un autre. C'est alors qu'on devient plus « réceptif » à la rencontre guérissant de soi-même en relation. Car l'origine de biens de nos maux et une défaillance relationnelle.
    L'épreuve devient alors réparatrice.
    Mais le chemin prend un certain temps…
    Difficile alors d'écrire à la fois l'expérience et son débouché… Alors qu'on n'en est pas encore sorti.
    Pour cela il faut aussi du temps…
    Je comprends donc la remarque qui peux être faite sur un manque d'humour, c'est-à-dire un manque du recul nécessaire.
    Ce n'est pas une question de maîtrise technique d'écriture, c'est une question d'acceptation des étapes nécessaires à tout cheminement.
    L'ouvrage que tu entreprends demanderas du temps pour aboutir à sa version achevée. Mais il faut l'écrire pour ce qu'il est aujourd'hui. Le réécrire demain.
    Mais toi qui es écrivain, tu sais bien tout cela…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Alain tu écris:
      "Car l'origine de biens de nos maux est une défaillance relationnelle."
      Oui je crois ça, la défaillance relationnelle dans l'amour, la joie (profonde) la paix
      Tu écris encore:
      "Difficile alors d'écrire à la fois l'expérience et son débouché… Alors qu'on n'en est pas encore sorti."
      J'ai le souci d'écrire mon cheminement,même si je ne suis pas au bout du chemin, c'est le cheminement qui m'intéresse. Je n'en suis pas au même point qu'en aout 2011
      Je suis loin en effet d'en avoir terminé, mais j'écris, quasi au jour le jour, J'écris pour ce qu'il est aujourd'hui comme tu le dis
      Sans doute cette "aventure" ne se terminera qu'à ma mort
      L'écriture, il faudra bien que je la termine un jour...
      Merci pour ces mots...

      Supprimer
  16. je te lis et je lis les messages d'amitié que tu reçois, je suis en empathie avec toi, tu le sais.

    J'ai trouvé simplement cette citation de Charles Trenet :

    "Il faut garder quelques sourires pour se moquer des jours sans joie" qui symbolise ce que je souhaite pour toi et tes enfants, espérer et sourire à nouveau

    bien amicalement

    RépondreSupprimer
  17. le coquelicot de notre enfance avait disparu pendant des années - victime des traitements destructeurs de nos "spécialistes "-mais il est revenu, plus beau, plus fort, illuminant les champs, suscitant notre admiration - métaphore que je t'adresse tout spécialement ce soir.

    Je t'embrasse

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est vrai que les coquelicots deviennent une fleur rare, elle,l'humble fleur des champs...
      merci pour tes mots

      Supprimer
  18. Bonjour Coumarine,
    J'ai découvert ton blog grâce à un billet d'Adrienne, lui aussi tout en coquelicots.
    Je n'ai encore lu que quelques billets, mais je suis déjà séduite par ton écriture et le ton des billets. Je poursuivrai cette lecture avec plaisir.
    Bonne journée
    ApprentieMaman

    RépondreSupprimer
  19. Bonjour ApprentieMaman et bienvenue
    merci de me faire une petite visite!!!

    RépondreSupprimer
  20. La semaine dernière, j'ai lu de nombreuses pages de ton site, Coumarine. Je n'y étais plus venue depuis des mois et des mois. Je ne savais pas...

    Les chemins cabossés, je connais, je m'y égare chaque jour. Je te comprends donc.

    En forte pensée, amicalement.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. mon Dieu Agnès... quelle surprise!
      merci de me laisser un message
      Ilme fait plaisir

      Supprimer
  21. Ta réponse aussi me fait grand plaisir, Coumarine. J'étais en vacances, 2 petites semaines.
    Dès mon arrivée, je me suis retrouvée aux urgences d'un CHU : problème visuel... J'ai pensé à toi, très fort.
    Là, on dirait que tout est rentré dans l'ordre, sans traitement, mais pour combien de temps ?

    Je t'embrasse, tu permets ?

    RépondreSupprimer
  22. Réponses
    1. mais oui! que veux-tu? on a tous des tics de langage
      Cabossé, j'aime bien... et puis c'est un peu ce que je suis pour le moment ;-))

      Supprimer

un petit mot à dire?

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails