mercredi 28 avril 2010

Dans ma coquille...

Les jours se suivent
étrangement différents les uns des autres
Hier humour et coeur en fête
Ce soir tristesse, découragement...chagrin
Le  rêve, l'espoir s'est anéanti, et un jeune couple le pleure ce soir
Une fois de plus...
comme c'est difficile, comme c'est injuste parfois
Des femmes pleurent parce qu'elles sont enceintes, et que c'est une catastrophe
D'autres pleurent une fécondité qui les fuit...

Perturbée... je rentre dans ma coquille
Une mère a toujours infiniment mal à ses enfants...

dimanche 25 avril 2010

La sans-culotte du dimanche matin...

Et voilà 
Ce que devait arriver est arrivé!

Quelqu'un que je connais en vrai (coucou Charlotte) s'est plainte ce matin à l'homme à moi, qu'elle ne voyait pas apparaître ici de nouveau tit billet tout mignon, tout gentil, tout nintéressant!
C'est vrai m'dame, t'as raison, ça fait quatre jours, montre en main que je cherche dans ma p'tite tête un sujet de billet à écrire ici... Me suis même dit que c'était le début de la fin de l'inspiration, que j'étais en train d'expirer ce blog... pauvre de lui! Pauvre de moi...

Ecrire comique ou sérieux, that's the question... j'aimerais bien parfois déconner, dire des n'importe quoi, vous dire par exemple que le dimanche matin, j'écris sans culotte, que ça me rend plus liiiibre
Oui bon passons... vous allez pas me croire, penser que je déraille, que je perds le sens des convenances (oh la la mon fils chéri, nonnnnnnnnnn ne lis pas ça siouplè!

Non mais c'est vrai...vrai de vrai!
Après le bain du dimanche matin (oui j'adoooooooore prendre un bain le dimanche matin avec deux livres pour me tenir compagnie) je ne m'habille pas directement, j'enfile un doux peignoir, et ...rien, non rien de rien, je ne regrette rien... pas de culotte (clin d'œil à Berthoise, bien plus audacieuse que moi....)
Pas de culotte, assise sur mon peignoir moelleux, c'est fou ce que ça me donne des idées...
Des idées libérées, comme mon corps sans entrave d'aucune sorte ;-))

Puis la raison l'emporte, snif... je m'habille et je revêts le costume de la Coumarine ordinaire, plutôt sage, rangée, souriante?
Mais... est-ce que je n'y perds pas de ma fougue, de mon ardeur, de mon piquant?

Mes amis l'heure est grave... je dois (pour les besoins de la Grande Littérature (ahemmm) qui n'attend que ça, ainsi qu'un petit éditeur belge qui m'attend au tournant!) me pencher sur le thème de L'écriture et l'intime. Rien que ça, mais tout ça!
Et ma part, ma part à moi... devinez? L'autocensure, tout un chapitre pour parler de l'autocensure dans l'écriture de l'intime, que ce soit dans le livre papier ou sur le Net. (Ce sera l'un des cinq ou six chapitres du futur livre)

J'ai donc pas mal de trucs sur le feu pour le moment, ce qui explique, chère Charlotte,  mon relatif silence ici...

Peinture de Françoise Collandre

mardi 20 avril 2010

Faites vous-même votre malheur

Je viens de lire la petite plaquette de Paul Watzlawick  (de l'école de Palo Alto) "Faites vous-même votre malheur"
Délicieux
J'ai ri, parfois jaune
Je me suis reconnue (comme c'est étrange!) dans certains de ses "conseils" pour devenir très malheureux;
Je ne sais pas vous, mais force m'est de reconnaitre que je suis parfois très douée pour ça!
Et de voir écrits, noir sur blanc, nombre de mes petits stratagèmes que je croyais bien cachés à l'abri des regards, m'a fait plus d'une fois venir le rose de la honte aux joues...
Oui je le reconnais,  je suis douée pour faire mon malheur.
Envie de vous donner quelques exemples: mais je ne le ferai pas, ce serait TROP intime. Je ne serais pas rose de honte, mais carrément rouge (de honte)
Par contre, je ne peux que vous recommander la lecture de ce petit opus paru chez Points (pas cher donc 5€) .
Et vous saurez tout tout tout sur les trucs et ficelles pour faire vous-même votre malheur
Vous augmenterez facilement votre panoplie de moyens, je vous le promets! Et du même coup votre taux de malheur...

Lisez plutôt ceci
"Une vieille fille dont la maison se dresse au bord de la rivière vient se plaindre à la police: une bande de gamins a pris l'habitude de venir se baigner devant sa porte dans le plus simple appareil. Le commissaire envoie l'un de ses hommes enjoindre aux enfants de pratiquer plus loin leurs ébats aquatiques. 
Le lendemain la vieille fille revient se plaindre: elle les voit encore. Le policier retourne voir les petits baigneurs pour qu'ils s'éloignent plus encore vers l'amont. Deux ou trois jours plus tard, la vieille fille est de retour au commissariat et fulmine: en montant sur le toit de sa demeure, et avec une bonne paire de jumelles, elle peut encore voir les petits impudents!"

Vous ne connaissez pas ce genre de personne? Non? Cherchez bien! Car moi j'en connais!
Héhé...Parfois c'est moi-même d'ailleurs...

dimanche 18 avril 2010

De la difficulté d'arriver


Imaginons...
Je poursuis mon but, avec courage et détermination
OK

Si je poursuis mon but avec courage et détermination, je risque d'arriver.
OK

Serai-je heureuse alors, contemplant avec émotion la ligne d'arrivée, qui a suscité tant d'efforts?

Euh...c'est une bonne question...

D'un côté il y a le rêve, l'espérance, le but qu'on souhaite tant atteindre
De l'autre la réalité...

toute crue
toute nue

Je me demande ce que je préfère: rêver d'un improbable futur, m'atteler à une longue tâche, m'y mettre avec fougue, enthousiasme, persévérance, et courage...

ou arriver enfin à destination, mais risquer d'être déçue, de perdre mes illusions sur une réalité finalement terne ou décevante, qui ne méritait pas tant d'efforts, un événement dont je me faisais une fête, passé si vite, très vite, trop vite...

J'ai parfois de la peine à clôturer un travail, de peur de connaître le désenchantement
Et il m'arrive de lanterner, de ne pas arriver à boucler un projet, d'hésiter à le terminer. Définitivement!
Quand il n'est pas terminé, tout est encore possible, on peut continuer à rêver...
Quand c'est fini... c'est fini...

Photo Coumarine

jeudi 15 avril 2010

Les Paroles de Coumarine

Depuis presque 6ans  j'écris des (petites) paroles (inutiles)
Il y en a exactement 1040
1028 sur l'ancien blog
12 ici
Et tout à coup ce soir, discutant avec quelqu'un qui se reconnaîtra, j'ai décidé de balancer par dessus bord les deux adjectifs sensés définir mes Paroles...

Elles sont petites mes Paroles? NON! Elles sont ce qu'elles sont, ni grandes ni petites, elles SONT, tout simplement, je les écris fidèlement depuis tout ce temps, au gré de mes pensées, réflexions, expériences, ressentis divers. Je les écris dans l'authenticité, dans la simplicité, du moins c'est là mon objectif. Il m'est arrivé de supprimer un billet que je trouvais trop "fabriqué", fabriqué pour plaire, pour attirer...

Elles sont inutiles mes Paroles? NON! Elles sont utiles, à moi avant tout: puisque j'aime écrire... j'aime mettre des mots sur le papier, laisser courir ma plume au gré de tout ce qui carbure dans ma tête ou dans mon cœur. C'est bon pour moi de les écrire, bon pour moi de les donner à lire, et je veux croire que c'est bon pour vous de les lire.Vous me l'avez dit bien de fois, je vous crois. C'est aussi simple que ça...

Quand j'ai commencé ce blog, je ne savais pas où j'allais, je ne maîtrisais pas cette drôle d'écriture sur le Net, à la fois si personnelle et si publique.. J'ai choisi un titre que je voulais modeste, ou alors était-ce inconsciemment pour m'entendre dire: "mais non Coumarine tes paroles ne sont pas inutiles", comme un commentateur vient encore de l'écrire sur mon billet précédent... et croyez-moi, ça me fait plaisir, mais c'est un "plaisir" que je ne veux plus chercher pour lui-même, je veux garder mon écriture libre de toute complaisance.

Aujourd'hui je peux  reconnaître que mes Paroles ont fait leur chemin, sont lues et même attendues par des lecteurs fidèles et d'autres qui le sont moins, mais qu'importe...J'ai des choses à dire, je les écris au fil de mon inspiration, vous les lisez ou pas... et on fait un bout de chemin ensemble, un bout de chemin d'humanité. 
Je me dis que le monde a besoin, un besoin fou de ces petits coins d'humanité, il y en a dans la blogosphère... c'est vivifiant. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des sujets graves qui sont évoqués, ils font partie du vécu de bien des gens... mais le cynisme, la rancœur, tout ce qui gratte l'âme et lui fait du mal, non je ne veux pas ça... je veux délibérément me tourner vers le constructif, ce qui fait vivre. Je veux être une vivante et une vibrante!

Le titre de ce blog a donc perdu ses deux adjectifs réducteurs... 
Vous lirez désormais "Les paroles de Coumarine"... n'oubliez pas de changer (pour ceux qui m'ont liée par ce vocable)
Merci à vous tous, sans qui ce blog ne serait pas devenu ce qu'il est


Photo Coumarine

mercredi 14 avril 2010

Un rêve... un espoir

C'était hier
Le jour J
Le jour qu'ils attendaient avec tant d'impatience...

Tant d'espoirs déçus, tant de montagnes russes dans le cœur, tempêtes et larmes le plus souvent...
Pour elle et pour son homme
Depuis trois ans déjà, plus peut-être...
Avec les questions indiscrètes des gens qui s'étonnent
Avec les examens parfois si intrusifs, les piqûres, les traitements...et les maux du ventre et du cœur qui vont avec...
C'est long trois ans à espérer la... comment dire... la réalisation d'un rêve si naturel au fond...

Un rêve de vie, un rêve à bercer tendrement dans les bras dans quelques mois

Un rêve? Un espoir plutôt, fort comme leur amour...

lundi 12 avril 2010

Les livres oubliés

Lundi de Pâques dans une grande librairie de ma ville ouverte même les lundi de Pâques. Je suis venue dans l'espoir d'y trouver un livre bien précis. Introuvable jusqu'à présent

La porte à peine ouverte, je me trouve happée par des centaines de livres... Atmosphère feutrée des gens plongés dans les mots... j'aime... Je m'apprête à y plonger moi-même, j'ai le cœur un peu battant. Je salive, comme devant un dessert mirifique. Je furette partout, oubliant même de chercher le livre pour lequel je suis venue. Cool,  j'ai le temps, je suis ici pour deux heures au moins. Autant en profiter!

Trois étages, ça fait des livres à n'en plus finir...
Je passe entre les rangées. Lentement. Avec respect, parfois avec perplexité. Bizarre ce bouquin dont on parle tant! Je caresse quelques couvertures au passage, essaie de percer le secret de quelques autres, respire l'odeur du papier des livres qui m'attirent (j'aime plonger le nez dans les pages ouvertes d'un livre neuf), happe au vol quelques titres qui me séduisent, déchiffre quelques noms d'auteurs qui me sont inconnus. L'excitation est grande. Envie de tout lire. Tout m'intéresse à priori. Enfin...presque tout...
Après plus d'une heure de forte exaltation, une légère nausée me prend. Avec le désir de fuir qui s'annonce.

