mercredi 12 janvier 2011

Echange standard

Je me demande...
Si seulement on pouvait acheter le bonheur de ceux qu'on aime en se sacrifiant soi-même...
Ça serait bien quand même, non?
Je prends ta douleur sur moi, et hop! toi que j'aime, tu es heureux...enfin... tu n'as plus mal, c'est moi maintenant qui encaisse...(de préférence incognito pour que la personne ne culpabilise pas...)

Je prends un exemple:
Une mère...
Son enfant vit une certaine douleur, physique ou morale, on va pas comparer ce qui est le plus difficile à vivre... les deux sont difficiles, on est bien d'accord!
Cette mère souffre avec et pour son enfant. Et que l'enfant soit adulte n'y change rien.

Pardon? Si? C'est moins grave? Vous croyez ça vraiment?
Ah ben non voyons! le ventre d'une mère vibre jusqu'à la fin de ses jours, pour l'enfant qu'elle a porté... d'ailleurs toute mère le sait bien!
Donc voilà!
cette mère ferait tout et n'importe quoi pour que cesse la souffrance de son enfant
Jusqu'à l'endosser elle-même, la porter sur le dos, l'enfouir dans son ventre, la mâcher, la ruminer et la digérer... être enceinte de cette douleur pour l'accoucher morte-née!
D'ailleurs dans les romans et autres histoires, on lit ça: la supplication d'une mère qui voit souffrir son enfant et qui demande de pouvoir endosser le sale truc.
S'il vous plait mon Dieu....
Et vous savez quoi?
Ça marche pas...
Elle a beau supplier de toutes les manières possibles, ça fonctionne pas!
L'enfant a sa propre douleur à vivre et la mère la sienne, celle de spectatrice présente mais impuissante. Elle peut juste être présente, être tout près, écouter, encourager, puis dans le secret de son coeur,  pleurer...
Double ration de larmes on va dire: larmes de l'enfant qui souffre, larmes de la mère qui voit souffrir
Et m... putain de vie!

Bon je ne sais pourquoi je vous raconte ça, je pensais à ça ce matin, qu'on ne peut pas souffrir à la place d'un autre...
Dans n'importe quel coin du monde, c'est comme ça...



30 commentaires:

  1. Le mot "sympathie" signifie étimologiquement compassion, souffrir avec.
    Enfant je souffrais beaucoup du mal qu'on pouvait faire à ma soeur ou mon frère alors que ceux ci ne semblaient (?) nullement affectés par les méchancetés qu'on leur disait.
    Si on touchait à eux ,c'est moi qui était aussi touchée.

    RépondreSupprimer
  2. Oh combien, une mère voudrait endosser la souffrance de son enfant (même lorsqu'il(elle) a 40 ans....mais il faut se rendre à l'évidence, souffrir avec...parce que chacun a ses expériences à vivre, expériences qui ne peuvent s'échanger....
    Oui Coumarine : "écouter, encourager et...pleurer dans le secret de son coeur", c'est bien vrai.

    RépondreSupprimer
  3. Comme c'est intéressant, ce sujet...
    (il faut dire que je sors de 10ans de psychothérapie, et donc, la souffrance, extrême, je sais ce que c'est).

    Mais l'inverse est vrai aussi. pour un enfant, voir souffrir sa mère, que ce soit physiquement, ou marlement, c'est tout aussi difficile. ila rrive même, àc emoment, que ce soit l'enfant qui "materne" la amman, je connais bien cela.

    Plus juste que la sympathie, c'est plutôt d'empathie, dont il s'agit. Même il n'est nullement besoin d'être entre parents et enfants pour cela. On peut tout aussi bien l'éprouver pour un étranger, ou un ami. ça signifie "souffrir avec".

    RépondreSupprimer
  4. si on pouvait , en prendre une partie , pour soulager l'autre
    J'ai pris conscience , encore plus en te lisant , qu'on est parent à vie , et que j'ai encore un sacré bout de chemin à vivre

    aurais je la force face à la souffrance de mes parents ?
    je la trouverai ...
    Je reçois ta révolte , je la partage Coumarine

    RépondreSupprimer
  5. C'est vrai, on ne peut pas. Ca ne marche pas. Chacun doit affronter ses propres souffrances, et se sortir de ses drames tout seul.

    La souffrance de la mère est de voir souffrir son enfant, et de ne pouvoir rien faire. Celle de l'enfant est de se sentir seul capable de guérir, et d'en avoir peur!

    Si ce billet est signé Céleste, c'est un glitch parce que j'ai ouvert un compte mail sous ce nom, mais je suis Edmée ....

    RépondreSupprimer
  6. J'aime beaucoup ce tableau.
    Le chagrin et la souffrance de mes enfants me blessent. Comme beaucoup...

    RépondreSupprimer
  7. Si on pouvait, si c'était aussi simple...Nos enfants restent toujours nos petits et notre impuissance à endosser leurs souffrances est un réel fardeau.

