mercredi 28 mars 2012

Un jour comme tous les autres (mais peut-être pas...)

Cela me fascine
Faut s'imaginer: ce matin, tu te lèves tranquille ou stressé, peu importe, ta tête est farcie des problèmes du jour, graves ou anodins. Tu fais ta toilette, tu déjeunes, tu ranges un peu, tu regardes tes mails, tu réponds, tu t'occupes des enfants, tu quittes ta maison.
C'est la ronde des gestes quotidiens. Comme d'habitude.
Et c'est ce jour-là précisément que "cela" va se passer... tu vas mourir!
Sans l'avoir voulu, sans l'avoir prévu. C'était pas marqué dans ton agenda! Ni dans celui de tes proches...
Comme ça, tout à coup ton coeur s'arrête de battre, ou tu te fais chopper par une voiture, ou n'importe quoi d'autre!
Inimaginable!
L'instant d'avant, tu aimais, tu stressais, tu réfléchissais, tu mangeais, tu déféquais, tu allais te promener, tu avais un programme que tu suivais ou pas, tu faisais ton sport, tu te disputais, tu avalais des bouquins, tu priais, tu aidais tes enfants à faire leurs devoirs....tu vivais quoi, tu vivais!
Et là, sans crier gare te voilà mort. Couché sur le sol de la cuisine ou sur le trottoir, ou au cinéma, ou...
Quand on te découvre, on te regarde avec des yeux exorbités, on n'ose pas te toucher ou au contraire on te secoue avec incrédulité, on t'appelle, on prend ton pouls, on appelle les urgences
Pas la peine, tu ne te réveilleras plus, c'est fini!
Difficile à croire!
Ou es-tu parti? Si vite, sans attendre personne...


Cela me fascine qu'un jour on se réveillera sans savoir que le soir même on ne vivra plus!
Il n'y a pas un jour où je me demande si c'est aujourd'hui que cela va se passer
Pour moi ou pour ceux que j'aime

NB 
1. le "tu" est un "je" camouflé, bien sûr!
2. Message perso: J'aimerais entrer en contact avec Natacha de Suisse. Je n'ai plus son adresse mail. Merci

dimanche 25 mars 2012

On ne voit bien qu'avec le coeur...

Je suis en train d'écrire l'histoire de la maladie qui m'est brutalement tombée dessus aux environs du 1er août 2011
Je le fais avant tout pour moi: j'ai un très grand besoin de comprendre, de réfléchir à cet évènement douloureux. Au début je réfléchissais au "pourquoi?". Maintenant et de plus en plus, je suis jour, après jour dans la gestion du "comment?"
Je le fais aussi dans la perspective de publier cette histoire, comme témoignage, qui pourrait peut-être aider ceux et celles qui souffrent de la même maladie. Celle-ci est auto- immune et rare. Cherchant sur le Net je n'ai trouvé que des indications sur la maladie, parfois contradictoires d'ailleurs. De quoi se faire peur! Mais aucun témoignage sérieux de personnes. Je souhaite donc combler une lacune. Non que mon texte soit exemplatif du comment il faudrait vivre tout cela  (je le vis très mal parfois, dans la colère et le découragement). Mais je pense justement que d'écrire sincèrement mes doutes, mes difficultés, pourra rejoindre les gens, là où ils sont et qui sait? les aider à dépasser les moments difficiles...

Voici un extrait de mon texte, il se situe aux environs de la p.10 


Le 15 août 2011

 Que veux-tu que je fasse pour toi ? 
 Seigneur, faites que je voie 
 Dit l’aveugle de Bethsabée à Jésus…

C’est quoi voir ? Quelle est la vraie demande de cet homme à Jésus ?
Bonne question : j’aurai beaucoup de temps pour y réfléchir…
Pour l’instant je pleure.
Car ce matin, l’œil gauche est mort, a rendu son dernier soupir, c’est fini ! Il ne voit plus rien, PLUS RIEN ! Il est mort… complètement aveugle ! On ne le rallumera jamais ! C’est arrivé en deux jours de temps, c’est fou ça ! 

Docteur, je vous en prie, faites que je voie… 

Hélas, c’est irréversible, me disent les médecins avec un petit air désolé. 
Cet œil est mort et pourtant… il reste vivant, accompagne fidèlement l’autre dans ses promenades  oculaires, à droite, à gauche, en haut, en bas, tout paraît normal, personne ne peut deviner quoi que ce soit ! Cet œil fait semblant d’être en bonne santé ! A la limite, on ne me croirait pas, si je disais que....

Deux jours seulement, deux petits jours de rien du tout, le temps d’entrer en clinique, de commencer un traitement d’enfer et voilà !
Le choc est énorme !

« On ne voit bien qu’avec le cœur » dit le renard au petit prince.
Bon, je veux bien et même je suis entièrement d’accord, j’ai toujours aimé les mots du petit Prince… 
Mais non, je me rebelle, je ne veux pas me contenter de la vue du cœur. J’ai fait cela durant des années, en m’occupant de mes enfants, de ma famille, des autres, à travers tous les gestes et regards gratuits d’attention et d’écoute que j’ai toujours été prête à donner à chacun.
J’ai plus que jamais besoin de mes yeux pour vivre, pour admirer les paysages d’ici et d’ailleurs, pour me plonger dans mes livres chéris, pour continuer à écrire, pour découvrir d’autres mondes, d’autres cultures, d’autres histoires, pour deviner d’un seul regard que quelque chose ne va pas chez ceux que j’aime, pour voir grandir et changer mes petits enfants, pour guetter sur tant et tant de visages une humanité à déchiffrer, pour admirer tant de tableaux, tant de beautés, tant de splendeurs ! Je suis avide de vivre intensément : les enfants ont quitté la maison, j’ai enfin un peu de temps pour tout cela !

Et puis forcément très vite, surviennent les questions qui laminent, qui déchirent, les questions sans réponse, ces questions qui passent et repassent comme de petits refrains têtus dans la tête, s’éloignent un moment, puis reviennent, lancinants, accélérant les battements du cœur qui s’oppresse, qui n’en peut plus !

Pourquoi cela m’est-il arrivé ? Que n’ai-je pas vu ? Qu’ai-je refusé de voir ? A côté de quoi suis-je passée, consciemment, ou non ?
Les questions se succèdent, au pas de course, au pas de folie. Je suis sans force et sans souffle. J’ai l’impression qu’il me faut découvrir le pourquoi du comment si je veux m’en sortir. La fameuse clé que je ne possède pas et qui m’oblige à patienter (piétiner ?) devant une porte close. La maladie sera-t-elle l’occasion d’une prise de conscience salutaire ? Voire d’un éventuel  changement de vie, ou d’une façon différente de l’appréhender ?  Est-ce là son sens profond ? Ou au contraire sombrerai-je dans un puits sans fond, sans espoir et sans sens ! 

De plus, à ce moment-là, je suis loin d’imaginer les ravages que vont m’occasionner jour après jour et pendant des mois, si pas des années, la prise des différents médicaments auxquels je suis « condamnée ». Il me faudra entreprendre de faire un chemin douloureux d’acceptation, avec mes petits moyens de femme ordinaire, dans le découragement bien souvent, avec surtout les points d’interrogation sur la durée de cette traversée qui s’avèrera par moment très difficile !

Déjà, je m’interroge, car je pressens que je ne m’en sortirai pas toute seule : à qui faire appel pour m’accompagner ? Quels livres ? Quelles personnes-ressources ? Quels amis ? Quels thérapeutes ?

J’ai repris mon cahier, pour noter tout ce et ceux à quoi, à qui je pensais… C’est comme si mot à mot, je traçais un avenir possible, dans le chaos qui m’entourait. 

vendredi 23 mars 2012

Les "dessous" de la blogueuse

"Toute mon oeuvre jusqu'à présent n'a été que négative; je n'ai montré de mon esprit et de mon coeur que l'envers"
Journal d'André Gide; le 6 juillet 1914

Frappée par ces mots lus ce matin, je crois être l'exacte contraire de Gide
Sur ce blog, j'ai toujours eu à coeur de ne montrer le plus souvent que l'endroit de mon esprit et de mon coeur
Sans doute pour ne pas ajouter à la morosité ambiante et générale
Mais l'envers de mon âme, par pudeur et parce que je me sais lue par mes proches, j'en parle rarement
Mes démons, mes doutes, mes détresses, mes mesquineries, mes jalousies, et autre choses qui font partie de l'envers, se trouvent le plus souvent bien cachées dans les brouillons (brouillards) de ce blog et ne paraîtront pas au grand jour

Si je suis négative, c'est souvent dans l'émotion et pour susciter votre sympathie

Or quand j'écris l'envers, j'ai bien plus de vigueur, de fougue, d'ardeur, de dureté parfois dans mes mots
Certains d'entre vous me poussent d'ailleurs à y aller plus franchement

J'ai  osé parler de l'envers dans mes nouvelles justement appelées "Les dessous de table" et ce fut un vrai bonheur d'écriture

mardi 20 mars 2012

Comme un cerf-volant

Avec le printemps, ses élans de ciels bleus, le pépiement des oiseaux revenus, la douceur de la température, les bourgeons déjà bien vigoureux qui promettent d’exploser en feuilles tendres, en fleurs multicolores…

Avec la diminution progressive des doses de médicaments qui me réconcilient peu à peu avec mon corps…

Quelque chose est en train de s’éclairer en moi, comme une ouverture, comme une clairière apparue au détour d’un chemin sombre. C’est je crois, un début de renaissance.
Je me déroule peu à peu de ma fatigue et sors du cocon rassurant mais singulièrement enfermé de mon bureau, je fais des pas timides vers la vie au dehors, je rejoins la communauté des gens, avec mes acquis de ces derniers mois.
Je participe à nouveau à des rencontres littéraires qui me font renouer avec un monde que j’aime et que je reconnais comme mien.
Je renoue avec des amis partageant un repas simple et chaleureux
Je reprends mes promenades dans mon parc tout proche, guettant comme une bienfaisance les signes du printemps tout proche
Et j’écris, comme je peux, l’œil rivé à l’écran, pleine de mots pour m’expliquer à moi-même en quoi j’ai changé ces mois derniers 
Je suis comme un cerf-volant prêt à s'envoler


vendredi 16 mars 2012

Y a qu'un cheveu sur la tête à Matthieu!

Bon, j'ai bien dû me rendre à l'évidence, je perds mes cheveux!
Je les ai vus s'accumuler, (ah! les déserteurs!), sur ma brosse à cheveux, là où ils n'ont vraiment rien à faire...
Zut, me dis-je, je vais me retrouver é-chevelée (ben oui, on dit bien e-dentée quand on n'a plus de dents)
Je vais être une Saint Matthieu au féminin, (celui qui n'a plus qu'un cheveu sur sa tête, comme dit la chanson!)

Encore un effet secondaire des médicaments... (merci vous! je vous adore...)

Bon! on fait quoi quand on est une femme ((tout le monde sait que les femmes vivent une histoire d'amour (ou de haine) avec leurs cheveux....)

Je les avais laissés pousser un peu, pariant sur le fait que plus de longueur me permettrait de tricher un peu
Raté, je n'étais qu'échevelée, chaque jour de plus en plus mal coiffée, pas bon pour le moral!

Il y a quelques jours, je demande son avis OBJECTIF à une amie (les amies sont des gens sur lesquels on peut compter pour vous dire la vérité vraie, quand on la demande... oui oui MES amies en tous cas sont comme ça, pour cette raison que je n'en ai pas beaucoup, c'est une denrée rare)

Elle ne fait que confirmer.... échevelée... cheveux trop longs... pas très beaux!

On tombe d'accord sur le fait que la couleur (que je fais... enfin pas moi, mais ma coiffeuse depuis que mes cheveux grisonnent) n'est pas pour arranger les choses... produits chimiques et tout et tout!

Couleur pour cacher les cheveux gris + médicaments = tristes cheveux.... snif 

Décision prise illico presto: il faut couper, et couper court, et revenir au naturel...

Aussitôt décidé, aussitôt fait!
Je vais chez ma coiffeuse cet après-midi
Elle coupe, coupe, coupe (elle a bien résisté un peu, mais je lui ai mis le couteau sur la gorge, c'est MOI qui décide!)

Alors voilà, j'ai une belle tite tête, où se devinent des ressacs gris aux confins des racines... 

On fait comment pour accepter de vieillir? Moi qui ai toujours paru plus jeune que mon âge...

Je réfléchis à cette question...si si
Pas si évident que ça... non non

Me demande souvent si mon corps va récupérer de ses failles, blessures et cassures causées par les médocs

Tiens j'écrirai sur le vieillir dans un prochain billet...

samedi 10 mars 2012

Ouvert ou fermé

Ce matin... j'ai fait une petite expérience inattendue, intéressante, à approfondir
Je ferme les yeux un moment, pour reposer l'oeil encore valide (tout juste!) = le droit!
Et j'ouvre grand l'oeil gauche qui ne s'ouvre plus que sur le sombre, le noir

J'ai un sursaut: je perçois vaguement la lumière, coup de poignard d'espoir!
Aussitôt je cache complètement l'oeil droit avec une main... hélas, voilàl'explication; la lumière traverse la paupière fermée de cet oeil. Complètement colmatée,  plus rien ne passe. L'oeil gauche est bien aveugle

Je reste un moment comme ça , car je pressens tout à coup que quelque chose est en train de se passer...
Donc je cache l'oeil droit pour neutraliser son influence, et j'ouvre grand sur le noir, mon oeil atteint par la cécité (oui, n'ayons pas peur de mots!)
Et.... j'observe ce qui se passe...

J'observe...je me laisse ressentir...
Il se passe que  l'oeil grand ouvert sur le noir, se met à "voir" à l'intérieur de moi!
Timidement... mais oui, il "voit", il voit "clairement" les sensations de l'intérieur
Oh! c'est bien différent que de regarder avec l'oeil voyant!
D'ailleurs je fais aussitôt l'expérience contraire: je ferme l'oeil atteint, j'ouvre grand l'oeil qui voit encore
Et là, d'un seul coup je suis projetée vers l'extérieur
Je suis omme  "séparée" de moi, de mon corps, mais aussi d'une certaine manière, de mes profondeurs

Voilà! expérience faite tout à fait par hasard, mais je suis sûre que j'ai à l'approfondir, que j’ai là des choses à découvrir

Ah oui! encore quelque chose; quand je ferme les yeux par exemple dans une attitude consciente de méditation, (pas pour m'endormir!) c'est différent que quand je garde ouvert, grand ouvert mon oeil "noir"
La connexion vers l'extérieur ne se fait pas, bien sûr, mais cet oeil grand ouvert est actif et me mène vers...

En fait je ne sais pas encore très bien où, sinon que "ça" se trouve à l’intérieur de moi ... mais je vais le découvrir

(quand je vous dis que je deviens bizarre...;-))



mercredi 7 mars 2012

L'arbre et le coquelicot

J'ai cru que je l'étais... invincible
capable de me sortir des situations, des malaises, des détresses, toute seule
ou quasi!
(des médicaments..? le moins possible, je m'en passerai!
un thérapeute pour mieux "m'habiter"quand j'étais à côté de mes pompes? mais voyons, pas besoin, j'écris, je suis hyper consciente de ce que je vis...l'écriture est ma thérapie

Ça s'est passé comme ça tant de fois, tout au long de ma vie,  j'ai tant de fois fait appel à mes ressources intérieures, en cas de coup dur
Elles sont grandes en effet, ok!
Je le sais, les autres me l'ont dit. On m'a même enviée!
Une fois, deux fois, dix fois, (souvent ici même sur ce blog), que j'ai fini par le croire
C'est vrai!
J'ai la solidité des arbres costauds, vigoureux, qui vont vers le haut, vers la lumière
J'aime les arbres costauds, ils me parlent!
Mais voilà! J'ai aussi la fragilité du coquelicot, à la robe lumineuse et tendre
 si tendre qu’elle se déchire comme rien, pour un rien…
J'aime les coquelicots lumineux et fragiles, peut-être justement parce qu'ils sont fragiles!

Alors j'ai tant de fois serré les dents pour contrôler ma détresse, ça dorlotait mon ego!
Et j'aime dorloter mon ego... oui oui!

Accepter de ne pas contrôler tout
Devenir un vrai sujet, un vrai JE, pas un ego
Un sujet reconnu dans son courage d'ETRE, 
Un sujet courageux, digne d'être aimé, et pourtant fragile
qui sans se croire humilié pour autant, peut faire appel à l'autre
peut accepter son aide
et lui dire merci


dimanche 4 mars 2012

Journaliste et poète en herbe...

Hier, j'ai passé une journée riche en rencontres de toutes sortes

- à la Foire du livre, j'ai été interviewée (oui, oui!) par ma petite fille Alicia et son amie (12 ans), toutes deux journalistes en herbe. Elles voulaient savoir ce que je pensais du livre numérique, si je souhaitais être publiée en e-Book, si je pensais que l'e-Book supplanterait un jour complètement le livre papier. Nous sommes toutes les trois tombées d’accord sur le fait que rien ne remplacerait jamais le plaisir de feuilleter un livre papier que l'on peut ranger dans une bibliothèque, prêter à un ami, reprendre, feuilleter. Il faut dire que Alicia et son amie sont des lectrices acharnées... Alicia dévore au moins deux livres pas semaine

- A la Foire, j'ai pu revoir des amis écrivains et autres, pas revus depuis longtemps... on a pu partager, échanger les nouvelles... quel bonheur!

- Le soir invités à manger chez une de nos filles: ma journée avait été un peu fatigante, quel bonheur de pouvoir m'attabler simplement, et papoter dans une atmosphère familiale

- Léa, ma petite fille, après le repas, gagne le salon où brûle un feu reconstituant: la voilà qui se met à rêver devant le feu. Je la vois prendre un cahier et un bic: elle écrit.... je n'y accorde pas plus d'attention que cela, jusqu'au moment où elle vient me montrer ce qu'elle a écrit...
Elle a 11 ans...
J'ai été émue par la profondeur de ses mots et par le style particulier misant sur leur répétition

Ce matin je trouve ceci dans mon courriel
(je n'ai rien retouché...)


Bonjour mamie,
au moment ou je t'écris, tu viens de partir.
Tu es encore dans la rue, je te vois du balcon.
Voici mon poème:

Lumière sur terre.
Le feu grésille
Ce n'est plus que rouge
La lumière s'éteint peu à peu
Notre âme,
Notre vie s'éteint aussi  
Lumière devient ombre
Il faut s'occuper du feu
Comme notre planète
Comme notre vie
Pour quelle reste allumée
Il s'éteint,
Elle s'éteint
Puis se rallume
Tout seul,
Toute seule
Jaillissant de tout par
Luttant contre la mort
La lumière se rallume
De plus en plus grande
De plus en plus  forte
Le rouge devient orange,
Puis bleu, puis jaune
La couleur revient,
Notre VIE revient
Elle s'intensifie

 Léa.


vendredi 2 mars 2012

Sept mois après...

Envie de vous donner quelques nouvelles, de vous dire où j'en suis

Je remonte la pente à tout petits pas très très lents, avec des retours en arrière fréquents (et décourageants)

Il y a mes yeux tout d'abord
Le gauche s'est perdu définitivement dans les méandres d'une inflammation rapide et inexorable. Cela s'est passé en aout 2011
Pour sauver le droit et pallier d'autres éventuels problèmes, je suis soumise à un traitement lourd et difficile qui m'épuise, abime mon corps et mon moral
Mon état général pâtit énormément du traitement médicamenteux: cela fait bientôt 7mois que je suis hors circuit pour mes activités (les ateliers d'écriture que je suis incapable d'animer pour le moment, les rencontres littéraires et autres idem)  pour ma vie sociale (recevoir des amis,  les petits enfants que je ne peux garder toute seule comme une grande pour dépanner de temps et temps mes enfants)

Devoir renoncer à l'essentiel de ce qui faisait ma vie n'est pas facile
Un exemple: en ce moment même se tient la Foire du livre à Bruxelles: d'habitude chaque année, je m'y rends avec plaisir, à la fois pour rencontrer mes amis, mais aussi pour continuer à faire partie du paysage littéraire, participer à des forums en tant qu'invitée ou simple participante
Cette année, j'irai demain samedi (si tout va bien, ça se décidera demain matin selon comment je me sens!)) assurer une heure de dédicaces et c'est tout! Physiquement je ne suis pas capable d'affronter longtemps le bruit, la foule, la fatigue d'une présence et d'une écoute attentives

En ce qui concerne les blogs, le mien et les vôtres, cela reste difficile aussi. Je pense que je dois attendre d'avoir plus de résistance pour me plonger dans vos blogs dont pour l'instant je me tiens éloignée
Me concentrer sur vos mots, laisser une trace de mon passage, me demande un effort que je ne suis pas encore capable de faire

L'oeil droit, rescapé du tsunami, s'il tient le coup, s'ennuage chaque jour davantage, je vis dans le flou permanent. Heureusement cette situation est réversible: une opération pourra s'envisager sans doute durant l'été, quand les doses de médicaments auront baissé lentement
Je peux donc me projeter dans un prochain qui n'est plus si lointain, je vous assure que c'est bon pour le moral. Faut juste cultiver la sacro sainte patience!

Par ailleurs, je continue à écrire cette drôle d'histoire, qui je l'espère me fera du bien d'avoir été déposée en dehors de moi, et aidera, qui sait? ceux et celles qui ont à vivre ce genre de choc inattendu, mais qui par après s' étend sur du long terme

Je vous remercie tous et toutes de votre présence... elle m'est précieuse

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