mardi 2 novembre 2010

Le rien et la lumière...

Envie de vous partager ce bout de lecture:

"L'ange du souvenir rappelait à Myriam qu'elle était de l'humus, de la terre, il la ramenait à l'humilité. "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière", mais il ne manquait jamais d'ajouter: "tu es lumière et tu retourneras à la lumière", car il est de fausses humilités ou de fausses lucidités qui conduisent au désespoir.
Rappeler à l'homme qu'il n'est rien, cela l'homme le sait, et savoir qu'on n'est rien n'avance à rien; il faut encore lui dire que ce rien est aimé, et parce qu'il est aimé, "il y a quelque chose plutôt que rien". Cette parole peut nous conduire vers une lucidité extrême, sans illusion sur nous-mêmes et sur l'être du monde, mais il y a cette lumière qui danse dans la poussière et lui donne pour quelques instants la forme d'un appel ou d'une main ouverte à ce qui vient et passe..."
Jean-Yves Leloup "Une femme innombrable"


Parfois en effet... dans une pièce de séjour quelconque...soudain on voit au delà de ce qu'on voit d'habitude..

D'habitude on voit la poussière, le banal; on ne remarque rien... on voit le rien...
Puis soudain un rayon de soleil vient balayer le sol ou un meuble, et on voit ce qu'on ne voyait pas juste l'instant d'avant: la lumière qui fait danser les grains de poussière dans un ballet féérique...
Faut juste se laisser emporter par le miracle... accepter de s'arrêter un instant et regarder avec émerveillement
Van Gogh

20 commentaires:

  1. Oui, c'était un de mes passe-temps favoris étant enfant d'observer ce parcours capricieux des particules en suspension dans l'air.
    Avec l'âge, j'ai compris le comment de ce phénomène (à défaut du pourquoi). Le spectacle n'en a pas perdu pour autant sa puissance évocatrice, même quand j'ai réalisé que dans l'appentis aux lapins, ce qui dansait sous l'Eternit c'étaient des fibres d'amiante...

    RépondreSupprimer
  2. Dans un cimetière on voit des tombes ... mais pas des morts.Dans le cimetière il y a toujours au moins un arbre dont les feuilles dansent en tombant car c'est l'automne. Les feuilles se déposent sur les tombes. Elles sont rouges et or. Quand on quitte le cimetière on se dit plus que jamais que la vie est belle et que la mort n'a rien à voir ici.Je plains la mort.

    RépondreSupprimer
  3. "de fausses humilités qui conduisent au désespoir" ! je le sais trop bien ! merci Coum ;-)

    RépondreSupprimer
  4. La lumière qui mène parfois à de fausses lucidités...hum, oui, sûrement, quand on se laisse emporter par un faux miracle. Ça arrive!

    RépondreSupprimer
  5. @Walrus... et même si tu connais le pourquoi du phénomène, tu as gardé ton sens de l'émerveillement...;-))

    @Charlotte...j'aime beaucoup ton commentaire en forme de petite provocation, et je vais dire comme toi: je plains la mort ;-))

    @k.... oui les mots de Leloup m'ont frappée aussi de plein fouet ;-))

    @Colo...ah oui! ça! que les faux miracles existent...encore faut-il être attentif pour les débusquer! ;-))

    RépondreSupprimer
  6. il faut encore lui dire que ce rien est aimé, et parce qu'il est aimé, "il y a quelque chose plutôt que rien".

    Une phrase à retenir, une phrase à vivre, une phrase où s'accrocher. Il est bon de se savoir aimé quand on n'y croyait plus. Cela ne se mérite pas, cela se reçoit avec gratitude.

    RépondreSupprimer
  7. Et surtout, surtout, pour regarder danser la poussière dans les rais de lumière, il ne faut pas trop passer l'aspirateur...Et ça, ça me va bien. °_-

    bises joyeuses
    Célestine

    RépondreSupprimer
  8. @nicole...une phrase à vivre oui... pas toujours si évidente en somme...

    @célestine... ah oui! ça! à moi aussi!!!
    ;-)

    RépondreSupprimer
  9. La lumière rasante sur un panneau de bois et des formes oniriques surgissent l'espace d'un instant.

    RépondreSupprimer
  10. « …il y a cette lumière qui danse dans la poussière et qui lui donne pour quelques instants la forme d’un appel ou d’une main ouverte à ce qui vient ou passe... »

    Et le filet de crème fraîche versé dans le café noir, je ne peux détacher mon regard de ce ballet à chaque fois différent !
    Et l’arbre vu à travers la bulle d’un vieux carreau, il suffit de bouger un peu la tête : le tronc et les branches se tordent dans tous les sens.
    Et la goutte d’huile sur un trottoir mouillé: c’est la danse des couleurs qui se superposent pour en créer de nouvelles.

    Comme tu le dis : « Faut juste se laisser emporter par le miracle… »
    Grâce à ces petits de 4 et 5 ans avec qui j’ai travaillé bien des années, j’ai conservé et cultivé ce côté du merveilleux et je les en remercie tous les jours !
    Le Creuset

    RépondreSupprimer
  11. @mab... hé oui! mais pour les voir ces formes étranges, mieux vaut rester dans cette capacité d'émerveillement!

    @Le creuset...oh! que j'aime les autres exemples que tu donnes et qui passent inaperçus trop souvent, en tous cas aux yeux de ceux qui ont perdu cette faculté de REGARDER...!

    RépondreSupprimer
  12. Courmarine,

    Merci beaucoup pour ce beau billet.
    C'est ce que devraient dire plus souvent les parents à leurs enfants ou les professeurs à leurs élèves ou les amis à leurs amis!
    Magnifique et tellement vrai.

    Les gens se sentiraient alors plus fort pour affronter la vie et ils n'auraient plus peur, ils ne se sentiraient plus petits et faibles voire incapables.

    Respectueusement,

    Amaury, l'époux de Delphine.

    RépondreSupprimer
  13. "Une femme innombrable", non, je ne l'ai toujours pas acheté. Il est en attente, comme d'autres livres, d'ailleurs... ;-)
    Cet extrait me conforte dans le fait de l'acheter. en tous cas.
    Bel après-midi à toi, chère Coumarine.
    Je t'embrasse bien fort.

    RépondreSupprimer
  14. Je viens grossir les clubs des amoureuses de la poussière qui tiennent l'aspi à distance autant qu'il est possible. :D
    La lumière ou plutôt le manque de lumière est vraiment ce qui me rend l'automne difficile, même si j'apprécie les couleurs surtout cette année.

    RépondreSupprimer
  15. @Amaury... bienvenue dans ce blog...
    Je fais un copié-collé de ce paragraphe auquel j'adhère complètement:
    "Les gens se sentiraient alors plus fort pour affronter la vie et ils n'auraient plus peur, ils ne se sentiraient plus petits et faibles voire incapables."
    Merci!!

    @ Françoise...il y a tant de livres intéressants à lire... on n'en fera jamais le tour et tant mieux!

    @Berthoise...héhé, ben ça m'étonne pas de toi!!!

    RépondreSupprimer
  16. Cette main tendue pour recevoir mais aussi donner et ces jours-ci je me dis que si j'avais donné un peu plus de moi au lieu de nous protéger, si... ce ne serait pas arrivé... Merci pour ce beau billet Coumarine.

    RépondreSupprimer
  17. @Delphine... tu m'inquiètes un peu...j'espère que tu vas bien?

    RépondreSupprimer
  18. en te lisant, je me disais que j'aimais bien les "regardant", ceux qui ont le regard qui a de l'acuité sur ce qui se passe dans l'ordinaire...

    et puis, curieusement, m'est revenu un autre sens du mot, qui avait cours dans mon enfance : : on disait " il est regardant" ce qui voulait dire il est avare sur les bords !...

    ppffffffffffff !!!
    Utiliser un si beau mot pour qualifier quelque chose de beurk !!!
    ;o)

    RépondreSupprimer
  19. c'est vrai Alain
    c'est dommage que "regardant" ait pris ce sens négatif...
    mais on sait bien ce qu'il en est ici, et que c'est pas dans ce sens qu'il faut le "regarder" ;-))

    RépondreSupprimer
  20. j'aime......voir toutes les facettes de tout
    texte très touchant

    RépondreSupprimer

un petit mot à dire?

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails