mercredi 29 septembre 2010

Va, va plus loin...

"Yeschoua lui dit: "Va en paix, relève-toi et marche"
"Va" a toujours été sa grande parole, son évangile.
Ne t'arrête pas là où les autres veulent t'arrêter. Arrêt sur image, arrêt sur ton passé, enfermement dans tes mémoires, dans ces regards mauvais posés sur toi.
Va! Va plus loin, le passé est le passé; va, écoute cette brise légère, ce souffle puissant, cette parole née de ton plus intime désir; va, ta foi, ta confiance, ton fol amour, ma bien-aimée, t'ont mise au large, tends tes voiles et que vive le vent..."

Jean-Yves Leloup, Une femme innombrable, le roman de Marie-Madeleine, Albin Michel, Espaces libres

J'ai acheté ce livre suite à un commentaire de marie-madeleine sur mon billet "Femmes multiples"
La femme innombrable, c'est un peu chacune d'entre nous, c'est certainement moi aussi!
Un jour à pleurer sur les nostalgies du passé, sur le "plus jamais!"
Un jour à me dépatouiller dans un présent stressant
Un jour à foncer vers demain, à l'espérer vivant et lumineux, sachant que ma part de liberté est énorme...

J'aime beaucoup comment l'auteur parle de Jésus (Yeschoua): ce Jésus-là, homme libre, non défiguré par les religions qui l'ont figé dans du statufié moral rigide, entraine hommes et femmes "innombrables" vers le Vivant que nous pressentons en nous: même quand nous croyons en avoir perdu l'accès, le Vivant guette et n'attend qu'un sursaut pour se réveiller...

lundi 27 septembre 2010

Ecrire, une aventure...

Carole a dit… (dans un commentaire sur mon billet précédent)


"ce rêve éveillé est très fort très vrai ! je voulais vous demander : quel est votre point d'appui au moment de vous jeter dans l'écriture. Je dis cela car je pense à l'expérience du jeu d'acteur qui demande aussi de se relier à son inconscient. mais en tant qu'acteur on a de nombreux appuis, des aides, des passerelles : le corps, les sensations, le jeu avec les autres, les indications du metteur en scène... on se met dans un certain état : on se chauffe physiquement et émotionnellement. Faites-vous quelque chose de particulier avant d'écrire. Votre corps est-il en action ? ces questions sont peut-être trop indiscrètes. Je ne me vexerai pas si vous n'y répondez pas. Merci."

Je me proposais justement de réfléchir à cette question, de même qu'à celle de la "vocation", ma vocation d'écrivain (sur le tard)  plus particulièrement. J'en parlerai dans un prochain billet!

L'écriture chez moi s'oriente de deux manières différentes, vers deux axes distincts:
- Il y a l'écriture d'un texte (billet ou article) que je qualifierais d'intellectuel, dans lequel j'ai besoin de mon intelligence pour réfléchir aux idées, pour les classer, les ordonner, les traiter.
Dans ce cas, je fais appel à mes facultés de raisonnement et de réflexion, je cherche  s'il le faut la documentation dont j'ai besoin pour développer mon sujet.
Et j'ordonne mon texte de façon la plus  claire et la plus sensée possible. 
Ce ne sont pas des écrits d'imagination. Ce sont plutôt des articles de fond.

Par exemple, ce billet-ci est écrit selon cet axe.  

- Il y a l'écriture qui vient d'"ailleurs"...  qui conduit à "ailleurs".  (je sais pas comment dire mais ce mot-là me convient bien). C'est l'écriture de l'imaginaire, que je laisse couler au fur et à mesure que les mots me viennent. Je ne sais pas en commençant comment ça va tourner.  Je suis à la fois partie prenante, complètement immergée dans l'écriture et en même temps spectatrice de ce qui se passe en moi et qui s'affiche mot à mot à l'écran.
Il me faut pour cela un fameux lâcher prise (ben oui, j'emploie ce mot à la mode, je n'en trouve pas d'autre...)
Je m'abandonne, je quitte la sécurité de l'intelligence qui balise et pose les frontières connues, sécurisées et sécurisantes, qu'on ne peut franchir sous peine de plonger dans un ailleurs inconnu, donc que je ne maîtrise pas (plus) avec ma capacité de raisonnement.

Comment cette écriture surgit-elle en moi?  Comment  cela s'est-il passé, par exemple dans les deux derniers billets?
Un mot lu dans un livre, ou dans un blog, une scène entrevue  est le point de départ de quelque chose qui demande à naitre, à surgir. Qui était en moi, sans que je le sache encore. Il faut alors que je prenne crayon et papier(ou clavier) et que je jette les mots qui se pressent en moi. Mais avant de commencer, il y a un vrai moment de panique: panique de ne pas arriver à transcrire les émotions, les ressentis qui vivent en moi avec une  ardeur énorme, ou une oppression douloureuse...

Alors je me pose un moment devant mon clavier, yeux fermés, sans bruit, ou alors je mets de la musique qui m'inspire,  et je me laisse partir, dans une relaxation profonde, un état de méditation, de descente en moi. D'abandon.
Puis j'écris, ou plus exactement mes mains écrivent soit sur le papier, soit sur le clavier, je suis entrée au plus profond de moi-même, excitée, animée d'une joie incroyable parce que je vois que les mots dont j'avais si peur qu'ils ne se dérobent, se déroulent au contraire libres et souverains!
Et ce que j'écris m'échappe aussi, par ex pour le "rêve"  du billet précédent, je ne sais absolument pas où je vais, une scène se précise peu à peu devant mes yeux, je VOIS les choses, je RESSENS les sentiments, je n'ai plus qu'à les décrire...
Mais c'est comme si "cela" écrivait en moi (selon la formule d'un écrivain, mais je ne sais plus qui...)
J'aime beaucoup cet état d'intense créativité, je crois alors que je  baigne dans un bain d'endorphines... 
Et même si ce que j'ai écrit est sombre et triste, moi je suis dans un état qui me porte, me transporte... Je me sens ajustée avec moi-même, de là ma joie!

Et quand je doute, je peux me rappeler que c'est possible, que je l'ai vécu, je peux alors quitter la peur et plonger...

Ah oui! J'oubliais,  quand j'écris de cette façon, je prends sans cesse en main un caillou qui "contient" tous les mots, toutes les images qui ne demandent qu'à surgir...;-))
C'est mon caillou d'écriture...

Photo Coumarine

vendredi 24 septembre 2010

Je suis restée comme une idiote

            
Je lui parlais il m'écoutait, attentif et pourtant absent, réfugié dans son monde intérieur, comme si j'étais une inconnue dont il devait se défendre.
Je lui souriais non pas pour le séduire, mais pour le rassurer, pour l'amener sur le chemin où je me trouvais et d'où je lui parlais.
Mes efforts étaient vains, je le voyais, je ne parvenais pas à le rejoindre, c'est terrible comme impression.  Pourtant il souriait calmement, oserais-je dire froidement, car ce sourire n'était pas de connivence, c'était un sourire de distance.
C'est bien ça, il me maintenait à distance. Sans un mot, sans un geste. Je me demandais même s'il respirait. Il s'était comme retiré tout au fond de ses yeux.
Puis soudain alors que je parlais encore, il s'est levé en bousculant sa chaise qui est tombée dans un fracas assourdissant.
Les gens dans le café ont suspendu leurs conversations, l'ont regardé un peu interloqués. Il n'a pas bronché et sans relever la chaise tombée, est parti sans un mot, a franchi la porte, s'est fondu dans la rue. Loin.
Moi je suis restée comme une idiote, plantée dans mon sourire avorté, immobile, infiniment triste de ce rendez-vous raté.
J'avais convié cet homme pour la conversation de la dernière chance, celle où l'on se parlerait, enfin. Celle où, même sans parler, on se regarderait avec un vrai sourire, un sourire qui regarde dans les yeux, un sourire qui comprend, un sourire qui aime.
.
Je me suis réveillée avec des larmes. Ce n'était qu'un rêve et un rêve n'est qu'un rêve...
Et pourtant...
cet homme qui était là, absent tout en étant présent, c'était mon père,  mort depuis quinze ans déjà

                                                                Benoit Colsenet  

Un petite précision: ceci est un texte littéraire, pas un texte autobiographique

vous savez que je me laisse écrire, j'aime ça et les mots qui s'écrivent m'étonnent moi-même...  ;-))                                                                            

mercredi 22 septembre 2010

Capable de voler

Et soudain c'est comme si un voile se déchirait
tu vois un rien du tout, un pas grand chose... genre une libellule bleue qui se pose là sur la fleur, juste devant toi, ou bien tu savoures le premier raisin de l'année, ou bien  tu respires les arbres qui frissonnent en couleurs d'automne.

Ou alors tu lis un mot un seul, ou une phrase, tu tombes sur ces mots par hasard, mais tu sais bien qu'il n'y a pas de hasard, que la vie t'attend toujours au tournant.
Et tes yeux se lèvent de ton livre ou de ton écran, et vont se perdre dans le lointain.

Alors d'un seul coup, tu sens ton âme grandir, jusque très haut...ou très profond, c'est la même chose.
Et tu sens bien que tu es faite pour cet infini qui te frôle et t'appelle, tu le sens de toutes les fibres de ton corps
Et tu te dis, pas oublier, non je n'oublierai pas. Jamais!
Afin de vivre désormais toujours à ma pleine envergure, la plus large, celle pour laquelle je suis faite.
Et tu pressens que les autres que tu aimes et même ceux que tu n'aimes pas,  sont faits aussi pour cette envergure d'aigle. Royal.
Mais que souvent ils ne le savent pas, et s'enfoncent
Ils s'enfoncent (mais toi aussi bien souvent...) dans la boue collante des miasmes de la vie
Tu confonds car tu as pas les lunettes de ton coeur, tu crois que c'est ça la vie!
Et tu patauges, alors que tu es capable de voler.

dimanche 19 septembre 2010

Cacophonie et panne de courant

Imaginons...
Une table et une vingtaine de personnes  rassemblées autour d'elle


Ces gens sont rassemblés pour une réunion.
Quelle genre de réunion? (vous voyez, je m'interroge pour rendre mon histoire plausible)
Une réunion de comité de quartier par exemple, ou une réunion de co-propriétaires.
Les gens sont attablés et devant eux, étalage de papiers, de documents, chacun son verre et sa petite bouteille d'eau, son stylo, son portable mis sur vibreur.

Lecture de l'ordre du jour: le meneur de jeu signale qu'il y a beaucoup de points à traiter, qu'il faudra être attentif à ne pas dépasser le temps pour chaque point important. Mais voyons... chaque point est important, capital même selon les personnes, toutes bien décidées à faire triompher la bonne solution, c'est-à-dire la leur!

On aborde le premier sujet: hmmm, vingt personnes et... undeuxtroisquatre... quinze avis différents!
La discussion démarre prudemment, chacun ayant droit à son temps de parole...
Mais très vite on piétine, on piaffe, on a des gestes de recul, de rejet, on n'attend qu'une chose, c'est de pouvoir intervenir.
Parce que c'est évident, se dit chacun, personne ne comprend rien à rien au problème, sauf moi!
Sont tous à côté de la plaque! Jamais vu ça!

La parole circule de bouche en bouche, de plus en plus rapide, de plus en plus hachée, et arrive l'inéluctable: les bouches toutes à la fois se mettent à dire leur vérité, de plus en plus fort, avec des gesticulations bruyantes. Chacun crie plus fort que son voisin, chacun veut se faire entendre. Même les deux ou trois petites dames à la voix fluette, c'est fou comme leurs cris deviennent perçants!

 Vous voyez la scène? Tout le monde parle en même temps, avec force gestes, doigts pointés, bras écartés, corps penchés en avant, coudes sur la table. Le ton monte, devient cacophonie...
Plus personne n'écoute personne...

Nous sommes à l'ère de la communication...!

Soudain, petit coup de théâtre: (comme dans une de mes nouvelles, j'aime ce genre d'évènement qui d'un seul coup fait tout basculer) panne de courant et la salle est plongée dans le noir.
Observons ce qui se passe...

C'est curieux comme l'obscurité inattendue provoque le silence: plus une seule parole autour de cette table, chacun est interdit, gestes suspendus, sur le qui vive, se demande ce qui se passe, le silence pèse, un silence interrogateur, peut-être même un silence inquiet. On se retient même de respirer je crois!
Cela dure maximum vingt secondes (oui car au delà il y aurait du remue ménage, les chaises auraient raclé le sol à la recherche d'une solution, des mots brefs auraient été échangés, on aurait entendu le bruit d'une porte qui s'ouvre...)
Donc vingt secondes, pas plus! Vingt secondes de silence pesant après la cacophonie du tout-le-monde-parle-en-même-temps- veut-avoir-raison-et-crie-plus-fort-que-son-voisin!

Après ces vingt secondes, et aussi soudainement...lumière!
Autour de la table, toujours les mêmes gens, un peu hébétés, tous silencieux à se regarder, avec dans l'oreille, demeurant comme un acouphène, le bruit persistant de l'insupportable cacophonie de l'incompréhension.

La lumière, les gens, et le silence...
Les gens qui se regardent, les uns après les autres, qui s'observent d'abord un peu méfiants, puis se détendent après quelques secondes. Puis repenchent la tête sur leur dossier. Puis le meneur du jeu reprend la parole en tentant de recadrer les choses (et les gens surtout!)...
Ça va durer combien de temps, croyez-vous, avant que la cacophonie ne renaisse avec les désaccords et le besoin d'avoir raison?


samedi 18 septembre 2010

Les dessous de tables font du chemin...

Quand on sort un nouveau livre, surtout lorsque comme moi, les circonstances de la vie ont fait que je me suis mise à écrire assez tard, les bonnes critiques sont une aide énorme, pour le  faire connaître, ce livre dont je suis fière!
Alors je dis MERCI
merci à mon amie Evelyne Wilwerth écrivaine belge qui m'a fait par mail, un retour de lecture enthousiaste
merci à mon ami de la blogosphère Alainx qui je l'ai déjà écrit, m'a fait lui aussi une belle note de lecture
Et merci à Antigone, une blogueuse-lectrice qui vient de mettre sur son blog une critique de ce livre
Ce soir, je suis heureuse
Et confiante...
Et je peux pas résister à l'envie de partager ce petit bonheur

jeudi 16 septembre 2010

Pourquoi persévérer?

Le monde des blogs est incroyablement mouvant, je l'ai dit, redit, écrit et même publié... (Tout d'un blog, Ed. Couleurlivres)
Mon blogomonde d'il y a six ans, quand j'ai commencé cette aventure, n'a plus rien de commun avec celui d'aujourd'hui
Les gens ont changé, sont partis ailleurs, même ceux qui me juraient un amour éternel. Les lecteurs de blogs sont des zappeurs et c'est leur droit bien sûr. Moi-même j'ai "quitté" des blogueurs qui autrefois m'intéressaient et que je lisais avec assiduité
D'autres sont arrivés, s'arriment un moment sur mon blog pour repartir ailleurs quelques semaines plus tard.
Seuls quelques irréductibles sont encore là, fidèles à leur blog qu'ils continuent avec persévérance, fidèles à venir ici et moi, fidèle à eux également...
Je les compte sur les doigts d'une main, ceux-là!
D'ailleurs on dirait (non! j'en suis sûre..) que les blogs, du moins les blogs intimes, suscitent moins d'intérêt  qu'avant. Ecrire longuement ses idées, ses ressentis, cela demande un certain travail: il faut savoir quoi dire, donc vivre en connexion avec soi-même et non pas dispersé, organiser ses idées en mots, écrire, se relire, se corriger, et enfin publier.
Puis, si viennent les commentaires, les lire avec attention et y répondre.
Et ce n'est pas tout, après il convient de  rendre visite aux blogueurs amis, convivialité et intérêt sincère obligent, les lire et laisser un commentaire
Tout cela prend du temps, parfois beaucoup de temps, quand les commentaires sont nombreux et variés.
Cela suppose persévérance, qualité qui se perd un peu, on préfère aller vers le rapide, ce qui plait vite et bien!
On préfère fessemachin où l'on dit très vite son petit  truc du moment, genre:
Coumarine est allée se faire un thé au jasmin...rapide, efficace, on sait tout en très peu de mots et les amis d'aimer ça!
Oui bon les sites de socialisation ne se comparent pas avec les blogs.. Je les trouve efficaces pour faire des annonces, vite fait bien fait. Je pense que ces réseaux n'auront qu'un temps aussi.. l'avenir le dira...
Je pose cette réflexion parce que je vois mes amis virtuels se poser des questions (c'est récurrent bien sûr, moi-même, ça m'est arrivé plusieurs fois au cours de toutes ces années)

Pourquoi finalement est-ce que moi je continue?
pour deux raisons principales
- parce que j'aime réfléchir, me poser des questions, avancer dans une réflexion personnelle, raconter une anecdote  et si possible, partager ça avec d'autres
- parce que j'aime écrire, et que le blog  passe par le support d'une écriture persévérante


si quelqu'un sait de qui est cette photo...

mardi 14 septembre 2010

Quitte ou double

Il est des personnes avec lesquelles il vaut mieux ne pas partager ce qui compte à nos yeux. Si on tente de raconter une expérience, un ressenti particulier, ceux-ci semblent perdre aussitôt toute leur consistance, devenir quelconques. Si nous confions un secret intérieur, il arrive qu'il se flétrisse et se vide de sa substance, d'avoir été exposé à quelqu'un qui n'a pas vraiment écouté, n'a pas perçu combien ce qu'on tentait de partager était important pour nous...

Parfois c'est l'inverse: on est avec quelqu'un, on se sent bien, un vrai contact s'établit, on se met à partager des choses de soi, qui semblent à première vue insignifiantes, et voilà que la personne ECOUTE, avec tout son être (ses yeux, son attitude, tout son corps)
Alors notre petit partage prend de l'envergure, se déploie et en parlant, on en découvre la richesse insoupçonnée, sous le regard attentif et j'ose le dire "aimant" de l'autre

Ana Maria Costas

Alainx a fait une appréciation de mon recueil de nouvelles "Les dessous de table" qui me fait chaud au coeur! Il l'a beaucoup aimé! Quel bonheur pour un auteur quand le livre, partant vers les lecteurs, commence à rencontrer des avis favorables.

samedi 11 septembre 2010

Une bonne compote...

Dans notre jardin, il y a un petit pommier
C'est un petit pommier qui, dès le mois d'aout se charge de belles petites pommes.
Du moins quand on les regarde de loin!
Car ces belles petites pommes sont toutes bouffées par les vers, les parasites et autres bestioles qui adoooooooorent les petites pommes de notre pommier!
Alors, sans avoir eu le temps de mûrir, elles tombent sur l'herbe accueillante de notre pelouse où elles dorment en attendant qu'on s'occupe d'elles.
L'H de moi ramasse scrupuleusement toutes ces petites pommes tombées... il ne faut rien jeter!
A-t-il tort? A-t-il raison? là n'est pas mon propos
Rien ne se perd, rien ne se crée... Il tient à faire  des compotes de pomme maison, douces, moelleuses et gouteuses; miam!
Hier donc armé de courage et d'un éplucheur, il commence à peler les belles petites pommes de notre pommier. Beaucoup de déchets, bien sur, car  les bestioles se sont déjà servies, les vilaines squatteuses.
Quant à moi...
Je n'irais pas jusqu'à ramasser les pommes qui souffrent en silence, tombées trop tôt sur la pelouse de notre jardin. Je me contenterais de cueillir en son temps les pommes restées sur l'arbre, et d'en profiter alors sans arrière-pensée (quoique, la pomme n'est pas mon fruit préféré...)

Donc je mets à cuire une future compote de pommes en espérant qu'elle sera savoureuse
Et.... je l'oublie sur le feu! ;-(
Deux heures plus tard, c'est un fond collant et brûlé qui se rappelle à mon attention!

Alors ce matin, me sentant vaguement coupable, je décide de peler d'autres petites pommes bouffées par les bêbêtes.Une grosse demi heure de travail pendant laquelle je peste: je rappelle que je n'aime pas les pommes, que je n'aime pas peler les pommes, que je n'aime surtout pas peler les pommes à bêbêtes
Et je mets le tout sur le feu!
Ouf... le mari sera content...
Deux heures après une odeur suspecte m'alerte
Zut! J'ai oublié la future compote, qui n'est plus qu'un truc collant, brûlé et tout ça

Qui va me parler d'acte manqué?

Bon je parle des pommes excellent exutoire
...
- pour ne pas parler de la politique belge, "unique objet de mon ressentiment"... (non! vous ne saurez pas ce que je pense de tout ça...ça devient trop rigolo tiens! Je suis Belge, j'ai peur du ridicule dans lequel s'enlise mon pays)
- pour ne pas vous dire mon (res)sentiment à propos du (des) scandales de pédophilie qui touche(en) l'Eglise catho en général, et l'Eglise belge en particulier
Tout ça me touche très fort; j'ai vécu ma jeunesse au plus fort de toute cette tourmente secrète qui sévissait en toute impunité

jeudi 9 septembre 2010

Femmes multiples

Tant et tant de femmes
Tant et tant de destins.
Destins voilés, souriants, colorés, noués, dénoués, tendus, tordus
Femmes aux dents qui éclatent en beaux sourires blancs
Femmes aux yeux qui allument un visage qui espère, malgré tout,
yeux pensifs, séducteurs, pétillants ou souffrants
Bras en berceaux pour les enfants de demain
qui auront l'audace de naître dans ce monde en jachère

Femmes multiples, femmes dont je suis, femmes dont vous êtes
mes soeurs, mes compagnes de luttes, vous qui me précédez
et vous qui me suivrez dans l'infini des temps et des peuples
Femmes séduites, frappées, abandonnées, tendrement aimées
vous qui luttez, pleurez, rêvez le jour quand ici c'est la nuit
et la nuit quand c'est ici le jour...

J'aimerais vous parler d'un monde meilleur,
Oui j'aimerais... beaucoup

mardi 7 septembre 2010

On a le choix

Envie parfois d'écrire des choses légères, peut-être simplement pour me (nous) donner du courage, pour me tenir dans le chant, dans le chaud de la vie...

Et pourtant autour de nous, dans notre entourage parfois très proche, et peut-être même en nous... grouillent comme des animaux répugnants, les soucis, la maladie, la dépression et toute la diversité des souffrances humaines...


Alors je remballe mes mots légers, je me sentirais sacrilège
Je me sentirais comme une folle inconsciente qui danserait au milieu des pleurs d'un enterrement.

Ce matin il pleut, le ciel semble donner raison à ces pensées sombres. Et pourtant NON!
Je veux me secouer dans ma tête, dans mon coeur et dans mon corps pour rester ancrée dans le présent de ma vie, certes pas toujours facile, mais c'est le mien. Je n'ai pas le choix des circonstances dans lesquelles je vis. J'ai le choix par contre de rester une "espérante", de ne pas accuser comme j'aurais tendance à le faire, les autres, les circonstances, la météo, la malchance ou je sais pas trop quoi..
Alors je fais de mon mieux pour avancer pas à pas, humblement, comme me le disait quelqu'un hier

Ce n'est pas facile? surtout quand on a de vrais problèmes? de ceux qui vous rongent? 
Non, c'est vrai, vous avez raison, ce n'est vraiment pas facile, vraiment pas facile du tout...
Mais je maintiens qu'on a le choix. Et que c'est parfois un choix héroïque

Ce billet m'a été inspirée par celui de Suzame de ce matin...


Photo Coumarine

vendredi 3 septembre 2010

Les dessous de tables

Cela fait depuis environ deux ans que j'y travaille... Travail de longue patience, de grande persévérance...
De doutes aussi parfois, bien sûr...
Et voilà le bout du chemin: un recueil de nouvelles qui sort cette semaine chez Memory Press

Mais non bien sûr, ce n'est pas le bout du chemin, au contraire c'est le début d'une aventure que je n'affronte pas sans un pincement au coeur...
Tant que le projet était au chaud d'un secret entre l'éditeur et moi, il n'y avait que l'excitation du projet qui prenait forme. Lentement.
Maintenant, c'est différent, le livre m'échappe et va vivre sa vie de manière autonome.

Bon vent, je l'envoie sur la Toile...;-))


Le livre sera diffusé en librairie, en tout cas en Belgique
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous le procurer, soit sur le site de l'éditeur (cliquer à droite sur le logo du livre)
Soit en passant par moi, comme beaucoup de lecteurs français et belges l'ont fait pour les deux livres précédents

jeudi 2 septembre 2010

Se prendre dans les bras...

Je suis plongée dans la lecture passionnante du livre de Patrick Estrade "La maison sur le divan" Tout ce que nos habitations nous apprennent de nous...Ed Robert Laffont, 2009

Je vous cite un passage qui me frappe très fort
"Chacun sait, pour en avoir fait l'expérience, l'émotion que suscite le fait de prendre quelqu'un dans ses bras, et chacun sait combien ce geste tendre peut faire du bien [...]
En revanche je suis à peu près certain que personne n'a jamais vraiment tenté l'expérience inverse, à savoir: se prendre soi-même dans les bras. Si on est malheureux ou si on a du chagrin, on se réfugie sous la couette, on se met en boule dans la position du foetus et on attend que ça passe. Mais quant à se prendre dans les bras, c'est une chose inconcevable pour la plupart d'entre nous. En fait, l'idée de cette pratique m'était venue à la lecture d'une phrase de Goethe, lequel disait: "C'est en se prenant soi-même dans ses bras qu'on étreint le monde entier"

Première réaction en lisant ça: mais il est fou!
nan mais... se prendre dans les bras... c'est trop rigolo!

Deuxième réaction... je pense que je suis une "toucheuse", quelqu'un m'a dit ça un jour... je prends volontiers ceux que j'aime dans mes bras, on savoure cet instant en silence, le contact des corps fait un bien immense, on respire au rythme de la paix qui s'installe entre nous

Mais ME prendre dans les bras... m'enfin!!! ça j'ai jamais entendu, c'est trop comique, j'aurais l'air de quoi?
Même si personne ne me voit, me câliner, me serrer dans mes bras, me caresser tendrement...!
Je ris... Il est fou ce type (pourtant je l'apprécie beaucoup! )

Je l'ai fait... très timidement une première fois, comme pour une première étreinte... en ayant peur de ne pas être accueillie...par moi-même, de me rejeter en me moquant de moi...
Je l'ai refait... je suis devenue plus audacieuse; je me suis serrée très fort, j'ai caressé mes joues, ma nuque, mes épaules... oups...

Non ne me prenez pas pour une folle... ou alors discutez-en avec Patrick Estrade
Ou alors essayez vous-mêmes... c'est une expérience étonnante...
Je crois que c'est un moment gratuit d'amour de soi-même
Oui je sais, notre culture judéo-chrétienne nous a appris que s'aimer soi-même, c'est de l'égoïsme, qu'il fallait aimer les autres, s'oublier et tout ce qui va avec...
Et pourtant...
Se prendre quelques minutes dans les bras, en se disant de bonnes choses, des petites choses gentilles, comme on le ferait à un enfant ou à celui (celle) qu'on aime... rester dans sa seule compagnie tendre... en face à face amoureux... avec soi-même...

Et bien... Goethe doit avoir raison... 
Cela donne ensuite envie d'aller se blottir dans les bras de son conjoint ou d'un enfant... de  reprendre contact sans tarder avec ce merveilleux cadeau des corps qui se rapprochent dans une étreinte...


Peinture Claude Théberge

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