    RépondreSupprimer
  8. ça me fait penser à une chanson que j'adore, tu connais ?
    http://www.deezer.com/listen-3094918

    RépondreSupprimer
  9. prendre la douleur,non, mais aider à porter , c'est possible.. j'en fais en ce moment l'expérience , le plus terrible retant à venir : naissance et mort qui fusionnent , joie et perte, alpha et Oméga..comment imaginer pareil fardeau pour une jeune femme en attente..et pourtant, cela est . être là, juste là pour partager ..aider à traverser , passer sur le versant de la vie malgré tout..

    RépondreSupprimer
  10. Ne pas pouvoir en prendre sa part: c' est dur. Réaliser après-coup les signes avant-coureurs que l' on n' a pas vus: c' est dur.
    Alors oui: être là, accompagner, prendre sa part aussi infime qu' elle puisse être.

    RépondreSupprimer
  11. On ne peut pas souffrir à la place de l'autre.

    J'ai souvent entendu : Prends soin de toi et cela aura des répercussions sur tout ton entourage, et ton entourage ira mieux.
    Prendre soin de soi c'est aussi prendre soin des autres.
    Bien sûr il s'agit là des souffrances de l'âme.

    Quant aux souffrances physiques, nous sommes vraiment impuissants à les soulager

    RépondreSupprimer
  12. Une expérience formidable à partager: il y a quelques semaines, sortant d'une opération (prothèse du genou), j'ai vécu les pires souffrances. Je sanglotais, c'était intenable. L'infirmière me disait d'appuyer sur la pompe à morphine, mais cela ne changeait rien. Une voisine de chambre s'est approchée, m'a dit: Je n'ai aucun pouvoir, juste mon empathie, et elle a pris ma main entre ses deux mains. Je m'y suis réfugiée comme dans un nid, et le miracle a eu lieu: pendant quelques minutes plus aucune douleur et un grand apaisement. Puis une autre voisine a vu que la pompe à morphine n'était pas branchée! J'ai vécu, durant ces minutes d'empathie, comme un bonheur! Il m'en reste une ouverture, un chemin, pour faire face aux douleurs chroniques que j'essaie de ne plus subir!

    RépondreSupprimer
  13. La douleur physique est mon quotidien... mes enfants ont dû apprendre à vivre avec une maman différentes des autres. Rien n'est facile quand on parle du mot douleur ...

    RépondreSupprimer
  14. C'est l'apprentissage le plus dur de ma vie de maman. Même sans aller jusqu'au don de guérison, j'aurais juste voulu savoir parfois apaiser.
    Bisous dame Coum, j'espère que tout va bien.

    RépondreSupprimer
  15. Envie de vous répondre perso à chacun
    Mais peu de temps tous ces jours ci
    Alors juste ceci (et pardonnez-moi les autres):

    @Clara...oui j'en sais assez en ce qui te concerne...et j'admire la façon dont tu tiens ton blog...

    @Natacha... ton témoignage m'a émue profondément: oui, je crois qu'une véritable empathie (amour vrai et désintéressé) peut faire de tels miracles...MERCI d'être venue raconter cela ici.

    @croukougnouche... bienvenue ici...
    je suis sans mots, ne sais que te dire, juste merci d'être venue..
    "le plus terrible restant à venir : naissance et mort qui fusionnent , joie et perte, alpha et Oméga..comment imaginer pareil fardeau pour une jeune femme en attente."

    @Madame de K... deezer nous interdit l'accès à nous Belges... wouinnnnnnn
    si tu me dis de quoi ou de qui il s'agit, je pourrais écouter sur You tube??

    RépondreSupprimer
  16. @Clairette... un petit bisou à toi...

    RépondreSupprimer
  17. J'ai entendu ma mère prier de ciel de prendre ma douleur... Merci de ce texte où résurgit la mémoire d'un si tendre souvenir. Je me souviens du choc de son premier chagrin d'amour. Elle avait 18 ans, et j'aurai fait tout et n'importe quoi pour lui éviter cette souffrance,
    bonne nuit

    RépondreSupprimer
  18. @frouche... et pourtant, oui, j'en suis bien sûre: chaque enfant a à vivre sa vie à lui (à elle) chagrins compris, afin tout simplement d'apprendre à vivre. Apprentissage qu'on ne peut faire à leur place...
    (oups... tu as écrit ici bien tôt ce matin , à moins que ce ne soit bien tard ;-))

    RépondreSupprimer
  19. Il n’y a pas bien longtemps je te lisais, Coumarine :
    « Une mère a toujours infiniment mal à ses enfants ».
    Ce jour-là je me faisais la réflexion : quand on me demande « comment vas-tu ? » il m’arrive de répondre : « Mes enfants vont bien, je vais donc très bien ! »
    Et je bénis ces périodes où c’est la forme pour tous.
    Mais la vie n’est pas toujours rose et l’un d’entre eux souffre depuis peu d’un mal incurable.
    Non seulement sa maladie me touche profondément mais ce qui est très étonnant c’est que je ressens physiquement un mal au même endroit qu’elle, allant par moment jusqu’à boiter alors que physiquement je n’ai rien du tout.
    Oui, une mère porte ses enfants à vie ! Les bons et les moins bons côtés !

    RépondreSupprimer
  20. en plein dans le mille. face à la souffrance de son enfant, au fait de "souffrir avec" et quelques fois de subir une "contagion émotionnelle" (qui est de l'ordre de la fusion) Il y a une autre voie qui s'ouvre qui est l'empathie (qui se distingue de la sympathie, par le fait qu'elle établit une distance émotionnelle, qui permet de comprendre avec plus de finesse la souffrance de l'autre et surtout de laisser du champ pour la communication. C'est très difficile pour une mère de ne pas souffrir avec... je me suis demandée, par rapport aux souffrances de mon fils et aux miennes s'il n'y avait pas un processus d'identification et de culpabilité...c'est très difficile de s'en sortir et très douloureux. Prendre modèle sur le thérapeute et sa manière de créer une relation d'aide est ma seule issue. (donc rechercher l'empathie plutôt que la sympathie)

    RépondreSupprimer
  21. Lorsque mes fils souffrent, j'en ressens non seulement une douleur morale, mais aussi une douleur physique, une douleur dans tout mon corps, comme si le mal était en moi, comme pour le partager avec eux.
    Lorsqu'ils étaient petits, et qu'il leur arrivait d'avoir mal à la tête, ou ailleurs, je posais ma main là où ils avaient mal, je me concentrais et je leur disais que je prenais leur douleur. Et parfois, en effet, leur douleur disparaissait. C'était étrange, étrange et doux.
    Belle fin de semaine à toi, Coumarine.
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  22. Voir souffrir les gens qu'on aime, c'est insupportable. C'est vrai qu'on voudrait prendre leur mal. On ne peut que leur montrer notre amour et notre empathie...

    RépondreSupprimer
  23. Ah la la oui, ce serait bien parfois de pouvoir souffrir à la place des autres... Mais eux, qu'en penseraient-ils ?...

    RépondreSupprimer
  24. Prendre la douleur de son enfant, toute mère a ressenti ça.
    je l'ai ressenti de nombreuses fois et encore....
    un jour une vieille femme de 90 ans raconte à une de mes amies qu'elle est inquiète pour son fils car il a pris la route et qu'elle n'a pas de nouvelles récentes, pour savoir s'il est bien arrivé.
    j'ai été très touchée d'entendre ça et j'ai encore plus compris que une mère s'inquiètera toute sa vie durant pour ses enfants.
    Jeune, je pensais qu'à partir d'un certain âge, cette inquiètude disparaissait;
    c'est beau et lourd à la fois.
    Et je me rends compte en effet que rien ne disparaît et c'est tant mieux!!!

    RépondreSupprimer
  25. Mes enfants sont comme un baromètre pour moi, je suis à leur écoute et je m'associe un peu trop à leurs ressentis mais c'est comme ça.
    Au fait je voulais témoigner que les papas aussi se sentent investis et réagissent.
    Mais j'ai trouvé un moyen de conjurer certains démons quand ils (les enfants) me font trop souffrir, parce que leurs difficultés ou situations sans être extrêmes me font réagir en écho, j'écris et je conjure souvent ces douleurs tenaillantes mais ça reste une angoisse et une préoccupation très présente au quotidien, sans possibilité de s'en détacher, je les aime tant !

    RépondreSupprimer
  26. Merci encore une fois à vous tous qui passez et déposez ici un témoignage précieux comme autant de pépites...

    Je voudrais juste souhaiter la bienvenue à MCamille, merci de ces mots...

    Et remercier Thierry, qui très justement rappelle qu'un père aussi....

    RépondreSupprimer
  27. http://www.youtube.com/watch?v=V7ryxk41HtI
    bonne journée !

    RépondreSupprimer
  28. merci Madame de K... j'ai écouté;-)

    RépondreSupprimer
  29. Ton message aurait pu être le mien et tu le sais ; je viens encore d'en faire l'expérience cette fin de semaine ; étant sensée ne pas savoir sa fille malheureuse et ensuite ne pas pouvoir la consoler, c'est difficile !
    un jour peut-être elle osera se confier à nouveau, il faut lui laisser le temps et seulement si elle le désire ! merci pour ta thérapie à travers tes écrits,
    amie de blog (cela ne veut rien dire et dire beaucoup à la fois car nous arrivons à écrire des pensées intimes que nous n'oserions pas confier, même à une amie proche de nous), enfin c'est mon cas.

    RépondreSupprimer
  30. @oui Loulotte... je sais...
    merci de me dire ce que tu me dis, ça me motive à continuer ;-))

    RépondreSupprimer

un petit mot à dire?

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails