mardi 17 mai 2011

Abritée par les arbres géants...

Hier Miss K citait Perros à propos de la poésie... pourquoi lit-on de la poésie, pourquoi éventuellement en écrit-on? Est-ce de l'ordre du besoin ou du plaisir?
Il m'arrive d'écrire de la poésie... c'est de l'ordre du plaisir, du désir qui soudain me prend et me conduit à mettre par écrit quelques mots qui me viennent dans une sorte de précipitation. Pas trop de réflexion, je laisse le cerveau droit conduire les opérations...
Souvent c'est au départ d'une peinture ou d'une photo qui soudain fait tilt en moi


Mais parfois au hasard de mes promenades sur le web, je tombe sur des musiques qui me touchent, et bien plus que ça...
Alors j'écoute le bic à la main, et je me laisse écrire ce qui vient. C'est une sorte d'état second... difficile à expliquer
C'est comme une tension, car les mots ne sont jamais assez rapides pour suivre le rythme, pour suivre les ressentis qui grondent ou sonnent en moi
Comme les sons coulent rapidement, je dois abandonner une impression pour ne pas perdre la suivante, mais pourquoi  sacrifier celle-ci plutôt que telle autre? C'est un choix obligatoire, bien sûr, mais qui fait mal, je voudrais ne rien perdre de ce qui se bouscule en moi dans ces moments!
La musique, quand j'aime la voix ou les instruments qui se répondent, me transporte littéralement dans un ailleurs que je vis avec intensité... je tente alors  de la traduire dans de la poésie libre..
Je dis pas que c'est super réussi, je vous explique simplement comment je fais :  c'est un moment fort de création  qui fait du bien...qui ME fait du bien, tout simplement



Les éclairs sillonnent la foudre
en dentelles d'argent dans les cieux devenus fous...
Je marche, abritée par les arbres géants
appelée par les cascades qui se ruent au loin.
Je sais que partout grouillent des vies qui se cassent,
comment continuer à chanter parmi les hurlements du monde?

Je cherche en vain les doux frémissements des vents de soleil

Éclats de tempête dans l'eau tortueuse...
partout je vois des mains qui appellent au secours.
C'est un cri puissant vers la liberté,
dans les champs de colza, une course éperdue
au milieu des fusils sans pitié et assoiffés de sang.

Je cours éperdument dans les frissons des blés dorés...

Fureur. Folie. Férocité. Foudre. Fanatisme
Et puis.... les silences alourdis de détresses...

Et pourtant j'ai vu, oui j'ai vu
un ou deux coquelicots fragiles et tenaces
qui ont jailli, inattendus, dans les déserts du rien

Petits princes drapés dans leur tendre courage...

18 commentaires:

  1. J'aime la résonance de nos blogs qui nous envolent vers encore plus de créativité.. Ton poème est très beau, il me rappelle le film que j'ai vu hier "black book", de cette détresse humaine qui fait dire et faire tellement de choses que nous ne sommes pas, seule la Nature nous réconcilie avec notre essence même, faite de beau pour la majorité, une beauté écornée par les vicissitudes de la vie..

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  2. @Ella... oui nos blogs parfois se répondent et c'est bien
    La nature pour moi si impressionnante par sa majesté tranquille et son impétuosité meurtrière: à l'image des humains finalement!

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  3. C'est très beau cette poésie libre au fil de la musique... je comprends que cela puisse te faire du bien... :)

    Je me disais en lisant la première partie (où tu expliques ta démarche) : si tu prenais un dictaphone? Pour ne rien perdre des mots qui te viennent? ;)

    bonne journée :)

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  4. @Julia... j'ai besoin de l'acte d'écrire, au sens le plus primaire: poser le bic sur le papier et le laisser écrire, comme ça vient
    Le clavier c'est par après, et utiliser un dictaphone, donc parler... non ce serait pas pareil... je ne crois pas du moins...
    Ce serait une autre démarche, un autre coin de cerveau qui serait sollicité... je pourrais essayer et voir ce que "ça" donne!

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  5. une précision: j'écris en écoutant, le nez sur mon cahier...
    pas en regardant les artistes...

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  6. oh ! OUI ! la musique comme une voie d'accès à l'"être poétique" que l'on porte en soi. merci de nous offrir ce lâcher-prise poétique. C'est vrai que l'on sent une tension dans la musique, la tension du rythme évoque aussi l'angoisse qui rejaillit dans tes mots. L'angoisse et puis le relâchement. Comment chanter dans un monde pareil ? Justement, la poésie continue de chanter et d'enchanter notre monde humain malgré ses misères.
    Bonne journée :)

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  7. Miss K... oui c'est ça, c'est TOUT-A-Fait ça...
    L'art dans toutes ses dimensions (poésie compris) nous permettent de continuer à vivre (pas simplement à survivre)
    Merci pour ton petit mot

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  8. poésie ?
    lumière dans ma pensée.
    dire
    chanter
    pleurer
    la vie

    poésie ,
    douceur
    couleur des mots

    poésie
    je ne suis pas habile
    a te peindre
    mais tu vibre dans mon coeur.

    merci à fanzesca , qui a guidé ma main pour répondre à ses poémes.

    merci a toi coumarine.

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  9. je n'ai pas signé , oublié ce petit essais de poésie . naik

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  10. ah! Naïk... merci devenir mettre quelques petits mots de poésie....

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  11. Il est des hurlements silencieux, tranchant comme des lames, poussés par des fantômes perdus, juste après le soir…

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  12. Très chouette

    Et pourtant j'ai vu, oui j'ai vu
    un ou deux coquelicots fragiles et tenaces
    qui ont jailli, inattendus, dans les déserts du rien

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  13. @Vertumne... j'aime tes mots...,-)

    @NarB... ah ben, ça me fait plaisir de te voir ici... bien rentré???

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  14. Les mots surgissent.
    Parfois prose.
    Parfois poésie.
    Selon la tonalité de l'instant.

    ... pour moi, tout au moins.

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  15. @Naline... pour moi, d'habitude mes mots surgissent en prose...

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  16. J'écris beaucoup de poésie. C'est comme tu dis, une sorte d'expression libre, un flux naturel qui s'échappe du cerveau droit. Mais pour moi, c'est beaucoup trop intime pour le donner à lire sur mon blog

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  17. Tu décris bien l'acte de création et ce qui te porte à laisser filer tes mots au fil des notes de musique ! Belle harmonie !

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  18. c'est très beau ce que tu as écrit là !
    dans la noirceur de ce monde, surgissent ces jolis coquelicots, éphémères, qui ne se laissent pas apprivoiser longtemps.Dès qu'on les cueille, ils se flétrissent alors, maintenant je ne les cueille plus, je préfère les admirer dans leur milieu naturel, libres et... magnifiques !

    bonne soirée Coumarine. je t'embrasse

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