dimanche 4 décembre 2011

Bravo les gens!

Hier petite alerte à nouveau... et je me retrouve une fois de plus aux urgences!
Quelques heures d'attente et d'examens, sous les allées et venues de soignants et de personnes qui comme moi sont venues en urgence
Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, et l'écoute de ce qui se passe autour de moi s'aiguise aussitôt...
Des gens viennent pour peu de choses, on sait que les médecins de famille ne se déplacent plus, et les parents sont toujours inquiets quand les enfants sont brûlants de fièvre...

Et puis, il y a ceux qui se retrouvent aux urgences dans l'angoisse d'un problème qui semble grave, par exemple une paralysie soudaine et inexpliquée, ou (comme moi il y a quatre mois) un oeil qui s'éteint brutalement!

Ça se compare pas les souffrances, mais si je devais choisir, je me demande ce que je prendrais... Garderais-je mon épreuve? Ou choisirais-je celle de mon voisin?
Oui, je sais, drôle de question... je me la suis posée hier...

Hier en écoutant tout ce qui se disait, et se devinait, je trouvais que la vie ...ben pas facile! ET que la plupart des gens gardent courage, envers et contre tout, encaissant les mauvaises nouvelles avec stoïcisme
Bravo les gens!...

J'ai entendu hier des pleurs, des gémissements, des demandes de soulagement de la douleur, devenue intolérable, mais aussi  beaucoup de courage...
et aussi de la tendresse de la part des proches qui attendent avec celui ou celle qui souffre... Et cet amour qui se perçoit dans des paroles parfois maladroites, dans les mains que l'on serre, m'a réchauffé le coeur, m'a permis à moi de rester dans la confiance
L'amour est puissant, même (et surtout) dans les couloirs d'un hôpital universitaire ;-))
Bravo l'amour!

A côté de ça, les mesquineries et tout le tintouin du monde, franchement ... tiens on devrait demander aux politiques (mais il n'y a pas qu'eux) de passer une journée complète aux urgences d'un hôpital, en tremblant pour leur santé...

27 commentaires:

  1. Où donc trouves-tu la force de t'intéresser "aux gens" alors que l'angoisse t'étreint ? Tu nous donnes une sacrée leçon de courage !
    Je t'embrasse affectueusement.

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  2. Hier ileana, je n'étais pas dans l'angoisse (même si il y avait de quoi)
    Je "travaille" bcp sur cet aspect là en moi pour le moment...accepter ce que j'ai à vivre...j'y arrive de plus en plus...
    Et cela m'ouvre l'esprit et le coeur pour m'intéresser vraiment à ce qui se passe autour de moi
    Surtout là...
    Je t'embrasse aussi

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  3. Je suis désolé pour toi que tu aies du y retourner... Pour le reste tu as bien raison, il y a en chacun de nous beaucoup plus de courage que nous le croyons, déjà rien que tenir malgré tout et pour remercier ceux qui nous entourent. Quand à ta conclusion, bien sur elle fait sourire. Tes mots sont précieux, bises là-bas.

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  4. oh! ça me fait plaisir de te voir ici, lechantdupain!

    Ce n'est pas fini! demain je retourne pour finaliser les contrôles qu'on n'a pas pu faire vu que c'était le WE!

    Mais comme je le dis, je garde confiance...ce n'est pas une question de courage, mais de décision de garder confiance, envers et contre tout et d'accepter de vivre ce que j'ai à vivre
    Ce qui n'empêche pas la douleur ou la tristesse de la perte

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  5. Oui bravo les gens, les petits, les obscurs qui font davantage en un week-end de solidarité que les politicards: je pense au téléthon, qui a enjolivé ces deux jours de son formidable élan d'espoir. . Toi, tu es admirable, et je t'aime d'être si forte.

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  6. J'espère que ça s'est bien terminé pour toi.
    Au premier essai de ta recette destinée aux politiques, je suis tombé sur une corrida entre une blessée et des flics. Elle avait échappé aux infirmiers et s'était enfermée dans les toilettes (qui s'ouvrent facilement de l'extérieur avec un tournevis). Elle hurlait comme une perdue, les flics un peu moins fort. Il y avait de l'ambiance ! ça fait bizarre quand tu es à moitié dans les vaps ;o)
    Pour mes autres expériences, c'était plus calme... J'ai pu constater à peu près la même chose que toi. Je pense qu'il entre aussi une part de fatalisme dans ce courage que tu décris : on se dit "Bon, ben nous y voilà, il n'y a plus qu'à voir venir et à espérer." Le plus pénible, c'est bien sûr quand on souffre.

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  7. coucou ma Célestine... il faudrait plus écouter les "petits",les obscurs en effet
    Mais je réalise que ça doit faire naif
    je t'embrasse fort

    @Walrus...fatalisme dis-tu? peut-être, mais peut-être pas...
    Et puis, on ne laisse plus souffrir les gens comme ça... hier j'ai entendu qqun qui suppliait qu'on la soulage... et très vite elle a reçu de la morphine (compte tenu, je précise de la pathologie dont elle souffrait...)

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  8. La confiance, oui, Coumarine, c'est bien cela dont il s'agit, la confiance ! c'est si important... :-)
    Douce nuit à toi, je t'embrasse fort.

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  9. Je reviens te lire après si longtemps et je trouve ton coeur encore plus grand, encore plus ouvert, encore plus débordant d'amour... Merci, je t'embrasse...

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  10. Les urgences...cour des miracles de notre siècle.
    Quel exemple de courage tu nous donnes!

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  11. Ce "travail" d'acceptation que tu fais pour toi porte ses fruits et
    tu retrouves ton "attention" au monde.
    J'en suis heureuse pour toi.

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  12. Le petit troubadour5 décembre 2011 à 08:33

    Chère Coumarine, je te comprends tellement... Le doute, l'anxiété, l'épuisement... C'est aussi cela la médecine, et- l'humanité. Je t'embrasse de tout cœur.

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  13. Pour avoir (hélas) l'occasion de fréquenter ces lieux de souffrance, je voulais juste te dire que j'aime ton billet du jour... Je ressens la même chose à chaque fois. Ecouter et regarder les autres pour trouver la force en soi. Et, quand même, se sentir si mal, si fragile à chaque fois...
    Je te souhaite plein de courage, Coumarine !

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  14. Trouver cette force de regarder l'autre en vivant son tracas , voilà , c'est ça
    Évidemment , on ne va pas imaginer qu'il y a une échelle des malheurs , de la souffrance , mais certes , il y a encore à dire sur l'accompagnement , à faire aussi
    Dans ma semaine , j'ai encore senti ça très fort
    Et tu m'aides beaucoup Coumarine à "soutenir " les fardeaux des autres
    Dis , c'était donc une fausse alerte pour toi , tu nous rassures , ton chemin rocailleux se tasse doucement , j'ai cette impression en te lisant
    je t'embrasse

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  15. Il est beau et vrai ce billet (comme les autres d'ailleurs mais celui-ci je le ressens, pour avoir moi-m^me passé comme tu le sais une nuit aux urgences ;)

    J'ai réagi comme toi à ce que je voyais, ressentais et entendais. j'ai vu aussi ce personnel dévoué, mais épuisé, débordé devant des demandes que les conditions matérielles,de temps et de place ne permettent pas toujours de combler...

    J'ai vu toute la détresse d'une société mais aussi tout l'amour, l'espoir et la confiance qui faisait comme une aura rassurante dans cette salle d'attente rempli pourtant de peur, d'angoisse et de gémissements...

    Bizarrement au milieu de ce chaos, l'angoisse dévorante qui m'avait conduite ici, s'est apaisée petit à petit, et des pensées "universelles" des pensées d'amour pour autrui m'ont permis de me décentrer de moi et des mes propres souffrances et de voir plus haut... la chance que peut-être j'avais encore..

    je crois aussi que nos douleurs ne doivent pas nous faire oublier les autres, je crois justement que cette "démarche" de confiance et d'ouverture nous sauve!

    Je t'embrasse fort, et j'espère que les prochains examens seront rassurants. Bravo, tu es forte et belle Coum'

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  16. Merci...à vous!
    Je voudrais redire ce que Fabeli relève: je fais un véritable "travail" d'acceptation, qui porte ses fruits (ça ne tombe pas du ciel..)
    Avec des moments de doute, et même de désespoir... mais dans l'ensemble je reste "zen"
    Je retourne vers 11h en clinique, (non Jeanne, il faut encore vérifier que tout va bien, mais je le crois) je suis revenue vous lire pour me plonger dans du courage, vous m'en donnez tellement... MERCI!

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  17. ohhh Julia, c'est si vrai ce que tu dis: c'est ça! exactement ça!!
    je relève ceci, mais je pourrais relever l'ensemble de ton message:
    "je crois justement que cette "démarche" de confiance et d'ouverture nous sauve!"
    J'en suis sûre!!!!!
    merci d'être passsée ;-))

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  18. J'aime ton mot, je le comprend, je le reçois 5 sur 5 et me l'approprie ! MERCI Coum avec tous mes voeux sincères de guérison, ...et pour le courage je suis sûre qu'on en a à revendre en nous, quand on veut le trouver il est là avec et pour nous !

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  19. Les urgences pédiatriques sont les seules ou presque que j'ai fréquenté et je deviens à vrai dire folle quand j'y arrivais, avec un de mes petits.

    Tant d'attentes, tant de patience résignée chez les soignants car très souvent et heureusement les enfants n'ont que des bobos.

    Et moi, j'étais alors une boule d'angoisse, jusqu'à la prise en charge par les médecins. Je ne sais pas comment je réagirai pour moi, il ne s'agit que de quelques temps avant que cela m'arrive j'imagine, aurais-je le cran d'observer les gens autour de moi? N'est ce pas encore plus démoralisant?

    Hier aux puces, j'étais tétanisée par la misère qui gagne du terrain de plus en plus.

    Accepter de vivre ce que l'on a à vivre est une leçon de sagesse, bravo et j'espère que cette maîtrise facilitera par son détachement de ce corps qui vous lâche sa guérison, sinon son apaisement.

    En souhaitant que ton corps te laisse enfin un peu de répit.

    amicalement

    penelope

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  20. On ne sait jamais il est vrai ce que vivent "les autres" dans les tréfonds de leur histoire.
    Avec qui donc serions-nous prêts vraiment à "échanger" notre vie à nous ? On s'imagine tellement de choses sur les gens qu'on serait bien déçu sans doute si nous étions à leur place en pensant qu'elle est "meilleure" que la nôtre. C'est ainsi que nait l'envie qui tue, celle qui nous fait parfois détester notre vie.
    Il n'y a pas de balance pour peser la souffrance, pas d'échelle pour mesurer si la nôtre est plus ou moins que l'autre. Prendrais-tu alors celle de ton voisin ? Faire un échange ? Prendrions-nous le risque de souffrir encore davantage ? La question est hautement philosophique, même si beaucoup répondrait sans doute rapidement "oui"...

    Plein de bises pour toi, Coumarine.

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  21. Poulette a travaillé aux urgences. C'était une gamine en arrivant, 5 semaines plus tard, Quand elle a eu fini son stage, c'était une jeune femme.
    Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.

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  22. Oui, bravo à tous ces humains si courageux... Notre humanité souffre, mais est globalement belle.. bizz

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  23. A chaque fois que je vais voir Maman à la maison médicalisée, les vieilles dames m'attendent avec impatience pour partager avec moi quelques bises, quelques caresses et quelques mots tendres.
    L'amour est puissant.. c'est vrai Coumarine.

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  24. J'ai retrouvé l'image qui allait avec ces mots là.
    22 décembre 2009.
    http://www.lumieresdelombre.com/archives/2009/12/22/16241210.html

    J'y ai vu, vécu, compris, tout ce que tu dis là.

    Mais aussi ce qu'en dit Julie.

    Les urgences, c'est presque un petit concentré de monde, et il faut y être passé pour comprendre le monde en question.

    Jusqu'à présent j'ai eu la chance d'en sortir indemne, mais je comprends aussi que c'est juste une histoire de millimètre, et que tout peut basculer à chaque instant.

    Et je croise les doigts pour toi.

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  25. Acceptation et ouverture, ce sont sans doute les clés.. quelquefois, elles glissent dans le fond du sac, cachées par tous ces autres objets indispensables qu'on trimballe dans ce sac, et on peste parce qu'on n'arrive plus à les retrouver...
    Je suis contente de "t'entendre" à nouveau.

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  26. Avec le temps des expériences, on devient (masc. gram.) auteur, compositeur, metteur en scène, acteur et public sur les écrans d'un hôpital, en chambre blanche.
    Certains connaissent leur rôle par coeur alors qu'ils en sont gravement dépourvu (de coeur).
    D'autres pontifient.
    Ou improvisent.
    Ont des trous de mémoire.
    D'aucuns brûlent les planches.
    Les spectateurs ne comprennent pas toujours qu'il y ait des urgences plus urgentes que d'autres.
    Un docteur affirme qu'il est minuit alors que les néons vous éclaboussent d'une lumière de midi.

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  27. merci à vous pour vos messages si riches...je ne peux une fois de plus répondre à chacun comme j'aimerais tant!
    @pastelle j'ai vu la photo...;-))

    @Pascale... si contente de te voir là!

    @JEA...comme tes mots me parlent...merci!
    (Il y a aussi les voisins de chambre qui font du bruit alors que toi tu ne demande que le calme)

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