vendredi 1 octobre 2010

La rame immobilisée

Je suis dans le métro. Je me rends à l'autre bout de la ville. Je suis assez pressée...
Arrivée sur un des quais, ma rame s'immobilise. Longuement. Des gens sortent et rentrent, espérant voir et comprendre ce qui se passe, pourquoi le métro ne redémarre pas.
Les portes restent ouvertes. Attendre, il n'y a rien d'autre à faire. Le questionnement, peut-être même l'inquiétude sont palpables. On regarde sa montre. Si la rame ne démarre pas, il n'y a aucune chance d'arriver à destination, le métro qui suit sera bloqué par le nôtre. Ccombien de chances pour que la rame soit immobilisée un bon moment? Combien de chances pour qu'elle redémarre rapidement? C'est l'inconnu et l'inconnu énerve, angoisse...
Car, que faire?
Attendre encore en regardant sa montre, en espérant que "cela" s'arrange?
Ou remonter à l'air libre pour trouver une autre solution,  comme grimper dans un bus, un tram ou à la rigueur un taxi?
Mais évidemment, il suffirait de se trouver en haut de l'escalator pour que la rame reparte dans un bruit narquois. La loi de la tartine à la confiture...
Que faire?
Force m'est de reconnaître que mon déplacement est tributaire d'un mouvement extérieur sur lequel je n'ai aucune prise.

J'ai pensé que c'était une métaphore sur ce qui m'empêche parfois d'avancer dans la vie, quand je me retrouve coincée dans une situation qui m'emprisonne, dans des ressentis négatifs qui reviennent parce que je n'ai pas eu le culot de quitter la rame, d'affronter la peur du vide, d'offrir au nouveau la possibilité de faire surface
Car... il y a toujours le risque que, quitter une "rame" immobilisée, me confronte au vide total, à l'échec, au néant
Dans la "rame" il y a tout de même le confort du connu, de la sécurité, et l'espoir un peu naïf que "cela" finira bien par un jour se décoincer...


Note: Le petit Belge a fait sur son blog une note à propos de mon livre de nouvelles "Les dessous de table" à lire ici. C'est en fait, l'essentiel du mail que Evelyne Wilwerth écrivaine belge et amie m'a écrit dès la sortie du livre... 
merci...

19 commentaires:

  1. Tiens ton article, c'est rigolo, arrive pile poil au moment où je me dis que la rame ne repartira pas et qu'il est temps d'aller voir dehors comment avancer.

    Ca faisait un petit moment que je me disais que "ça va s'arranger".

    Ben non. Et même si c'est dur, ben je suis contente de le faire (en même temps, les séparations quand les sentiments sont encore là, ça n'a jamais eu la réputation d'être facile).

    Merci pour ce joli texte qui me conforte dans mes choix

    Mnêmosunê

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  2. oh ! j'aime beaucoup cette petite histoire de métro bloqué, et ce que tu en fais ! c'est simple mais très parlant. (en tout cas, je rame, ça c'est sûr !) :-)

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  3. @Mnêmosunê... oups que ton choix soit ton choix...hein!
    Mais c'est vrai je crois que on a tendance à s'enraciner dans une situation (de vie, de profession ou autre) qui ne fonctionne pas bien, en espérant que "cela" s'arrenge

    @k.role... tu vois? j'aime à partir de petites situations de vie banales, réfléchir à ce que cela évoque en moi
    Juste après avoir publié, j'avais l'impression de faire ma moraliste... et j'ai failli (comme souvent en pensant à certaines personnes qui me lisent...) effacer ce billet
    Après tout... nous sommes plusieurs à ramer non?

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  4. Ce qui est déprimant là-dedans, c'est le peu de réactivité des sociétés de transport qui n'informent de la situation que quand tout le monde est rentré chez soi...

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  5. pour rester dans ta métaphore, il me semble que dans ma vie je suis souvent passé d'une rame de métro à une autre...

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  6. Tout plutôt que rester dans cet enfermement...sous terrain
    Je remente illico presto à la surface.

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  7. @Walrus...on apprend souvent le lendemain par les média ce qui s'est passé pour avoir bloqué ainsi le métro...grrrrrrr

    @Alain... et si tu en disais davantage, sur ton blog par exemple?

    @Charlotte... ben te connaissant, ça ne m'étonne pas de toi ;-))

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  8. Jolie métaphore!
    La sécurité, le confort, n'ont jamais dicté ma conduite :-)
    Marcelle

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  9. J'ai peu l'habitude du métro...Qu'aurais-je fait?

    "Quand je me retrouve coincée dans une situation qui m'emprisonne"...
    Je choisis de prendre l'air!

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  10. @Pâques... moi, je reconnais que oui, je n'en suis pas si fière;-((

    @Fabeli...tu choisis de prendre l'air. mais c'est quoi prendre l'air ;-))

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  11. Mon message n’est pas passé ce matin, je recommence à 17h: ça ne marche pas! Et à 18h30??? voyons voir!

    Comme je suis de nature impulsive et assez curieuse, je serais certainement sortie du métro après quelques minutes pour voir si à l’air libre tout se passait normalement.

    Et dans la vie de tous les jours… je ne suis pas du style à rester dans le sécurisant. J’ai besoin d’essayer, de voir… à vouloir agir avant de réfléchir, il m’arrive d’avoir de vilaines blagues mais j’ai parfois aussi d’agréables surprises !
    Le Creuset

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  12. Il y a la résistance au changement et l'appel de celui ci. Pour susciter, déclencher, enclencher il faut rétablir une ligne de tension même si comme funambule on se voit exposé à l'inconnu sans savoir ce qu'il ménagera. Paut il prendre les devant et tirer le signal d'alarme pour arrêter la rame et en sortir précipitament ? L'anticipation est ce sentir le vent nouveau avant même qu'il ne souffle et décider la césure pour affronter de nouveau territoires qui recléent des possibles et vont nous faire évoluer ?
    l'attente peut être mortelle sauf à faire comme l'oiseau sur la branche, prêt à partir pour une nouvelle destination.
    Merci de cette ouverture de ligne.

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  13. Prendre l'air, respirer, sortir, refaire surface, s'éloigner aussi...

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  14. Nous sommes nombreux, Coumarine, à préférer la sécurité, le confort, même si tout n'est pas comme nous le voudrions, par peur de se lancer, par peur de l'inconnu, oui, tu as raison. On sait ce qu'on a... dit-on... mais si on ne se lance jamais, on ne saura jamais ce qu'on aurait pu avoir, et qui nous aurait peut-être davantage convenu... ou plu...

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  15. @Le Creuset...j'ignore pourquoi les messages parfois ne passent pas. Pourtant Blogspot est une plate-forme assez fiable, par rapport à d'autres...mais bon! Merci de t'être obstinée ;-))
    Les vilaines blagues et les bonnes surprises... tu as raison il y a des deux...

    @Thierry...j'aime beaucoup ta phrase qui résume tout et qui montre combien on peut être tiraillée entre deux options complètement différentes...
    "Il y a la résistance au changement et l'appel de celui ci."

    @fabeli... prendre l'air, parfois une nécessité impérieuse...

    @Françoise...parfois oui, je préfère la sécurité, et je ne change rien à une situation qui pourtant me dérange...;-))

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  16. Alors lâcher la proie pour l'ombre ou bien ne pas gacher tout ce qui a déjà été construit. Pourtant il faut bien mettre à bas de temps en temps des certitudes et des constructions pour aller vers d'autres utopies et si les chateaux en Espagne dénotent un caractére chevaleresque il ne 'sagit pas forcément d'affronter les mauresques. Dans ces fresques sue sont nos vies en permanentes recomposition il y a les attracteurs étranges dont le charme opère et qui nous orientent.
    Alors passer les pyrénées ou pas à la recherche de souvenirs comme si le passé pouvait être revécu, billevesées que tout cela , coquecigrues qui n'élévent pas les débats.
    Personnellement je suis un peu claustrophobe alors rien qu'à l'idée de rester coincer là en dessous ça me donne une telle chair de poule !

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  17. Il y a une expression d'une trivialité confondante "j'ai la rame", qui nous ferait penser que dans l'inconfort des moyens de transport c'est celui ci qui nous ferait bouger et nous forcerait à découvrir d'autres horizons après être descendu bien bas là dessous. Alors faut il se rappeler la caverne de Platon et dans un processus involutif descendre au fond de soit même pour savoir à quoi cela nous mène ? En tout cas il faut se secouer et s'ébrouer chaque matin et pas seulement pour redécouvrir combien la vie peut être belle...mais aussi différente et qu'il suffit de le vouloir pour chasser ce foutoir.
    Du courage comme dans la chanson et aussi un brin de folie, douce amére, pour se persuader que rein n'est figé et que ces théories fixistes ne sont plus de mise depuis bien longtemps. Vers quoi l'on tend, il faut une vie et plus pour le découvrir, mais on aspire à être soit et dans le repli de nos profondeurs on a peur de l'abime mais tomber peut aussi procurer la meilleure des sensations et la chute libre est une expérience à nuelle autre pareille et qu'il avoir au moins testée une fois pour dépasser ses foies.
    La foire d'empoigne pour un ailleurs ce n'est pas le manque de bailleurs (de fond et d'autre chose) mais une volonté pas chevillée au corps. Les décors changent et nous évoluons avec, caméléons que nous sommes puisque l'adaptation est comme l'évolution un moteur et un moyen de locomotion dans l'histoire de l'humanité.

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  18. Mince , j'avais commenter aussi , et je vois que le message n'est pas passé

    hier à table , nous parlions avec ma fille ainée de son avenir , elle est préoccupée par le choix de sa fac
    Elle a peur de se tromper , de perdre du temps
    je lui ai alors parlé de la métaphore de la rame immobilisée , oui , ce texte , je le trouvais tellement parlant
    merci à toi

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  19. @thierry... oui on peut très certainement penser à la caverne de Platon, dans laquelle les gens confinés ne perçoivent de la réalité qu'un vision amoindrie, tronquée, déformée...

    @Jeanne...je sais pas ce qui se passe, les commentaires ne passent pas pour l'instant, ça m'ennuie vraiment )aussi parce que je crois que mes petits billets n'intéressent plus, snif)
    Et pourtant j'aprends que tu as fait lire ce billet par ta fille
    oui au moment de faire un choix important, on a très peur de se tromper, et parfois on est complètement immobilisé dans sa peur...
    Je luis souhaite de trouver sa voie, et même si elle se trompe, elle aura fait j'en suis sûre un chemin d'ouverture vers l'inconnu qui apporte toujours qqch en tant que tel...

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