lundi 28 février 2011

Je galère parfois...

Il y a en moi comme un élan incessant vers un absolu dont j'ignore tout et surtout comment le satisfaire. Parfois je me demande si je ne confonds pas ce désir si pressant d'absolu avec un piteux et lancinant vide existentiel, qui serait comme un panier sans fond que je ne parviens jamais à remplir... et pour cause!
C'est comme les deux côtés d'une même médaille. D'un côté le désir d'absolu, de l'autre la sensation de vide...

Cette aspiration incessante vers un "ailleurs", un "autre chose" est lancinante, elle se loge là quelque part dans ma poitrine et la sillonne d'éclairs qui me lacèrent et m'oppressent dans mes respirations. Autrefois c'était si violent que cela se transformait en angoisses qui me laissaient anéantie. Mais j'ai appris heureusement à laisser se décrisper le souffle, à le laisser descendre dans le ventre, ce qui me redonne la sérénité, me replace dans mon centre, et m'ancre dans l'ici et maintenant.

Cette sensation d'oppression n'est que la manifestation physique de quelque chose qui vient de très loin, une aspiration illimitée vers l'infini que j'espère et redoute en même temps tellement je la pressens violente...  et cela dans tous les domaines: aimer (infiniment),  être aimée (infiniment), réaliser de grandes choses dans les domaines qui sont les miens, vivre intensément des choses intenses., vivre des relations fabuleuses. Parfois c'est comme s’il y avait un hiatus fondamental entre ce qui se trame d'intense à l'intérieur de moi dans mes aspirations si fortes... et le fade, le tiède, le gris, le quelconque de l'extérieur (même s'il est pétri de violence ou de méchanceté intrinsèque).

Il y a des jours où je me sens en profonde connivence avec ma vie, où j'ai l'impression de coller au plus près de ce que je suis et de ce que je fais, à ces désirs si profonds, si intenses, si indicibles
Il y a des jours au contraire où ce désir d'absolu me dépasse, je me trouve comme devant une montagne impossible à gravir et j'ai une immense tentation de désespoir. Je me dis que je ne suis pas faite pour vivre, que je vis les choses de manière TROP inadéquate.

C'est très difficile à décrire tout cela, les mots qui me servent d'habitude, je les trouve bien pauvres pour décrire cette quête, cette faim jamais rassasiée.
Est-ce propre à l'être humain cela? Sans doute, mais je vois que d’autres ne se posent pas toutes ces questions, vivent tranquillement leur quotidien en s'en contentant et se moquent gentiment de moi et de ma sensibilité à fleur de peau.
On dit que je vis les choses trop intensément, on me plaint un peu, me disant que la vie ne doit pas être facile pour moi.
C’est vrai... je galère des fois


Léon Spilliaert

samedi 26 février 2011

Les "horreurs" écrites par N.V.

J'ai compris! Une illumination soudaine!!
Je dis souvent qu'il m'est difficile de continuer à écrire intime ici...parce que je suis lue par des gens étrangers à la blogosphère, qui me connaissent dans la réalité

Or, dans la réalité, j'apparais comme une femme sage, souriante, donnée aux autres, chaleureuse, gentille, douce et chépa tout quoi encore (euh je ne fais que répéter ce qu'on me dit d'accord?-
Et dans mon écriture que ce soit l'intime (l'autobiographique) ou la fictive, je peux être violente, immorale, dure parfois, sombre souvent. Et j'aime ça, je veux dire que ça me correspond....aussi!

Des connaissances m'ont dit ne pas aimer mon livre de nouvelles "Les dessous de tables", ou du moins d'avoir été assez étonnées (choquées peut-être?) d'avoir lu des "horreurs" sous la plume de la sage Nicole, cette petite femme simple, si chaleureuse... Et on me dit ça en me regardant d'un air bizarre, comme pour s'assurer que je suis toujours "normale"!
Je n'ai pas eu ce genre de remarques de gens qui ne me connaissent pas en vrai!

parce que, ce qu'ils lisent, ce sont des nouvelles intéressantes, bien écrites (ben oui) au contenu qui fait réfléchir, plutôt palpitantes, avant de lire Nicole Versailles. Ils ne me connaissent pas, ils ne lisent pas mon blog,  je peux donc y aller sans avoir peur de choquer
Y aller = donner librement cours à ma créativité, sans me freiner, sans me frustrer, en n'adoucissant pas mes "horreurs" (soi-disant!)

Mes meilleurs lecteurs sont les gens qui ne me côtoient pas dans la réalité, ou du moins qui ne sont pas mes amis, qui ne me connaissent pas vraiment... les autres sont... ben oui...comme qui dirait... étonnés, surpris, (choqués)!
C'est pour cette raison qu'il m'est de plus en plus difficile d'écrire ici dans le registre de l'intime
C'est un noeud dans lequel je me débats...

mardi 22 février 2011

mourir en étant vivante

Je devais déjeûner ce midi en ville avec une amie de longtemps. On se voit deux fois par an, mais ces rencontres sont toujours intenses... on a vécu plein de choses ensemble, de celles qui ne s'oublient pas.

Hier elle m'appelle: petite voix qui tremble. Je me dis immédiatement qu'elle est malade, je pense à la grippe ou un gros gros rhume
En effet elle est malade. Très. En phase terminale de cancer. Voilà trois semaines qu'elle décline très vite...
C'est une récidive et elle a choisi de mourir tranquillement chez elle, refusant la chimio que lui proposaient les médecins.
Je l'ai trouvé calme et sereine, consciente qu'elle va vers la mort.
Alors elle s'y prépare. En convoquant ses petits enfants pour leur transmettre doucement quelque chose d'elle dont ils se souviendront. Des paroles plus que des objets. Des paroles pour raconter quelque chose du passé...
Elle est très entourée, reçoit les soins palliatifs à domicile. La douleur est maîtrisée, autant que possible.
Elle m'a dit en souriant que ça lui plaisait d'être chouchoutée, gâtée, entourée, par ses enfants et ses amis. Elle a en effet construit tout un réseau autour d'elle, simplement par son charisme d'écoute, de rayonnement, de simplicité.
Je l'ai trouvée merveilleuse, même si très affaiblie et pâle... j'ai trouvé que c'était un cadeau pour moi de me voir compter au nombre de ses amis.
Elle se dit chanceuse, voit tout le positif autour d'elle, le beau jardin qui entoure sa maison et qui resplendissait sous le soleil d'aujourd'hui

Il y a des ces cadeaux que l'on reçoit... j'avais un peu peur de rencontrer une amie proche de la mort, me disant que je la verrais peut-être pour la dernière fois, me préparant à être impressionnée et peinée.
J'ai vu une femme pleinement vivante, même s'il est vrai qu'elle n'a plus que peu de temps à vivre...
Je n'attendrai pas six mois pour un de nos deux RV annuels. Je retournerai la semaine prochaine, et je sais déjà qu'elle me donnera beaucoup: l'assurance que la vie, aussi difficile soit-elle, est un cadeau.
Et que moi, qui ai la chance de pouvoir vivre en bonne santé, j'ai à la vivre avec ardeur, pas en grognant et en boudant...


lundi 21 février 2011

C'est fini la Foire...

La Foire du livre est finie (ça doit être le beau bordel là-bas ce soir pour tout remballer, pour tout nettoyer...)
Je reviens riche des contacts noués de ci de là: des gens vers qui je suis allée et que je ne connaissais pas, des gens qui sont venus vers moi,  que je ne connaissais pas, ou de vue seulement
Un monde essentiellement littéraire, où là aussi, comme partout,  il y a le pire et le meilleur
Je préfère ce soir penser au meilleur... la convivialité, les débats passionnants avec des gens passionnants (par exemple Boris Cyrulnic, Ingrid Bétancourt en face à face pour parler de la honte, sujet du dernier essai de B. C.)...

Je reviens riche des bien des projets dont je rêvais vaguement, qui se sont davantage matérialisés, à mettre en oeuvre désormais...j'ai pu rencontrer les bonnes personnes pour cela... faut juste que je m'y mette, concrètement!

Je reviens aussi avec quelques livres... ben oui! je n'ai pas pu résister...

Je voudrais découvrir les deux nouveaux romans (d'auteurs belges tous les deux)
- de Armel Job : Les eaux amères
- de Lydia Flem : La reine Alice

Je ne les ai pas achetés, l'un me sera offert, l'autre je l'emprunterai (oui je sais...et je parle en connaissance de cause...  l'auteur, s'il est ravi qu'on le lise, apprécie aussi qu'on achète son livre... mais bon, les livres sont chers et je ne souhaite pas attendre qu'ils soient en livre de poche)

Par contre j'en ai acheté d'autres qui vont surtout me servir pour l'animation de mes ateliers d'écriture...  Faut toujours se renouveler, n'est-ce pas? ;-))

dimanche 20 février 2011

Sans lunettes... même pas peur!

La Foire du livre 2011 à Bruxelles
Je m'y retrouve donc en tant qu'auteur...

Vendredi dernier je suis invitée à une rencontre-débat dont le thème est:  l'identité féminine à travers l'écriture
Super! 
Mais... nous sommes trois intervenantes qui avons écrit chacune un livre très différent.. alors comment fait-on pour mélanger les petits pois et les fourmis?(n'importe quoi! ;-))
On se débrouille... et la journaliste a été super, donnant à chacune son temps de parole, tentant de trouver nos points communs. (là je me demande si c'était absolument nécessaire!) Elle avait pris la peine de lire les trois ouvrages (ce que n'est pas le cas de tous... il m'est arrivé d'être interviewée par quelqu'un qui n'avait pas lu mon livre..). Je peux comprendre, il y a tant de choses à lire, mais bon...!

Et puis le thème qui me chipote:  y a -t-il une identité féminine dans l'écriture?
Pour moi, il y a plutôt des femmes qui écrivent, avec ce qu'elles sont, ce qu'elles vivent et ressentent et qui  peuvent (ou non)  rejoindre le lecteur dans son propre vécu!
Je n'aime pas trop d'être interrogée à partir d'un concept "abstrait" qui oblige les questions à se coincer dedans... alors que les femmes présentes ont, par le fait même qu'elles ont écrit, un ressenti  bien concret, quoique très différent (mais c'était ça aussi  la richesse de notre trio réuni pour la circonstance...)

Bon me suis-je bien débrouillée? Non il n'y a pas de podcast... vous ne m'entendrez pas;-)
Il parait, m'a dit mon mari, que je ne répondais pas aux questions qu'on me posait. 
Possible!
Je suis une enthousiaste et j'aime m'envoler vers ce qui me passionne qui n'est pas forcément ce sur quoi on m'interroge. Soit! Mea culpa! (ben non tiens, je ne regrette rien...!)
Le plus intéressant et le plus convivial s'est finalement passé sur le stand après, dans un partage plus élargi entre nous et avec nos lecteurs respectifs qui venaient nous retrouver.

Une anecdote qui me serre encore les tripes... (oui oui! il y  de quoi!!!)
J'étais interrogée au sujet de mon écriture sur le Net, donc sur le blog, à partir de mon livre Tout d'un blog
La journaliste me demande (comme aux autres d'ailleurs) de lire un passage de mon livre.
D'accord... j'aime lire...
Je veux prendre mes lunettes de lecture, qui pendent toujours au bout d'un cordon... elles sont donc toujours disponibles et prêtes à l'emploi...
Horreur! pas de lunettes!
Ça alors, mais elles sont où ces p.... de lunettes?
Je regarde discrètement si elles ne se sont pas réfugiées sur mes genoux, ensuite plus ostensiblement si elles n'ont pas choisi de tomber à mes pieds ou plus loin... force m'est de reconnaître que,  en ce moment solennel où les projecteurs sont centrés sur moi... plus de lunettes!
Je les maudis (intérieurement évidemment) je les insulte... 
Vais-je m'évanouir pour me sortir du pétrin?
NON!
D'un geste courageux, je saisis mon livre et au hasard je prends une page, une paragraphe court où je parle avec humour du comment on peut au début guetter les statistiques et les commentaires... 
Et je lis!
A haute et intelligible voix!
Mince alors, comment j'ai fait?
Le culot je vous dis que ça marche des fois... je crois que j'ai inventé des bouts de phrase avec une assurance, je vous dis que ça!

Je vous raconte la suite de ce que j'ai vu et vécu durant cette Foire quand elle sera finie (demain je rappelle je dédicace au Salon du livre luxembourgeois de 12 à 14h stand 234
  

jeudi 17 février 2011

Le roi et la reine de la fève


Puisque ces jours-ci je serai beaucoup présente à la Foire du livre de Bruxelles  (voir ici) je vous mets le début d'une des nouvelles qui composent mon recueil "Les dessous de tables"
Cela vous donnera peut-être l'envie d'en lire davantage. Alors si vous le souhaitez,  il suffit pour vous procurer le livre, de cliquer sur le logo de la couverture qui apparaît sur la colonne de droite... ( il est possible aussi de m'envoyer un petit mail)

L’homme est en chemise blanche et la cravate dénouée. Il a déposé son veston sur une chaise car il a chaud. Très chaud. La sueur perle sur son front, a dessiné de larges auréoles sous les aisselles. Sur la tête de l’homme, il y a une couronne en carton. Une couronne de roi en carton doré qui scintille sous la lumière des lustres. L’homme enlace une femme à laquelle il sourit. D’un sourire charmeur évidemment. Les travaux d’approche sont largement entamés.
La femme regarde son compagnon et ce regard consent déjà. Elle s’est lovée contre lui, à moins que ce ne soit lui qui la maintienne si étroitement serrée, au rythme de la musique langoureuse. Les deux peut-être, les deux sans doute. Elle porte elle aussi une couronne en carton, qui brille sous les lumières de la fête. Sa robe est légère et fleurie. Elle virevolte. Aérienne et désirable, elle lève vers l’homme un visage  éclairé du bonheur de se trouver blottie ainsi contre lui, avec la permission tacite et amusée des autres convives.

Car dans cette pièce, c’est la fête. On rit, on boit, on danse, on a chaud, on s’amuse. Les vestons sont tombés, les petits pulls de laine aussi : on transpire un peu, mais cela fait partie du jeu. 
On vient de manger la galette des rois. L’homme en chemise blanche a eu la fève. Il est donc le roi ! C’est normal ! Il est beau, séducteur, charmeur, enjôleur, ensorceleur. Tout le monde l’aime. Les femmes surtout ! Et voilà qu’il a choisi la reine du jour, sa reine, à qui il sourit, qu’il a prise dans ses bras pour un petit pas de danse, qu’il serre étroitement contre lui.
Mais cette femme n’est pas la sienne. Sa femme est là, à l’écart dans la pièce, à regarder ce qui est en train de se passer sous ses yeux. Elle frissonne un peu, c’est bizarre car il fait si chaud.  Elle a gardé son petit pull de laine rose qu’elle a tricoté elle-même.

Oubliée de tous, une fillette chipote dans son assiette de porcelaine de Limoges, le morceau de la galette des rois qu’elle est priée de manger jusqu’au bout : on ne laisse pas de la nourriture dans son assiette, rapport aux petits Africains qui ont faim !

Avec ou non cette couronne en carton sur la tête, destinée ce jour-là au roi de la fève, l’homme en chemise blanche est toujours et de toutes façons le roi de toutes les fêtes.
La femme qu’il a choisie pour être sa reine en carton, eh bien ! cela lui plairait beaucoup d’être davantage que sa reine d’un jour. Elle est folle de joie d’être aujourd’hui l’élue du roi séducteur, enjôleur, charmeur. Elle n’ose y croire encore. Elle penche la tête vers lui avec un sourire qu’elle imagine irrésistible. D’ailleurs il ne résiste guère, il approche imperceptiblement ses lèvres et les bouches s’attirent et les corps frémissent. Elle, pressée contre lui, tout contre sa poitrine chaude de vin et de rire, lui dont le bras solide la maintient serrée consentante. Et le désir monte, gonfle, gronde, s’électrise.


Les amis conviés à ce spectacle imprévu sourient d’un air entendu et devinent déjà l’issue de la pièce. Mais ils font semblant de rien, c’est plus simple assurément et surtout cela leur vaudra une représentation unique, qu’ils attendent patiemment. Alors tout en surveillant le couple du coin de l’œil avec gourmandise, ils échangent un mot distrait avec leur voisin, se resservent un petit coup de ce vin exquis, n’est-ce pas qu’il est bon ? Ils taquinent un moment la fillette intimidée qui s’est réfugiée dans un coin de la pièce. Mais surtout, ils observent à la dérobée la femme du roi, assise à l’écart du désir et du rire, là au bout de la table, dans un coin de sa détresse. La femme du roi regarde, attentive et ses yeux captent les minauderies sucrées du couple de la fève. Elle tente de surprendre les lèvres qui se rapprochent.

La femme du roi sait qu’elle n’est pas la reine, mais elle s’oblige au sourire forcé des gens de bonne compagnie. Mais la sienne de compagnie on l’évite, abonnée qu’elle est à cette fatigue sombre à laquelle le médecin consulté n’a pas encore donné de nom précis. Juste un médicament pour faire passer ce mauvais moment. Evoquant l’hiver et son manque de lumière. Mais cela ne passe pas, au contraire, cela s’éternise depuis des mois maintenant. Alors on évite de parler à la femme du roi si invariablement triste, car chacun aujourd’hui entend faire la fête, chanter, boire, rire et même si possible, baguenauder un peu en dehors des chemins conjugaux.
Après tout, les temps sont durs, on n’a que le bien qu’on se fait et c’est drôle n’est-ce pas, de voir le roi et la reine dont les lèvres se rapprochent irrésistiblement. Quel beau couple ils font, il faut absolument les photographier, qui a son appareil photo ? Toi René ? Allez un clic et ils sont dans la boite pour les siècles des siècles.

L’enfant qui n’est plus tout à fait une enfant, essaie d’avaler la dernière bouchée de cette galette de malheur. Un vrai étouffe-chrétien, comme dirait son père qui danse là avec sa couronne de roi sur la tête. Elle déteste ces couronnes de mascarade. Elle déteste cette danse de mirliton.



 (suite dans le livre ;-))

mercredi 16 février 2011

Mourir passe encore... mais vieillir...!

Non !
Je ne veux pas. Pas maintenant. Pas encore !
Ne me dis rien, ne m’interroge pas. Laisse-moi tranquille, veux-tu ? laisse-moi vivre. J’ai mille choses à faire… j’ai mille chemins à parcourir pour être, enfin…!
D’ailleurs si je ne te réponds pas, c'est que je n’ai rien à te répondre.

Que dis-tu ? Tu m’ennuies à me tarabuster, à me poursuivre jusque dans les recoins les plus secrets de mes oubliettes,  là où je pensais être tranquille, bien cachée, sûre de ne pas devoir affronter tes questions qui me dérangent…

Bon d'accord, c'est oui !
Oui, je me pommade de crèmes pour soigner ma peau qui se flétrit irrévocablement.

D’ailleurs je le sais bien toi aussi tu fais pareil, je t’ai surprise dans le secret de la salle de bain ce matin, et hier, et avant-hier, et tous les jours que Dieu fait. Tu t'examines un peu perplexe, tu touches du bout des doigts un petit bouton incongru, très vite tu te désoles, et effleures  les sillons qui creusent la peau de ton visage. Tu tires un peu, pour les effacer et tu te retrouves comme "avant". Sauf qu'à présent on est "maintenant" et tu t'en rends compte quand tu relâches la tension, et que les sillons reprennent possession de ton visage....
Puis ton regard s’attarde sur tes bras et tu contemples la catastrophe annoncée : tes bras à la peau si douce, si fine, se mettent à frissonner. On dirait une plage au matin après que les vagues gourmandes se soient repliées. Et ne me dis pas que ces frissons rendent la plage vivante!  Que sans eux, elle serait plate et morne! Et qu'ils retiennent les plus beaux coquillages que les enfants viendront cueillir comme de précieux trophées, avec des cris heureux...

Pardon?
Tu me le dis quand même ?  Maigre consolation. Je peux te dire que ces frémissements risquent de s’amplifier  dans les années qui viennent, de virer en remous de tempête dévastant tout sur leur passage, et capables de ravager le plus beau corps de femme…

Et dis-moi, je t’ai vue ce matin et hier et avant-hier  prendre tes seins en berceau et les relever quelque peu pour les arrondir de jeunesse. Tu trompes le miroir par ce geste dérisoire. Ils savent bien  tes seins, qu'un jour, ils s’affaisseront comme des fruits lamentables qui n’auront plus rien à donner. La réalité s’annonce crue et irrémédiable : cela sera, du moins si tu as la chance de vivre encore quelques années.

La chance, oui…la vie serait-elle malgré tout un cadeau ?

Picasso

dimanche 13 février 2011

Le passage se crée

J’ai la chance d’avoir vu naître sous sa forme définitive le récit que Alain Rohand  (Alainx) fait de son accident de santé, survenu dans sa vie à l’âge de douze ans. J’ai vécu presque deux mois en apnée, centrée sur le récit qu’il me donnait à lire, page après page, récit qui m’a tenue en haleine, suscitant en moi des sentiments parfois très contradictoires, faits tour à tour de surprise, d’émotion, de sourire, de compassion.
Tout au long de ces pages, c’est un chemin de profonde humanité qu’il m’a été donné de parcourir. Qui me laisse admirative, j’ose le dire, même si je sais que l’auteur a franchi le pas(sage) vers l’écriture de ces années difficiles, non par besoin de parler de lui, mais simplement parce qu’il lui semblait bon de le faire, pour lui, pour sa famille, pour ses enfants et petits-enfants. C’est un chemin de reconstruction que Alain Rohand nous raconte ici. Avec des mots simples, des mots de tous les jours, pour nous partager son expérience singulière.

En le lisant, en partageant avec lui, je me suis étrangement sentie meilleure et appelée à plus pour ma propre vie. Il y a un fil d’humanité qui passe entre celui qui écrit et celui qui lit. Et peut-être, qui sait ? est-il des circonstances dans la vie qui appellent à la grandeur d’être que nous avons tous quelque part en nous…


"Le passage se crée" Alain Rohan, Editions TheBookEditions, 

mercredi 9 février 2011

Foire du livre de Bruxelles

"Le monde appartient aux femmes..."
C'est le thème de la prochaine Foire du Livre qui aura lieu à Bruxelles du 17 au 21 février
J'y serai présente en tant qu'auteure en dédicace sur les stands de mes différents éditeurs
- le 18 février à 13h30 sur le stand de Couleurlivres (Tout d'un blog) stand 136
- le 18 février à 17h au comptoir de la Sabam, société des auteurs belges dont je fais partie
- le 21 février à 12h au Service du livre luxembourgeois (éd. Memory Press et éd.Traces de vie), stand 234

De plus le 18 février à 12h je participe à une rencontre avec comme thème l'identité féminine à travers l'écriture...
Cela se passe dans la salle L@b  

Je serai contente que vous veniez me faire un petit coucou: je ne suis pas sûre qu'il y aura autant de monde à mes différentes tables que chez cette chère Amélie qui attire toujours un énoooooooooooorme public... auquel elle répond d'ailleurs avec un grand sourire pour chacun...

Mais je vous signale que je souris aussi... ;-))


Edit du 10 février
Je réponds au commentaire d'Hermione en particulier: il pose une question intéressante
Il m'est arrivé de rencontrer des auteurs dont j'aimais énormément les livres... et puis grosse déception en les voyant, en les entendant...
Comme si en effet les livres sont finalement plus importants que les auteurs qui les ont écrits!

Moi je ne suis pas une auteure connue ni célèbre. Si je vous parle de ma présence sur la Foire du Livre... c'est en tant que blogueuse, en tant que Coumarine d'abord et avant tout...
C'est je crois différent...


C'est vrai que sur une Foire, avec le monde qu'il y a, les contacts ne sont souvent que superficiels... mais pas forcément...
Je me souviens quand je suis venue à Paris pour le premier salon des blogueurs, j'ai rencontré des blogueurs et cela m'a fait plaisir: Mab, Maky, Dasola, Valclair, Péhème, Gballand j'en oublie? oui je crois, pardon...



parce que je vais vous dire...
quand on ne s'appelle pas Amélie, on peut rester de longs moments derrière une table sans personne qui  s'approche de vous
Jsute un petit regard l'air de rien pour essayer de lorgner sur le nom et le titre des livres exposés...
C'est assez mortel et pas très bon pour le moral!
Je resterai pas assise derrière ma table, ça c'est sûr... je me promènerai et distribuerai (avec un grand sourire!) des articles de journaux parlant (en bien!) de mes livres ou des commentaires des blogueuses-lectrices... les gens liront (ou pas) et peut-être viendront-ils vers moi pour en savoir davantage... voilà!

lundi 7 février 2011

La main non dominante...

La main non dominante saurait-elle des choses que la main dominante ne sait pas, même si celle-ci se croit plus savante, rapide et performante?
La main non dominante possède je crois, la mémoire enfouie des profondeurs. Et quand elle s'aventure sur le papier dans la fougue de ses gribouillis informes, elle laisse parler une autre voix, celle qui permet l'émergence et l'expression d'émotions oubliées, stockées dans le tout profond de soi.

La main non dominante ne serait-elle pas la main intuitive de notre enfant intérieur? Celui qui, l'air de rien, en sait bien plus que sa naïveté ne le laisse supposer.
"Si vous ne devenez semblables à ces enfants.... " disait Jésus....

Le monde cartésien se méfie des ressentis, comme si c'était en nous la part de notre faiblesse, dont il faudrait avoir honte et pouvoir juguler au plus vite. On ne pleure pas, disaient autrefois les mères à leurs enfants, surtout leurs fils!
Or cette part est celle de la profondeur, celle qui a accès à l'invisible, le caché aux yeux de ceux qui ne savent que réfléchir

Ecrire, dessiner de la main non dominante est une expérience étrange.
Dans un premier temps c'est très contraignant, surtout écrire, on y arrive difficilement. Et la tentation est grande d'abandonner très vite ce petit jeu inutile. Mais si on persévère plus qu'une minute, si on se donne la permission d'être imparfait, un frein se lève et on observe avec étonnement ce qui est sorti de cette main maladroite et qui ne nous ressemble pas. Du moins à priori, parce qu'en observant bien... oui, en observant bien...

Dessiner, c'est autre chose. Très vite on se libère du carcan de la domination intellectuelle, on donne livre court à la part en nous libre et sauvage, on ose, et ce qui naît sous les crayons est de l'ordre de la création venue du fond du vivant en nous... suscitant souffle et liberté

image piquée sur le net

vendredi 4 février 2011

Solitude et/ou communion



Chacun entame sa symphonie
Chacun à son tour, dans sa solitude initiale, fondamentale.

L'un joue, l'autre hésite, balbutie, se tait puis reprend
La symphonie devant nous surgit du rien, originale.
Ils parlent, ne se répondent pas, ne se regardent pas
Ils semblent même ne pas s'accorder, leur part de symphonie est tellement différente!

Et pourtant..
Ils finissent pas se rejoindre, par se répondre, par s'harmoniser, peut-être même par se comprendre
Ils apprivoisent leur être ensemble et nous intègrent dans le miracle de l'harmonie

Cette musique, ces musiciens découverts ce soir par un hasard de clic me parlent de la solitude existentielle et en même temps des moments de grâce qui surgissent dans la recherche du partage

mercredi 2 février 2011

Plan d'action

Ce matin je reçois un mail
Une phrase soudain m'interpelle, c'est celle-ci: 
"j'ai envie de faire tellement de choses que finalement je n'en fais aucune..."

C'est assez bien moi ça pour le moment
Beaucoup de projets...
Certains sont en cours, ou en passe de se terminer. Et c'est chouette, ça fait plaisir!...
Certains ne sont encore que dans ma tête, et c'est là que ça fait un peu problème
Parfois je me sens fébrile en pensant à tout ce que j'aimerais mettre sur pied.
Fébrile car tout est en projet, en idées pêle-mêle dans ma tête,  ou noté à la va vite sur de petits papiers qui se perdent le plus souvent
Et ...je ne sais par où ni quand.. ni comment commencer, ni ce qui est le plus important, le plus motivant, le plus susceptible d'aboutir...

Alors je fais un plan de travail assez strict, je prévois le court terme, le long terme, les dates d'échéances
Çà me prend un bon bout de temps. Parfois une à deux heures (ou plus) car je pense pas à tout du premier coup. Je dois parfois revoir mes priorités.
Puis je suis très souvent interrompue, un coup de fil, un RV, un contact imprévu (ou désiré)
Et je me retrouve le soir en  n'ayant rien, mais rien de rien fait de concret de ma journée. Ou si peu disons.. Trop peu bien sûr!
Si, quelques mails, des petites choses nécessaires sans doute, mais pas un seul pas fait dans la direction d'un de mes grands projets...
Je déteste cette sensation du temps qui fuit sans que je puisse le maîtriser.

C'est vrai aussi qu'au moment de me mettre (par exemple) à écrire la première page du futur roman du siècle, (!) la page encore blanche me fait fuir:  manque de forme, concentration réduite au minimum... et me voilà à me balader sur des blogs juste cinq minutes me dis-je en y croyant ferme. oui bien sûr, cinq minutes... enfin vous comprenez...!
Je me distrais oui, j'apprends des choses oui, mais pas un seul mot ne s'écrit, pas un seul de mes projets ne prend forme
A me demander si j'y arriverai un jour...

Vous voulez connaître trois de mes projets?
1) écrire LE roman du siècle que tout le monde s'arrachera et que tous mes copines blogueuses- lectrices commenteront. J'ai déjà commencé mais voilà, je stagne un peu...
2) écrire le texte d'une lecture-spectacle... qui sera jouée en septembre... je rencontre les protagonistes la semaine prochaine. Bon là c'est plus facile, j'ai une échéance qui m'est imposée, et que j'aurai à respecter
3) mettre mes notes en ordre sur deux thèmes autour desquels j'ai pas mal écrit: la maison  et  les lieux d'habitation, et la "maison" du  corps, le visage, et tout ce qui s'y rattache. Ces deux thèmes me sont chers. Il me faudrait du temps pour aménager tout ça en un essai cohérent éventuellement

Bon là je vais marcher un peu, et promis juré, je fais un plan d'action dras-ti-que dès que je rentre;-)) 

mon roman pour rire, qui m'a été suggéré par les éditions aléatoires (merci!!)

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