vendredi 27 avril 2012

La fleur et le bulldozer

Il était une fois une petite fleur de rien du tout, qui avait décidé de pousser joyeusement en plein milieu d'un parc énorme, savamment et sévèrement aménagé.
La petite fleur de rien du tout, faisait désordre..

Les autorités ont donc décidé de l’arracher promptement, à coups de bulldozers s'il le fallait! 
Car en effet, les mains en uniforme ne sont pas parvenues à  remettre de l'ordre dans ce parc si merveilleux!

Et donc les bulldozers sont arrivés, un, puis deux, puis trois, ronflant, soufflant de grogne et d'agressivité. Ils se sont dirigés droit vers la petite fleur qui se faisait plus petite encore, se repliant au maximum dans sa robe perlée de printemps. 
Les machines puissantes ont écrasé lamentablement les vertes pelouses alentour.
Aucune n'est parvenue à arracher la fleur

Elle fut cueillie par une main légère et tendre. Elle illumine à présent le regard et la chambre d'un  malade.


Il y a des gens doués pour arracher de force, détruire, casser, piétiner
d'autres pour cueillir, recueillir avec respect... et faire don

Photo Coumarine

8 commentaires:

  1. Sidney Bechet :

    - "Quand la vie
    Par moment me trahit
    Tu restes mon bonheur
    Petite fleur..."

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  2. Jean Ferrat :

    - "Je vais obstinément sur le même chemin
    Entre la rage et la tendresse
    Dans Paris aux murs gris jusqu'au-dessus des toits
    Une petite fleur me dit rappelle-toi
    Ne me laisse pas en détresse

    La petite fleur qui tombe
    Pourrait faire un bruit de bombe
    Ecoutez écoutez
    La petite fleur profane
    Celle qui jamais ne fane
    Place de la Liberté..."

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  3. Merci pour ce conte, Coumarine !
    Moi aussi je pense à une chanson... (de François Béranger) :

    Vous n'aurez pas ma fleur
    Fleur cérébrale et fleur de coeur
    Fleur de coeur ma fleur

    Non, elle ne se laissera pas arracher. Mais elle s'offre, ça oui. En toute liberté.

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  4. Très jolie histoire qui m'a fait penser moi aussi à une chanson: le petit jardin de Jacques Dutronc "De grâce, de grâce, monsieur le promoteur,
    De grâce, de grâce, préservez cette grâce
    De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
    Ne coupez pas mes fleurs"
    Thème éternel de la fragilité contre la force...
    J'aime beaucoup ta dernière phrase.
    Je te fais don de mon amitié toujours renouvelée. Bisous

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  5. Dans notre monde, il y a des dominants et des dominés... Cette jolie histoire prouve que les dominants ne gagnent pas toujours... et ça me fait plaisir... :-)

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  6. Que c'est beau ! En lisant ton billet, c'est la chanson de Dutronc dont je me suis souvenue.
    Beau week-end, Coumarine.

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  7. chez nous aussi, il y avait de jolies roses trémières, sur le talus en face de notre maison, et elles s'apprêtaient à fleurir et je m'en réjouissais, l'employé municipal a dû le sprendre pour de mauvaises herbes et il a tout tondu..Non, il a quand même laissé la plus grosse...quelle tristesse!

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  8. Et c'est un joli hommage que tu rends à ces personnes si délicates et respectueuses, Coumarine. Belle journée à toi. Je t'embrasse.

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