Tous ces livres... Je pense soudain à ceux qui les ont écrits. Dans le secret de leur bureau. Pendant six mois, un an, deux ans. Plus peut-être. Tout ce travail persévérant... Qui donc lira ces centaines de livres offerts en pâture,  mendiant l'attention des lecteurs qui passent à côté d'eux, intéressés parfois, indifférents souvent.
Pour quelques auteurs convoités, attendus, adulés, fêtés, encensés avant que d'être lus,  tant d'autres inconnus et qui n'auront -au mieux- qu'un mois pour tenter de séduire le client..

Je me dirige vers la droite... Des livres, encore des livres...
Je me dirige vers la gauche... Des livres, encore et toujours.
Trop, il y en a trop!

Je lis environ deux livres par semaine ça fera une centaine de livres au bout d'une année
Tous les autres, les milliers d'autres, je ne les lirai pas. Jamais. C'est dommage, non?

Avec le développement des ateliers d'écriture, on finit par écrire plus qu'on ne lit...

Mardi matin,  toujours dans l'espoir de trouver LE livre que je cherche  désespérément et qui n'a comme seul défaut que d'être celui d'un écrivain belge paru il y a quelques années déjà, je vais dans une bouquinerie.
Je mise sur ma chance, on ne sait jamais.

Même topo, et rapidement même nausée. (Ne jamais aller deux jours de suite farfouiller dans les livres. Indigestion assurée...)
Des centaines de livres, classés plus ou moins par ordre alphabétique, tant de livres achetés ou reçus dont les heureux propriétaires ont souhaité se débarrasser.
Je regarde, fouille, furette, je trouve des choses étonnantes, intéressantes, des  trésors pour trois fois rien.
Mais aussi des auteurs inconnus et oubliés depuis longtemps. Et des n'importe quoi... Du ringard, du démodé. du dépassé.
Il faut se rendre à l'évidence: un livre paru en 2000 est déjà une vieillerie s'il n'est pas d'un auteur connu et recherché.

vendredi 9 avril 2010

Une odeur de doudou

Hier Delphine a écrit à propos des odeurs et des parfums, et leur rapport avec la personnalité.
Et son billet m'a fait penser à ceci:

Il y a deux jours une de mes petites filles vient dormir chez sa mamie et son papy.
C'est une fête quand un de mes petits enfants vient. Je leur consacre toujours un bon temps pour lire ou raconter une histoire une fois que l'enfant a fait sa toilette et s'est couchée...
Je lui demande si elle a son doudou, son précieux et indispensable compagnon de la nuit
Oh! Il est  resté dans la petite valise, alors d'un bond d'un seul, elle se relève et va chercher le petit lapin tout effrité, tout décharné, tout branlant, souvenir un peu piteux du fringant lapin qu'elle a reçu un jour.
Qu'importe c'est son doudou lapin, c'est son namour chéri, celui avec lequel elle dort blottie dans son odeur rassurante
Ah! son odeur!
La voilà qui serre son doudou contre elle. Et elle me dit doucement, sous le ton d'une confidence qu'on ne dit qu'à sa mamie chérie: "tu sais, mamie, maman (ma fille donc) veut toujours laver mon doudou, elle dit qu'il est sale (mon dieu oui! l'a plus de couleur ce lapin tout cabossé). Tu sais mamie, maman l'a lavé une fois et il sentait drôle après, il sentait la lessive... il sentait plus mon doudou. Tiens mamie, sens-le mon doudou, comme il sent bon, comme il sent mon doudou...
Et elle me met d'autorité son povti lapin sous le nez, m'oblige à le respirer, attend mon avis sur l'odeur de son doudou
Euh... son doudou sentait le doudou d'amour... il a réellement un parfum qui sort de l'ordinaire, que seule une petite fille qui aime son inséparable doudou peut capter... Une odeur rien que pour elle...
 (Ceci est le doudou d'une autre de mes petites filles... pas le pofti lapin tout sale et abimé...j'ai pas pensé le photographier çui-là!)

jeudi 8 avril 2010

La prison du langage

Il y a donc la prison du miroir, qui renvoie l'image avec assurance, définit précisément les formes et même les sourires, ne faisant aucune différence entre sourires qui étincellent et sourires constipés

Il y a aussi la prison du langage
Au moyen des mots, je peux construire des phrases à l'infini, je peux jouer avec elles jusqu'au vertige, deux simples mots peuvent changer le sens complet de mes phrases; par exemple: ne...pas,  transformant mes affirmations en négations, les transformant du tout au tout, du tout au rien...
Tu es là, je te vois.
Tu es là, je ne te vois pas.
Ça change tout, pas vrai? Deux petits mots de rien du tout...

Quelles sont donc les phrases qui diront ma vérité, vous savez bien, celle dont j'ai parlé,  ma vérité de l'intérieur, ma vérité qui m'élargit aux espaces de l'infini?
Derrières quelles phrases au contraire vais-je me cacher pour parler de la Coumarine que l'on aperçoit dans le miroir, celle qui paraît, apparaît, celle que l'on croit saisir; qui se laisse saisir avec un petit sourire en coin
Parce qu'elle sait bien qu'elle est insaisissable, que personne ne peut prétendre mettre la main sur elle. Que si elle se donne, c'est librement! On est bien d'accord? LIBREMENT. Don gratuit.

Oh! Voilà qui n'est pas très original.
Car on sait bien que personne ne peut s'emparer de personne
Et que l'on ne connait de l'autre finalement qu'un petit coin oublié d'une pièce bien calfeutrée


Peinture de Claude Théberge (comme ma bannière...)

mardi 6 avril 2010

Je ne suis pas celle de mon miroir

Je vis.
Je mange, respire, marche, accomplis au jour le jour les gestes ordinaires de ma vie ordinaire.
J'attends le métro, monte dans le métro, marche dans la rue, rencontre l'une ou l'autre personne, anime mes ateliers. Je fais au jour le jour ce que je dois faire.
Je lis, j'écris, je réfléchis sur ma vie, sur ce que je vis, j'écris penchée sur mon cahier, ou bien droite devant mon PC.

Je suis dans ma vie, au jour le jour, complètement immergée dans cette journée.
Je ne me vois pas.
Je suis à l'intérieur de moi. Ma voix, je l'entends dans ma tête. Je sais quand je souris, quand je ris, quand je baille, mais je ne me vois ni rire, ni sourire, ni bailler
Je vais vers l'autre. Je l'embrasse, me serre dans ses bras, prends un enfant sur les genoux. L'autre me regarde. Il me voit. Il voit que je suis bien ou mal coiffée, maquillée ou non, il voit mon dos, il voit mes fesses. Je vois ses yeux qui me regardent et me sourient, étonnés ou taquins, ou indifférents, ou distraits.
Moi, je ne me vois pas. Certainement pas mon dos, encore moins mes fesses. Juste le devant de mon corps quand je baisse la tête. Je me vois de l'intérieur de ma tête...

Soudain, tout change...
Je suis devant mon miroir de la salle de bain (Il est de bonne composition celui-là, par contre celui du coiffeur, il ne m'aime pas, oh non!)
Je vois là une personne. Une femme. D'un certain âge, avec des rides et des sillons. Avec un sourire, et des yeux que l'on dit pétillants.
Je sais bien que c'est moi. Je n'en doute pas une minute.
Impression étrange d'être projetée soudain en dehors de moi, en dehors de mon corps, de mon visage, à m'observer comme je le ferais de n'importe quel vis-à-vis.
C'est moi, c'est bien moi. Pas de doute. Et... ce n'est pas moi...
A l'intérieur je me sens différente de ce que je vois dans le miroir. Celui-ci m'emprisonne dans une image de moi que je ne suis pas sûre de reconnaître. Là je suis cadrée, je ne dépasse pas les limites de ce corps qe j'aperçois dans mon reflet
A l'intérieur de moi, au contraire, je me sens parfois si immense, sans frontières, sans frein, je peux partir et vagabonder où bon me semble, sans que nul ne le soupçonne. Je peux partir dans l'infini de mes espaces intérieurs, et je ne m'en prive pas...ou au contraire, me recroqueviller dans un tout petit coin de ma tête  lilliputienne toute petite toute petite. Ça dépend des jours. De mon humeur, chagrine ou joyeuse.
Mais tout est possible à l'intérieur de moi.
Le miroir me rappelle à l'ordre de ma taille, quelconque, objective, pas de rêve, pas de fantasmes, la réalité, le concret, le direct, le cerné.
Je suis moi et je suis moi, et ce sont deux personnes différentes

Celle qui écrit ici n'est pas celle du miroir...

Matisse

dimanche 4 avril 2010

Marcher de l'avant...ou stagner?

Après Frédéric Beigbeder et son Roman français (roman autobiographique qui raconte l'impact sur sa vie d'homme et d'écrivain de la garde à vue qu'il a subie...) roman qui m'a beaucoup touchée par sa démarche de plongée dans la vérité vulnérable d'un homme qui ne nous avait guère habitués à cela...), je viens d'achever dans le même état d'esprit, le livre d' Emmanuel Carrère Un roman russe (c'est amusant ces deux titres qui semblent se répondre...)

Je suis "secouée" de la même manière.
Bien sûr il y a le roman comme tel qui m'a passionnée: E.C. écrit bien et est capable de tenir son lecteur en haleine. C'est aussi passionnant qu'un roman d'action... on tourne les pages avec fébrilité pour connaître la suite.
Si le sujet vous intéresse, il vous suffit d'aller lire un des nombreux billets qui ont été écrits lors de la parution du livre, il y a deux ou trois ans déjà...
Mais ce n'est pas cela avant tout qui m'a passionnée...
C'est sa démarche d'écriture de l'intime et  surtout sa publication,  transgressant ainsi l'interdit posé par sa mère...
Démarche qu'il déclare absolument nécessaire pour qu'il puisse sortir de cette espèce de malédiction dans laquelle il se sent immergé: malédiction qui porte sur son incapacité à être heureux, à vivre des relations bénéfiques pour lui et pour ceux qui l'entourent, et par cette replongée malgré lui dans l'écriture de romans noirs dans lesquels le mensonge, la duplicité, la méchanceté occupent chaque fois la place centrale
Il va jusqu'à dire qu'il est devenu écrivain pour briser un jour ce secret de famille qui père sur lui, sur sa mère, sur sa famille
Ce qu'il fait en écrivant Un roman russe

Ce qui m'intéresserait de savoir, c'est si la levée du secret l'a réellement libéré... son livre suivant est parait-il très bon..l'homme (et l'écrivain) est-il donc sorti de l'ombre, des ombres, parle-t-il de l'humain en termes d'espoir?
 Je me propose de lire ce livre le plus rapidement possible. Je veux me faire une idée...

Ce que j'aimerais savoir aussi, c'est si ses tout proches, ses fils, son ex-amie, sa compagne, ses amis proches ont lu ce livre dont je parle. Un roman russe a remporté un énorme succès. Mais les tout proches... comment l'ont-ils accueilli? Lit-on un livre de quelqu'un qu'on connait très bien et qui SE raconte, qui raconte son intime? Et même l'intime de son intime? Ou réagit-on par la gène, et la mise à distance de ce qu'on n'a pas tellement envie de savoir?
Se sent-on voyeur quand on est introduit de la sorte dans l'intimité de quelqu'un qui ne se montre pas forcément sous son meilleur jour?

Vous savez, c'est la même chose pour le blog intime. Du temps où j'écrivais mon livre Tout d'un blog, j'avais lancé un questionnaire auquel j'ai reçu énormément de réponses et dans lequel je demandais si les proches lisaient le blog, et comment ils réagissaient...ou s'ils préféraient ne pas savoir? Ou encore, si le blogueur préférait ne pas communiquer le lien de son blog? Tenir son blog farouchement secret? Dans son jardin secret?

J'aimerais savoir pourquoi on écrit son "intime" et pourquoi on le donne à lire sur la place publique.  (blog ou livre)
Pourquoi fait-on au contraire le choix de le tenir secret? Pour sa liberté intérieure? Que risque-t-on donc à dire en vérité qui on est?
Si on se dévoile, est-ce pour que l'autre, les autres, sachent enfin qui on est dans la vérité de son âme?
Est-ce pour soi? pour se délivrer d'un secret trop lourd à porter, et qu'on vient jeter ici dans l'anonymat du Net, comme une bouteille à la mer? dans l'espoir d'obtenir une lecture en empathie? En compréhension? En non-jugement?
Est-on lu par ses tout proches? ou ceux-ci préfèrent-ils s'en tenir à l'image convenue qu'ils ont de nous?

Finalement écrire sur soi, est-ce une démarche "thérapeutique", qui s'apparente à une démarche de libération de tous ces liens du passé, mais aussi du présent qui nous rivent au sol, freinant nos pas pour aller de l'avant?

Oui, je sais je mélange l'écriture sur le Net (souvent anonyme, mais de moins en moins finalement) et l'écriture dans un livre publié (sous son nom civil, comme c'est le cas des deux auteurs cités, mais il y en a bien d'autres, comme c'est mon cas également...)


Photo Coumarine

vendredi 2 avril 2010

Un billet... heure par heure

 Ce soir vers 18h, je me dis:
"Tout à l'heure après le repas, j'écrirai un billet pour mon blog. Un billet de derrière les fagots, un de ceux qui m'arrivent comme ça dans la tête, sans trop réfléchir et qui ...wouawwwwww me plaisent bien!"
A 18h30', pas la moindre idée d'un sujet... zut, ça commence mal!
A 19h, je passe un peu de temps au tél... une de mes filles... ben ça bavarde une mère et sa fille...
A 19h30', je chantonne en préparant le repas, j'écoute la radio d'une oreille distraite et je pense que je n'ai toujours aucune idée de ce que je vais écrire ici, ce soir...
A 20h, nous mangeons l'homme et moi, nous parlons des petites choses de la vie, ça fait des petites paroles très utiles, donc pas de celles à écrire ici qui ne sont que des Petites Paroles Inutiles.
A 20h30', je range la cuisine, en pensée je suis déjà derrière mon ordi, un peu excitée, à l'idée que je vais écrire un truc et que j'aime ça écrire... et en même temps un petit pli soucieux s'agrippe à mon visage: ça alors je sais toujours pas sur quoi je vais écrire...
A 21h, je me dis que je vais écrire sur l'amour et touça touça... et voilà-t-y pas que je tousse, je me prends au sérieux, j'ai des choses à dire, oui oui, ça fera des commentaires intéressants.
A 21h30, je trouve que écrire un billet sur l'amour est un peu culcul la praline. A la place, je prends un morceau de chocolat noir de noir pour me consoler. Ça remplace le culcul
A 22h, la fatigue commence à se faire sentir. Le billet n'est pas écrit. Et je dois encore répondre à deux ou trois mails im-por-tants, qui ne souffrent d'aucun retard, non de non!
A 22h30, c'est toujours la panne sèche. Je suis triste, très triste, je me réjouissais d'écrire, j'avais un peu de temps pour ça, et c'est raté!
A 23H, je procrastine toujours, je chipote un peu dans mon nouveau blog, je rajoute des petits gadgets par ci par là! C'est pas mal, je trouve, suis contente, je me débrouille toute seule...
A 23h30, j'ouvre une nouvelle page, je mets les doigts sur le clavier, je bouge les mains, et j'écris sans rien savoir de ce qui va sortir...
Du genre: écrire pour ne rien dire...
A 23h 50 ouf j'ai écrit un billet... Mission accomplie de justesse!
Et finalement ce billet m'a fait plaisir à écrire...c'est comme je vous  le dis!

Une tite photo qu'a rien à voir avec le billet: une petite photo inutile

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